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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Actualité : VIScorp : le facteur risque
(Article écrit par Bruce Lepper et extrait d'Amiga News - novembre 1996)
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"Un investissement dans la société VIScorp est hautement spéculatif et comporte un niveau élevé de risque."
C'est avec cette phrase refroidissante que débute un commentaire sur VIScorp publié par le Securities and Exchange Commision (SEC),
une agence américaine indépendante, chargée de la protection et de l'information des investisseurs.
Il convient de remarquer d'abord que, par essence, le marché du NASDAQ sur lequel se trouve VIScorp est un marché hautement
spéculatif. Le cours de l'action pour les sociétés qui y sont cotées est fortement influencé par les annonces, des situations à
un moment donné. Les investisseurs ne misent pas sur les bénéfices possibles mais sur ce que seront les bénéfices. C'est de la
haute spéculation. De plus, le marché peut s'effondrer à tout instant (il y a eu un mini-krash en juillet qui a failli toucher
les autres marchés).
Le NASDAQ est devenu en quelques années le premier marché boursier en nombre de sociétés cotées, mais on peut considérer cela
comme un "jeu" de hasard. Comme les sociétés sont jeunes et assez actives, les cours montent et descendent très rapidement. On
peut gagner en une journée plusieurs millions de dollars (ou les perdre), et, chaque jour, il s'échange 50 milliards de FF !
Six raisons de se méfier
Revenons à nos moutons. Dans un sommaire du SEC concernant les activités de VIScorp, les investisseurs potentiels sont invités à
considérer les facteurs de risque suivants :
- 1. VIScorp est une société de type "stade de développement" qui n'a pas généré des revenus en argent depuis sa création en mai
1990 (Bruce Lepper : c'est normal, elle n'a rien produit et n'a vendu que des licences anticipant en quelque sorte l'arrivée de ses futurs
produits).
- 2. l'histoire de la société ne montre que des pertes financières.
- 3. il y a un doute concernant la capacité de la société de continuer comme une entreprise viable.
- 4. il y a une concurrence intense dans l'industrie concernée.
- 5. les actions de VIScorp changent souvent de valeur.
- 6. les sources des futurs fonds de VIScorp sont incertaines.
Dans les archives du SEC, on retrouve tous les documents officiels et obligatoires concernant les affaires de VIScorp (et bien sûr
de toute autre société cotée). Tout y est noté, de l'âge de David Rosen, chef du secteur commercial (qui aurait pensé qu'il a
56 ans - il ne les fait pas !) jusqu'aux détails de la production de 30 prototypes de l'UITI par Solectron à Bordeaux.
Une affaire à 20 millions de dollars
On apprend que le prix d'achat de l'Amiga n'est plus que de 20 millions de dollars (en avril, avant la faillite d'Escom, le prix
était d'environ 40 millions de dollars), payable en trois fois.
Mais on apprend surtout qu'à la date d'enregistrement du document le plus récent, le 20 août 1996, VIScorp n'avait pas encore les
fonds nécessaires pour conclure son achat de l'Amiga : "Amiga sera acquis par une société Acquisition Corp enregistrée dans l'état
de Delaware expressément pour l'achat. La société prévoit l'établissement d'une opération en Suisse qui mettra en place une série
d'accords commerciaux avec des sociétés de vente à travers l'Europe. En attendant que VIScorp fournisse les garanties bancaires
de paiement, Amiga continue ses opérations courantes, y compris la vente des produits existants. Les fonds reçus entre le 15
juillet et la date de fourniture des garanties bancaires seront transférés à VIScorp et vus comme une partie de l'achat des actifs
Amiga. A la date du 30 juillet, de telles ventes totalisaient 743 200 dollars. Bien que VIScorp recherche actuellement le
financement nécessaire pour conclure cette transaction, elle n'a obtenu aucun engagement de la part des prêteurs. Il n'y a pas
d'assurance que cette finance sera obtenue."
Des doutes substantiels
Blackman Kallick Bartelstein, le vérificateur indépendant des comptes de VIScorp, note dans son rapport du 21 mars 1996 :
"Par ses opérations, VIScorp ne peut pas générer des revenus suffisants et des liquidités pour faire face à ses obligations
commerciales. Par conséquent, les futures opérations imposent l'obtention de capitaux supplémentaires sur les marchés de
créances ou d'actions. Ces facteurs soulèvent un doute substantiel concernant la capacité de VIScorp de continuer comme
une entreprise qui marche."
Les transactions de VIScorp
Voici quelques extraits des documents rendus disponibles par le SEC :
- VIScorp a payé 450 000 dollars en préredevances à Amiga Technologies en janvier 1996 suite à la signature de l'accord de
licence pour l'utilisation de la technologie Amiga dans les décodeurs numériques de VIScorp. Le prix par unité était fixé à 18 dollars
(environ 90 FF) pour les premiers 50 000, avec un barème descendant jusqu'à 8 dollars l'unité (environ 40 FF) à partir de 500 000
unités. La redevance minimum est de 50 000 unités (Bruce Lepper : en supposant une vente d'un million d'unités (les dirigeants de VIScorp
ont toujours parlé de marchés potentiels dans les millions d'unités), Amiga Technologies aurait récupéré la coquette somme
d'environ huit millions de dollars. On comprend l'envie de Bill Buck d'avaler Amiga tout entier pour en finir avec cet accord
de licence. Le problème, c'est de trouver des investisseurs, non seulement pour financer l'achat de l'Amiga, mais aussi pour
financer le développement et la commercialisation des deux décodeurs numériques de VIScorp, l'UITI et l'ED. Sans parler d'investisseurs
pour financer le développement de l'ordinateur Amiga...).
- Amiga Technologies a dû exclure de cette licence la Chine, Taïwan, Hong Kong, Macao, et "les pays asiatiques frontaliers entre
la Chine et l'ancienne URSS", n'ayant pas actuellement la possibilité d'accorder une licence pour ces pays (Bruce Lepper : le propriétaire de
l'Amiga s'est lui-même exclu des marchés qui peuvent devenir les plus importants de la planète, en accordant (pour quel prix et
sous quelles conditions ?) des licences exclusives. Il est hautement probable que d'ici quelques années, les meilleurs logiciels
sur Amiga seront chinois. Alors, ceux qui trouvent des docs en anglais exaspérants, auront bientôt quelque chose d'autrement plus
indigeste entre les mains !).
- En avril 1996, VIScorp a signé un accord avec Solectron France SA sous les termes duquel Solectron fabriquera les premiers 30
prototypes de l'UITI (projet Rio) pour un prix de 231 000 FF HT. Le UITI est un produit de base permettant au téléspectateur de se
connecter sur le World Wide Web et d'autres services via un modem incorporé dans le boîtier.
- Une étude d'un test de six mois de l'ED (un produit permettant de nombreuses fonctions supplémentaires) chez une vingtaine
d'abonnés à la télévision câblée dans le Michigan a conclu que l'ED pourrait avoir besoin de quelques changements dans ses
fonctions et dans l'élargissement de ses possibilités. L'étude de ce test, qui s'est terminé en mars 1996, a été conduite par
Signa Research Management Group, une société indépendante.
- En décembre 1994, VIScorp a signé un accord de licence avec NTN Communication sous laquelle VIScorp peut promouvoir, vendre
et développer un service pour ordinateur en ligne, qui sera fourni par NTN pour utilisation avec les produits de VIScorp. Cette
technologie permet des jeux d'ordinateur interactifs qui seront diffusés vers multiples sites, avec la possibilité de multiples
joueurs sur chaque site. Le prix de cette licence, qui n'a pour l'instant rien rapporté à VIScorp, était de 250 000 dollars, dont
200 000 dollars ont déjà été payés par VIScorp.
- En janvier 1995, VIScorp a signé un accord de licence avec Digital Sciences, Inc, pour fournir le technologie et services de
l'ED. Cette licence donne à Digital les droits exclusifs d'utiliser ED dans l'industrie de soins médicaux aux États-Unis et au
Canada pendant dix ans. En paiement, VIScorp a reçu 250 000 actions de Digital Sciences d'une valeur de 629 000 dollars. Digital
doit payer un pourcentage de ses revenus obtenus par l'utilisation future de l'ED, mais, ajoute le rapport du SEC. Il n'y a
aucune assurance que cet accord va générer d'autres revenus dans l'avenir.
- En plus de l'équipe exécutive, VIScorp emploie huit personnes dans son bureau de Chicago. A part cela, la société utilise
régulièrement les services de "consultants".
- Le président du conseil d'administration de VIScorp, Jérôme Greenberg, détient 6 658 000 actions. Le président,
William H. Buck, a 2 384 000 actions. Roger Remillard détient 1 744 000 actions, et Donald Gilbreath 1 230 400
actions. Au total les directeurs et officiers de la société détiennent plus que 12 millions d'actions, qui comprennent 52,7% du
"common stock" de VIScorp.
- VIScorp détient plusieurs brevets concernant l'UITI et l'ED.
La concurrence est rude
D'après les documents du SEC, la concurrence dans l'industrie de la télévision interactive (ITV) est féroce. Bon nombre de sociétés
sont en train de développer des systèmes similaires à ceux de VIScorp, dont certains peuvent devenir commercialement disponibles.
La majorité de ces concurrents a des histoires plus longues et des ressources financières bien plus importantes. Cependant,
VIScorp croit que les performances de ses produits seront supérieures.
Le rapport divise ces concurrents en cinq groupes :
- Les fabricants de téléviseurs comme Sony et Philips, souvent en collaboration avec des fabricants d'ordinateurs, qui prévoit
d'introduire des appareils décodeurs numériques pour accéder à Internet, et aussi des téléviseurs intelligents et interactifs.
- Les fabricants d'ordinateurs ou logiciels tels Oracle Corp., IBM, Sun, Netscape et Apple, qui ont annoncé des "network
computers" économiques pour accéder à Internet sans passer par un ordinateur plus onéreux.
- Les fabricants de consoles de jeux tels Sega, Sony et Philips qui prévoient l'ajout de fonctions Internet à leurs machines.
- Les fabricants d'appareils de décodeurs numériques pour le câble, tels General Instrument et Scientific Atlanta, qui sont en train d'augmenter
les performances de leurs produits.
- Des sociétés indépendantes, comme VIScorp.
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