Suivez-nous sur X

|
|
|
0,
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H,
I,
J,
K,
L,
M,
N,
O,
P,
Q,
R,
S,
T,
U,
V,
W,
X,
Y,
Z,
ALL
|
|
0,
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H,
I,
J,
K,
L,
M,
N,
O,
P,
Q,
R,
S,
T,
U,
V,
W,
X,
Y,
Z
|
|
0,
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H,
I,
J,
K,
L,
M,
N,
O,
P,
Q,
R,
S,
T,
U,
V,
W,
X,
Y,
Z
|
|
A propos d'Obligement
|
|
David Brunet
|
|
|
|
Test de True Reality
(Article écrit par Laurent Moslard - janvier 2002)
|
|
Nintendo 64
La Nintendo 64, première vraie console 64 bits et remplaçante de la célèbre Super
Nintendo, n'a jamais connu ni en Europe ni, chose curieuse, dans sa propre patrie
nippone, le succès attendu. Cette carrière mitigée ne sauraient être imputée à ses
qualités techniques intrinsèques, supérieures à celles de la PlayStation, mais
plutôt aux orientations de la firme du père Mario.
La console lorgne en effet dès
sa sortie vers le marché des joueurs en culotte courte, avec des titres mettant en
scène les fameux "cute-characters" de Nintendo (Mario et autres Yoshi), faisant fi
de l'engouement grandissant du public pour des jeux plus matures, voire horrifiques
(Resident Evil). Quelques rares productions, notamment celles de l'éditeur du même
nom (Rare, ha ha) tirent leur épingle du jeu en se démarquant de ce créneau infantile ;
on peut ainsi citer le désormais culte Golden Eye, encore considéré aujourd'hui par
beaucoup comme le meilleur First Person Shooter toutes machines confondues.
Mais un bon jeu ne suffit pas à alimenter la soif ludique des joueurs purs et durs, qui ont déjà
trouvé en la PlayStation leur machine à jouer préférée. La N64 poursuit pourtant
jusqu'à aujourd'hui son bonhomme de chemin, trouvant sa niche entre la PlayStation
et la Dreamcast, en grande partie grâce au marché américain ou elle fait depuis
ses débuts un immense carton grâce à ses nombreux et excellents jeux de football US,
de baseball et de catch, sans oublier le raz de marée Pikachu avec la fameuse
cartouche Pokemon Stadium, permettant de mettre en scène les combats entre les
bébêtes récoltées sur Game Boy pendant les heures de récré.
Émulation ?
On aurait difficilement imaginé, il y a seulement quelques années, pouvoir profiter
de la ludothèque N64 sur nos machines par le biais de l'émulation, déjà trop contents
de faire tourner les jeux Super Nintendo avec Snes9x ou WarpSNES. Pourtant, contre
toute attente, un émulateur voit le jour, baptisé True Reality. Il nécessite
évidemment une accélération PowerPC, une carte graphique dotée d'une puce 3D (BVisionPPC,
CyberVisionPPC ou CyberVision64/3D), une bonne quantité de mémoire Fast (32 Mo) et
l'installation des derniers pilotes 3D Amiga (Warp3D et StormMesa) ; on se doute
bien qu'un tel projet était peu réaliste sur 68k.
Tout d'abord, juste capable de faire tourner quelques démos d'effets graphiques sans prétention, le code du
programme s'étoffe et finit par être compatible avec certaines ROM commerciales,
attirant l'attention des fanas d'émulation. Mais quid des performances ? Pas
terrible, pour le moins. En jouant sur les mots, on peut donc comme le suggère le
titre de cet article, se poser la question du bien fondé d'une telle émulation.
Voyons cela en détail
L'installation du programme est simple et se résume à la copie dans un tiroir quelconque
de l'exécutable, TrueReality.exe, accompagné de sa doc. Comme d'habitude, il est
conseillé de créer un tiroir ROM pour y copier les fichiers de jeux récupérés sur
le Net, sans quoi le tiroir principal devient vite bordélique. La lowlevel.library
est utilisée pour l'émulation de la manette CD32, indispensable vu la quantité de
boutons des manettes d'origine. Les bibliothèques StormMesa sont requises, True Reality
faisant partie des (trop) rares programmes à exploiter les routines d'affichage MiniGL.
Les connaisseurs y verront d'ores et déjà un gage de qualité graphique, ce qui
s'avère fondé à l'usage. La contrepartie est que les réglages de Warp3D et de Mesa
doivent être calibrés au poil sans quoi l'émulation ne fonctionne pas ou l'écran
se fige assez rapidement après le titre du jeu. Pour résumer, disons qu'ils doivent
être calibrés de la même façon que ceux nécessités par WipEout 2097 : si ce jeu
tourne sur votre Amiga, True Reality tournera aussi.
Si les touches du clavier sont largement utilisées par l'émulateur pour contrôler
les jeux ou modifier certains paramètres (tout est détaillé dans l'AmigaGuide en
anglais), les options CLI de lancement sont extrêmement réduites, ce qui est
pratique pour la simplicité d'utilisation mais frustrant pour le bidouilleur
amateur de paramétrage précis. On ne peut qu'intervenir sur le choix du mode de
contrôle (clavier ou manette CD32), sur la taille de la fenêtre d'affichage, afficher
ou non le nombre d'images par seconde ou enfin préférer l'affichage plein écran plutôt que le mode
fenêtré sur le Workbench par défaut : c'est un peu mince. Les anciennes versions de
True Reality proposaient un exécutable de préférences plus étoffé, mais il n'est
hélas plus compatible avec la nouvelle version.
Fort heureusement, l'interface Nostalgia est désormais compatible avec cet émulateur, ce qui se révèle bien
pratique, notamment pour régler facilement la taille de la fenêtre d'affichage et
pour essayer les ROM sans avoir à retaper sans arrêt la même ligne de commande CLI.
Les résultats
L'émulation du son n'est pour l'instant pas implémentée, ce qui n'est pas
regrettable car on n'ose imaginer le résultat avec un ralentissement supplémentaire
provoqué par l'utilisation d'AHI 68k.
Bon, je vois que vous en avez assez des préliminaires et que vous attendez tous
le verdict. Mon test portera sur Mario64 3D, une des premières cartouches
disponibles lors du lancement de la N64 et certainement l'un de ses meilleurs
titres. Sitôt le programme lancé, la fenêtre StormMesa, en 320x240 par défaut, s'affiche
assez rapidement sur le Workbench, suivie d'une animation présentant le titre du jeu.
Jusque-là on est scotché : ça fonctionne. L'affichage est, tout au long du jeu,
extrêmement fin grâce à l'OpenGL (il est bien meilleur que le baveux affichage
composite que les possesseurs d'une vraie N64 ont connu sur leur télé), tous les
boutons de la manette CD32 sont bien reconnus et pratiques à l'emploi et l'émulation
est stable : ça ne plante pas.
Le seul bogue à déplorer porte sur l'aspect
graphique du personnage principal lui-même, qui se voit doté de textures
transparentes inédites lui donnant une allure de Mario extraterrestre, ce qui
n'est pas très gênant et même plutôt marrant. Ce qui l'est nettement moins, c'est
la rapidité de l'affichage : qu'est-ce que ça rame ! Passé l'écran titre, les
choses se gâtent en effet terriblement : dès que les polygones et les fonds
d'écran texturés commencent à pêter, on sombre, sur un 604e dopé avec CyberVisionPPC,
à 5-6 ips, le tout donnant un peu l'impression de mater une vidéo MPEG sur un
68020, si vous voyez ce que je veux dire. Une fois l'introduction laborieusement passée
(plusieurs minutes à ce rythme d'affichage), on se rend très vite compte que le
jeu n'est pas réellement jouable en l'état : même en faisant constamment courir
Mario, on a l'impression qu'il se traîne et ça devient rapidement agaçant.
La frustration est donc immense puisque l'émulateur se révèle pratiquement
inutilisable, sauf peut-être pour faire une capture d'écran et faire gober à
vos potes PCistes que l'Amiga émule une N64 dans une fenêtre. Pourquoi, alors,
me direz-vous, avoir consacré un article à ce qui semble être une daube
inutilisable ? Parce que tout n'est pas perdu. Je m'explique : l'émulateur
existe, il est stable et utilise un moteur de rendu graphique "propre", basé
sur les standards 3D de l'Amiga d'aujourd'hui et de demain (Warp3D et StormMesa).
S'il manque de patate aujourd'hui sous une configuration classique à base de 604e +
Permedia 2, imaginez un peu la sauce sous PowerPC G3 + Voodoo !
Malgré ce sombre tableau, je vous avoue lancer tout de même l'émulateur de
temps en temps, uniquement pour admirer la qualité graphique de l'émulation et
pour le simple plaisir de me dire que mon pauvre Amiga est désormais capable
d'émuler (certes mal) une console 64 bits. Vu la grande difficulté à se procurer
des ROM N64 pour effectuer des tests (Nintendo traque sans pitié les sites en
proposant), il n'est pas aisé d'évaluer le niveau de compatibilité de l'émulateur,
mais il n'a pas l'air très élevé : sur les trois ou quatre ROM testées par nos soins,
seuls Mario 64 et Mario Kart 64 semblent vouloir fonctionner (et encore, pas
complètement pour le dernier cité). Si on se réfère à la documentation de
l'émulateur équivalent sur PC, des titres tels que Wave Race version japonaise,
Star Fox 64 ou Bomberman Hero seraient prétendus fonctionner : à vérifier...
Fausse réalité
Vous l'aurez donc compris, True Reality n'est pas encore tout à fait une "vraie
réalité" sur Amiga, mais il le deviendra sitôt que notre matériel passera un cran
au-dessus et que Mathias Roslund s'attellera à étoffer la compatibilité
de cet émulateur. Ce jour-là, les passionnés d'émulation trouveront une nouvelle
sacrée bonne raison de rester fidèle à l'Amiga.
Vous n'échapperez pas, pour finir, à l'habituel rappel légal (on ne rigole pas
avec le père Mario à ce sujet) : la conservation de ROM de jeux commerciaux non
offerts au domaine public, quelle que soit leur ancienneté, est illégale et passible
d'amendes et de sanctions pénales. Les sites en proposant vous demanderont de les
effacer dans un délai de 48 heures après téléchargement, sauf si vous possédez
les cartouches de jeux originales. Elles ne devront en aucun cas être collectées
sur CD, échangées ou encore moins vendues.
Nom : True Reality.
Auteur : Mathias Roslund (portage).
Genre : émulateur de Nintendo 64.
Date : 2001.
Configuration minimale : Amiga RTG, PowerPC, carte graphique 3D sous Warp3D, 16 Mo de mémoire, AmigaOS 3.0.
Licence : gratuiciel.
Téléchargement : Aminet.
NOTE : 6,5/10.
|
|