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Dix ans de Commodore, deux ans d'Amiga Technologies, ça fait en réalité douze ans d'Amiga, déjà ! Ces douze années pourraient porter un titre du style : "Espoirs déçus" ou "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la manière de couler une entreprise destinée à réussir" ou encore "Commodore et les occasions perdues"... Allez, un petit historique quand même ! En 1982, une société nommée Hi-Toro est créée dans le but de développer une console et des jeux vidéo. Elle change son nom pour Amiga Inc. afin de ne pas être confondue avec le fabricant de tondeuses à gazon ! (ça ne s'invente pas !) En 1984, un ordinateur répondant au nom de code "Lorraine" et possédant des caractéristiques incroyables "tape" dans l'oeil de Commodore qui achète carrément la société Amiga Inc. C'est le point de départ de la saga Amiga. Arbre généalogique 1985 : lancement de l'Amiga 1000. Une révolution au prix fort ! 1987 : deux d'un coup : l'Amiga 2000 et l'Amiga 500 apparaissent à quelques mois d'intervalle. 1989 : la station PAO Amiga : l'A2500 ! Une exclusivité Europe ? 1990 : ce qui aurait pu être la deuxième révolution : naissance de l'Amiga 3000. 1991 : arrivée du CDTV ; gigantesque bide qui permettra à Philips de vendre son CD-i un an plus tard ! 1992 : le coup de l'Amiga 600 : ça, c'était une idée qu'elle était bonne ! 1992 : la même opération qu'en 1987, lancement quasi simultané de l'Amiga 4000 et de l'Amiga 1200. 1993 : la CD32 débarque : ce n'est pas la "baie des cochons" mais ça y ressemble ! Revenons en arrière, plus précisément à l'apparition de l'Amiga 1000. Technologiquement, un coup de tonnerre dans la micro ! Commercialement, un semi-échec ! Le prix de vente de l'Amiga 1000 était peut-être dissuasif ? Quant à la logithèque... La politique "cohérente" de Commodore a peut-être aussi refroidi les foules ! Ce n'était que le début des bourdes ! Pourtant, si l'on considère le contexte de l'époque, les autres micros deviennent caduques en ce jour de juillet 1985. Une petite phrase tirée de la revue américaine "Info" : "Le 23 juillet 1985 : si vous vous intéressez à l'histoire, vous vous rappellerez certainement cette date : c'est le jour où les PC d'IBM, les Mac d'Apple et beaucoup d'autres merveilles de notre décade sont devenus obsolètes." Une publicité de Borland sur Amiga World : "La vitesse de l'Amiga va devenir une migraine, une douleur et un vent debout dans la compétition". Le monde "micro" semble sous le choc et c'est le début des déclarations d'intention. Tout le monde est sur le pont : Borland, Lotus, WordPerfect et même Microsoft ! Technologie L'Amiga reste le premier ordinateur personnel à avoir été :
Matériel Les machines qui ne sont jamais sorties : A1000+ : machine 32 bits AGA avec disque dur IDE et clavier séparé. Ça vous fait penser à quelque chose ? A3000+ : 68040, AGA, SCSI et DSP AT&T3210 : présenté au Devcon 1992, soit un an avant l'A4000 ! Quelques anciens développeurs de Commodore seraient en possession de ces quelques machines, les heureux hommes ! A300 : prévu pour être un A500 bridé et moins cher. En fait, il donnera naissance de l'A600 ! A2200 : un A3000 bridé avec un disque IDE (rien à voir avec le 2200 projeté par une société canadienne peu avant la faillite de Commodore). Pour nous, en Europe, il a manqué une chose essentielle, le Video Toaster ! Il aurait pu donner une crédibilité qui a toujours manqué à l'Amiga (j'assimile le Toaster à une machine, alors que c'est plus une énorme suite logicielle, mais quand même !). Maintenant, celles que nous connaissons : A1000 : un luxe difficilement abordable pour beaucoup. La machine était certes extraordinaire, mais elle valait presque 15000 FF en France à sa sortie ! Pour un ordinateur personnel, c'était placer la barre un peu haut ! Il y a 12 ans, c'était le prix d'une petite voiture ! ![]() A2000 : encore des tarifs d'enfer ! Encore une logithèque à faire peur ! Par contre, une première : deux systèmes d'exploitation sur la même machine si vous le souhaitiez ! Un PC dans un Amiga, qui l'aurait cru ? Question tarif, il valait mieux être étudiant ou enseignant : ils avaient une réduction, eux ! Avec la réduction, c'était quand même 12 000 FF avec un "hénaurme" disque dur de 20 Mo ! Capacité largement suffisante pour installer deux systèmes d'exploitation ! A2500 : la PAO couleur sur Amiga : un 68020 et un logiciel, ProPage. Cette machine n'est pas sortie aux États-Unis (sous cette appellation tout au moins, celles-ci étant multiples A1500, A2000+). A3000 : un Kickstart sur disquette, mais la possibilité d'avoir Unix SVR4 ! Extraordinaire ! Le prix aussi ! En plus, une version "tour" était disponible (à condition de ne pas être pressé !). Son intérêt était évident : la place disponible (sept ports) ; mais c'est vite rempli : pour ma part je n'en ai plus qu'un de disponible ! (Picasso, A-Max IV, A2410, GoldenGate, VGA, SCSI PC et puis on est presque coincé !). CDTV : le décodeur numérique avant la lettre ! Un marketing tellement agressif qu'environ un an plus tard, Philips fera croire au monde entier qu'il a inventé le concept du CD-i ! A600 : le rossignol ou comment régresser ? Je n'ai toujours pas compris l'intérêt de cette machine qui finissait par valoir plus cher qu'un A500 en étant moins performante ! A4000 : attendu avec impatience par la communauté, il a déçu ! Pourquoi l'IDE à la place du SCSI ? Pourquoi seulement 256 couleurs ? Pourquoi pas de DSP ? Pas de portage d'Unix SVR4 (il était annoncé !). A1200 : un bon remplaçant de l'A500. Caractéristiques proches de l'A4000 mais enfin un prix acceptable ! Quand même de beaux loupés (horloge par exemple et IDE bien sûr !). CD32 : pourquoi essayer de chasser sur les terres de Sega quand on est incapable de lancer un produit ? Vous avez déjà vu les pubs de Sega ou de Sony ? Logiciel A la sortie de l'A1000, on recensait 25 logiciels aux États-Unis ; en France, s'il y en avait 10, c'était le bout du monde. Pourtant, les projets étaient nombreux, mais :
Que reste-t-il 12 ans plus tard ? De nombreux possesseurs d'A1000 refusent de s'en séparer ! (peut-être à cause des autographes sous le capot !). Des possesseurs d'A2000 peuvent encore aujourd'hui faire de leur machine l'une des plus puissantes du marché ! Pour une machine de 10 ans, ce n'est pas mal ! Essayez de trouver un PC ou un Mac de 10 ans et voyez ce que vous pouvez faire avec ! Des propriétaires d'A3000 les conservent précieusement (j'en connais au moins un !) : un SCSI de grande qualité, un désentrelaceur intégré, Unix SVR4... Et l'A3000 a aussi encore beaucoup de possibilités d'extension. Les A1200 et A4000 étant les derniers arrivés, on peut espérer qu'ils aient encore de beaux jours devant eux ! Enfin, il nous reste une infinité d'extensions de toutes sortes : cartes graphiques, accélératrices, mémoire, mémoire de masse, émulateurs... Le marché de l'occasion n'est pas non plus négligeable. N'oublions pas le domaine dans lequel l'Amiga reste le plus fort: le DP ! Qui a "piqué" quoi à qui ? Le premier travail des créateurs d'OS a été d'augmenter le nombre de couleurs après l'arrivée de l'Amiga. L'un d'eux a même dû "concevoir" une interface graphique ; elle s'appelait "Fenêtres" et c'était une merveille (d'indigence). Apple lui a même fait un procès ! Après avoir dénigré le multitâche qui ne servait à rien, tous les concepteurs d'OS n'ont eu qu'une idée : faire un système multitâche ; certains ont mis des années pour arriver à l'équivalent et d'autres cherchent encore (alors ils se tournent vers Unix, NextStep pour être précis !). S. Hawes a adapté ARexx à partir du Rexx d'IBM : IBM pour sa part, l'avait rangé aux oubliettes. Paradoxalement, IBM le ressort sur 0S/2 ! Étrange, n'est-il pas ? (surtout qu'il y a OLE et que l'IPC ils connaissent à IBM puisqu'ils développent un Unix !). A l'exception d'Apple, ces "produits" ne sont pas des systèmes d'exploitation mais des "programmes" rajoutés au système d'exploitation ! Et que c'est dur de se débarrasser du système d'exploitation de base ! (je devrais dire DOS, parce que c'est pire !). Pour ce qui est du son, de l'animation, de la vidéo, il est facile de savoir qui a "pompé" sur qui ! Pratiquement 10 ans pour arriver à l'équivalent de l'Amiga ! Depuis quelque temps, les autres systèmes font aussi bien ou mieux question performance, mais que de difficultés pour arriver à faire fonctionner tout cela ensemble ! Qui n'a pas joué avec les IRQ et les DMA ne sait pas ce qu'il a perdu ! Quant au fameux "Plug and Play", je l'ai déjà dit, ça "plugue" mais ça "play" pas souvent ! Et quelles configurations nécessaires pour faire tourner tout ça ! Demain, peut-être... Ce qui est désolant, c'est l'incapacité des différents "propriétaires" de l'Amiga à avoir su conserver une incroyable avance technologique. Ne parlons pas de l'inaptitude au commerce ! C'est certainement la fin d'une époque, mais espérons que c'est aussi le début d'une autre ! II est évident que je ne nie pas les qualités des PC ou des Mac, mais je trouve qu'ils manquent de personnalité, si j'ose dire... Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? A dans cent mois pour le numéro 200 d'Amiga News avec une rétrospective sur la machine qui a bouleversé la micro de l'an 2000 : l'AmigaPiosNextStepProDad ! Il pouvait faire tourner n'importe quel système d'exploitation, c'était le plus puissant et le moins cher de tous les ordinateurs personnels, et surtout, c'est toujours le cas ! Note : beaucoup d'informations sont tirées d'Amiga World ou des comptes rendus des conférences développeurs. Toute similitude ne serait donc pas fortuite !
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