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Les nouveaux simulateurs de "Golfe" De notre envoyé spécial sur les greens du Golfe Persique, voici les trois dernières simulations de combat maritime lancées dans un comparatif explosif. Torpilles, grenades anti-sous-marine ou obus contre les avions, et navires de votre adversaire, ces trois programmes ont tous leur caractère propre. Choisissez entre le réalisme, la stratégie ou l'arcade, pour oublier une sinistre mais proche réalité. That's all folks ! Après le grand comparatif des simulateurs de combat sous-marins dont Wolfpack et Silent Service II furent les héros, les destroyers se lancent à leur tour dans l'offensive maritime. Le fameux ADS, Advanced Destroyer Simulator trouve maintenant deux nouveaux concurrents, Operation Spruance et USS John Young. Nous vous proposons ici un test comparatif de ces trois programmes. Wolfpack, le simulateur de combat maritime Tilt d'Or 90, nous servira parfois de référence. Il simule en effet lui aussi le contrôle de navires de guerre autre, que les sous-marins. Enfin, une courte étude concernant les simulateurs strictement "combat" vous renverra vers Action Stations et Harpoon, un programme plus ancien. Trois mises en place graphiques très différentes Chacun des simulateurs de ce comparatif possède sa propre mise en scène graphique. Sur ce premier point, vous pourrez déjà cerner vos préférences, que vous soyez plus porté sur l'arcade ou sur la 3D hyper-réaliste. ADS, développé sur PC et attendu sur machines 16 bits, use des graphismes désormais classiques de la simulation PC. En VGA, les paysages sont très précis, même s'ils ne développent que peu de détails en vérité. Les éléments du décor y sont très simples et la clarté des écrans, carte et tableaux de pilotage, est particulièrement favorisée, un peu à la manière de Wolfpack. ![]() Advanced Destroyer Simulator USS John Young est un simulateur très complexe dans la pluralité et le réalisme de ses instruments de bord. En revanche, leur représentation à l'écran est bien moins soignée que celle de ADS. Les radars, écrans de contrôle et curseurs de tous genres n'ont pas l'aspect "matière" que l'on rencontre chez ADS. Même chose pour les paysages extérieurs. La mer de USS est très décevante. Les vaguelettes classiques qui moutonnent devant vous manquent de réalisme et, chose curieuse, elles ne "tournent" pas lorsque l'on change de cap. Résultat, on a l'impression de naviguer sur une mer étale et sans vie. Dommage ! La progression du navire, ses accélérations et les changements de cap ne donnent jamais le frisson. Rien à voir avec la lente oscillation qui agite le destroyer ADS, même lorsque les moteurs sont coupés. Avec Operation Spruance, c'est la 3D qui est à l'ordre du jour. Optant pour un réalisme maximal, les concepteurs de ce logiciel ont choisi de représenter votre navire dans ses moindres détails. Entre les pontons de votre premier port de rattachement et les formes de votre navire, l'oeil se régale de ce ballet 3D complexe. Le pilotage est bien plus "simulation" qu'arcade. En contrepartie, il n'existe ici que peu de tableaux de bord et ceux qui sont représentés ressemblent plus à des écrans de traitements de texte qu'à des cabines de pilote. Nous verrons plus tard qu'Operation Spruance oscille ainsi entre deux mises en scène très distinctes, un pilotage 3D hyper-réaliste et des phases de combat très proches de celles des logiciels de type jeu de guerre. La prise en main et les missions USS et ADS sont tous deux assez faciles à prendre en main, pour la simple raison qu'ils sont vendus avec une notice française très bien conçue. Pour Operation Spruance, il faudra se contenter d'explications en langue anglaise et pas toujours très claires. Sinon, tout se joue en fonction de la richesse même de la simulation. ADS est le logiciel le plus "arcade" du lot, dans le sens où il propose des missions relativement simples et répétitives, ce qui représente à la fois un atout et un handicap un atout parce qu'il est facile à jouer, un handicap car on n'y retrouve pas la richesse de certains autres simulateurs, comme Wolfpack par exemple. Vous pouvez combattre sur quatre territoires, la Méditerranée, la Manche ou la Mer du Nord. Pour chacun d'eux, six missions sont offertes, la dernière étant un enchaînement des cinq premières. Malheureusement, on a vite fait le tour des stratégies offertes, comme nous le verrons plus loin. USS John Young présente quelques difficultés pour la compréhension de l'utilisation des instruments de bord. Les tableaux y sont plus nombreux que dans ADS et surtout moins clairs. Autre handicap, le maniement simultané de la souris, de la manette et du clavier donnera le tournis au novice du combat maritime... Au niveau des missions, quatre terrains d'action se partagent un grand nombre d'offensives. La variété des cibles à atteindre apporte à USS une grande richesse de jeu (plates-formes, cuirassés, sous-marins, avions...). ![]() USS John Young Le pilotage, réaliste ou arcade ? Operation Spruance remporte assurément la palme du réalisme. A bord de votre destroyer, vous vous déplacez en cinq points du pont (avant, milieu ou arrière, côté droit ou gauche). Pourquoi toutes ces vues extérieures ? Tout simplement pour ne pas heurter un ponton lors de la sortie du port par exemple. Le pilote voit son navire sous toutes les coutures. Il peut même orienter chacune de ces vues verticalement et horizontalement. Le maniement des moteurs et du gouvernail est aussi subtil que dans la réalité. Avec une puissance de 10% sur les moteurs, le destroyer acquiert bien vite une inertie que seul un coup de marche arrière pourra arrêter. Operation Spruance est le seul programme de ce comparatif à accorder un tel réalisme à son pilotage. Certains apprécieront sans doute, d'autres préféreront la simplicité opposée d'ADS. ![]() Operation Spruance Pour USS, là, c'est la grosse déception ! Face à l'inertie lourde de Spruance ou à la maniabilité réaliste d'ADS, USS place entre vos mains... un hors-bord ! Lorsque l'on pousse les moteurs à fond, le bâtiment réagit bien trop vite et la simulation ne respecte ni la lourdeur d'un destroyer ni l'inertie inhérente à la taille d'un tel bâtiment. Bien sûr, en contrepartie, la maniabilité du navire est excellente, mais où est le réalisme ? Le maniement des armes et leur complexité USS John Young rattrape ici ses défauts de pilotage. Le soin apporté au réalisme du tir torpille ou canon séduira l'amateur. Pour chacun de ces deux postes de combat, il faut charger les munitions, régler la hausse et la portée, utiliser des ordinateurs de calcul de trajectoire, etc. Même si la représentation des tableaux de bord, et surtout des vues extérieures, est parfois décevante (les tirs de torpilles sont vraiment plus somptueux sur ADS...), le programme est en ce point très prenant et réaliste. Advanced Destroyer Simulator offre, quant à lui, un maniement des armes très proche de celui du célèbre Wolfpack, en mode destroyer bien sûr. Votre vaisseau ouvre plusieurs postes de combat, canons ou torpilles, avant, arrière, côtés... Pour chacun d'eux, il faudra gérer manuellement la hausse du tir et l'orientation de la tourelle (différente de l'orientation du vaisseau). Le maniement des armes est en ce sens très simple, très direct, et il offre la phase de jeu la plus "arcade" du lot. Operation Spruance développe des combats fondamentalement différents de ceux de ses deux confrères. Alors que son pilotage est on ne peut plus réaliste et visuel, les attaques et les défenses utilisent la mise en scène des jeux de guerre les plus purs. Ainsi, plutôt que de diriger de visu un canon sur la cible, vous êtes placé, dès la première escarmouche, sur un tableau de type radar. Un quadrillage y dévoile le terrain de bataille sur lequel sont repérés tous les bâtiments amis ou ennemis, ainsi que les missiles ou les torpilles lancés. Il suffit alors de sélectionner une cible, de choisir un type d'arme et de commander à l'ordinateur le calcul de la trajectoire. S'ajoute à cela l'envoi de leurres pour dérouter les missiles de l'adversaire... Bref, il s'agit d'un combat très stratégique qui rebutera à coup sûr ceux qui préfèrent assister à des explosions colorées ! Les fonctions annexes, cartes, radar, radio... ADS offre bien peu d'instruments annexes. Si sa carte est déjà très réduite, le pilote ne dispose en effet que d'un radar pour détecter les navires et d'un sonar pour localiser les sous-marins (impossible de profiter des deux instruments en même temps). Certes, cette simplicité est appréciable en ce qui concerne la rapide prise en main du programme et son maniement par les acharnés de la manette "boom boom". Mais, à la longue, on souffre parfois de ne pas être confronté à de plus riches situations, de ne pas avoir à manier quelques instruments plus savants, plus complexes et délicats... USS John Young dispose au contraire de très nombreux tableaux de contrôle. Côté cartes, les images offertes se veulent très réalistes et rappellent beaucoup les écrans de 688 Sub Attack par exemple. Même chose en ce qui concerne les messages radio qui vous viennent en aide tout au long de l'offensive. Mais, à mon sens, ce surplus de réalisme va à l'encontre de la clarté. Impossible en effet de se référer très clairement aux cartes ou à l'écho radar, avant de longues heures de pratique en tout cas. Dans Operation Spruance, quelques "plus" accentuent le réalisme du combat. Pour preuve, ces liaisons satellite qu'il faut sans cesse appeler par radio, avec code d'accès à l'appui. Mais, là encore, les représentations sont trop réalistes pour qu'on les déchiffre du premier coup d'oeil. Je préfère de loin une carte stylisée à la Advanced Destroyer Simulator à une vue très réaliste des profondeurs de l'océan, vue sur laquelle vos cibles se noient dans les détails du relief. D'une manière générale, ces trois simulateurs de combat naval ne présentent pas un très grand confort de repérage carte ou radar. Rien à voir en tout cas avec les écrans de Wolfpack ou, mieux encore, les cartes qui agrémentent tous les programmes de simulation de vol. Les stratégies de combat Quelle est la richesse réelle des stratégies de combat, peut-on en définitive se lasser de ces programmes ou au contraire trouve-t-on toujours des situations différentes qui font que l'on s'accroche et que l'on évolue ? Pour USS John Young, la mauvaise représentation des éléments extérieurs et le manque de réalisme du pilotage ne jouent pas en sa faveur. Toutefois, les concepteurs de ce programme ont ajouté à cette simulation un atout qui assure aux parties une continuité intéressante il vous faudra gérer ici un pécule, une somme d'argent qui augmente selon la réussite de vos futurs combats. L'équipage collecte sur les navires combattus des équipements qu'il peut ensuite revendre dans un port. Ainsi, il peut en échange acheter de la nourriture (il faut gérer l'approvisionnement de tout l'équipage pendant chaque mission) et aussi de nouvelles armes. Cet aspect de la simulation - peu proche, bien sûr, des préoccupations classiques des pilotes de simulateurs de combat -, assure le suivi de votre carrière. C'est un atout indéniable. Côté stratégie de combat, le jeu d'USS John Young est assez riche quant aux situations de conflit rencontrées. Les attaques maritimes sont variées, les cibles multiples et l'on sera même amené à détruire les avions ennemis qui attaquent le bâtiment. Operation Spruance, du fait que tous ses combats se résolvent sur carte, offre des stratégies moins prenantes au premier abord, mais tout de même intéressantes. Ainsi, lorsqu'une bonne dizaine de navires ennemis apparaissent sur le radar, qu'il faut observer la trajectoire des missiles lancés contre vous et éviter de prendre pour cible les navires marchands qui slaloment tranquillement au milieu de tout cela, les pilotes oublieront vite l'absence de vues extérieures ou d'explosions aussi impressionnantes que celles d'ADS. ADS, s'il paraissait au premier abord le plus prenant au niveau du jeu (grand nombre de vues extérieures, animation de type Wolfpack, etc.), est le logiciel qui m'a le plus déçu en ce qui concerne la continuité de son jeu. Impossible de sauvegarder un navire "gagnant", de mener à terme des missions de plus en plus difficiles pour monter en grade, et ainsi de suite. En fait, seules les missions nommées "delta" (missions qui regroupent plusieurs types de combats) sont réellement intéressantes. Il faudra alors rejoindre très fréquemment les ports d'attache pour réparer le navire et refaire le plein de carburant. Les combats d'ADS sont toutefois les plus "beaux" du lot. Entre les multiples postes de tirs, le pilote trouvera une grande satisfaction à sans cesse manoeuvrer le cap de ses vaisseaux et l'orientation ou la hausse des diverses visées. Quel simulateur, pour quel capitaine ? Pour définir votre destroyer favori, il faut finalement tenir compte des points suivants. Advanced Destroyer Simulator profite d'un jeu très facile à prendre main et très visuel. Ses graphismes et ses animations sont, de plus, superbes. Sur ces deux points, c'est le programme qui se rapproche le plus de la qualité offerte par Wolfpack. En revanche, la continuité de ses missions n'est pas toujours évidente et l'on souffrira de se heurter toujours aux mêmes cibles et aux mêmes stratégies d'attaque. Operation Spruance est réservé aux amateurs de pilotage hyper méticuleux et de combat de type jeu de guerre. Les fans de 3D surfaces pleines ne peuvent pas passer à côté de ce logiciel. USS John Young est tout le contraire d'Advanced Destroyer Simulator. Sa mise en place graphique et la vision des combats y sont bien moins soignées. Toutefois, la continuité des missions et la gestion de la nourriture, de l'argent et des armes saura vous tenir en haleine. Voici donc trois simulateurs pour trois types d'utilisateurs bien spécifiques. Il me reste à vous parler brièvement des programmes "combat" à 100%, et notamment de deux titres récents que nous ne pouvions pas écarter de ce comparatif. Harpoon et Action Stations vous proposent en effet des combats théoriquement similaires à ceux de ce comparatif, mais qui se passent cette fois de toute représentation extérieure. Travail sur carte, maniement des unités comme autant de pions sur un échiquier marin, deux grands logiciels qui auront eux aussi leur part de succès, auprès des plus "durs" du combat, sans doute. Récapitulatif
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