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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Reportage : Siggraph 92
(Article écrit par Patrick Raynaud et extrait de Tilt - septembre 1992)
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Six mois après Imagina, nous voilà emportés par le torrent d'images du plus attendu et du
plus important des salons de "computer graphics" au monde : le Siggraph. Après Las Vegas, c'est
Chicago qui a eu le privilège d'accueillir la dix-neuvième (!) édition de cet événement.
Qu'il est loin le jour où pour la première fois l'on a pu représenter un objet réel en
filaire sur un écran d'ordinateur !
Siggraph 92
Avec plus de 30 000 visiteurs pour cette édition contre 5000 les autres années et 3000 à Imagina,
le Siggraph est de loin la plus grande manifestation au monde dans le domaine de l'image de
synthèse. Toutes les applications imaginables de la synthèse y sont abordées, de la visualisation
scientifique aux mondes virtuels en passant par la production audio-visuelle (le domaine de prédilection
d'Imagina) ou la conception industrielle.
En plus de son exposition commerciale, le Siggraph propose comme à Imagina une série de conférences sur
de multiples visages de la synthèse, ainsi que des séances de projection en salle ("The Electronic Theater").
Mais à ces conférences doivent s'ajouter des débats et de véritables cours théoriques sur les techniques
de la synthèse d'images, de niveau débutant à expert. Et pour animer ces conférences, ces cours ou
débats, on a évidemment fait appel aux plus respectés des chercheurs du milieu. Sont évoqués et approfondis
dans ces séances "amphithéâtrales" tout ce qu'il faut savoir sur les techniques de modélisation
et de rendu, sur la TVHD, les applications médicales, les systèmes de particules, les métamorphoses,
les fractales, le multimédia, les réseaux, l'art (qu'on a souvent tendance à oublier), la réalité
virtuelle, la vie artificielle, l'animation, les systèmes interactifs et j'en passe.
The Electronic Mural
A signaler aussi une nouveauté dans cette dernière édition du Siggraph : la création d'un espace jeune,
le Sigkids, destiné aux 11-17 ans, où se côtoient des Mac, des PC et des Amiga tournant à plein régime
entre les doigts experts de jeunes créateurs en herbe, rêvant de pouvoir un jour troquer leur micro-ordinateur
contre une station Silicon Graphics Iris ou un RS/6000. Drôle de voir tourner dans un même salon une
démo de groupe sur Amiga et une démo de logiciel de synthèse sur station graphique...
Animation de 27 secondes signée MetroLight Studios
Enfin, une galerie d'art, un espace de démonstration exclusivement dédié à la recherche en matière de
visualisation scientifique ainsi que de multiples attractions (dans le domaine de la réalité virtuelle notamment)
venaient compléter ce grand rendez-vous de 1992. C'est un salon dont il faudra bien se remettre avant
la fin de l'année, car Imagina 1993 pointe déjà son nez bronzé par le soleil de Monte-Carlo !
Audio-visuel : l'image de synthèse "grand spectacle"
Elles font rêver, ces images de synthèse qui s'infiltrent progressivement dans les génériques TV, les
publicités, les clips vidéo, les habillages de chaîne ou les effets spéciaux de cinéma. Mais les
producteurs, publicitaires et autres commanditaires potentiels boudent toujours ce formidable produit, en
raison de son prix encore très élevé aujourd'hui : plusieurs milliers de francs par seconde d'animation,
voire bien plus dans les cas extrêmes.
Une voiture conçue avec Alias
Pourtant, ces prix se justifient en raison du travail important qu'ont fourni les graphistes, infographistes et réalisateurs.
Même si les logiciels (Softimage, TDI Explore, Wavefront, Alias...) sont de plus en plus ergonomiques et
performants et les stations de travail plus puissantes, cela ne suffit pas encore. Mais après tout,
c'est peut-être mieux ainsi, les choses rares ne sont-elles pas celles que l'on apprécie le mieux ?
La synthèse et les jeux
Et la synthèse dans les jeux, c'est pour quand ? Pour tout de suite diront certains, en pensant au
jeu Guest de Virgin Games. Oui, mais le CD, ce n'est pas pareil, ce n'est que du stockage d'images
et de séquences précalculées, rétorque le sage Yoda. Il n'y pas d'interaction entre le joueur et
le programme. Et pourtant c'est vrai, c'est déjà de la synthèse, et d'ailleurs le logiciel de
synthèse qui a permis la création des superbes séquences 3D de Guest, 3D Studio, était présenté
(et très apprécié du public) sur le stand Autodesk au Siggraph.
Mais ce que nous ne sommes pas prêts de voir sur notre micro, ce sont des animations interactives mettant
en scène non seulement des objets complexes en 3D, mais également avec placage de texture et illuminations. Notez que même
les démonstrations couramment faites sur les mondes virtuels se font avec des environnements graphiques
somme toute encore très primaires. En fait, il existe des systèmes d'animation 3D réaliste en temps réel.
Ce sont bien sûr les simulateurs, mais ce n'est pas le genre de bestiole que l'on héberge à la maison.
Cependant, on a pu constater que les prix de la simulation en temps réel tendaient à baisser.
Ainsi, Evans & Sutherland présentait ESIG-2000, un système d'animation 3D avec placage de texture et source lumineuse
à 60 images/seconde, mais cela reste un peu trop cher pour le particulier !
A l'heure de la stéréoscopie
Les exposants et organisateurs de ce Siggraph 92 ont joué à fond la carte de la stéréoscopie.
De nombreuses images et animations étaient en effet présentées en relief : exposition d'hologrammes,
lunettes 3D sur les stands, mondes virtuels, etc. Comme chacun le sait, la perception en relief
est possible dès lors que l'on regarde une image sous deux angles différents. Un borgne ne peut pas
voir en relief car il n'a qu'un angle.
Pour une photo ou une image de synthèse, c'est la même chose :
il faut deux appareils photo ou deux caméras virtuelles disposés parallèlement. Donc si vous faites
des images 3D et aimeriez les voir en relief, sauvegardez une première fois votre image normalement,
puis déplacez votre caméra vers la droite, et sauvegardez une deuxième image.
Si vous avez les moyens de shooter ces deux images en diapositive, ne ratez pas l'occasion
de les apprécier en relief à l'aide d'un visualiseur de diapositives stéréo (vous savez, en
forme de jumelles, une diapositive pour chaque oeil).
Maintenant, place à une grande première dans Tilt : savez-vous qu'il existe un moyen assez spécial
de voir ces deux images ci-dessous en stéréoscopie sans recours au moindre instrument ? Vous voulez
essayer ? Très bien : les paires d'image sont des exemples d'images avec prise de vue décalée (notez
la légère différence d'orientation entre les deux images de chaque paire). En vous plaçant bien en
face et en louchant de manière à rassembler les deux images en une seule, vous découvrirez leur relief.
Avec un peu d'entraînement, vous devriez y arriver, et vous verrez, une fois qu'on y arrive bien,
on en redemande !
Si vous avez des difficultés, prenez une règle et inscrivez un point à mi-longueur exactement de chaque
image. Puis essayez de rassembler les deux points de chaque paire en louchant dessus, le relief devrait
apparaître comme un mirage. Voilà, bonne chance dans votre quête de la sainte stéréo !
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