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Sexe sur Internet : tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe... sans jamais oser le demander Fini les sujets superficiels et sans intérêt ! Aujourd'hui nous allons parler de ce qui vous intéresse : parlons sexe. Vous êtes témoin de l'enthousiasme de certains médias qui osent dire qu'Internet serait le Minitel rose à l'échelle planétaire. Vos yeux remplis de convoitise espèrent se poser sur les plus belles femmes du monde, posant, telle Eve, en toute simplicité, au pied d'un pommier ? Bref, vous cherchez tel le prophète à apaiser les tourments de votre âme. Vous n'êtes pas de ceux qui espèrent infiltrer les lieux virtuels de la nécrophilie, zoophilie, etc. (des perversions sexuelles que vous n'avez pas) mais vous n'êtes pas contre le fait, de caresser de l'esprit (bien sûr), les beaux yeux de quelques demoiselles de petites vertus. Ah Internet... endroit rêvé, anonyme, discret, facile où avec bonne conscience, vous allez simplement vérifier sur le terrain vos quelques cours de biologie sur la reproduction ! Il ne serait pas raisonnable de ne pas savoir comment perpétuer l'espèce humaine. C'est un devoir moral que vous vous devez d'accomplir, quitte à utiliser les nouvelles techniques de communication que sont les réseaux informatiques. Mais que fait la police ? Certains, offusqués, s'indignent que leur journal (favori) puisse tomber aussi bas. Parler de sexe ! Encore un coup de pub ! Soyons réaliste, un tel article va forcément multiplier par deux voir par trois le nombre de numéros vendus ! (je vous promets de recommencer tous les six mois si l'opération a du succès) Tss... tss... bande d'hypocrites ! Osez me jouer le rôle du puritain qui rougit devant quelques propos à peine grivois. A polémiquer sur le sujet, l'article risque de toucher à sa fin avant même d'avoir abordé quelques petites anecdotes croustillantes, révélations sulfureuses et pensées étourdissantes. Mais je vois que le souffle devient court, que les battements de coeur s'accélèrent. Les mains deviennent moites. L'attention monte. C'est parfait. Vous êtes dans des prédispositions psychologiques pour entendre enfin la vérité ! Sexe et Internet, une histoire d'amour ? Internet est-il le paradis du sexe en toute liberté ? Peut-on enfin exposer au grand jour ses fantasmes les plus fous ? Les internautes sont-ils devenus des spécialistes de l'anatomie féminine ? Ne pense-t-on qu'à ça ? Internet rendrait-il pervers ? Le monde court-il à la débauche ? Stop. Arrêtons de dire n'importe quoi. Retirons-nous de l'euphorie ambiante que procure toujours tout ce qui est nouveau et plus particulièrement, tout ce qui offre de nouveaux marchés économiques. Méfions-nous de ceux qui voient dans toute nouvelle avancée technologique, de nouveaux facteurs contraires à nos principes démocratiques et à la conservation de nos bonnes moeurs (le Rock'N'Roll a eu droit à ce procès d'intention). Essayons objectivement et sereinement de restituer la place du sexe sur Internet. C'est combien ? Nier la présence du sexe sur Internet est absurde. Donner la place que la plupart des médias lui attribuent, aussi. S'il est vrai que le premier groupe sur Usenet à être fréquenté est alt.binaries.pictures.erotica (groupe d'échange d'images érotiques), la hiérarchie alt.sexe.* représente seulement une vingtaine de groupes sur environ 12000 existants. Et si Mimille (le p'tit teigneux du fond) triomphe en affirmant que quoi qu'il en soit, c'est bien un groupe sur le sexe qui est numéro un au Top 50 mondial, je lui réponds ceci : quel peut bien être le point commun de 20 millions d'individus issus de dizaines de cultures différentes et à majorité masculine ? Le sexe évidemment. Extraordinaire ? Il est très difficile d'avoir une idée précise du trafic qu'occupe le sexe sur Usenet, FTP et Web. Il n'existe pas à ce jour de statistiques globales sur Internet et ses services. Ce sont des estimations par extension. La plupart des chiffres à ce sujet viennent du trafic des hiérarchies alt.sexe (lieu de discussion) et alt.binaries (qui contient des images sur le sexe mais pas uniquement). Le trafic en volume renseigne sur la place occupée sur les disques durs et le trafic en nombre d'articles renseigne sur la participation des rédacteurs (mais pas des lecteurs). Il est tout à fait normal de constater le volume important qu'occupe la hiérarchie alt.binaries. Une image n'occupe pas la même place qu'un texte. Si certains chiffres semblent donner le vertige, à l'échelle du trafic mondial, le sexe représente une place plus modeste. Peu de serveurs véhiculent la hiérarchie alt.* (contenant plus de 250 sous-hiérarchie comme alt.sexe) en raison de la place qu'elle occupe. Est-il concevable que les plus grandes entreprises, laboratoires, instituts, facultés, organismes gouvernementaux investissent des milliers de francs dans leurs connexions Internet et dans du matériel dans l'unique but de satisfaire les instincts primitifs de leurs employés ? Nos chères têtes blondes Un problème qui mérite un vrai débat n'est pas tant de savoir si le sexe sur Internet doit disparaître ou non (ce qui reviendrait à débattre sur la fermeture des vidéo-clubs, d'une presse spécialisée, etc.) mais plutôt comment protéger les mineurs. En effet, avant qu'Internet ne s'ouvre au grand public, la question ne se posait pas en France. Plusieurs solutions sont envisageables : garantir à la signature du contrat avec son fournisseur de service que les utilisateurs sont majeurs, utiliser des logiciels ayant une configuration spécifique interdisant l'accès à certains sites Web, à certains forums, etc., interdire aux adresses anonymes la possibilité d'accéder à ces mêmes endroits, etc. Quoi qu'il en soit, la solution la plus efficace (mais qui n'exclut pas les autres) reste encore la vigilance des parents qui devraient avoir la présence d'esprit de s'intéresser aux activités de leurs enfants. Il n'est pas encore nécessaire d'avoir obtenu un prix Nobel de biologie pour distinguer, sur l'écran que regarde le p'tit dernier, une jeune femme désoeuvrée de l'équipe des Power Rangers. AnneXe Contrairement à mes habitudes, je ne vous donnerai aucune annexe qui vous permettrait de satisfaire votre soudaine... curiosité. J'ai une certaine réputation (de sadique !?) à préserver. Le sous-titre de cet article est celui du livre du Docteur David Reuben, éditions Le livre de Poche. A titre indicatif Ces chiffres proviennent d'un serveur de nouvelles Usenet accueillant plus de 4000 groupes : Observation sur trois semaines. Trafic total sur le serveur en volume et en nombre d'envois. vol postes alt.sexe.* 2-3% 1-2% alt.binaries.* 45-55% 4-6%(1/3 des groupes sont sur le sexe)
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