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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Reportage : SATIS 1994 et SIPI
(Article écrit par Jean-Noël Thierry et Jean-Luc Faubert et extrait d'Amiga News - avril 1994)
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Cette année, le SATIS (Salon Européen des Techniques de l'Image et du Son) et le SIPI
(Salon International des Professions de l'Image) avaient lieu conjointement. Ces deux salons
avaient pour ambition de présenter l'intégralité de la chaîne audiovisuelle,
de la fabrication en passant par le traitement puis la diffusion de l'image et du son.
Premiers pas
Ambiance feutrée très pro : dès l'entrée, le ton est donné. Ça change de
l'IT Forum ! Moi qui n'ai jamais dépassé
le stade de l'institutionnel, j'avoue avoir été quelque peu impressionné par
ces professionnels de l'image : tables de mixages gigantesques à boutons
linéaires motorisés (j'ai vu des démos où ils faisaient des vagues
avec les "potards". Les pros ont de ces jeux parfois...), magnétoscopes numériques
gros comme des armoires, imprimantes à sublimations (qualité photo donc)
dont les sorties dépassaient le A0, genre nappe pour table d'une dizaine
d'invités !
J'ai été assez surpris aussi de voir jusqu'où un tel professionnalisme
à tout crin pouvait mener : n'est-il pas ahurissant par exemple d'utiliser
un système dédié au titrage, d'une ergonomie digne de ce qui se faisait de
mieux à l'époque préhistorique, et d'une lourdeur telle que des programmes
de titrage dépassés comme VideoTitler feraient ici figure d'innovation !
Des Amiga
Seulement cinq Amiga sur tout le salon, et malgré un ratissage systématique.
Je commencerai par ce petit A500 tout simple, qui servait à dessiner des
demi-profils en 2D pour un générateur d'effets vidéo en 3D (et vas-y
que je te triture l'image dans tous les sens en temps réel, avec trainées
de pixels et spots lumineux...). La comparaison est faible quand je dis que
cet A500 était considéré comme moins qu'un potentiomètre sur cette machine...
Des 4000/040 : les trois machines sur le stand de SATV étaient recarrossées,
et ce n'est que le célèbre panel de fonctions genre TVPaint qui a attiré mon attention.
L'Amiga est ici considéré comme faisant partie d'une station vidéo appelée Pictary,
destinée à s'intégrer dans une régie vidéo déjà existante. Il permet le montage vidéo et audio,
la génération d'effets spéciaux et de trucages ainsi que le titrage.
Le tout est très cohérent, et m'a impressionné par le professionnalisme qui s'en dégage !
C'est aussi très inhabituel de voir une telle chose sur Amiga, où la montagne d'efforts
nécessaire pour travailler simultanément avec tous ces éléments dépasserait de loin
le seuil de l'acceptable...
Le rack Pictary (en haut à droite)
Enfin, le quatrième Amiga était sur le stand d'AVS. Cette société commercialise généralement du matériel
vidéo pour des chaînes de télévision, mais elle proposait ici une station économique.
Elle est composée d'une A4000/040, d'une carte graphique anglaise encore inconnue en France
ressemblant à l'Harlequin mais en 32 bits, de TVPaint et d'une tablette graphique sensible
à la pression. Ces stations infographiques peu onéreuses sont vendues à des pays comme le
Cambodge, le Viêtnam et dans toute l'Afrique.
Ainsi, lors des récentes élections au Cambodge,
sous l'égide de l'ONU, c'est avec ce matériel qu'ont été réalisés tout les films des nombreux
partis politiques de ce pays. La très sympathique personne qui installe ces stations me
racontait les difficultés rencontrées pour générer les titres de ces films.
L'alphabet thaï est en effet constitué de 256 lettres, et seul un programme sur
PC était capable de générer de tels textes (imaginez des combinaisons comme Alt droite + Control + A
pour obtenir un de ces caractères sur un de nos claviers). Après un passage par
différents programmes pour récupérer ces textes, il obtenait au final de très bons
résultats grâce à la souplesse de l'Amiga et de sorts comme TVPaint.
Conclusion
Pour résumer, le SATIS/SIPI m'a permis de découvrir un monde où les
sommes mises en jeu sont énormes, peuplé de professionnels tendant à
aller vers le "tout numérique" au plus vite et à n'importe quel prix.
Des entreprises comme l'Atelier Numérique, SATV et Xanadu (Tecsoft
n'en fait pas partie, mais apporte tout de même une version extrêmement
améliorée de TVPaint : Broadcast Painter) qui se regroupent pour créer
une société nommée Digital Video Group, montrent d'un dynamisme peu commun,
et ne dépareillaient pas dans un tel salon.
Le point de vue de Jean-Luc Faubert
Cette année, les organisateurs du SATIS se sont associés pour proposer
aux professionnels de l'audiovisuel et de la photo une manifestation unique.
Sûrement une bonne idée sur le papier, car de nos jours le numérique concerne
de plus en plus toutes les professions de l'image et du son. Dans la
pratique, cela s'avérait moins évident car tout étant mélangé, une visite
complète des deux halls s'imposait pour trouver les perles rares.
Une promenade de santé qui s'est transformée en véritable marathon d'un jour.
Une constante cette année, sur la majorité des stands : les commerciaux ont remplacé les
techniciens capables de répondre aux questions "pointues". Dès qu'une question dépasse
le cadre restreint des connaissances du commercial de service, il vous propose un
rendez-vous après le salon dans ses locaux parisiens (merci pour les provinciaux).
Si cette pratique, inadmissible dans un salon professionnel, se développe, on peut
se poser des questions quant à l'intérêt de se déplacer pour des manifestations qui
s'apparentent de plus en plus à "des foires" (sans l'odeur des merguez-frites).
Je pris donc mon courage à deux pieds pour rechercher l'Amiga perdu parmi les
nombreux produits présentés par les 300 exposants.
TVPaint mode Unix
La première (fausse) alerte fut ma rencontre avec TVPaint Broadcast sur le stand de
Fuji Films. Mais en y regardant de plus près, pas d'Amiga, c'était une version Unix
qui tournait sur une station Sun. Le programme, rebaptisé Graffiti, est à première
vue identique à la version Amiga mise à part le prix 30 000 FF HT (environnement
Unix oblige), "no comment".
SATV
Je commençais à désespérer quand, au détour d'une allée, je vis une tribu
d'amigaïstes en grande discussion sur le stand de Satellite et Télévision.
En dehors de leurs nouveaux produits de la gamme MSP,
SATV présentait leur tout dernier petit joyau : un studio de production vidéo
en composantes Betacam (4:2:2 en option), géré par un A4000, appelé Pictary.
Renseignements pris auprès de Gilbert Hulin, responsable technique de SATV,
Pictary est le fruit d'une collaboration étroite entre quatre sociétés
françaises : Atelier Numérique, SATV, Tecsoft, Xanadu.
Tout le matériel, même l'Amiga est regroupé dans des racks 19"
noir dont les faces avant sont exemptes de boutons tout étant
commandé par logiciel. En dehors de l'A4000 et des scopes Beta,
Pictary est composé des éléments suivants :
- Un MSP9040 incluant genlock/TBC/carte graphique 32 bits (24 bits + 8 bits de
couche alpha)/numériseur 24 bits temps réel.
- TVPaint Broadcast qui est une nouvelle version de TVPaint dédié à la carte
graphique incluse dans le MSP9000/MSP9040. Beaucoup d'améliorations que je n'ai pas
encore eu le plaisir de tester mais ça ne saurait tarder.
- 2IN pour le montage trois machines et le pilotage des magnétoscopes.
Cette version utilise pour le pilotage des cartes TcReader, égales en précision
aux cartes VLan mais deux fois moins chères.
- ADC16, station audio numérique DSP 16 bits 8 pistes.
- Tablette graphique sensitive Wacom.
Non finalisé pour le SATIS mais disponible quand vous lirez ces lignes :
- Possibilité de visualiser deux minutes de vidéo (et plus si on utilise des
disques plus gros) en direct-to-disk avec trois disques de 1,6 Go
chacun. Contrairement à d'autres systèmes, les images 24 bits ne sont pas compressées,
chaque disque contient les informations de l'une des trois couleurs composantes
RVB de l'image permettant une qualité optimale de l'enregistrement.
- Un modem pour télémaintenance.
Cette configuration super musclée est proposée en version de base avec
deux scopes Beta pour 157 000 FF sans l'option direct-to-disk mais
avec quand même un disque dur interne de 1,6 Go. La version complète avec trois machines
avoisinera les 300 000 FF. Un peu cher pour la majorité de nos lecteurs mais
très bien positionné sur le marché de la vidéo professionnelle qui propose des solutions
moins performantes et plus limitées à des prix nettement supérieurs. Un
ensemble cohérent qui vu le dynamisme de ses concepteurs devrait proposer de
nombreuses autres nouveautés dans les mois qui arrivent. A suivre.
Autres
Je n'ai malheureusement pas vu d'autres Amiga dans le dédale des 30 000 m2
de l'exposition car il était assez difficile de tout voir en si peu de temps.
Le montage virtuel omni présent, les scopes numériques Sony, Apple toujours à la
recherche de nouveaux marchés (c'est bien les seuls à être aussi actif),
Digital Studio de Softimage, les nouveaux vidéoprojecteurs Barco et JVC projetant
des images de 10 mètres de base d'une qualité exceptionnelle et bien d'autres
choses encore démontraient pour ceux qui en doutaient encore que le numérique
est de plus en plus incontournable dans les métiers de l'image.
En conclusion
Ce fut un salon moins intéressant dans son ensemble que les années précédentes avec
l'absence remarquée de certains chefs de fil du marché et d'applications multimédias
dignes de ce nom.
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