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Les vidéastes européens utilisateurs d'Amiga avaient cessé de croire en la venue d'un mythique Toaster. Le fabricant, NewTek, préfère se consacrer au standard américain NTSC et dénigrer pour le moment le standard européen PAL. En désespoir de cause, certains amigaïstes commencent à regarder en direction d'un environnement informatique différent (PC ou Macintosh). D'autres, plus patients, et surtout moins fortunés, préfèrent attendre un produit concurrent. A notre grande surprise il semblerait que cette attente soit d'ici quelques mois récompensée par un nouveau rival venu du pays des kangourous. Nous avons eu le plaisir de tester en avant-première cette carte australienne, qui bien qu'en version bêta, nous a semblé très prometteuse. ![]() Assemblé par la société australienne Opal Technologies dont nous avons déjà testé la carte graphique (OpalVision), l'ensemble que nous avons reçu comprenait la même plate-forme mais surtout la nouveauté qui concerne les vidéastes : la carte fille Video Processor. Cette carte, outre des fonctions graphiques 24 bits, offre :
![]() Une fois le carton ouvert, le manuel me rappelle que cette carte est une version bêta, me voilà prévenu. Si la carte comporte encore des bogues, cela est normal. Première surprise, le programme est sur CD. Logique me direz-vous puisque 130 Mo auraient nécessité un nombre important de disquettes (merci Michel pour le lecteur CD et la carte SCSI). Deuxième surprise, la carte qui occupe un connecteur vidéo condamne le connecteur suivant (de par son format double carte) et m'oblige à décaler la carte SCSI. Vive les tours ! Prise en main Pour le test, nous avons utilisé : une configuration Amiga 4000/030 avec coprocesseur à 33 MHz et 14 Mo de mémoire, comme enregistreur YC un magnétoscope SVHS BRS 811 JVC, et comme lecteur en composite un UMATIC SONY VO5830 (l'entrée YC de la carte n'ayant pas voulu fonctionner correctement). Configuration minimum : Amiga 2000, 8 Mo de mémoire, 68000, disque dur 120 Mo, deux écrans (RVB 15 kHz), Workbench 2.0. Configuration conseillée : Amiga 3000/4000 (avec coprocesseur), 2 Mo de mémoire Chip, 12 Mo de mémoire Fast, disque dur 500 Mo, lecteur CD, trois écrans (deux RVB 15 kHz, une prévisualisation vidéo), Workbench 2.0. Le programme démarré, un premier écran apparaît. Il va servir de plate-forme aux différentes fonctions de la carte : paramétrage audio/vidéo, DVE, titreur, "painter" 24 bits ou numériseur, mais permet aussi le démarrage du "switcher screen", fonction qui va permettre d'activer tout programme compatible avec l'environnement de la carte (Imagine, LightWave, Real3D, ImageFX, Deluxe Paint...). Les fonctions vidéo La puce Roaster (Roaster chip) comporte un DVE (Digital Video Effects). Intervenir sur le signal vidéo en temps réel est dorénavant possible sur Amiga. Il est d'ailleurs surprenant que ce type de carte ne soit pas sorti plus tôt au standard PAL. Il était temps. La carte permet toutes sortes de compression vidéo grâce à la puce Roaster, un circuit spécialisé pour "triturer" l'image dans tous les sens : déplacement 3D, étirement, retournement, rotation, volet, PIP, effet de vague, etc. En tout, plus d'une centaine d'effets temps réel. Ils sont déclenchés soit de façon automatique soit manuellement par le biais d'un levier que l'on déplace à la souris (figure 3). Ces effets sont entièrement paramétrables : forme, déplacement et durée (globale, début et fin de course). Ils sont modifiables sur les trois axes (XYZ). Cette fonction remarquable de par sa simplicité d'utilisation permet de recréer ses propres effets ou de personnaliser ceux déjà existants. Nota : il est possible d'attribuer à chaque point de déplacement de l'objet un paramètre de vitesse, mais aussi de forme 3D (figures 4 et 4A). Quelques exemples A. Effet de compression 3D entre deux sources vidéo : 1. La source vidéo n°1 (magnétoscope en lecture). 2. La source vidéo n°2 plan vidéo numérisé en temps réel simule la deuxième source incrustée (le boîtier Video Suite n'étant pas présent). B. Effet de transition entre deux sources vidéo avec une animation 3D Amiga : 1. La source vidéo n°1 (magnétoscope en lecture). 2. La source vidéo n°2 plan vidéo numérisé en temps réel simule la deuxième source incrustée. 3. L'image Amiga (une animation 3D) incrustée entre les deux plans vidéo effectue la transition. C. Effet de transition entre deux sources vidéo par insertion d'un plan canal alpha : 1. La source vidéo n°1 (magnétoscope en lecture). 2. La source vidéo n°2 plan vidéo numérisé en temps réel simule la deuxième source incrustée. 3. Le plan canal alpha générant un effet de solarisation est incrusté en transparence et effectue la transition entre les plans vidéo (animation générée par l'Amiga). Remarque : une ou les deux sources vidéo peuvent être remplacées par un plan 24 bits généré par la carte OpalVision (numérisation, image de synthèse ou graphique). Le Chroma Key (incrustation couleur) Fonction utilisée couramment en télévision pour la présentation du journal météo : le commentateur météo est filmé sur un fond bleu puis incrusté en régie sur les images de la carte de France, conçue par une palette graphique. Le bleu est généralement utilisé en vidéo comme couleur d'incrustation, il suffit donc de filmer le personnage ou l'objet sur un fond de cette couleur pour ensuite l'incruster en régie sur une autre image vidéo ou informatique. Seul le fond laisse apparaître l'image incrustée donnant l'impression que le présentateur est devant l'écran. La carte permet aussi le Luma Keying et utilise au choix une ou plusieurs couleurs pour l'incrustation mais, gère aussi l'Alpha Key (gestion du canal alpha sur 256 niveaux de gris). Complémentaire au Chroma Key cette fonction détermine une transparence en dégradé. Il suffit de choisir la couleur que l'on souhaite utiliser. C'est très utile mais pas toujours exploité par manque de temps en post-production. Cette fonction évite par exemple, lors de contours francs, les escaliers caractéristiques des images informatiques incrustées, surtout lorsque les contours ont une couleur vive et uniforme. Video Processor ou la retouche vidéo Véritable régie d'effet vidéo, la carte permet différentes modifications sur le signal vidéo :
La carte permet de numériser une image vidéo en 24 bits temps réel et en haute résolution. Pour cela, il y a deux solutions :
OpalPaint Déjà décrit lors d'un précédent test, je ne reviendrai pas dessus si ce n'est que le logiciel gère les options supplémentaires de la carte (plans canal alpha et numériseur). OpalPresents et OpalAnimate Ces logiciels font partie du paquetage OpalVision, OpalPresents est dédié à la présentation de diaporama, mélangeant sans restriction image Amiga et image 24 bits. OpalAnimate affiche, comme son nom l'indique, des animations pouvant aller jusqu'au format 768x286 en 24 bits (variant selon la configuration machine utilisée). Montage24 Déjà testé, ce titreur apporte en plus la gestion du canal alpha et des plans 24 bits mais je n'ai pas pu l'installer pour cause de "read write errors". Il reste seulement à espérer que cette version soit plus rapide que la version AGA. OpalKeys Il permet d'ouvrir une fenêtre 24 bits sur une application. Les résultats On a regretté : Si certains effets n'ont pu fonctionner correctement, allant jusqu'à "planter" la machine, il semble a priori que cela ne mette pas en cause la partie matérielle mais plutôt la partie logicielle. Il est donc difficile de juger les défauts de cette carte sans garder à l'esprit que nous avions en main une version bêta, d'autant plus que le CD reçu nous a donné quelques problèmes à l'installation. Aussi, nous n'émettrons pour cette fois aucune critique, si ce n'est des remarques :
Ce test ne prétend pas pousser la carte dans ses derniers retranchements, vu le nombre d'options disponibles nombreux. Il est en fait plutôt un survol d'ensemble. Il nous faudra donc très certainement revenir plus en détail sur ce produit qui, une fois déboguée et livrée avec son interface vidéo définitive, ne manquera pas de faire craquer plus d'un vidéaste. Je peux vous dire que pour certains, cela est déjà fait. Aussi nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de sa disponibilité. Alors à qui s'adresse cette carte ? Je dirais à tous les vidéastes, professionnels comme amateurs, tant pour un usage vidéo institutionnel que personnel. Quant à son prix le paquetage complet serait annoncé aux États-Unis aux environs de 16 000 FF. C'est-à-dire à un prix vraiment compétitif "wait and see..." ("attendre et voir"). Nos remerciements à CIS pour le prêt de la carte.
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