Bonjour Eric,

j'ai reçu votre lettre aujourd'hui.

Oui, je suis la personne que vous recherchez. J'ai conçu le Rejuvenator.

J'ai arrêté de concevoir des produits Amiga après avoir été arnaqué par deux entreprises. C'était il y a longtemps. J'ai jeté mon dernier circuit imprimé de Rejuvenator non peuplé il y a environ un an. Scott Bennet (anciennement d'Expert Services, qui je crois est disparu) a conservé l'illustration principale. La dernière fois que je lui ai parlé, vers 2000, il allait essayer de trouver quelqu'un d'autre pour le fabriquer. Les dirigeants d'Expert Services ont mis tout l'argent dans le compte du magasin contre mon gré et ils l'ont dépensé pour des trucs de magasin et tout ce que j'ai eu, c'est un A3000 pour mes efforts (sur un accord de partage des bénéfices 50-50. Ils me devaient plus de 50 000 $. Il n'y avait donc aucun besoin ou désir de rester en contact avec eux). J'ai conçu le HAM-E original pour Blackbelt Systems et ils ont arrêté de payer des redevances après sa mise sur le marché. Je me suis débarrassé de mon A1000 au début des années 2000. Le circuit imprimé a été conçu sur un Amiga en utilisant le logiciel de carte PC BlackBelt Systems. Toutes les disquettes sont défectueuses et il n'y avait pas d'autre support. Je n'ai plus les schémas ni aucune documentation électronique ou écrite. Si vous voulez faire de l'ingénierie inverse, alors allez-y. Vous avez ma bénédiction.

Le Rejuvenator A1000 original était une carte à quatre couches. Je voulais toutes les pièces d'un côté pour réduire les coûts de fabrication. Le seul problème est qu'il doit y avoir une connexion aux supports de puce personnalisés et ces six rangées de broches ont été soudées à la main. J'ai utilisé des trous dans la carte pour que les broches passent de la carte mère aux connecteurs Rejuvenator pour la raison que les deux puces à 40 broches pouvaient chevaucher les connecteurs et économiser de l'espace sur la carte. Et aussi pour ajouter l'emplacement vidéo de l'A2000 et laisser de la place, il fallait qu'il s'adapte plus près de la carte mère pour laisser de la place à la carte vidéo. Il n'y a eu qu'une seule révision et il y avait un bogue sur une couche interne au niveau du connecteur de la carte vidéo où l'une des couleurs numériques était court-circuitée au plan de masse. Une fois découvert, le trou traversant qui était court-circuité a été percé et le fil de signal de couleur a été acheminé vers la broche de la carte vidéo à l'aide d'un fil de liaison.

Il y avait un fil pour aller de la carte fille à la carte mère pour synchroniser les principales horloges après une réinitialisation. Il y avait un verrou 7474 D déclenché par le signal de réinitialisation de la carte mère.

Les puces DRAM utilisées étaient impopulaires au format DIP et ont été abandonnées après quelques années. La RAM ZIP peut être toujours disponible. Pour éviter les bourdonnements ("ringing"), les lignes de données DRAM devaient avoir des résistances de 33 ohms en ligne.

Il y avait une ou deux puces PAL personnalisées pour contrôler la synchronisation, l'horloge en temps réel et la puce ROM. Les puces PAL étaient fabriquées sur un PC sur des disquettes de 5,25 pouces, mais elles ont disparu depuis longtemps.

Le plus gros problème était la distribution de l'alimentation. La carte fille Commodore gardait des zones séparées, mais l'ingénieur Commodore George Robbins m'a dit de les fusionner en un seul plan d'alimentation dans le Rejuvenator. C'était un mauvais conseil car j'utilisais des pistes d'alimentation plus lourdes que la carte mère et cela créait une légère instabilité. Il fallait faire sauter les pistes d'alimentation de la carte mère au niveau du processeur pour vraiment résoudre le problème. Cela se voyait surtout lorsque des périphériques annexes étaient connectés. Le prototype original était une carte à deux couches collée à la main et elle fonctionnait mieux que la carte fantaisie à quatre couches.

Un autre problème est de savoir où trouver les deux puces personnalisées nécessaires, Fat Agnus et ECS Denise. Sans Fat Agnus, au moins, il n'y a pas de Rejuvenator.

Bon travail sur les puces mémoire montées en surface !

Les deux lots de résistances DIP sur les photos me rappellent un souvenir. Au salon Wash DC en 1990 ou 1991, les deux premières cartes de production [de Rejuvenator] ont été emportées avec nous. Nous avons attendu un vendeur qui a équipé deux cartes un vendredi matin à Hamilton, Ohio, puis nous sommes allés au magasin Expert Services à Florence, Kentucky. De là, nous avons continué sur l'I-70 jusqu'à Wash DC, à environ 11 heures de route en raison du trafic à DC. Nous sommes arrivés tard dans la soirée, après la tombée de la nuit (23 heures). Dans ma chambre d'hôtel, j'ai mis la carte de production dans mon A1000 et elle n'a pas fonctionné ! J'ai essayé l'autre carte et elle n'a pas fonctionné non plus. Ma carte soudée à la main (même circuit imprimé) a bien fonctionné. La carte soudée à la main a été exposée pendant que je réfléchissais. J'ai passé la majeure partie de la nuit et du petit matin à essayer de comprendre ce qui n'allait pas. Le fournisseur qui a équipé la carte a installé des lots de résistances de 33 000 ohms au lieu de 33 ohms. Les résistances de 33 ohms devaient empêcher les bourdonnements sur certaines lignes de données et dupliquer la conception A500/A2000.

J'avais du fil, de la soudure et du fer et j'ai mis des cavaliers sur les lots de résistances pour court-circuiter les résistances de 33K ohms. Et ça a marché ! Ensuite, nous sommes descendus à la salle de la convention et GVP a voulu tester sa carte vidéo et je l'ai installée. L'écran fonctionnait un peu mais avait une teinte rouge, si je me souviens bien. J'ai regardé le schéma de câblage sur mon ordinateur dans la chambre d'hôtel et j'ai découvert qu'un des bits de couleur était en court-circuit avec un plan d'alimentation de couche interne. J'avais des mini-forets (je suis venu préparer) et j'ai retiré le court-circuit et mis le cavalier et la carte GVP a alors fonctionné parfaitement. J'ai ramené l'A1000 au salon et ce fut un succès. L'un des rédacteurs d'un magazine Amiga en voulait vraiment un et lui et moi sommes allés dans ma chambre et j'ai modifié la deuxième carte de la même manière que la première et je l'ai mise dans son A1000 pour qu'il n'ait pas à s'occuper des tracas d'installation. Il a obtenu 2 Mo de mémoire et le Fat Agnus de 2 Mo, ainsi que Denise ECS. Il était très content. Il l'a acheté, il était tellement content. Jay Miner est venu sur le salon et je lui ai montré le produit et il était tellement content qu'il m'a serré dans ses bras !

Les gens d'Expert Services m'ont alors forcé à aller me coucher car cela faisait plus de 40 heures que je n'avais pas dormi et je tremblais de stress. Je pense que je ne me suis pas levé avant midi le dimanche, environ 24 heures plus tard. Nous avons fait nos bagages et sommes retournés à Dayton (10 heures). Le salon suivant était à New York et tout s'est mieux passé. Après le salon de DC, nous avons appelé le vendeur qui a peuplé la carte et lui avons fait part de son erreur. Ils ont insisté pour qu'ils mettent des lots de résistances de 33 ohms, mais ils ont mal lu le code dessus. Une fois ce problème résolu et après avoir ajouté le foret et le fil de liaison, nous étions prêts à vendre. À ma connaissance, nous avons vendu environ 800 cartes et n'avons jamais retravaillé le dessin pour supprimer le court-circuit. La zone où se trouvait le trou était si densément fourni en pistes que, en raison des limitations de taille et de séparation des pistes dans le logiciel Blackbelt, il était impossible de corriger le problème sans déplacer la conception vers une autre plate-forme et un autre logiciel.

L'une des choses que j'ai apprises sur la carte mère A1000 était que la carte, une carte à deux couches, avait des pistes de masse fines vers le processeur et le connecteur du Sidecar. J'ai modifié de nombreux A1000 pour lesquels j'ai fait l'installation du Rejuvenator avec deux ou trois gros cavaliers reliant le connecteur d'alimentation au support du processeur et au connecteur du Sidecar. Cela a réduit le bruit et a permis à de nombreux périphériques Sidecar de mieux fonctionner, en particulier lorsque plusieurs périphériques étaient empilés les uns sur les autres sur le côté. Cependant, certains périphériques Sidecar sont devenus instables avec cette modification. Le vrai problème était que la combinaison des charges de la carte mère sur les lignes de données du processeur 68000 dépassait les spécifications de Motorola, en particulier lorsque des périphériques Sidecar étaient ajoutés. L'amélioration de la masse vers le processeur 68000 et le connecteur du Sidecar a réduit le bruit et renforcé les signaux sortant de la puce processeur et a rendu le système plus fiable. Amiga Corp aurait dû mettre en mémoire tampon les lignes de données, mais cela aurait nécessité des pièces supplémentaires et une logique de contrôle et compliqué la conception du Sidecar.

Environ quatre mois avant le salon DC, Commodore a eu vent de ce que je faisais et ils ont payé pour que je me rende au siège de West Chester, New York, pour montrer le prototype à deux couches. Pendant que j'étais là, j'ai rencontré le vice-président (Henry Rubin) et le président de Commodore de l'époque. Nous avons conclu un accord pour qu'ils me vendent les puces Fat Agnus, les ROM et les puces ECS Denise. Je suis revenu avec quatre échantillons (gratuits) de Fat Agnus, d'Agnus 2 Mo, des puces ROM et de Denise ECS. Au moment du salon de New York, le nouveau président de Commodore a changé d'avis et il a décidé que le Rejuvenator allait réduire les ventes d'A500 pour Commodore et on m'a dit qu'aucune puce n'arriverait. George Robbins, l'un de leurs ingénieurs seniors, m'a dit qu'ils travaillaient pour que le président vende les puces et garde le silence. Après quatre mois et des gens qui ont qualifié le Rejuvenator de faux, j'ai fait passer un message sur Compuserve disant que le nouveau président avait décidé de revenir sur l'accord et qu'il n'y aurait plus de Rejuvenator à vendre. Commodore a reçu de nombreuses plaintes et une mauvaise presse (ce qui était nouveau). Deux semaines plus tard, j'avais les puces.

Je vous ai déjà parlé de la séparation entre Expert Services et moi-même. J'ai pratiquement quitté le monde Amiga après cela, sauf que j'ai développé le code de QuickStart qui utilisait la virtualisation de mémoire 68020, 68030, 68040 pour pouvoir charger de nouvelles images de ROM Kickstart à partir de la disquette en utilisant la mémoire virtuelle qui survie au redémarrage. J'ai modifié le code de Commodore pour l'horloge en temps réel et le disque dur pour détecter le processeur 68040 et exécuter un code compatible 68040 différent pour AmigaOS 1.3 vs 2.0. Commodore n'était pas content de cela car ils voulaient que le 1.3 disparaisse. J'ai développé cela parce qu'en tant que bêta-testeur de ROM, j'en avais assez d'ouvrir mon A3000 et de changer les puces ROM toutes les quelques semaines, ce qui usait le support de ROM. George Robbins m'a aidé avec la partie qui redirige les appels de fonction car cette zone est protégée par des sommes de contrôle et le code pour vérifier la table de saut de fonction était secret à l'époque : cela permettrait aux virus et autres codes malveillants de survivre au redémarrage.

Greg Tibbs

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