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![]() Nous vous en avions parlé dans la rubrique actualité du mois dernier, la Picasso II est disponible à moins de 600 DM chez Village Tronic qui cherche encore un distributeur pour la France. Il faut avant tout éclaircir certains points concernant les sociétés à l'origine des cartes Domino et Picasso II. Xpert est la société qui a commercialisé la carte Domino, le développement a été fait par Village Tronic. En ce qui concerne la carte Picasso II, le développement et la commercialisation sont entièrement assurés par Village Tronic, Xpert n'a plus rien à voir avec ce produit. Dans un même ordre d'idées, Village Tronic n'a plus rien à voir avec la carte Domino, ce qui signifie pour l'utilisateur qu'une mise à jour Domino-Picasso n'est pas envisageable, sauf initiative de reprise de la part de Village Tronic. Maintenant que vous savez tout sur les histoires de couloirs, nous allons pouvoir nous pencher sur la carte Picasso II. En gros, il s'agit d'une carte Domino fortement améliorée sur les points que nous allons aborder ci-après. Présentation L'architecture matérielle est plus élégante ; il ne s'agit plus d'une superposition de carte VGA sur un support Zorro II, mais d'une véritable carte Zorro II composée d'un subtil mélange de composants originaux VGA et de composants "maison". La puce centrale est la GD5426 de chez Cirrus Logic. La carte dispose d'un Blitter 32 bits permettant un affichage réellement rapide, même en de hautes résolutions avec 256 couleurs. Comme pour la Domino, plus le processeur central sera rapide, plus l'émulation sera performante et le Blitter apportera beaucoup aux possesseurs de machines non accélérées. Les tests effectués sur un Amiga 4000 et 3000 ont été très concluants. L'émulation Workbench est compatible avec la version 3.0, ce qui signifie que la carte peut fonctionner dans tout Amiga équipé de connecteurs Zorro II, y compris l'Amiga 4000. Des versions pour les autres modèles Amiga (500, 600, 1200, 1000) sont en préparation et devraient être disponibles durant 1993. L'émulation gérant la version 3.0 du système Amiga, le Workbench en 256 couleurs est maintenant accessible aux machines non pourvues des composants AGA (A2000, A3000), ce qui peut être considéré comme une véritable aubaine. Installation Comme pour la Domino, la Picasso II nécessite un connecteur Zorro II et n'occupe pas le connecteur vidéo. Une fois la carte enfichée, il suffit de brancher les câbles vidéo fournis et de connecter le tout à un écran VGA ou multifréquence (de préférence). Comme ce fut le cas pour la Domino, la Picasso ne nécessite qu'un seul écran, un commutateur logiciel se charge de passer des modes Amiga aux modes VGA. L'utilisation du programme "Installer" de Commodore rend toute description de l'installation logicielle superflue. Il est vraiment satisfaisant de voir que tous les logiciels sortant actuellement utilisent le standard de Commodore, cela a vraiment amélioré la convivialité de l'Amiga. Le manuel (en allemand pour le moment) est très bien fait et répond à toutes les questions que l'utilisateur pourrait se poser. Les capacités de la carte Les résolutions possibles sont les mêmes que celles de la Domino, le tout plus vite et avec plus de couleurs. C'est ainsi que le mode 640x480 peut afficher simultanément 16,7 millions de couleurs. En 800x600, il n'en reste que 65 000 et 256 pour les modes 1024x768, 1120x900 et 1280x1024. Bien sûr, le Workbench peut être affichée dans toutes ces résolutions avec 256 couleurs ou moins. Il aurait été dommage de commercialiser une telle carte sans lui donner son logiciel graphique et c'est pourquoi Tecsoft nous a fait le plaisir d'adapter TVPaint 2.0 à la Picasso. Une nouveauté très appréciable que propose la Picasso par rapport à la Domino est la possibilité de pouvoir utiliser un écran virtuel plus grand que l'affichage et de faire défiler cet écran. Pour un moniteur 38 kHz, capable d'afficher 800x600 ou 1024x768, il est possible pour ces résolutions d'utiliser un écran virtuel de 1152x900 maximum. Le Blitter rend le défilement aussi parfait que dans un mode Amiga. Bien sûr, il vous faudra pas mal de mémoire pour jouer à tout ça, j'y reviendrai plus loin. La vitesse d'affichage est très bonne et en 256 couleurs, la Picasso, quelle que soit la résolution, est même plus rapide qu'un A4000 en mode Productivité 256 couleurs ! Cela se remarque surtout quand on utilise des logiciels comme Maxon CAD, Pro Page 4.0 ou Final Copy, qui prennent une dimension toute nouvelle quand ils tournent en 1280x1024 avec 256 couleurs sur un écran 21 pouces... Cette performance supplémentaire est mesurable, même si les chiffres que je vais vous donner sont à prendre avec précautions. SysInfo, le programme de test de performance Amiga, bien connu de tous, réagit euphoriquement quand la machine est équipée de la carte Picasso. En effet, sur un écran de 1024x768, SysInfo a donné sur l'Amiga 4000 un résultat pour le moins étonnant de... 30 MIPS (1,6 fois la vitesse d'un A4000 standard) avec le commentaire "Numero Uno" (qui l'avait déjà eu, celui-là ?). Ces résultats sont probablement dus au fait que la mémoire Chip n'est plus utilisée et que la mémoire Fast la remplace. Ils paraissent un peu exagérés pour une machine à base de 68040 mais traduisent bien l'impression de vitesse supplémentaire obtenue à l'utilisation courante. La compatibilité Elle est excellente. Tous les logiciels ouvrant un écran sur le Workbench tournent sans aucun problème et la plupart des logiciels ouvrant leur propre écran bénéficient aussi des hautes résolutions de la carte. Tous les programmes nécessitant le Workbench 2.0 ou plus sont garantis d'un bon fonctionnement sur Picasso. Pour les programmes récalcitrants, il sera toujours possible de désactiver la Picasso et d'utiliser toutes les résolutions Amiga standard, mais ces logiciels sont maintenant rares et se comptent sur les doigts de la main, même dans le domaine public. Système requis Testée sur l'Amiga 4000, la Picasso donne les meilleurs résultats, évidemment. Notons toutefois que pour utiliser un Workbench en 800x600 avec 256 couleurs et faire tourner Professional Page dans la même résolution, les 6 Mo d'origine de l'A4000 se sont avérés tout juste suffisants. Pour travailler confortablement en multitâche dans ces résolutions, 4 Mo de mémoire Fast supplémentaires sont recommandables. Il va sans dire que TVPaint 2.0 lui aussi ne se contentera pas de moins. Cet inconvénient apparent peut rapidement se transformer en avantage pour les configurations lourdes équipées de plus de mémoire Fast, car les 2 Mo de mémoire Chip de l'Amiga n'étant pratiquement plus utilisés, ils ne représentent plus une limite au nombre d'applications pouvant tourner en même temps. La mémoire Chip n'est utilisée que lorsqu'il n'y a plus assez de place en mémoire Fast. Chaque écran ouvert par un programme en attente se trouve toujours en mémoire Fast Amiga, l'écran courant seul se trouve dans le mégaoctet de mémoire de la carte Picasso. Même si la carte est équipée d'un Blitter et que selon le constructeur, un Amiga non accéléré peut en être équipé, il faut savoir que le Blitter sert uniquement à accélérer les copies de blocs de données en mémoire, ce qui rend possible des défilements très impressionnants d'écrans virtuels en haute résolution, mais n'accélère pas des opérations comme le tracé de lignes, qui sont toujours effectuées par le processeur central. Ce qui est sûr, c'est que grâce au Blitter, le 680x0 est tout de même déchargé d'un bon nombre d'opérations. Les concepteurs de la Picasso ont pensé aux petites configurations puisqu'il est possible d'activer le Blitter de l'Amiga afin d'améliorer les performances (sans intérêt pour une machine à base de 68030 ou plus). D'après Village Tronic, des versions A500/A600/A1000/A1200 de la Picasso II devraient voir le jour bientôt, ce qui permettrait à tout le monde d'utiliser 256 couleurs sur un écran avec le Workbench 3.0. Ce choix est judicieux car il existe beaucoup de machines bas de gamme confortablement "gonflées" qui s'accommoderaient bien volontiers d'une bonne extension graphique. Je trouverais personnellement très amusant qu'un A500 de 1987 puisse afficher un écran de 1280x1024 en 256 couleurs sur un écran de 21 pouces, voilà qui fera en tout cas plaisir à un bon nombre d'entre vous... Mis à part la mémoire et un processeur rapide, il reste la question primordiale de l'écran. La meilleure solution reste le moniteur multifréquence du type Sony HG ou NEC XG. La synchronisation est meilleure et les possibilités de réglage et de centrage de l'image sont plus élaborées. Sachez cependant que les écrans multifréquence ne se différencient pas uniquement par leur taille mais aussi par leurs fréquences maximales d'affichage. La plupart des écrans 14 pouces sont limités à une fréquence horizontale de 38 kHz (38 000 hertz, c'est-à-dire 38 000 balayages horizontaux par seconde). Cela donne une fréquence verticale pour une résolution de 800x600 d'environ 38 000/600, soit 60 hertz. En renouvelant ce petit calcul pour un écran de 1024x768, on obtient un résultat largement en dessous des 50 Hz nécessaires à une image stable. C'est pourquoi une résolution verticale de 768 lignes est affichée en mode entrelacé sur un écran 38 kHz, afin de pouvoir doubler la fréquence verticale à 84 Hz (44 Hz non entrelacé x2), le résultat est meilleur pour les yeux. Vous avez maintenant compris l'importance de la fréquence horizontale pour qu'un écran puisse correctement afficher des résolutions plus hautes. Pour afficher un écran de 1024x768 non entrelacé en 70 Hz, il vous faudra un écran capable de balayer horizontalement à 54 kHz au moins, comme le font la plupart des écrans de 17 et 21 pouces, certains 14 pouces sont capables de telles fréquences mais pas tous. Un écran VGA serait certes une solution peu onéreuse mais insatisfaisante. A la longue, on est vite agacé par les épaisses bandes noires de part et d'autre de l'image, comme on en voit souvent sur les PC et un VGA ne peut pas synchroniser toutes les fréquences Amiga. Utilisation courante Il est évident lors d'une utilisation courante que la Picasso est le rêve de tout "bureauticien" utilisant des logiciels comme Pro Page, Excellence!, Final Copy, etc. Pro Page 4.0 est absolument délicieux et rapide en 800x600 avec 256 couleurs. Le rafraîchissement d'écran est trois ou quatre fois plus rapide que sous les modes Amiga et l'image est parfaitement stable. En plus, on peut définir un écran virtuel plus grand que la zone de travail (800x900 est idéal pour une page A4) et faire défiler dans la page en bougeant la souris, absolument merveilleux ! ![]() Workbench sous Picasso II ![]() TVPaint sous Picasso II Le fait qu'il ne soit pas nécessaire de brancher un second moniteur quand on utilise la Picasso est un point essentiel qui en fait la meilleure, solution pour tout ce qui se rapporte à la bureautique. Informations complémentaires (de Michel Castel) : la Picasso est fournie actuellement avec le programme de dessin Personal Paint (bientôt probablement avec TVPaint Junior). Cette carte ne permettant pas de tirer un écran comme sur Amiga, ImageFX n'est utilisable qu'en mode Workbench. Donc, pas de mode "preview" (ImageFX dans ce mode, permet de retoucher les images). Vista Pro, lui aussi, a peu de chance de fonctionner correctement. Conclusion La Picasso II est une bonne carte en termes d'affichage Workbench en haute résolution. Comme la Domino, elle est aussi une puissante carte graphique avec des modes d'affichage en 16 millions de couleurs. En ce qui concerne la possibilité de faire défiler des écrans Intuition, elle n'a pas de concurrent. Le prix de 600 DM (1 DM = 3,38 FF) est comparable à ce qui se fait dans le monde PC avec des performances similaires.
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