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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Actualité : Origin, l'expansion
(Article écrit par Dany Boolauck et extrait de Joystick - décembre 1991)
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Origin, Texas
Oui, vous pouvez le dire, j'ai de la chance ! Aller au Texas chez Origin pour voir Ultima 7 et Underworld,
c'est une visite qui vaut son pesant d'or. Au fait, si vous voulez vous rendre à Austin, Texas (ou ailleurs),
en moins de 26 heures, évitez comme la peste cette ligne américaine qu'est la Continental Airlines !
Contrairement à la plupart des éditeurs américains qui se trouvent en Californie, Origin a préféré s'établir
au Texas pour diverses raisons. Tout d'abord, ils l'aiment, cette partie du Texas étonnamment verte agrémentée
par des lacs et des rivières. Les maisons sont spacieuses au point que presque tous les habitants ont une
piscine (certains ont un terrain de golf privé !). Ensuite, cette région du Texas est en passe de devenir le
troisième centre d'activité des États-Unis en ce qui concerne l'électronique et l'informatique, après la
Silicon Valley et Boston. IBM et Motorola y sont déjà et Apple s'apprête à venir. On murmure que c'est à Austin
que ces trois compagnies vont travailler sur le nouvel ordinateur qui sera un standard IBM/Apple.
Ajoutez à tout cela le fait que l'Université du Texas se trouve à Austin (un réservoir de jeunes et talentueux
programmeurs) et on se rend compte qu'Origin n'a rien à envier aux Californiens.
Le bâtiment où se trouve les locaux d'Origin. Pour aller chez Motorola, c'est tout de suite à droite.
Une organisation au sommet
Normalement, lorsqu'un journaliste européen va chez un éditeur américain, il se fait courtoisement refuser
l'accès aux produits en développement. On a même l'impression de les importuner. Chez Origin, c'est tout le
contraire. Ils nous ont cordialement tout dévoilé ! Ainsi, la visite des locaux nous a permis de voir les
toutes dernières touches sur Ultima 7 et une préversion d'Underworld. Une trentaine de programmeurs, graphistes
et musiciens travaillent 24 heures sur 24 sur Ultima 7 (équipe, tournantes par tranches de 12 heures).
Ils travaillent, mangent et dorment sus place. J'ai déjà vu des programmeurs travailler comme ça sauf que
là on sent qu'il y a une solide organisation et une bonne répartition des tâches.
Le grand gourou de la gestion des ressources humaines et de l'équipement à Origin, c'est Dallas Snell.
Il veille à ce que chaque projet arrive à terme à la date voulue et un respect du cahier des charges. Les
effectifs d'Origin vont passer, en un peu plus d'un an, de 35 à 130 personnes. Est-ce à cause du succès des
produits ? "Le succès commercial des Ultima et des Wing Commander nous donnent les moyens financiers que
requièrent nos ambitions en matière de politique commerciale." explique Dallas Snell. "Origin veut commercialiser,
pour l'année 1992, six titres majeurs dont Underworld, Wing Commander 3, Panzer Commander (combats de chars),
Next Frontier (colonisation de l'espace à la SimCity) et Strike Simulator (une simulation de vol programmée
avec les routines de Strike Commander et Serpent Isle, un jeu de rôle qui se déroule dans Britannia, doté du
même système de jeu qu'Ultima 7).
Dallas Snell (à gauche) et Richard Garriott
"Six produits majeurs plus les disques de données (celui de Wing Commander 2, par exemple), représentent une
somme de travail que notre petite équipe ne pouvait décemment pas entreprendre d'où la décision d'embaucher
de nouveaux collaborateurs."
La hantise de Dallas Snell ? Que les jeux sortent trop en retard. "Les distributeurs américains sont intraitables
sur les délais de livraison, c'est pourquoi vous avez actuellement trente personnes qui testent Ultima 7"
affirme le directeur des ressources humaines.
Pour finir Ultima 7 dans les délais prévus, l'équipe travaille jour et nuit et
tous les moyens sont bons pour faire travailler les tire-au-flanc.
Le succès
Au fait combien vaut une grosse compagnie comme Origin ? On me répond : "une trentaine de millions de dollars".
Chaque gros titre rapporte largement au-dessus de six millions de francs à la compagnie (déduction faite de
toutes les charges). C'est effectivement une entreprise intéressante et risquée. Il faut savoir que la création
d'un Wing Commander 2, par exemple, a coûté environ six millions de francs. Et il n'y aucune garantie que le
produit va se vendre ! La série des Ultima Worlds (Savage Empire et Martian Dreams) a été un bide !
Innovateurs, ces produits ont déplu à un public très conservateur (ils ne veulent que du médiéval-fantastique
et de la science-fiction).
Comment fait-on à Origin pour détecter les nouveaux talents ? "Chris Roberts en est le parfait exemple"
explique Dallas Snell. "Ses premiers titres n'étaient pas des succès (Time Of Lore et Bad Blood) mais
lorsqu'il est venu avec l'idée de Wing Commander, nous lui avons tout de même donné quelques moyens
techniques et financiers après avoir, bien sûr, évalué la qualité du projet, son coût, etc. Le succès
de Wing Commander a surpris tout le monde ici ! Maintenant, quand Chris Roberts vient avec une idée de
jeu, surtout avec un Wing Commander 3, on lui donne tous les moyens qu'il désire parce qu'il nous a
prouvé qu'il était bon dans son domaine. Voilà comment ça marche."
Recontre avec Richard Garriott, fondateur d'Origin Systems
Richard Garriott fascine indéniablement son entourage. C'est un personnage à la fois brillant et fantasque.
La preuve : son imagination fertile nous a concocté des jeux superbes qui sont pour nous une certaine
forme d'évasion. Cela ne l'empêche pas d'être très professionnel dans son métier et de tenir compte, dans
la création de ses jeux, des problèmes d'ergonomie, de durée de vie du produit, etc. Il prétend ne pas croire
au surnaturel et pourtant l'univers dans lequel il vit y fait constamment référence. Il vit dans une superbe
maison que surplombe une tourelle d'observation astronomique. Chaque pièce de sa maison possède un passage
secret qui conduit à un autre endroit de la maison. Richard Garriott peut ainsi passer d'une pièce à l'autre
sans être vu.
L'antre du roi de Britannia, une superbe maison truffée de passages secrets
Son goût pour l'astronomie (influence de son père qui était astronaute) et les antiquités vous donne une idée
des objets qui oment les différentes pièces (il y a même un vrai cadavre). Et on retrouve une piscine
intérieure avec cascade qui communique avec une piscine extérieure de 11 mètres de profondeur. Fantasque,
vous ai-je dit ?
Tous les deux ans, pour la fête Halloween, Richard Garriott abandonne sa maison à une équipe
d'ouvriers pendant un mois. Ces derniers lui transforment sa maison en antre d'horreur ! Pendant six jours
des dizaines de comédiens vont jouer les vampires, gargouilles volantes et autres zombies. Les habitants de
la ville d'Austin sont gratuitement invités à passer une quarantaine de minutes frissonnantes !
La notoriété de cet événement est telle à Austin que les télévisions viennent, la foule attend parfois 24
heures avant de pouvoir entrer. Avant de le rencontrer, on s'attend à tomber sur une de ces vedettes
"qui ne se prennent pas pour de la crotte". Richard Garriott est en fait d'une surprenante simplicité et
n'aime pas vraiment prendre trop les choses au sérieux. C'est peut-être à cause de cela que ses jeux ont
toujours exercé un certain attrait sur les joueurs de jeux de rôle.
Richard Garriott exhibe fièrement son premier titre commercialisé en 1980 :
Akalabeth sur Apple II. C'est la version commercialisée que vous voyez !
Volubile et visiblement passionné, Richard Garriott m'explique l'évolution de ses jeux depuis Ultima 1
jusqu'à Ultima 7. Au début, il ne s'agissait que d'une série de combats jusqu'à l'affrontement final avec le
gros chef. La série de l'Avatar est la traduction de la prise de conscience de Richard Garriott
qu'il peut influencer son public. Moralité, bons sentiments, conduite chevaleresque dans un jeu de rôle,
voilà qui nous changeait des habituels "hack 'n' slash" et l'accumulation des points d'expérience.
Avec Ultima 7, Richard Garriott s'attaque aux sectes qui abusent de la crédulité ou de la bonne foi des gens.
D'ailleurs, quand on joue à Ultima, on ne peut s'empêcher de penser aux fascistes, aux nazis ou à certaines
sectes qui sévissent encore de nos jours.
A qui et quoi va-t-il s'attaquer dans les prochains Ultima ? "Je peux déjà vous annoncer qu'il y aura un
huitième et un neuvième épisode, ensuite ce sera fini ! Je vais passer à autre chose." déclare Richard Garriott.
Une autre grande saga ? Possible... Possible...
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