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Souvent mal connu, NetBSD reste souvent l'apanage des amigaïstes avertis. Pourtant, ce système d'exploitation, de plus en plus répandu dans le monde professionnel, n'est pas aussi compliqué qu'il y paraît. Présentation NetBSD est un système Unix basé sur la norme BSD (par opposition à la norme Système V). Il est dérivé du système FreeBSD qui est exclusivement réservé au monde Intel. En fait, c'est une dérivation du Berkeley Networking Release 2 (Net/2) et de BSD4.4-Lite. Comme son nom l'indique, NetBSD est développé sur le "net". De ce fait, beaucoup de personnes ont contribué à son développement et, aujourd'hui, il est disponible sur de nombreuses plates-formes (Mac 68k, Sparc, i386, HP300, Amiga, Pmax, Da30, Vax, PC532, Sun 3). Comme on peut le constater, cet article n'a pas pour but de décrire ou de faire l'éloge du système NetBSD. D'un premier abord assez technique, il est conçu pour permettre de faire ses premiers pas sans trop de difficultés dans le monde Unix. Il décrit en français une installation assez détaillée et donne quelques explications et conseils techniques qui ne se trouvent pas dans la documentation originale et qui pourront servir aussi bien au débutant qu'à "l'unixien" qui découvre NetBSD sur Amiga. Configurations requises Processeur : 68020 + 68851 (MMU) + 68881/2 (FPU). 68030 (CPU + MMU) + 68882. 68040 (CPU + MMU + FPU). (68060 bientôt). Mémoire : (Fast, car la Chip ne compte pas) Minimum 4 Mo (X Window est inutilisable avec 4 Mo). Recommandé >= 8 Mo. Disque : partition recommandé avec X nécessaire avec X root (/) 15 Mo 15 Mo 10 Mo 10 Mo user (/usr) 65 Mo 100 Mo 45 Mo 80 Mo swap 2 Mo pour chaque Mo de mémoire Fast local (/local) selon les besoins (optionnel)La taille recommandée est supérieure de 20 Mo à la taille nécessaire pour permettre une reconfiguration du noyau (donc une recompilation de celui-ci). Matériel géré Contrôleurs IDE : A4000/A1200. Contrôleurs SCSI : Les cartes basées sur le contrôleur 33c93 (A2091, A3000, GVP Series II). Les cartes basées sur le contrôleur 53c80 (Twelve Gauge, IVS, Wordsync). Les cartes basées sur le contrôleur 53c710 (A4091, Magnum, Warp Engine, Zeus). La carte Z3 Fastlane (pilote non encore intégré en standard mais disponible). Contrôleurs vidéo : ECS, AGA, A2024, Retina Zorro II, Retina Zorro III BLT. Cartes à base de Cirrus Logic GD5426 (Picasso, Spectrum, Piccolo). Attention, le pilote Cirrus Logic n'est pas encore intégré en standard. il se trouve dans l'archive "cirrus-source-171194.tar.gz". Contrôleurs Ethernet : A2065, Hydra. Dérouleurs de bandes : La plupart des lecteurs SCSI y compris l'Archive Viper et le Cipher SCSI-2 ST150. Lecteurs de CD : La plupart de lecteurs SCSI. Autres : Les lecteurs de disquette. Le port parallèle. Le port série. La souris Amiga. Installation Pourquoi décrire ici l'installation ? Tout simplement pour montrer que ce n'est pas très difficile, et aussi, pour fournir un complément d'information en français sur l'installation à partir d'un CD (le BSDDisk d'Infomagic novembre 1994). Préparation de la disquette de démarrage La première chose à faire est une disquette de "boot" (ou démarrage) pour pouvoir démarrer le système une fois que les partitions auront été créées. Pour cela, il faut formater une disquette en 880 ko (80 pistes et 11 secteurs par piste) et utiliser l'utilitaire "rawwrite". En supposant que le lecteur de CD soit accessible par le périphérique logique CD0: et que le disque "BSDisque" y est présent, on peut taper :
Après quelques instants, on doit avoir une disquette de démarrage. Préparation des partitions Il est donc temps maintenant de créer les partitions qui vont recevoir NetBSD. Pour cela, on utilisera l'utilitaire connu de tous : HDToolBox. Si le disque où va résider NetBSD n'est pas géré par le scsi.device, on peut lancer HDToolBox à partir du CLI en tapant :
Ou, à partir du Workbench, en ajoutant le type d'outils : SCSI_DEVICE_NAME=mondisque.device. Après avoir créé les partitions, il faut régler quelques paramètres pour qu'elles soient utilisables par NetBSD. On va donc effectuer la séquence d'action suivante pour chacune des partitions créées.
Voilà, c'est fait, la partie compliquée est terminée. On peut donc commencer l'installation à partir du CD. Démarrage d'un système minimal pour effectuer l'extraction des archives Pour démarrer, il faut lancer le noyau NetBSD à l'aide de son chargeur ("loader").
Si tout se passe bien, NetBSD va afficher des informations diverses sur le système (disques, périphériques, etc.) puis va demander où se trouve la partition "root". Pour le moment, elle n'existe pas vraiment. On va donc utiliser celle qui se trouve sur la disquette. On indiquera donc fd0 (attention, pas df0) lorsque NetBSD va demander "root device?". ![]() Initialisation du système de fichiers au travers du script d'installation Si la partition "root" a été correctement configurée, elle est affichée. Pour plus de précisions, voici une petite explication sur le nommage des disques et des partitions sur les Unix de type BSD. Les disques sont numérotés de 0 à n dans l'ordre dans lequel ils ont été reconnus. Ainsi, si on a des disques SCSI dont les id sont 3, 5 et 6, ils auront les numéros respectifs de 0, 1 et 2. Ce n'est pas très pratique si l'on intercale un disque dans la chaîne SCSI, mais ça permet d'être compatible avec de l'IDE. De même, les partitions sont nommées :
Attention, la partition "c" représente tout le disque. Elle sert à recueillir les informations sur le disque (RDB, partitions...). Écrire sur cette partition sans savoir ce que l'on fait est fatal pour toutes les données se trouvant sur ce disque. Donc prudence. Si la partition "root" affichée est la bonne, on peut valider par "yes". Le système formate alors cette partition au format NetBSD. À la fin, les messages... "newfs: ioctl (WDINFO): Invalid argument" "newfs: /dev/rsd?a: can't rewrite disk label" ...sont sans importance (et normaux). Par contre, s'il y a d'autres messages d'erreur, c'est que quelque chose s'est mal passé. Formatage de la partition /usr Le programme d'installation demande donc sur quel disque se trouve la partition /usr ainsi que son identifiant (d, e...). Lorsqu'elle est choisie, elle est formatée. Ensuite, la partition "root" est montée sur /mnt et la partition usr sur /usr. Le fichier de montage des partitions "fstab" est créé et sauvé dans /mnt/etc/fstab. Puis, l'invite de commande "#: est affiché. Installation des paquets de la distribution Tout d'abord, il faut y avoir accès. On monte donc le CD sur /mnt2 avec la commande :
Si tout se passe bien, on peut accéder à la distribution par :
On y trouve les différentes distributions suivantes :
Ensuite, pour extraire une distribution, il suffit d'exécuter la séquence de commandes suivantes :
Lorsque tous les paquets à installer sont extraits, il ne reste plus que la configuration du système. Configuration du système Il suffit de lancer le script : "Configure". On rentre alors le nom de la machine (hostname), son domaine (domain name), et quelques informations réseau. Le système est alors assez configuré pour permettre un démarrage en "single user" afin d'ajuster les derniers paramètres. Pour arrêter le système, on utilise la commande "halt". Lorsque le message "halted" est affiché, on peut redémarrer l'Amiga avec Ctrl-A-A. Maintenant, on redémarre le système en tapant "loadbsd netbsd" (on aura pris soin auparavant de créer un répertoire "NetBSD" sur un disque AmigaDOS pour y stocker loadbsd et netbsd). Arrivé à l'invite de commande, on monte les partitions avec la commande :
Ensuite, il faut attribuer le bon propriétaire aux "devices" en les recréant :
Il ne reste plus qu'à éditer les fichiers de configuration avec vi. Si vous n'êtes pas familiarisé avec cet éditeur, il est conseillé de lire le manuel en tapant "man vi". Pour les personnes possédant une Retina Zorro III, il faut éditer le fichier "/etc/ttys" et remplacer "ttye1" par "ttye2", car dans le cas contraire, la console serait sur la Retina Zorro II qui n'est pas présente. On ne pourrait alors plus se connecter.
Pour ceux qui ne possèdent pas de Retina, on met à "off" la ligne :
Pour les personnes désirant utiliser un terminal texte sur le port série, il faut mettre à "on" la ligne tty00 :
Pour les possesseurs de dérouleur de bande (streamer) "Archive Viper", il faut créer un périphérique logique spécial, car il n'accepte que des paquets de 512 octets. On tape donc la commande :
Le minor "4" correspond au numéro du dérouleur de bande (0, 1, 2... 8)x16 + options. "option" est un chiffre codé sur 4 bits : bits: 0|1 |2|4 ---------------------------------+--+-+-------- correspondance: r|nr|e|512-fix.r pour rewind nr pour no-rewind e pour ? 512-fix pour le viper. Donc ici, le 4 correspond au dérouleur de bande numéro 0x16 + rewind+viper = 4. On remarquera que, comme pour les disques, le numéro ne correspond pas à l'ID SCSI, mais à sa position dans la liste des dérouleurs de bande détectés. Ici, il n'y en a qu'un, il porte donc le numéro 0. S'il y en avait un autre, il porterait le numéro 1. Pour créer son device, il faudrait alors taper :
Ensuite, il faut copier le noyau qui se trouve sur le CD dans /. On crée d'abord un répertoire /cdrom avec la commande "mkdir /cdrom". Puis on le monte :
Puis on copie le noyau :
Ça y est, c'est fini, tout est en ordre. Pour tester, on arrête le système avec :
On attend le message "halted" et on relance l'Amiga. La première utilisation Maintenant, on peut lancer NetBSD dans son mode de fonctionnement, c'est-à-dire en mode "multi user" avec la commande :
Si tout a correctement été configuré, on doit arriver sur la ligne "login", le seul compte utilisateur est celui du superviseur : "root" donc à l'invite "login", on entre "root" sans mot de passe. Une chose importante à faire en premier lieu est la création d'un compte utilisateur de base avec lequel on va pouvoir jouer sans danger, car lorsqu'on est superviseur, tout est permis, même les bêtises. On utilise la commande "adduser". Les personnes qui ne connaissent pas bien Unix et NetBSD sont fortement invitées à lire les pages du "man" pour les principales commandes se trouvant dans /bin, /usr/bin, /sbin, /usr/sbin; notamment pour les commandes : man, apropos, ls (list), more, vi (ed), rm (delete), login, sh, tar, gzip, disklabel, et les fichiers : fstab, passwd, network (ce n'est pas un fichier, mais il y a un man), ttys. En mode multi-user, il est plus propre d'arrêter le système avec la commande :
Conclusion Je pense qu'avec ces explications vous pourrez faire vos premiers pas dans le monde Unix. Il serait trop long de décrire davantage ce système, c'est pourquoi je vous conseille de lire les "mans" pour vous guider. De prime abord moins convivial qu'AmigaOS, ce système s'avère très agréable pour les programmeurs, car lorsqu'une tâche plante, il est quasiment certain (sauf bogue système) que le système ne plantera pas. Certes, en voyant les innombrables options de la commande "ls", on peut être perdu. Il faut cependant garder à l'esprit que seules une minorités est couramment utile, et les "mans" sont toujours là pour nous rappeler les moins usitées. Le fichier /cdrom/distributions/NetBSD/amiga/INSTALL dont je tire une partie de la procédure d'installation peut être utile pour un complément d'information (sites FTP, installation à partir de bandes/partition amiga/ftp/nfs.). Enfin, cette première distribution ne comprend pas l'environnement graphique X Window. De ce fait, l'écran texte n'est pas très esthétique. La prochaine distribution de BSDdisc (en deux CD) devrait être disponible à la fin de l'été et comprendre plus de binaires Amiga (Serveur X Window, emacs...). En attendant cette distribution, l'environnement X Window est disponible sur bien des sites FTP. Bien que cette manipulation ait été effectuée sur plusieurs Amiga et fonctionne parfaitement, l'auteur de cet article ni le journal ne pourront être tenus pour responsables de tout éventuel dommage causé par cet article.
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