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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Dossier : L'Histoire Sans Fin 2, le film, le jeu
(Article écrit par Eugène Tenia et extrait de Génération 4 - février 1991)
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L'Histoire Sans Fin 2 : le film
Le récit de L'Histoire Sans Fin, sorti en 1984, n'est pas un film comme les autres par bien des aspects :
tout d'abord, c'est une réalisation entièrement (ouest) allemande, et il n'est pas si courant de voir une
production venue d'outre-Rhin connaître un tel succès, aussi bien auprès de la critique que du public (plus
de cent millions de dollars de recettes dans le monde entier !). Ensuite et surtout, fort rares sont les
films contemporains qui abordent le genre féérique ; on se souvient du superbe mais décevant Legend de
Ridley Scott qui sonnait un peu creux, du fabuleux Dark Crystal et du plus moyen Labyrinth, tous deux
réalisés par le regretté Jim Henson (vous savez, le père de Kermit) ; et c'est tout !
Le livre de Michael Rude (Kolossal Finess) à l'origine du scénario connut un succès immense en RFA (un million
et demi d'exemplaires vendus, sans compter les 600 000 exemplaires pirates lus par les étudiants et
autres intellos qui trouvaient plus "smart" de lire une copie hollandaise brochée qu'un livre pour enfants...),
tant chez les plus jeunes qu'auprès de leurs ainés. La diversité du lectorat préfigurait l'impact planétaire
de l'adaptation cinématographique : le mélange de merveilleux et de "philosophie" permit à tous de se
plonger dans le monde à part de L'Histoire Sans Fin, qui réunissait tous les ingrédients des contes
classiques. Un royaume imaginaire, une belle histoire, des créatures extraordinaires, un héros en herbe et
une morale très loin du ras-des-pâquerettes auquel nous ont habitués les productions gnan-gnan "made in USA",
tel était le décor du premier chapitre.
Vous n'avez certainement pas oublié l'excellent Bastien Balthazar Bux, jeune garçon à qui la vie semble
refuser de sourire et qui se réfugie dans la lecture, aidé en cela par un vieux libraire excentrique un
tantinet étrange. L'évasion grâce à la magie des mots, voilà un sujet qui n'est plus tout neuf, mais on
ne change pas une équipe qui gagne ! Toujours est-il que l'ami Bastien se trouve plongé dans une contrée
fabuleuse dont l'accès lui a été rendu possible par l'intermédiaire d'un grimoire magique intitulé,
ô surprise, "Die Unendliche Geschichte" (les lecteurs auront traduit d'eux-mêmes). Les compagnons qui
l'aideront à accomplir sa périlleuse mission sont restés gravés dans les mémoires : le Mange-Pierres,
gigantesque être minéral qui cache un coeur d'or derrière un aspect on ne peut plus imposant, et Falkor,
dragon pelucheux et fataliste aux grands yeux intelligents, étaient les clous d'un spectacle servi par
d'étonnants effets spéciaux. Après de multiples péripéties, tout est rentré dans l'ordre et Bastien a regagné
son monde, ouf !
Mais comme son titre l'indique, l'histoire ne pouvait pas s'arrêter là (NDLR : les rédacteurs sont fatigués...) !
Une suite et une reprise par les Américains étaient prévisibles en raison de son succès commercial. Ce nouveau
chapitre sort le 13 février 1991 sur les écrans des salles obscures. Le héros a changé, ce que certains
regretteront peut-être, mais les producteurs ont sans doute jugé préférable de "rajeunir les cadres",
l'acteur du premier devant friser la vingtaine d'années... Il a laissé la place à Jonathan Brandis, 13 ans,
un véritable enfant de la balle qui débuta sa déjà longue carrière à l'âge de deux ans dans des spots
publicitaires ! Les amateurs éclairés l'auront certainement remarqué dans des soap-operas insoutenables
comme l'infâme Madame Est Servie. Kenny Morrison, qui incarne Atreyu, est d'ailleurs lui aussi passé
par cette série décidément incontournable. Pour les enfants (et Frank, qui décollera peut-être à cette
occasion ses posters jaunis de Vanessa Paradis) qui ne manqueront pas de tomber amoureux de la Petite
Impératrice, sachez qu'elle est interprétée par Alexandra Johnes, qui se tourne vers le cinéma après
quatre ans passés comme modèle. Un mot sur quelqu'un que vous ne pourrez pas reconnaître : l'acteur blotti
à l'intérieur de l'oiseau Nimbly, le Munichois et non moins Bavarois Martin Umbach, découvert par le
réalisateur.
Il faut maintenant lever le voile sur ce dernier qui prouve que l'on peut s'appeler George Miller, être
cinéaste, Australien, et ne pas avoir tourné Mad Max ! Il est très connu (mais si) sur le continent des
Aborigènes, et compte notamment à son actif L'Homme De La Rivière D'Argent avec Kirk Douglas. Ancien
comptable, il troque ses manches de lustrine pour la casquette de "director" dans les années 1960.
Il a été enthousiasmé par L'Histoire Sans Fin, tout comme le producteur allemand Dicter Geissler, qui
peut s'enorgueillir d'avoir produit le plus grand succès de l'histoire du cinéma européen. Il était donc
normal qu'il ait envie de récidiver !
La fiche technique est on ne peut plus alléchante, vous en conviendrez : Geogio Moroder (qui reçut un
Oscar pour l'envoûtante musique de Midnight Express) est l'auteur de la chanson du générique. Le
décorateur Bob Laing a lui aussi été "oscarisé" pour son travail remarquable dans Ghandi... Quant aux
effets spéciaux visuels, ils ont été supervisés par Derek Meddings, celui qui réalisa la maquette de
Gotham City, la Batmobile et le crash de la Batwing pour Balmat. L'Italien Guiseppe Tortora est
l'animatronicien (à vos souhaits) en chef ; digne élève de Carlo Rambaldi, il a travaillé sur de
"petits films" comme Conan ou Greystoke et est le papa du nouveau Falkor, encore plus vivant malgré ses
deux tonnes, ses douze mètres de long et ses trois kilomètres de câbles ! L'Anglais Colin Arthur, spécialiste
du maquillage d'effets spéciaux, a habillé les créatures de Tortora, d'où leurs surnoms respectifs de "Mr
Bones" et "Mr Skin". Un coup de chapeau enfin à Albert Whitlock, pionnier de la peinture sur verre, qui
a apporté sa patte de génie à plus de 500 films en soixante ans de carrière. Et j'en oublie !
Je ne vous dévoilerai pas le scénario écrit par Karin Howard, sachez seulement que Bastien devra déjouer
la sombre machination tramée par la sorcière Xayide (Clarissa Burt) et ses impressionnants sbires à
l'allure rappelant Le Magicien D'Oz. Il faudra à notre héros rassembler tout son courage pour parvenir
à sauver Le Pays De L'Imagination du désastre ; préparez vos mouchoirs !
L'Histoire Sans Fin 2 : le jeu
Aussi surprenant que cela puisse paraître, c'est la compagnie Linel qui possède les droits du film, et
qui devrait adapter plusieurs jeux, le premier étant un jeu d'arcade multiniveau. Linel, qui est plus
connu pour annoncer des jeux que pour en sortir, espère pouvoir définitivement lancer la compagnie avec
ce produit. Vu le succès du film en Allemagne, où deux millions et demi de personnes se sont précipitées
dans les salles pour le voir, cela semble bien parti.
Tout commence par un écran noir, et l'appel au secours par la princesse de Bastien. Vient ensuite la
présentation du jeu, avec la page d'ouverture du livre, et la musique désormais familière de Giorgio
Moroder. Le principe de présentation des jeux est simple mais efficace. Les pages du livre se tournent,
vous révélant l'histoire peu à peu. Des images assez belles viennent illustrer le tout. Par moment, au
lieu de tourner une page, l'écran zoome sur l'image, qui s'anime, et vous voilà au beau milieu d'un jeu
d'action. Avouez que c'est bien pensé !
La première épreuve est un jeu de plateau dans lequel vous dirigez Bastien sur une cité lacustre. Votre
but est de trouver la sortie de la ville, tout en évitant les nombreux monstres qui vous poursuivent.
Vous n'avez aucune arme, mais en attirant les monstres au bord d'un gouffre et en sautant de l'autre côté,
les êtres, un peu idiots, tomberont...
Lors de la seconde épreuve, vous avez retrouvé le dragon du premier film, et vous le chevaucher dans un
canyon impressionnant. Rapidement, vous rattrapez un dragon ennemi, que vous allez devoir arrêter. Pour
ce faire, il vous faudra le pousser contre les bords du canyon, jusqu'à ce qu'il meure... Voici une tâche
qui est loin d'être facile, d'autant plus que le temps est compté !
La troisième épreuve est la sauvegarde d'Atreyu, emprisonné en haut d'une tour. Vous devez escalader les
murs du donjon, en utilisant les échelles et les passerelles, mais il vous faudra éviter ennemis et les
pierres que vous lancent les gardes.
Une fois Atreyu délivré commence la quatrième épreuve, qui vous permet de descendre dans la tour. Là, un
superbe défilement rotatif (comme dans Nebulus)
vous permet de rejoindre le bas de la tour pour vous échapper, mais il faudra à chaque étage combattre
les monstres à l'aide d'un pulvérisateur !
La cinquième épreuve vous permet de prendre les commandes d'Atreyu, qui doit avec son cheval larguer un
monstre qui le suit de très près. Évitez les rochers, les branches d'arbres et les obstacles qui vous
retarderaient en vous faisant tomber. Une dernière épreuve vous attend, mais afin de vous laisser la
surprise, nous ne vous en dirons rien.
Le jeu est assez bien réalisé, avec de bonnes idées et des musiques originales d'excellente qualité. A
chaque fois que vous perdez à un jeu, le royaume de Phantasia se fait peu à peu engloutir par le chaos.
Si l'histoire est sans fin, le jeu n'est par contre pas sans Game Over, tant il semble un peu complexe,
mais la jouabilité n'était pas réglée sur la version que nous avons reçue. Le jeu devrait sortir en mars 1991,
alors que le film sort le 16 février !
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