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L'un des domaines dans lequel l'Amiga ne brille pas réellement par sa renommée est sans contexte celui du traitement de texte professionnel. Certes, il existe bien des supports connus comme Final Writer ou Wordworth mais ils ont malheureusement l'inconvénient d'être peu répandus et peu portables sur d'autres plates-formes (excepté en ASCII pur, mais où est alors l'intérêt d'utiliser un traitement de texte ?). En réalité, il existe une solution du domaine public reconnue mondialement et présente sur pratiquement toutes les machines. Cette solution se nomme LaTeX (prononcer latèque) et en est à sa version 2 epsilon. LaTeX est ce que l'on appelle un "compilateur de texte". Sous ce terme barbare se cache l'équivalent d'un compilateur de source (assembleur, C, etc.) dédié uniquement à la mise en page et à la typographie. LaTeX n'est pas ce que l'on appelle une application WYSIWYG (What You See Is What You Get) mais il a ses domaines de prédilection dans lesquels il renvoie Word et ses compères au rang de vulgaires bloc-notes ! Pour la petite histoire, LaTeX est basé sur le travail D. E. Knuth, mathématicien à l'Université de Stanford, qui s'est attelé à la tâche ardue de créer entièrement un gestionnaire évolué de mise en page pour lui permettre d'imprimer ses thèses mathématiques avec des équations agréables à lire. TeX était né ! Depuis, toute une équipe de passionnés a repris son travail et préparent activement le Projet LaTeX 3. Un premier exemple... Mais voyons plutôt à quoi ressemble un document tel que LaTeX sait les digérer. La syntaxe se situe quelque part entre le C et le HTML mais reste pourtant très spécifique. Un document a besoin d'un en-tête avec quelques définitions et le nom des includes, exactement comme en C. En voici un exemple simple (hello.tex) :
Toutes les macros sous LaTeX commencent par un "\", les options sont ensuite données entre crochets et les paramètres entre accolades. la première ligne, obligatoire, déclare le document comme un article. On aurait pu décider de créer une "letter", un "report" ou un "book" car ce sont les classes de document de base. Le [10pt] indique que la police de caractères utilisée (par défaut une police cm, Computer Modern) aura une taille de 10 pts. Enfin, le corps du document proprement dit commence obligatoirement par un \begin{document} et se termine toujours par un \end{document}, \begin{} et \end{} se rapportant ici à l'environnement "document". Vous avez sûrement remarqué que les accents ne sont pas tapés directement mais appellent une macro. Le é, ô ou ù nécessiteront donc d'être appelés respectivement par \'e, \^o et \`u. Vous trouvez certainement ça stupide et astreignant. Moi aussi. Mais les auteurs de LaTeX ont prévu, dans leur grande bonté, la possibilité de taper tous les accents directement en fonction de la machine sur laquelle vous travaillez, rendant ainsi le portage sur plusieurs plates-formes le plus simple du monde. On utilise alors un paquetage spécialisé dont je vous parlerai un tout petit peu plus loin. De même, la commande \LaTeXe{} est une macro qui produit un joli logo LaTeX 2e et ne requiert aucun paramètre, d'où le {}. La compilation est alors lancée par l'alias "latex" :
...ou plus violemment par la ligne de commande directe :
Après une compilation sans erreur (!) accompagnée d'un flot d'informations sur l'état de la compilation, LaTeX crée les fichiers toto.log (description de la compilation accompagnée de l'utilisation des ressources), toto.aux (fichier auxiliaire, très important pour LaTeX) et surtout le fichier final toto.dvi contenant votre texte. Pour visualiser toto.dvi, il faudra utiliser ShowDVI ou un programme équivalent. Pour ce faire, il est quasiment obligatoire de récupérer une archive de PasTeX récente sur Aminet contenant ShowDVI (visionneur) et PrintDVI (gestionnaire d'impression). Les fichiers .dvi contiennent le nom des polices à utiliser et l'emplacement sur chaque page de chaque caractère et figure du document. ![]() ShowDVI Quelques commandes de base Les polices LaTeX peut gérer toutes sortes d'actions sur les polices comme tout bon traitement de texte qui se respecte. Il saura gérer les styles (tableaux 1 et 2) et la taille (tableau 3) sans aucun problème. Les tableaux 4 et 5 donnent une liste de commandes permettant de produire les accents et les symboles usuels avec la version de base de LaTeX 2e. ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Les listes LaTeX sait également gérer les listes le plus simplement du monde. On utilise alors l'environnement "itemize" (listes par points), "enumerate" (incrémentation d'un compteur) ou "description" (type dictionnaire). La figure 1 correspond à ce petit exemple :
On notera que l'utilisation du \begin{} et du \end{} est identique pour "document" et "description" puisqu'il s'agit de commandes d'environnement. Il faut donc les ouvrir puis les fermer dans le bon ordre, entre le \begin{document} et le \end{document} qui clôt la source. Les tableaux LaTeX peut aussi à la demande générer des tableaux simples. On utilise alors l'environnement tabular. Il suffit de savoir que :
Exemple : {p{1cm}p{23mm}p{3in}}. Source du tableau 6 (il n'est pas obligatoire d'aligner les &) :
La mise en page Le niveau de sectionnement des différentes parties et sections d'un texte est donné à l'aide de commandes dont l'argument est le titre de la section. Exemple : \section{\LaTeXe{} sur \textsc{Amiga}} sera plus fort qu'un \paragraph{Introduction}. LaTeX se sert alors de ces commandes pour élaborer automatiquement la table des matières. La liste de ces commandes figure dans le tableau 7. Une commande spécifique, appelée \footnote{}, permet d'insérer une note de pied de page le plus simplement possible, en associant automatiquement l'indice de référence. ![]() On entre ici de plein pied dans le domaine de prédilection de LaTeX. Celui-ci est à tel point puissant que l'American Mathematical Society en a fait le standard national d'édition scientifique ! Le minimum à connaître est vraiment à la portée de tous. Il existe six manières différentes d'invoquer le mode mathématique, tout dépend s'il s'agit d'un passage long ou non et si l'on veut centrer l'équation seule sur une ligne (mode displaymath) ou la faire apparaître dans le texte (mode math). S'il s'agit de nombreuses équations, il vaudra mieux ouvrir puis fermer l'environnement displaymath par \begin{displaymath} et le \end associé. \[ ... \] ou $$ ... $$ auront le même effet mais la première solution a l'avantage de renseigner s'il l'on ouvre ou ferme le mode. Le mode math s'invoque quant à lui par \( ... \) ou $ ... $. Il suffit alors de savoir que ^ et _ correspondent respectivement aux exposants et aux indices. Ainsi l'équation de la relativité d'un certain Albert E. s'écrira $E=mc^2$. Dans le cas où l'indice ou l'exposant excède un caractère, il suffira de les encadrer par des accolades. Les tableaux 8, 9, 10 et 11 donnent la liste des commandes pour invoquer les lettres grecques, les symboles de relations, les symboles plus particuliers et les fonctions mathématiques. ![]() ![]() ![]() ![]() \[ e^x = \sum_{k=0}^{+\infty} \frac{x^k}{k!} \] ...ou encore rappeler qu'une gaussienne est une densité : \[ \frac{1}{\sqrt{2\Pi}} \int_{\infty}^{+infty} e^{\frac{-x^2}{2}}dx = 1 \] Et maintenant ? Là, me direz-vous, ma petite introduction est loin de vous avoir donné envie de passer immédiatement à LaTeX. En effet, il a l'air à première vue plus compliqué que puissant. Mais la grande force de LaTeX réside dans ses paquetages, ces fameux "includes". En effet, ceux-ci, lorsqu'ils sont invoqués, sont capables de définir de nouvelles commandes, de créer de nouveaux environnements et de gérer une mise en page standard, avec césures et symboles spécifiques, dans plus de 24 langues ! On utilise en en-tête la commande :
Voici alors la ligne à entrer juste après le \documentclass[10pt]{article} pour que LaTeX puisse digérer directement les accents dans un encodage de police tel que l'Amiga les produit (iso5589-1) :
Il existe des centaines de paquetages du domaine public se rapportant à tous les domaines possibles et imaginables. On peut les trier en trois groupes principaux :
Conclusion J'aurais beaucoup aimé vous parler de tous ces paquetages merveilleux mais la place m'est comptée. Si cet article a éveillé votre curiosité, faites-le moi savoir et je pourrai vous expliquer comment installer convenablement LaTeX (périlleuse opération !) et comment utiliser les paquetages les plus importants. Je tiens à remercier Benjamin Bayart pour son initiation et son très pratique "Joli Manuel pour LaTeX 2e" consultable à www.esiee.fr/~tex.
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