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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Dossier : Jeux vidéo et épilepsie
(Article écrit par Marc Lacombe et extrait de Tilt - mars 1993)
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Si vous êtes un fana de jeux vidéo, ne vous laissez pas avoir par les bruits qui courent en ce moment !
Et que la télé se charge de propager insidieusement ! Il ne se passe pas une semaine sans qu'une
chaîne diffuse un reportage sur les risques de crises d'épilepsie provoquées par les jeux vidéo.
Ou qu'un éminent psychiatre vous explique que votre passion vous entraîne vers la maladie ou la débilité !
Et pourquoi pas le sida, tant qu'on y est ?
Le jeu, un vice ?
"Éteins-moi ton jeu vidéo, ça abîme l'écran de la télé." Il y a quelques années, qui d'entre nous
n'a pas été victime de cette rumeur colportée par des parents indignes, uniquement soucieux
de leur tranquillité ? Maintenant, le refrain a changé, mais croyez-moi, l'idée reste la même nous
empêcher de jouer... Et certains sont prêts à toutes les bassesses pour y parvenir...
A en croire la télé et les psychiatres, l'amateur de jeux vidéo est un pauvre gogo asocial
et un peu attardé qui se replie sur lui-même comme un escargot dans sa coquille pour s'adonner à
son vice favori... Et voilà qu'on apprend aujourd'hui que le bougre est, en plus, capable de se
mettre à baver et à hurler comme un loup-garou pour peu qu'il s'excite un peu trop sur sa
manette ! Au secours ! Mon petit est possédé par Sonic ! Il bave et il parle des langues
inconnues ("Tips", "Joystick", "Scrolling", "Warp zone") ! Vite, un exorciste !
Les médias en parlent... trop
Décidément, la télé ne sait plus quoi inventer pour affoler les foules... Après les élucubrations
de "La Grande Famille" sur Canal+, voilà que le journal de 20 heures de France 2 s'y met aussi...
Dans l'édition du 13 janvier, certains d'entre vous ont peut-être été surpris de découvrir un
reportage qui dénonçait les risques de crises d'épilepsie provoquées par les jeux vidéo avec,
à l'appui, le témoignage bouleversant d'une mère de famille britannique qui décrivait ainsi l'état
de sa fille après une crise survenue en pleine partie de Super Mario : "Elle était toute bleue
et elle ne bougeait plus, j'ai cru qu'elle était morte".
On imagine aisément la panique dans les rangs des mères de France, soudain horrifiées de voir leurs
rejetons jouer avec de véritables bombes à retardement... Merci France 2 !
Dans les jours qui suivirent, les autres chaînes, de même que la presse, se ruèrent à leur tour
sur le filon... C'était à qui en rajouterait le plus ! Certains affirmaient que les jeux vidéo
étaient également responsables de la désaffection des jeunes pour la lecture, d'autres se lançaient
dans des analyses psychanalytiques douteuses d'après le magazine Le Point, Super Mario est
une représentation de l'Oedipe puisque Bowser, le méchant, incarne le père, celui qui détient
la mère, et blablabla... Remarquable analyse pour une notice de jeu rédigée en 20 secondes par
un programmeur japonais sans imagination !
Psychiatres, sociologues, mères de famille et spécialistes se succédaient pour enfoncer le
clou jusqu'à ce que le ministère de la Consommation se décide enfin à désigner une commission
d'enquête chargée d'étudier les risques éventuels.
Le clignotement de l'image
C'est vrai que l'avertissement qui figure sur les notices des jeux pour consoles a de quoi faire frémir (voir partie suivante),
mais rappelons ce que déclare le corps médical, à savoir que ce genre de crise est extrêmement rare
et peut tout aussi bien être provoquée par un écran de télévision branchée sur n'importe quelle
chaîne (surtout TF1, tiens !). Car c'est le clignotement des images (ou celui des lumières d'une boîte
de nuit, par exemple) à une fréquence plus ou moins élevée qui peut déclencher une crise chez une
personne atteinte d'épilepsie photosensible.
Non, Mario et Sonic ne sont pas des tueurs. Seuls quelques rares sujets prédisposés devront faire
attention à ne pas abuser des jeux vidéo. Rassurez-vous, si vous n'avez jamais été sujet à des
crises d'épilepsie, vous avez bien peu de chances de vous rouler par terre en pleine partie de
Super Mario Kart (à moins de vous faire doubler à deux centimètres de la ligne d'arrivée !).
Si vous êtes épileptique, il existe effectivement un risque infime, mais si vous ne l'êtes pas,
vous ne risquez en aucun cas de le devenir en jouant à un jeu vidéo.
Exemple de texte sur l'épilepsie dans une notice de jeu vidéo
A lire avant d'utiliser votre console NES ou Super NES
Peu de personnes seulement sont susceptibles de faire des crises d'épilepsie à la vue de certains
types de lumières clignotantes ou d'éléments fréquents dans notre environnement quotidien.
Ces personnes s'exposent à des crises lorsqu'elles regardent certaines images télévisées ou
lorsqu'elles jouent à certains jeux vidéo. Cependant, ceux qui n'ont jamais fait de crise peuvent
être atteints sans que leur maladie n'ait été détectée. Nous vous suggérons de consulter
votre médecin si vous êtes épileptique ou si, en jouant à des jeux vidéo, vous présentez un
ou plusieurs des symptômes suivants : troubles de la vue, contractions musculaires, autres
mouvements involontaires, perte de connaissance, troubles mentaux et/ou convulsions.
La prévention
Alors que faire pour éviter tout risque éventuel ? Pas la peine de mettre un préservatif à votre
moniteur, un peu de modération suffira ! Si vous avez une tendance à l'épilepsie, évitez simplement
de jouer trop longtemps sur votre console favorite. Encore faut-il savoir ce que l'on entend
par "longtemps"...
Rassurons tout de suite les mères qui s'affoleraient de voir leurs rejetons
jouer plus de deux heures par jour sur leurs consoles, les testeurs de Tilt passent en moyenne
plus de huit heures par jour devant des écrans de jeux vidéo et aucun ne s'est encore jamais mis
à baver au milieu de la salle de rédaction (si ce n'est devant une démo particulièrement alléchante !).
Si un jeu vidéo peut déclencher une crise, il ne peut en aucun cas rendre épileptique quelqu'un
qui ne l'est pas.
Il n'y a donc pas de quoi plonger toute la France dans l'angoisse ! Mais peut-être qu'en s'en
prenant aux jeux vidéo qui, ne l'oublions pas, monopolisent l'écran du téléviseur aux dépens
des délires mégalomaniaques de Thierry Ardisson ou des japoniaiseries de Dorothée, les
chaînes espèrent récupérer une petite part d'écoute... Car, ce que la télé se garde bien de
dire, c'est que les jeux vidéo réduisent le temps passé à regarder la télévision. En un mot comme
en un article, ça fait baisser l'audimat !
Aux États-Unis, les jeux vidéo sont d'ailleurs en passe de battre les taux d'écoute de la télé !
Désolé, messieurs de la télé mais pour nous dégoûter de notre loisir préféré, il faudra trouver
autre chose ! Les testeurs de Tilt passent en moyenne huit heures par jour devant des écrans
de jeux vidéo... ils vont ires bien, merci !
Pour le moment, on compte seulement une dizaine de cas d'épilepsie de ce genre en France, et il
serait aberrant d'accuser les jeux vidéo d'être une cause de maladie. Si un jeu vidéo peut déclencher
une crise, il ne peut en aucun cas rendre épileptique quelqu'un qui ne l'est pas. Par contre,
je dois bien reconnaître que, curieusement, certaines émissions comme La Nuit Des Blaireaux
ou J'ai Marché Dans La Gloire provoquent chez moi des nausées et des vomissements. Je crois que
je ferais mieux d'arrêter la télé !
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