Obligement - L'Amiga au maximum

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Entrevue avec Jacques Vanhove
(Entrevue réalisée par Lionel X - février 2003)


A 70 ans, l'expérience en informatique de Jacques Vanhove n'est plus à démontrer. Rencontre avec un être passionné et passionnant...

Jacques Vanhove
- Bonjour Jacques, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Bien que mes parents soient originaires du Nord (Vanhove, un nom flamand...), je suis né à La Guadeloupe, ou en Guadeloupe puisque c'est ainsi qu'on dit de nos jours, lors d'un séjour de trois ans effectué là bas par mes parents, pour raisons professionnelles. C'était en 1933. Donc, il y aura bientôt 70 ans. Je suis entré dans la vie active dès juillet 1955 pour en sortir en mars 1990, mais je suis resté dans la grande région parisienne. J'habite, à l'heure actuelle, à Courbevoie près de La Défense.

- Pourriez-vous nous parler de vos débuts dans l'informatique (vous avez commencé il y a pas mal de temps, je crois). Comment c'était à l'époque ? Quelle vision avait-on de l'avenir ?

L'entreprise (filiale française d'un groupe international) m'avait confié la supervision d'un département dans lequel s'effectuaient de nombreuses tâches administratives dans le cadre de la préparation du travail des personnels d'atelier.

Au début des années 1970, l'informatique en entreprise était une activité totalement centralisée, utilisant du gros matériel IBM. Le Département Informatique (DI) avait un plan de travail s'étalant sur plusieurs années et toute nouvelle demande de traitement de tâche sur ordinateur venait s'ajouter à la charge de travail du DI et il était rare qu'une demande puisse passer en priorité dans le plan qui représentait une charge de travail de trois à quatre ans. Aussi ai-je été amené à demander d'avoir à ma disposition un terminal pour essayer de mécaniser les tâches administratives évoquées ci-dessus.

Ce terminal était constitué d'une machine à écrire à boule équipée d'un enregistreur magnétique et relié par modem à un gros ordinateur IBM travaillant en temps partagé. Il n'y avait pas d'écran : un clavier, une feuille de papier et des cartes magnétiques de la forme et de la taille d'une carte perforée 80 colonnes.

Les programmes ont été écrits en BASIC, appris en autoformation, et stockés sur l'ordinateur avec lequel le terminal était relié. Les données étaient enregistrées sur carte magnétique hors connexion. Après traitement, les résultats étaient envoyés au terminal et imprimés sur la machine à écrire. C'est dire que c'était particulièrement rapide !

Il y avait quelque chose de paradoxal dans ce processus, c'est que les données de départ, transmises après enregistrement via le clavier de la machine à écrire, nous parvenaient sous forme d'état informatiques produits par l'ordinateur central de l'entreprise. Après deux ou trois ans d'un tel fonctionnement, j'ai pu obtenir que l'ordinateur central de la maison sorte les données sous forme de cartes perforées qui étaient transmises à l'ordinateur auquel nous étions reliés, par coursier. Procédé rustique, grotesque même, mais qui avait l'avantage d'éviter une deuxième saisie dans mon département, donc de permettre un gain de temps et, surtout, d'éviter le risque d'erreur inhérent à l'entrée au clavier.

Il va sans dire que tout le travail de conception et de programmation a été effectué en dehors de mes heures de présence au bureau ! Normal : je n'étais pas censé faire de l'informatique...

C'est ainsi que j'ai fait connaissance avec l'informatique en entreprise. Mais l'aventure a eu des suites : pour meubler mes loisirs, j'ai entrepris de faire en amateur de l'électronique. J'achetais des revues de vulgarisation dans lesquelles je trouvais des informations sur les composants : résistances, condensateurs, diodes, transistors... et les premiers circuits intégrés.

Je pouvais mettre à l'épreuve les connaissances acquises en réalisant des circuits divers du genre guirlandes clignotantes, amplificateurs, déclencheurs de flash au son pour photographie de phénomènes très brefs (éclatements d'un ballon, balle de pistolet pénétrant un objet...), commandes de diaporamas avec effets divers, etc.

Vers la fin des années 1970, quand les tout premiers micro-ordinateurs ont vu le jour, une des revues d'électronique a proposé la réalisation d'un engin autour d'un processeur Motorola, le 6800, ancêtre de nos bien connus 68000, 68020 jusqu'au 68060. Je me suis lancé dans l'aventure : construire un micro à partir de composants élémentaires à souder sur des circuits imprimés à faire par ses propres moyens ! C'était tentant, non ?

La revue qui publiait cette série d'articles était mensuelle. Il a donc fallu deux bonnes années pour achever cette réalisation mais, très rapidement, il a été possible de s'en servir, d'abord de manière embryonnaire, puis de plus en plus aisément au fur et à mesure de l'ajout des périphériques.

La réalisation a démarré par la fabrication d'un "fond de panier", un bus sur lequel s'enfichaient les différentes cartes : carte processeur, carte d'entrée/sortie, carte mémoire, etc. La carte processeur comportait le 6800 et un quartz de 1 MHz qui donnait la fréquence de base du système. Pour vérifier le fonctionnement des divers éléments, ont été construits un clavier de 20 touches (boutons poussoirs) : 16 touches pour l'hexadécimal et 4 touches de fonctions et un bloc d'affichage constitué de 6 afficheurs 7 segments. Notre engin était déjà capable d'effectuer un certain nombre d'opérations ! Comme le 6800 comportait 72 instructions, il était possible de programmer, en langage machine, de petits programmes : à chaque instruction correspondait un code hexadécimal de 2 ou 4 chiffres. Il suffisait (si je puis dire) d'entrer les valeurs hexadécimales des instructions et des données pour effectuer un programme.

Un des premiers programmes ainsi écrits, affichait la valeur hexadécimale d'un nombre décimal entré au clavier : en entrant 2831 il s'affichait B0F ! ;-) Le plus complexe fut un programme qui affichait l'heure : HH MM SS, avec une précision d'un millionième de seconde. Il occupait toute la mémoire disponible, à savoir 128 octets (oui, des octets, pas de ko, encore moins de Mo). C'était en août 1979, pendant les vacances d'été : lors de nos promenades, je pensais sans cesse à la façon de faire tenir ce programme en 128 octets ; de temps à autre, ma famille m'entendait dire : "Ah, deux octets de gagnés !".

Lorsqu'une carte mémoire de 4 ko fut ajoutée, il devint possible d'aller plus loin. Avec un vrai clavier (qwerty), un petit téléviseur, en un magnétophone, ce fut un plaisir de commencer à faire des programmes un peu plus conséquents. Pour me simplifier la tâche, j'écrivis un assembleur qui transformait les instructions mnémoniques du 6800 en leurs équivalents hexadécimaux. Difficile à écrire, cet assembleur, la moindre erreur était fatale; mais ainsi, j'ai pris une très bonne habitude : faire la chasse aux "bugs" (le mot n'existait pas, à l'époque).

Le micro fut terminé bien avant qu'apparaissent les premiers PC. Il avait 52 ko de mémoire, un lecteur de disquette 5"1/4 et une imprimante. Avec un DOS et un BASIC mis à notre disposition, nous avions notre micro complet.

Lorsque j'ai eu mon premier PC XT au bureau, je me suis amusé à comparer les temps d'exécution d'un même programme en BASIC, sur mon micro et sur le PC : mon micro était plus rapide. Pourtant le PC était cadencé à 3,5 MHz (si mon souvenir est exact) !

Ainsi j'ai vécu les débuts de la micro-informatique de l'extérieur comme de l'intérieur. J'ai compris qu'un ordinateur n'était rien sans les prouesses des spécialistes qui ajoutent la magie qui permet de transformer un ensemble de composants électroniques en un outil capable d'effectuer des opérations complexes.

- Comment a évolué le monde informatique jusqu'au moment où vous avez découvert l'Amiga ?

Dès le début de mes activités professionnelles, j'ai pu constater qu'il existait un traitement de l'information (le sujet n'était pratiquement pas abordé dans les écoles d'ingénieurs généralistes), bien sûr, les ordinateurs n'étaient pas encore utilisés en entreprise. Il n'y avait pas de service "informatique", mais un service mécanographique qui, à l'aide de machines plus mécaniques qu'électroniques, effectuait des travaux principalement administratifs. Ces machines utilisaient des cartes perforées, donc du binaire : un trou pour un 1, pas de trou pour 0.

Mais très vite, grâce en particulier à IBM, les ordinateurs ont trouvé leur place dans les entreprises. Le principe de la location a beaucoup favorisé l'installation d'ordinateurs et comme les applications dans les domaines administratifs et de gestion étaient de plus en plus nombreuses, le recours à l'informatique s'est étendu. Vu de l'extérieur, ce développement pouvait paraître le fait de quelques spécialistes. En réalité, les dirigeants d'entreprise avaient parfaitement compris l'intérêt de ce traitement de l'information qui permettait une réduction considérable des frais dits généraux.

Parallèlement à ce développement, de nouvelles possibilités de recours aux ordinateurs dans d'autres secteurs sont apparues et les services informatiques ont pris de plus en plus d'importance. Dans les années 1970, le recrutement de personnels compétants était difficile ; il existait peu d'écoles spécialisées et beaucoup de programmeurs étaient formés en interne. Les ingénieurs de projet étaient souvent issus d'écoles généralistes ou d'écoles qui enseignaient beaucoup de matières... exceptée l'informatique. IBM faisait payer très cher les stages de formation auxquels les entreprises avaient recours pour compléter la formation de ses personnels.

L'apparition des micro-ordinateurs dans les années 1980 a surpris beaucoup de monde et même IBM n'a pas su discerner immédiatement l'intérêt de ces petites machines qui ont bouleversé l'informatique. A l'inverse, l'arrivée des micro-ordinateurs dans tous les secteurs des entreprises, a commencé par effrayer les personnes qui avaient l'habitude d'utiliser d'autres moyens : s'asseoir devant un clavier et un écran était une épreuve terrible pour certains.

De 1985 à 1990, j'ai utilisé parallèlement un "petit" ordinateur IBM qui représentait déjà la décentralisation de l'informatique d'entreprise et un PC en libre service. Je programmais sur les deux, le petit IBM était réservé à des traitements planifiés, quotidiens, hebdomadaires, mensuels... mais c'était le personnel des ateliers qui effectuait les traitements; le PC servait aux autres utilisateurs pour leurs propres besoins.

- Comment avez-vous découvert l'Amiga et pourquoi avez-vous adopté cette machine ?

Lorsque j'ai vu arriver la date de mon départ (NDLR : à la retraite), j'ai un peu réfléchi à ce que je pourrais faire pour occuper mon temps de manière aussi agréable et intelligente que possible. Mes centres d'intérêt principaux ont été pendant longtemps la photographie des insectes et autres petits êtres vivants, et l'informatique dans laquelle j'avais baigné pendant une quinzaine d'années. Il m'a paru logique de tenter de marier les deux en essayant d'infléchir l'ensemble vers le graphisme.

C'est avec cette idée en tête que je me suis rendu dans un grand magasin qui proposait toutes sortes de matériels (que je ne connaissais pas pour la plupart !) et là, guidé par un vendeur compétant, mon choix s'est arrêté sur un Amiga, un A500 pour être précis. Je n'avais jamais vu auparavant d'ordinateur capable d'afficher 4096 couleurs ! La bête installée, j'ai cherché à me familiariser avec l'Amiga, son interface graphique et sa souris et là, ô stupeur ! J'étais en face d'une machine qui ne savait bien faire qu'une seule chose : planter...

C'était la première fois que j'étais confronté à ce problème ! Combien de fois me suis-je dit : mais pourquoi ? En dehors des problèmes purement matériel, je n'avais jamais eu affaire à des systèmes qui comportaient des erreurs de logique.

Il m'a fallu faire le tri entre ce qu'il fallait absolument éviter de faire et le reste. Ainsi est née cette complicité homme-machine sans laquelle rien n'est passionnant. Curieusement, j'ai constaté qu'il était possible de rester plusieurs heures devant un écran et un clavier, une souris à la main droite, sans objectif précis si ce n'est la découverte de tout ce que comportait comme potentiel un OS hors du commun allié à un matériel spécifique.

Puis je suis passé du A500 au A500+, puis au A4000 et enfin au A1200 à partir duquel j'ai monté mon Amiga actuel. Après les affres d'AmigaOS 1.3, j'ai apprécié les progrès d'AmigaOS 2.04 et enfin ceux du 3.0, base de notre actuel 3.9.

- Que faites-vous (et que ne faites-vous pas, informatiquement parlant) avec votre Amiga ? Avez-vous d'autres machines ?

Qu'ai-je fait avec ces fabuleux outils ? En réalité, rien de bien concret, pas de réalisation spectaculaire, mais j'ai trouvé des amis toujours prêts à me distraire, à m'occuper l'esprit. Mon idée initiale a fait place à une curiosité sans cesse grandissante pour les deux facettes de l'Amiga : son matériel et son système d'exploitation. Il va de soi que j'utilise mon Amiga pour faire quelques retouches sur des photos, pour faire mes comptes et mon courrier. Mais ce qui m'a longtemps beaucoup occupé, c'est l'essai des programmes faits dans le monde entier par des passionnés. Il y a des trésors réalisés avec de faibles moyens, à découvrir même si leur utilisation ne fait pas partie des mes domaines de prédilection. Pourtant, je ne suis pas intéressé ni par les jeux, ni par la musique sur ordinateur...

Si j'ajoute que j'ai très vite eu à côté de mon Amiga, un PC et que je n'utilise ce dernier que lorsque je ne peux pas faire autrement, j'aurai, je crois, fait le tour de ma relation avec l'ordinateur personnel.

- Pourquoi utilisez-vous encore un Amiga aujourd'hui ?

L'Amiga était, et restera une machine d'exception, une machine de passionnés. Peut-être qu'elle ne restera qu'un souvenir émerveillé ou repartira-t-elle sur de nouvelles bases ? Nous verrons...

Dès le départ, j'ai lu les deux revues, Amiga News et Amiga Revue, et j'ai découvert un monde que je ne connaissais pas, un monde pourtant très curieux en ce sens qu'il est constitué de plusieurs catégories d'utilisateurs ; de l'amateur de jeux au scientifique, la palette est vaste mais la motivation est la même : la passion.

- Comment avez-vous vu évoluer le monde Amiga francophone depuis que vous en êtes membre ?

Pendant plusieurs années, ces deux revues m'ont servi de lien avec la communauté Amiga. Il existait des associations, des clubs dont l'activité n'était pas, malheureusement, suffisamment représentative pour servir de lien à l'ensemble du monde Amiga francophone. Les manifestations nationales étaient rares pour ne pas dire inexistantes, très souvent dans des endroits pas très faciles d'accès. Il faut dire que Commodore France n'a jamais rien fait en faveur de leur produit phare. Les jugements des membres de cette communauté sur les autres plates-formes, étaient très tranchés pour ne pas dire de mauvaise foi : des jugements de passionnés pour qui, en dehors de l'Amiga, il n'existait rien qui puissent être digne de leur intérêt. Puis la série des catastrophes a commencé...

- Comment avez-vous vécu l'évolution de l'Amiga depuis les dix dernières années ? Pouvait-on prévoir l'effondrement de Commodore ? Qu'aviez-vous pensé à l'époque de la reprise par Escom, puis de l'épisode VIScorp, puis de l'ère Gateway ?

On ne peut que vivre mal cette évolution puisqu'il y a dix ans maintenant que les prémices de l'effondrement de Commodore sont apparues. Commodore, au début des années 1990, prétendait, à tort ou à raison je n'en sais rien, être le premier constructeur mondial de micro-ordinateurs, mais en fabricant des PC. Mais ce piédestal était fragile, Commodore s'est alors lancé dans deux aventures successives basées toutes deux sur leur technologie Amiga associée à l'utilisation du CD.

Sur le plan financier il était trop tard, sur le plan marketing il était trop tôt : Commodore a coulé sans gloire. Escom a apporté un espoir, l'industrie allemande était considérée en France comme une industrie sérieuse dans un modèle économique qui avait fait ses preuves. Son effondrement a été durement ressenti par les convaincus de la supériorité de l'Amiga, plus durement encore que celui de Commodore.

La reprise de la fabrication de l'A1200 en Europe est le seul élément positif de cette période parce qu'il a provoqué de l'intérêt chez d'autres industriels allemands pour des extensions sans lesquelles nous n'aurions pas pu faire évoluer nos machines. Avec VIScorp, nous avons vécu une sorte de tragi-comédie burlesque qu'il vaut mieux oublier. La renommée de Gateway laissait bien augurer de l'avenir. Malheureusement, l'orientation donnée à la filiale Amiga Inc. n'était pas celle que la communauté Amiga internationale souhaitait, ce qui, combiné à un environnement "nouvelles technologies" qui est passé de l'euphorie à la morosité que l'on sait, a entraîné les retards que nous constatons. Conclusion de ces "péripéties" : dix ans d'atermoiements stériles et pour perspective une guerre, bien inutile, entre deux solutions très probablement proches l'une de l'autre qui vont se disputer les faveurs des "survivants" que nous sommes, c'est-à-dire un marché qui se rétrécit chaque jour un peu plus. Curieusement, les souhaits exprimés en matière de performances par beaucoup d'entre les amigaïstes se réfèrent à ce qui existe à l'heure actuelle sur les autres plates-formes.

Le multimédia réclamé n'est plus une spécificité Amiga, mais la forme banale qu'il a prise aujourd'hui. L'ultime chance de la communauté Amiga est de conserver un OS d'une légèreté et d'une souplesse d'utilisation sans équivalents. La faiblesse des Amiga à venir sera l'absence de logiciels de haut niveau technique.

- Que pensez-vous de la communauté Amiga française actuelle ? A combien de membres l'évaluez-vous ? Mêmes questions pour la communauté mondiale ?

La communauté Amiga a vieilli mais surtout dans le bon sens du terme. Elle s'est considérablement réduite. Parmi ceux qui l'ont quittée, un très petit nombre a gardé des contacts avec elle. Il y a très peu de jeunes qui optent pour l'Amiga, aujourd'hui. Dans ces conditions, la seule force de la communauté est dans "l'esprit Amiga".

Impossible de faire une estimation au niveau national, encore moins au niveau mondial, de ce qu'elle est.

- Vous participez très activement aux forums sur le Net (au moins à celui d'Amiga Power). Qu'est-ce qui vous fait consacrer autant de temps à l'Amiga ?

En dehors de la liste de diffusion Amiga Power, je suis inscrit à celle d'AmigaOS 3.9 et celle de l'AmigaOne. Je ne suis vraiment participatif que sur la ML Amiga Power. Comme je n'ai plus d'activité professionnelle, il n'est pas difficile de trouver le temps nécessaire à lire les messages reçus et, de temps à autre, de répondre à une question ou de formuler un avis. L'important pour moi est de garder des contacts avec ceux qui partage la même passion (encore que le mot passion soit un peu excessif) que moi.

- Que pensez-vous de la situation actuelle (Thendic-France/Amiga Inc.), du Pegasos et de MorphOS, d'AmigaOS 4.0 et de l'AmigaOne ?

La réponse à ces questions se trouve en grande partie dans ce qui a déjà été dit. Pour la compléter, j'ajoute simplement qu'il est dans mes intentions de comparer les deux OS, donc de les faire tourner chez moi, tous les deux. Je regrette simplement qu'il faille en arriver là.

- Que pensez-vous d'AmigaDE ?

Qu'est-ce que c'est qu'AmigaDE ? A quoi et à qui cela sert-il ? Personne n'est, aujourd'hui, capable de répondre à ces questions en se plaçant du point de vue de l'utilisateur de l'Amiga.

- Que serait, pour vous, l'évolution idéale de l'Amiga ?

La seule évolution idéale que j'aurais souhaitée, c'est que l'Amiga reste une machine capable de faire ce que les autres ne savent pas ou ne peuvent pas faire. Il est trop tard et il nous faudra nous contenter d'espérer avoir une machine qui puisse faire aussi bien ce que les autres machines ont appris à faire ces dernières années, mais le faire sans nécessiter des moyens matériels plus performants, avec plus de souplesse et plus d'agrément.

- Comment voyez-vous le futur de l'Amiga ?

Le futur de l'Amiga est de rester ce qu'il a toujours été : un moyen de se faire plaisir. Les ordinateurs personnels sont devenus des outils ; il ne faut pas que l'Amiga en soit un de plus... un de trop.

- Compte tenu de votre expérience, comment voyez-vous le monde informatique évoluer à moyen et long termes ?

L'informatique pénètre partout. Ce n'est pas un monde, c'est le monde. Le monde de demain, peut-être, mais le monde. Combien de temps faudra-t-il pour cela ? L'éternité... c'est ce qui me rassure.

- Avez-vous un message pour les lecteurs d'Obligement ?

Qu'ils se rassurent : je rêve éveillé, depuis toujours.


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