Suivez-nous sur X

|
|
|
0,
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H,
I,
J,
K,
L,
M,
N,
O,
P,
Q,
R,
S,
T,
U,
V,
W,
X,
Y,
Z,
ALL
|
|
0,
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H,
I,
J,
K,
L,
M,
N,
O,
P,
Q,
R,
S,
T,
U,
V,
W,
X,
Y,
Z
|
|
0,
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H,
I,
J,
K,
L,
M,
N,
O,
P,
Q,
R,
S,
T,
U,
V,
W,
X,
Y,
Z
|
|
A propos d'Obligement
|
|
David Brunet
|
|
|
|
Entrevue avec Achim Stegemann
(Entrevue réalisée par Olaf Koebnik et extraite d'Amiga Arena - juillet 2015)
|
|
Voici une entrevue avec Achim Stegemann, l'auteur de Digital Almanac, l'un des rares logiciels d'astronomie sur Amiga.
Bonjour Achim,
de nombreux utilisateurs Amiga vous connaissent bien en tant que développeur de Digital Almanac (DA III),
le programme d'astronomie lancé à la fin des années 1990. Mais pouvez-vous quand même vous présentez
brièvement pour les autres lecteurs ?
Je m'appelle Achim Stegemann, j'ai maintenant 47 ans et j'étais actif dans les années 1990, jusqu'à il y a 10 ans,
sur la scène de la programmation Amiga.
Comme je l'ai
mentionné, vous avez développé Digital Almanac pendant de nombreuses années. Qu'est-ce qui caractérise Digital
Almanac et quelles sont les particularités que vous souligneriez ?
Parlons de Digital Almanac au passé, car les capacités d'un Amiga classique ne sont plus vraiment à la
hauteur, par rapport aux standards graphiques actuels. Digital Almanac était, en son temps, le seul programme
capable d'utiliser les cartes graphiques de l'époque en mode couleur 16/24 bits et le PowerPC avec jusqu'à
128 Mo de mémoire.
Alors que la plupart des programmes d'astronomie connus à l'époque disposaient encore de petites bases
de données stellaires et géraient tout au plus l'AGA, j'avais placé le niveau encore plus haut
et j'essayais avec Digital Almanac d'exploiter également les Amiga haut de gamme. Je suis particulièrement
fier des nombreuses bases de données intégrées, des calculs très précis des constellations planétaires
(et donc des calculs précis des éclipses), du mode animation et de la possibilité de choisir des lieux
d'observation autres que la Terre.
Digital Almanac 3
Ce n'est qu'en
2005, donc bien après la plupart des autres développeurs commerciaux, que vous avez décidé d'arrêter le
développement de Digital Almanac III et que vous avez eu la gentillesse de publier votre logiciel en version
complète et d'ouvrir le code source. Quelles étaient vos motivations à l'époque et qu'est-il advenu des sources ?
Il y avait plusieurs facteurs, qui se sont produits en même temps. Ma vie d'étudiant était terminée, je
travaillais (et je travaille toujours) à plein temps et il y avait les exigences d'une vie de famille.
Je n'avais tout simplement plus le temps. Et puis il y avait aussi la scène Amiga qui se dissolvait
petit à petit. Dès le début, je savais que Digital Almanac ne serait pas un méga-succès. Après tout, j'ai
investi beaucoup de temps et de connaissances dans ce programme - pour ainsi dire mon chef-d'oeuvre personnel -,
mais il faut accepter qu'à un moment donné, ça s'arrête. Il était donc logique de faire de ce programme un
logiciel gratuit. Le code source se trouve aujourd'hui sur Aminet.
Est-ce que
cela vous a été facile et qu'avez-vous ressenti à l'idée de rendre public votre travail de plusieurs années ?
(et de publier le code source)
Comme je l'ai dit plus haut, le pas a été facile, presque une évolution naturelle. En libérant le code source,
j'espérais que quelqu'un s'occuperait du programme et le développerait peut-être. Mais apparemment, l'astronomie
est une discipline si particulière que personne ne m'a contacté pendant toutes ces années pour me faire part
de son intérêt. Bon, une fois, quelqu'un est venu du côté de MorphOS, mais je n'ai plus jamais eu de nouvelles.
Mais c'est peut-être aussi dû aux mathématiques assez complexes qui se cachent derrière le projet, de sorte
qu'il faut non seulement des connaissances en programmation, mais aussi des connaissances en mathématiques
d'un niveau déjà universitaire, pour comprendre les algorithmes.
Aujourd'hui,
tout utilisateur intéressé peut télécharger le programme sous forme d'ISO, entre autres, sur
Amiga Arena. Digital Almanac III est-il encore utilisable
en 2015 ? Si oui, quelles sont les restrictions ?
En principe, Digital Almanac III est encore tout à fait utilisable aujourd'hui. Tous les calculs sont très
précis et ont une validité d'environ 3000 ans dans le futur ou le passé. Seules les ressources Internet
ne fonctionnent plus en raison de changements d'interfaces ou d'URL.
Digital Almanac 3
Dix ans se
sont écoulés depuis la dernière publication. Recevez-vous encore des demandes concernant votre logiciel
de la part de la communauté Amiga ou d'autres utilisateurs ?
Non, pas du tout.
Que souhaiteriez-vous
aujourd'hui pour Digital Almanac III en ce qui concerne l'Amiga ?
En fait, plus rien. Les deux sont pour moi du passé et un bon souvenir.
Quand vous
pensez aujourd'hui à vos débuts avec l'Amiga, quel souvenir vous reste en mémoire ?
La fascination que cet ordinateur exerçait sur moi à l'époque (1987). J'ai été en contact avec les ordinateurs
PET de l'époque dès la fin des années 1970, et j'ai été l'heureux propriétaire d'un C64 (et plus tard d'un
C128) de 1983 à 1989. Mais à l'époque, l'Amiga a fait exploser les possibilités en termes de son et de graphisme,
laissant les IBM PC derrière lui. Pour moi qui étais déjà un programmeur actif, l'Amiga a ouvert
une porte immense sur un nouveau monde.
Vous avez
été l'un des derniers et rares développeurs à maintenir vos logiciels Amiga pendant très longtemps. Ne regrettez-vous
pas parfois d'avoir fait le "saut" beaucoup plus tôt ?
Non. Pour moi, le succès commercial n'a jamais été au premier plan. Digital Almanac est né d'un intérêt
personnel. Jeune élève, je m'intéressais déjà beaucoup à l'astronomie et j'avais déjà fait mes premiers
essais sur C128 avec des positions calculées de planètes et d'étoiles et leur représentation graphique.
Le développement sur Amiga était donc logique. Le facteur plaisir était toujours au premier plan. Si je
m'étais concentré sur le côté commercial, Digital Almanac n'aurait peut-être jamais vu le jour, car le
public est trop restreint pour un tel produit.
Rétrospectivement,
qu'auriez-vous fait différemment ?
Rien du tout.
Qu'est-ce qui
caractérisait l'Amiga pour vous ?
Ses capacités exceptionnelles (à l'époque) dans le domaine du son et des graphiques, ainsi que la simplicité
avec laquelle l'Amiga pouvait être programmé.
Quels étaient
les avantages et les inconvénients de l'Amiga/AmigaOS ?
Un avantage particulier était la programmation extrêmement intelligente d'AmigaOS. Ainsi que son extensibilité
avec le concept de bibliothèque et les fonctions très bien documentées du système d'exploitation dans la
trousse de développement logiciel et bien sûr le multitâche inégalé à l'époque.
Malheureusement, le développement du matériel aurait dû, dès le début des années 1990, miser systématiquement
sur un système modulaire - tel qu'on le connaît aujourd'hui. Au lieu de cela, l'AGA et le processeur
68020 ont donné naissance à un matériel déjà dépassé à l'époque, les A1200/A4000. Il en est malheureusement
résulté un ordinateur pour lequel les développeurs de logiciels devaient trop tenir compte du matériel
(mode PowerPC, mode RTG, etc.).
Avez-vous jamais
envisagé de développer ou de porter Digital Almanac III pour Windows ?
Oh que si. Lorsque Windows 98 est sorti, j'ai acheté MS Visual Studio et j'ai essayé de porter le
programme sur Windows. Mais Windows a une manière de programmer très différente de celle de l'Amiga,
que je n'arrivais pas à maîtriser. De plus, je n'avais pas le temps nécessaire.
Possédez-vous
encore un Amiga, si oui, quel modèle ?
J'ai vendu il y a dix ans mon A4000T avec sa carte CyberStormPPC et sa carte graphique.
J'utilise maintenant WinUAE, ce qui me permet d'avoir l'Amiga 68k le plus rapide de tous les temps.
Qu'est-ce qui
aurait dû se passer, à votre avis, pour que l'Amiga ait encore une chance, à côté du PC, après la fin de
Commodore en 1994 ?
Comme nous l'avons dit plus haut, il aurait fallu miser sur un système modulaire dès le début des années 1990.
Au lieu de cela, l'Amiga s'est transformé en un mélange de matériel et on a toujours essayé
de rester compatible avec le système d'exploitation AmigaOS 3.0/AGA existant.
C'est une erreur fatale à mes yeux. Il existait déjà au début des années 1990 des cartes VGA correspondantes
avec une réponse graphique uniforme, de sorte que les programmes dans le domaine du PC sont restés compatibles
pendant de nombreuses années. Ce n'était pas le cas avec l'Amiga, où la plupart des programmes devaient être
recompilés pour d'autres matériels. De même, alors que les PC disposaient déjà à l'époque des possibilités
d'extension sans problème grâce aux ports d'expansion (PCI), cette possibilité n'a été offerte à l'Amiga que
lorsque celui-ci était déjà pratiquement mort. Commodore s'est trop reposé sur le succès des premiers Amiga
(A500/A1000/A2000) et a tout simplement raté le développement ultérieur au début des années 1990.
Apple, par exemple, a fait les choses différemment et correctement.
Est-ce que
vous suivez toujours l'actualité de l'Amiga ?
De temps en temps, oui. Je jette un coup d'oeil sur Aminet pour voir ce qui s'y passe ou je consulte amiga-news.de.
Avez-vous encore
quelque chose à voir avec l'Amiga aujourd'hui ?
Directement avec l'Amiga... Non, pas vraiment. Mais je suis de près le développement de WinUAE. Depuis
WinUAE 3.0.0, je me suis même procuré AmigaOS 4.1 FE spécialement pour l'émulation PowerPC et je l'ai
fait fonctionner avec succès, même s'il est pratiquement inutilisable en raison des fortes restrictions
de l'émulation. Malheureusement, les Amiga PowerPC sont beaucoup trop chers pour AmigaOS 4, même si le
concept est très intéressant. Mais je suis heureux de voir que l'Amiga est toujours présent sous AmigaOS 4,
même si ce ne sont que des passionnés.
Vos derniers
mots pour nos lecteurs ?
Live long and prosper (Vivez longtemps et prospérez - RIP Leonard Nimoy).
|