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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Entrevue avec Lothar Schmitt
(Entrevue réalisée par Mathieu Brisou et extraite de Tilt - janvier 1990)
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Blue Byte, vous connaissez ? Cette petite société allemande mise sur l'innovation. Parmi leurs dernières créations : Great Courts.
Tilt d'Or Canal+ de la meilleure simulation sportive ex aequo avec Kick Off d'Anco, Great Courts est un jeu
de tennis distribué en France par Ubi Soft. Il a été développé en RFA par une société nommée Blue Byte
et nous avons rencontré Lothar Schmitt, co-créateur de la société et du jeu.
Lothar Schmitt de Blue Byte et Isabelle de Batz d'Ubi Soft
Depuis combien de
temps Blue Byte existe-t-il et quelle est votre structure ?
La société est à Mulheim, près de Dusseldorf. Elle a été fondée en 1988. Actuellement, nous sommes huit personnes dont quatre en
tant qu'indépendants qui, du reste, sont spécialisées dans le graphisme. En outre, nous avons élaboré des
outils spécifiques de développement des programmes.
C'est-à-dire ?
Avec mon associé, Thomas Herztler, nous avons mis au point un système de transfert entre Amiga et ST.
Ainsi, Great Courts a été développé sur Amiga. Puis nous avons effectué une conversion de l'ensemble.
Cette opération est facile avec notre système puisqu'il suffit de changer quelques pointeurs pour exploiter
au mieux les routines des machines. Résultat : le transfert Amiga vers ST a duré quatre jours et
l'adaptation monochrome représente aussi quatre jours de travail. En plus, Great Courts est le même sur Atari ST et Amiga.
Quatre jours seulement
pour la version Atari ST ?
Oui, enfin pour le transfert final car nous avons travaillé de concert sur Atari ST et Amiga. En fait, nous avons commencé
Great Courts en avril 1989 et le produit est sorti en septembre.
Combien de personnes
ont travaillé sur Great Courts ?
En tout, six. Des spécialistes en graphisme, animation et musique, Thomas pour la version Atari ST et moi-même pour
la version Amiga.
D'autres versions sont-elles
prévues ?
Oui, sur PC. Elle gérera les cartes Tandy, Hercules, EGA et nous travaillons à la demande d'Ubi Soft sur
la carte VGA. Avec celle-ci, le résultat sera comparable à la version Amiga.
Il n'y aura pas de
version 8 bits ?
Si, mais elles seront développées par Ubi Soft.
Quels sont vos projets
futurs ?
Nous en avons plusieurs, mais c'est top secret ! En juillet, les premiers articles sur Great Courts sont parus
dans la presse ouest-allemande. Résultat : plusieurs éditeurs ont décidé de travailler sur un jeu de tennis...
D'une manière plus
générale, comment une petite société comme Blue Byte peut-elle lutter avec des grosses compagnies d'édition ?
Honnêtement, je pense qu'il est plus facile pour une petite société d'être créatif. Il est plus facile pour une petite
équipe, comme la nôtre, de développer un concept original. Le problème est simple : trop de logiciels sont mauvais.
Ils ne le sont pas d'un point de vue technique mais d'un point de vue jouabilité, amusement. Bref, le ressenti
n'y est pas et ça se sent tout de suite. Un "coin-op" ressemble à un autre, il n'apporte pas d'innovation pour le
joueur.
Mais tout cela coûte cher !
Comment vous démarquer des grandes compagnies ?
Justement, parce que l'argent n'est pas tout ! Les grosses sociétés peuvent payer des licences mais globalement
les adaptations ne sont pas très bonnes. Tout cela parce qu'ils n'ont pas la vision du joueur. Ils
n'arrivent pas à faire des produits qui, du point de vue concept, innovent. En outre, certaines grosses
compagnies européennes ont un grave problème à résoudre. Elles ne peuvent se payer certaines licences car
les produits sont d'origine américaine ou japonaise et que leurs créateurs préfèrent les adapter eux-mêmes.
Ce sera dur pour eux dans les dix ans à venir, d'autant plus qu'ils devront affronter la venue de nouvelles
technologies dont les coûts de développement sont plus élevés que les micro actuels.
Mais ce problème
se pose aussi pour de petits éditeurs !
Oui, mais nous n'avons pas à supporter le coût des licences : nous jouons notre avenir sur l'innovation conceptuelle,
sur la matière grise...
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