Obligement - L'Amiga au maximum

Samedi 28 juin 2025 - 05:57  

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Entrevue avec l'équipe de Novagen (Bruce Jordan, Tim Bosher et Paul Woakes)
(Article écrit par Jason Spiller et extraite de ST Action - mai 1988)


En me promenant dans les allées du salon PCW, le deuxième jour, j'ai consciencieusement revisité tous les stands pour la énième fois. J'ai commencé à remarquer que les sourires figés des jolies filles des présentoirs se transformaient en grimaces tendues lorsqu'elles jetaient leurs prospectus et leur matériel de vente au visage des passants, que les stands blancs avaient perdu leur éclat et leur attrait sous cent mille empreintes de petits doigts collants. Je me suis réfugié dans les galeries et j'ai regardé la foule de petits corps impatients qui grouillaient autour des stands comme des fourmis soldats avec des sacs de bonbons bien remplis.

Soudain, j'ai entendu "Bonjour Jason, vous avez l'air fatigué, asseyez-vous et prenez une bière". J'ai rapidement jeté un coup d'oeil au nom au-dessus du stand pour voir quelle entreprise faisait preuve d'une décence si peu commune, puis à l'étiquette du nom épinglée sur le monsieur qui était en train de presser mon bras droit avec beaucoup d'enthousiasme. Je connaissais le nom de la société, Novagen, mais je n'avais jamais vu le sympathique monsieur, Tim Bosher, de ma vie.

Tim Bosher
Tim Bosher

Arrachant l'anneau de la canette avec la même vigueur, Tim Bosher a mené la conversation : "Quel super salon !". J'ai acquiescé et je lui ai suggéré de payer également la bière car je venais de passer les dix dernières minutes dans une file d'attente toujours plus longue à l'un des bars ridiculement inadéquats d'Olympia. En plus d'un réfrigérateur bien rempli, Tim Bosher avait les lettres "PR" écrites partout sur lui, mais je l'ai lu sur son insigne. J'ai supposé à tort que le directeur général de Novagen avait engagé un coûteux agent de relations publiques pour le salon, ce qui lui permettait de conclure de gros contrats ou d'errer en essayant d'obtenir une bonne réception sur son téléphone portable. J'ai conclu en silence que Novagen devait être une organisation assez importante et j'ai terminé la conversation en promettant de téléphoner la semaine suivante pour fixer une date d'entretien.

À six heures du matin, par une froide matinée d'hiver, nous avons entamé le voyage de quatre heures vers Novagen, dont le siège est situé au coeur de Birmingham. Avec des piles neuves dans le magnétophone, un crayon bien taillé et une centaine de questions approfondies stockées dans mes banques de données, nous avons dépassé Spaghetti Junction et les zones les moins désirables de "Brum" pour entrer directement dans une banlieue où je m'attendais à trouver le genre de zone industrielle remplie d'énormes entrepôts de bureaux préfabriqués.

Nous avons finalement trouvé le parking à l'arrière de quelques petits magasins qui, loin de sentir le goudron neuf avec un revêtement blanc impeccable et des places de parking attribuées avec les mentions "Directeurs", "Concierge" et "Visiteurs", ressemblait à la Somme et était partagé par une boutique de mode féminine appelée Leather And Lace, entre autres. Nous avons rencontré Tim Bosher sur le parking et l'avons suivi par une porte dérobée, en ne faisant qu'une pause pour racler le sol du parking avec nos chaussures. Il nous a conduits en haut d'un petit escalier et dans le centre opérationnel de Novagen.

Le bureau principal m'a totalement surpris ; c'est un hommage au désordre organisé et il n'est pas tout à fait assez grand pour qu'une souris puisse s'y balancer sur sa plus courte longeur. Tim Bosher nous a présenté le reste du personnel du bureau de Novagen : Bruce Jordan, Gladys l'ordinateur, et une secrétaire fiable et peu loquace : un répondeur téléphonique. Tim Bosher s'est précipité à la cuisine et avant que nous ayons pu faire connaissance avec Bruce Jordan, il est revenu avec des cafés et des thés plus vite qu'une maîtresse de maison chevronnée. Ma première question est née d'une curiosité naturelle :

- Quels postes occupez-vous dans la société ?

Bruce Jordan s'occupe des affaires et de l'administration et moi de la promotion, des relations publiques, je réponds au téléphone...

- Et vous faites le thé ?

Je fais le thé.

- Vous n'avez pas de titres ronflants ?

Non.

- Bruce Jordan, que faisiez-vous avant Novagen ?

J'ai basé ma carrière sur les ordinateurs d'une certaine manière. Je me souviens de l'époque où un ordinateur central refroidi à l'eau, qui remplissait une grande pièce, disposait autant de mémoire que ces calculatrices que l'on peut acheter dans les stations-service pour quelques dizaines de centimes.

Bruce Jordan
Bruce Jordan

- Les dinosaures posaient-ils beaucoup de problèmes à l'époque ?

(il sourit), C'est drôle !

[Note de Jason Spiller : Tim Bosher, quant à lui, vient tout juste de comprendre que le traitement de texte n'est pas réservé aux personnes qui ne savent pas utiliser un stylo. Plus tard, il devait démontrer les hauteurs vertigineuses qu'il avait atteintes sur un vieil Atari 800XL qu'il appelle affectueusement "Gladys". Tim Bosher possède une florissante société de relations publiques qu'il dirige dans une pièce adjacente.]

- Vous vous occupez uniquement de la publicité de Novagen ?

Bruce Jordan et moi sommes de vieux amis et Novagen occupe une bonne partie de mon temps, simplement parce que nous sommes basés dans le même bureau, mais je m'occupe aussi de Software Express, entre autres.

- Êtes-vous l'instigateur de cet amusant petit numéro de vaudeville qu'Ernst Wienzettl et Peter Fellows ont présenté lors du salon PCW ?

La petite chanson et la danse, c'était leur idée - il y aurait eu aussi des danseuses avec de jolies jambes...

- ...il interrompit la conversation pour répondre au téléphone car il était occupé à organiser une soirée de charité dans une boîte de nuit de la ville et à fixer les heures auxquelles les invités vedettes étaient censés faire leur apparition.

(au téléphone) "Dites à The Carrot qu'il doit être là à 10 heures !"

- Bruce Jordan, comment avez-vous rencontré Paul Woakes ?

Novagen est fondamentalement la société de Paul Woakes et, au moment où nous nous sommes rencontrés, il venait d'écrire Encounter! et ne faisait pas grand-chose avec.

- Encounter! n'était-il pas l'un des premiers jeux à être publié aux États-Unis ?

C'était le tout premier jeu britannique à entrer sur le marché américain du logiciel, bien qu'ils aient envoyé du personnel ici depuis des années. Quoi qu'il en soit, il a eu beaucoup de succès ici et là-bas. Puis, un jour en 1984, Paul Woakes m'a dit par hasard qu'il avait découvert un moyen de faire charger des jeux sur cassette de façon bien plus rapide. Je lui ai demandé quand il avait fait cette découverte et il a répondu nonchalamment : "Oh, il y a un certain temps" - il est un peu comme ça. C'était à l'époque où les jeux mettaient quinze à vingt minutes pour charger et, après ce qui semblait être une éternité, la bande se terminait et un message apparaissait à l'écran disant "erreur à la ligne numéro machin".

- La cause de nombreux suicides d'adolescents peut-être ?

C'est plus que probable ! Je me suis dit que c'était un concept extrêmement porteur et je n'ai pas perdu de temps pour le faire breveter. En un rien de temps, les entreprises ont voulu intégrer Novaload dans leurs jeux et nous avons rapidement convenu d'un pourcentage que nous recevrions sur chaque jeu vendu avec Novaload.

- De l'argent pour rien ?

Les récompenses du pur génie !

- Vous êtes arrivés relativement tard sur le marché des ordinateurs 8 bits, le regrettez-vous ?

Non, vraiment, je n'y avais pas pensé. Je regrette que nous n'ayons pas réussi à gagner de l'argent, mais tout s'est bien passé.

- Avec Encounter! qui se vendait bien et Novaload qui battait son plein, qu'est-ce qui était prévu ensuite ?

Paul Woakes travaillait sur un jeu assez différent des jeux populaires habituels de type "jeu de tir". C'était un peu un pari et j'étais inquiet du temps qu'il y consacrait.

- C'est Mercenary, je présume.

Oui ! Il y travaillait dans les moindres détails et ne semblait pas se soucier des délais - il ne travaillait pas vraiment avec des délais.

- Il n'a pas à le faire ou il ne le fait pas ?

Un peu des deux en fait.

- Qui a eu l'idée du nom "Mercenary" ?

C'est l'idée de Paul Woakes, il est plutôt doué pour trouver des noms de logiciels.

- La presse informatique semble annoncer la fin imminente des machines 8 bits et certains prédisent même son obsolescence d'ici un an. Avez-vous perçu un changement au salon PCW ?

Non !

- Pensez-vous que la presse prend ses désirs pour des réalités parce qu'elle s'ennuie d'écrire sur les mêmes vieilles choses ?

Probablement ! De notre point de vue, nous vendons toujours Mercenary, bien que dans une moindre mesure, sur les machines 8 bits. Et nous profitons de la reprise des ventes du jeu sur Atari ST et Amiga.

- Le principe de base est donc de s'adapter ?

Exactement !

- Que pensez-vous des entreprises qui réalisent des conversions directes des machines 8 bits aux machines 16 bits sans tenir compte de la qualité ?

Une partie est justifiée. Par exemple, les vieux classiques et les programmes du calibre de Mercenary.

- Vous venez de répondre à ma prochaine question.

Quoi ?

- Ne craigniez-vous pas que les gens se demandent pourquoi ils ont acheté une machine 16 bits alors qu'ils pouvaient utiliser la plupart des logiciels sur leur machine 8 bits pour moins cher ?

Je pense que si nous ne l'avions pas sorti sur Atari ST, il y aurait eu des protestations.

- Cela se voit-il dans les ventes ?

Absolument !

- Pensez-vous que cela soit dû à la qualité de vos logiciels plutôt qu'à leur attrait commercial ?

Je pense que le fait que nous ayons sorti si peu de jeux, qui demeurent toujours très populaires, est une preuve en soi.

[Note de Jason Spiller : nous nous sommes retirés pour le déjeuner où la conversation orientée vers l'informatique a été suspendue et où la conversation a porté sur une variété de sujets allant du Grand Prix au Rallye Lombard de Grande-Bretagne. Dans l'après-midi, nous avons dit au revoir à Tim Bosher et suivi Bruce Jordan jusqu'à la maison de Paul Woakes où, avec un peu de chance, nous aurions droit à une rare entrevue. Nous avons été prévenus que Paul était extrêmement timide, qu'il n'aimait pas être pris en photo et qu'il partait souvent faire ses propres trucs sans prévenir. Ils l'ont décrit comme un croisement entre un Marlon Brando de mauvaise humeur et un Patrick Moore mal luné et j'ai commencé à me demander s'ils essayaient de créer une mystérieuse figure de culte ou s'ils étaient en fait en train d'assassiner le caractère d'un type ordinaire qui ne sort pas beaucoup.

Le domicile de Paul Woakes est une grande maison d'avant-guerre, confortablement installée dans l'une des nombreuses banlieues de Birmingham. Un aspect, cependant, fait que sa maison se démarque des autres : une grande antenne parabolique de télévision sur le toit, très visible. Le second passe-temps de Paul Woakes, après les ordinateurs, est de regarder la télévision.]

- Alors, entre deux rediffusions de Dallas doublées en tchécoslovaque, sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

À mettre les dernières touches à Damocles pour Atari ST. Plus j'insère de détails sur un aspect du jeu, plus je dois en ajouter sur d'autres aspects pour l'équilibrer.

- Combien de détails pensez-vous devoir ajouter avant qu'ils ne deviennent superflus, c'est-à-dire avant que l'utilisateur moyen d'un ordinateur ne remarque pas ce qui vous aurait pris des semaines à réaliser ?

Ce sont des détails nécessaires, tels que la direction du soleil lorsqu'il frappe les planètes et l'ombre qu'il projette.

- Pouvez-vous expliquer ?

Un vaisseau spatial peut être à l'envers, donc il n'est pas possible de dire ce qui est à gauche ou à droite. En fait, il n'y a pas de gauche ou de droite dans l'espace.

- C'est un détail. Je trouve Backlash super, comment avez-vous fait pour créer ce paysage désertique ?

Je ne peux pas expliquer certaines des choses que je fais parce que, parfois, les choses arrivent par hasard et parfois après un long processus d'expérimentation ; c'est presque impossible à expliquer d'une manière abrégée et compréhensible.

- Sur quel ordinateur préférez-vous travailler : l'Atari ST ou l'Amiga ?

Je déteste travailler sur Amiga parce qu'il est difficile de trouver de la littérature de programmation détaillée - en fait, il est difficile de trouver de la littérature tout court. L'Atari ST est plus agréable à utiliser et il y a beaucoup de matériel de lecture pour le soutenir.

- Quels sont les jeux qui vous ont inspiré dans le passé et ceux auxquels vous avez aimé jouer ?

Je ne suis pas un grand joueur, mais j'aime les jeux d'arcade simples...

- Vous me surprenez.

J'aime beaucoup plus créer des jeux que d'y jouer.

- En dehors de Damocles, sur quoi d'autre travaillez-vous ?

J'ai découvert un moyen d'augmenter la capacité de stockage de données d'une disquette, mais je ne veux pas entrer dans les détails pour des raisons évidentes.

- C'est une autre machine à gagner de l'argent du type Novaload, peut-être ?

Peut-être, demandez à Bruce Jordan !

[Note de Jason Spiller : j'ai commencé ce reportage en décrivant le salon comme une façade clinquante et attrayante. Il couvre une bande d'égocentriques qui adoptent une attitude de rapaces qui s'entredéchirent et génèrent des millions - j'ai fait cela pour une raison. Ce fut un réel plaisir de rencontrer Tim Bosher et Bruce Jordan. Ils ont plaisanté sur leur humble bureau, qui est tout à fait pratique et adéquat ; ils conduisent des voitures de série ordinaires, bien que Bruce Jordan fut, dans le passé, un propriétaire de Ferrari dévoué et de longue date. Il n'y a aucune prétention, ils travaillent bien ensemble et aiment ce qu'ils font. Bruce Jordan est calme et réfléchi, tandis que Tim Bosher est énergique, bavard et très amusant. Le temps qu'ils passent à attendre que Paul Woakes termine ses produits ou mentionne de manière désinvolte qu'il a inventé quelque chose qui pourrait faire une autre petite fortune, est financé par la longévité de leurs produits passés. Paul Woakes n'est ni Howard Hughes ni Charles Foster Kane, c'est un génie de banlieue ordinaire qui avance à son propre rythme. Il n'a pas d'échéances ni de soucis visibles et le temps passé sur le moindre détail est du temps bien dépensé puisque ses programmes restent populaires pendant des années.]


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