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Note : traduction par David Brunet. Voici une entrevue avec les concepteurs du projet Armiga : Igor Modino et Luis Guirado. Armiga est un projet pour créer une réimplémentation de l'Amiga 500 sur processeur ARM, via le système d'exploitation Android. ![]() ![]() Nous sommes deux ingénieurs (Igor Modino et Luis Guirado) qui avons l'idée d'un projet fou que nous voulons développer. Nous sommes originaires d'Espagne et nous vivons dans les Îles Canaries. ![]() Nous voulons essayer de faire revivre l'Amiga 500 sous la forme d'un périphérique "Plug & Play" qui est un mélange entre le monde rétro et les nouvelles technologies. Il cible les joueurs rétros et les personnes désirant revivre les sensations des vieux jeux vidéo. ![]() L'idée de ce projet vient de nous deux, il y a maintenant plus de deux ans. Après plusieurs années de travail dans la technologie pour un projet du gouvernement, nous avons décidé de chercher un projet personnel intéressant et viable afin d'élargir nos horizons personnels et professionnels. Comme tout bons projets, l'idée a muri dans différents bistros, toujours accompagné de bonnes bières ;-). Le concept original fut de réimplémenter l'Amiga 500. ![]() Quiconque a déjà utilisé des émulateurs s'est rendu compte que l'expérience était loin de la machine originale : vous devez gérer les configurations, les ROM, les images, etc. et pire encore, dans la plupart des cas, vous ne pouvez pas utiliser les médias d'origine (disquettes, cartouches...). Pour autant que l'on sache, il n'existe pas de système qui fait ce que l'Amiga peut faire. Il y a bien sûr les émulateurs et les systèmes sur FPGA, dont le Mimimig. Mais nous visons ici un public radicalement différent. Dans notre cas, ce sont les utilisateurs mordus d'Amiga. Ces appareils présentent cependant tous le même problème : ils n'ont pas de contrôleur de disquettes. Il existe bien le Kryoflux pour lire les disquettes... mais il n'y a pas de système qui présente une solution complète et qui est vraiment Plug & Play. ![]() Ce que nous proposons est techniquement une abstraction totale. Avec l'Armiga, vous le mettez en route, vous insérez la disquette et vous jouez. Le système est déjà configuré et comprend même un Kickstart 1.3 sous licence, vous n'avez rien à ajouter, il est donc vraiment "Plug & Play". Les gens critiquent notre projet. Ils disent que c'est juste un Raspberry Pi avec un émulateur. Nous voulons que ce soit clair : ce que nous offrons n'est pas à chercher dans les spécifications, mais dans l'expérience et la chance de pouvoir relancer vos vieilles disquettes avec une meilleure qualité audio/vidéo grâce à l'utilisation de matériels modernes, et avec un format qui s'intègrera bien dans votre salon, à côté de votre télévision. Les spécifications techniques viennent après, et non l'inverse. ;) Cela dit, il nous a fallu un certain temps pour concevoir notre propre contrôleur de lecteur de disquette. Nous avons finalement décidé de choisir un puissant contrôleur 32 bits en combinaison avec notre algorithme entièrement fait maison, ceci permettant de lire les disquettes et faire des transferts d'image-disques (à la vitesse de 1 Mbps). Nous avons utilisé le Raspberry Pi pour le premier prototype. Nous avons décidé de réaliser le premier prototype avec cette carte en raison de sa grande disponibilité, de sa large communauté et de sa documentation. Sur le Raspberry Pi nous utilisons une version personnalisée de l'émulateur UAE, plus précisément une version basée sur UAE4All (l'originale, pas celles pour Android dont les qualités varient). Comme vous devez le savoir, il n'existe pas de version d'UAE pour processeur ARM qui fonctionne bien, donc ce fut assez délicat pour faire marcher tout cela comme il le faut. L'utilisation des spécificités du processeur et les optimisations du VideoCore furent les clés de la performance. Mais nous continuons à étudier des alternatives et nous avons trouvé quelques bons autres matériels. A l'heure actuelle, notre second prototype utilise un processeur Cortex A7 DualCore à 1 GHz. Il a une unité de traitement graphique Mali MP2, disposant de deux coeurs graphiques avec gestion de l'OpenGL ES 2.0 (ce que n'a pas le Raspberry Pi) et aussi 1 Go de mémoire. La puissance brute du processeur dans ce nouveau système est quatre fois supérieure à celle du Raspberry Pi... sans parler des possibilités d'OpenGL. Ce second prototype nous a permis d'ajouter la fonction de multiprocesseur symétrique (SMP) à UAE, en séparant le code de l'émulation de celui du rendu. Actuellement, nous devons limiter le nombre d'image par seconde, sinon (avec le mode "unleashed" comme nous l'appelons ;-)), il monte à plus de 200 images par seconde et les jeux deviennent injouables. Nous parlons ici d'un rendu 720p HD avec activation de la mise à l'échelle et des filtres. Le côté son a été rehausser : la sortie audio est en 44,1 kHz 16 bits stéréo. Il n'y a pas grand-chose de plus à dire sur le système. Il dispose de deux ports USB 2.0, d'un port microSD, d'une sortie HDMI, d'un connecteur Ethernet et d'une mémoire interne NAND de 4 Go. ![]() ![]() ![]() Nous offrons uniquement la licence pour le Kickstart 1.3. Cloanto (Amiga Forever) est le propriétaire des droits. Malheureusement, les ROM appartiennent à leur propriétaire respectif et nous ne pourrons pas les inclure dans le paquetage Armiga. ![]() Oui, le projet de financement participatif s'est terminé et nous n'avons pas atteint notre objectif. Mais nous avons lancé le "Beta Program" pour les utilisateurs qui ont acheté l'Armiga Beta Edition et qui souhaitent faire partie des premiers à avoir un Armiga pleinement fonctionnel. ![]() Oui. Nous avons construit deux prototypes fonctionnels qui ont été montrés lors du rassemblement RetroMadrid : www.youtube.com/watch?v=nwMZdMloqfE. ![]() ![]() Nous sommes concentrés sur l'A500 pour le moment. La gestion de l'A1200 est un peu plus compliquée car la gestion de l'AGA demande beaucoup plus de travail que l'OCS/ECS et le marché pour ce genre de caractéristiques est vraiment très restreint. Ceci dit, la gestion de l'AGA fut l'un de nos objectifs à Indiegogo et c'est encore une chose que nous avons à l'esprit. ![]() Quand nous avons contacté les gens, la réaction fut principalement la surprise. La campagne de financement participatif a été notre test de marché. Nous devions d'une certaine façon évaluer l'intérêt de notre projet. ![]() Le système dispose d'un port pour cartes microSD et 4 Go de mémoire NAND interne. C'est cela qui nous permet de faire un double démarrage Android/Amiga. Dans notre second prototype, Android 4.2.2 se trouve sur la mémoire NAND interne. ![]() Il existe deux façons de lancer une application : choisir une ROM depuis le menu ou recopier le contenu ("dumper") d'une disquette et ensuite choisir la ROM créée. L'Armiga peut également lancer des logiciels et le Workbench, mais il est principalement conçu pour lancer des jeux. ![]() Aucune version du Workbench ne sera fournie avec. Et il n'y aura pas de gestion des périphériques externes de Commodore. ![]() Nous avons développé un contrôleur qui permet de créer des image-disques de jeux. Cette fonction est accessible via un menu. ![]() Comme vous le savez, le format ADF est le standard de facto pour l'émulation Amiga et c'est le format que nous gérons. Ceci dit, un ADF est un flux de bit brut, sans information temporelle (et par conséquent de densité) et donc nous (et personne d'autre qui utilise l'ADF) pouvons lire les pistes de densité variable. Il existe plusieurs formats d'image-disques qui contournent ce problème en faisant, en gros, un "oversampling" (NDLR : suréchantillonnage ?) du disque, mais il n'y a pas de standard pour cela. Nous avons notre propre format qui ne fait pas d'oversampling et qui par conséquent plus compact. Nous travaillons encore sur un format unique pour tous les types de disquettes (non protégées, protection avec bits aléatoire ("flakey bits"), protection avec densité variable) et sur le mécanisme pour les détecter automatiquement. C'est l'un de nos objectifs. ![]() C'est difficile de quantifier le temps et les efforts requis par chacun des aspects de l'Armiga. Cependant, dès le début, nous avions trois objectifs principaux : le rendre élégant, le rendre moderne et le faire ressembler à l'Amiga d'origine. Nous avons essayé différents modèles, diverses orientations, plusieurs tailles, etc. Ce fut un processus en constante évolution puisque nous concevions aussi les circuits qui devaient s'assembler parfaitement au boîtier. ![]() ![]() Nous sommes en train de réfléchir aux prochaines étapes de notre projet et nous envisageons des solutions alternatives. La prochaine étape est le programme bêta (Beta Program). Les boîtiers existeront en deux coloris : crème et noir. ![]() Toute personne intéressée par notre projet peut nous écrire à info@armigaproject.com et se tenir au courant des avancements sur www.armigaproject.com. ![]() Oui, malheureusement, la campagne de financement a échoué. Quoi qu'il en soit, nous voulons aller de l'avant avec notre projet et nous recherchons des personnes souhaitant acheter notre programme bêta. ![]() Nous ne voulons pas donner de prix pour le moment, désolé. Nous devons obtenir un financement privé pour démarrer la production. ![]() Je voudrais ajouter que nous avons deux principaux collaborateurs : Keith Monahan (pour le contrôleur de lecteur de disquette) et Chui (pour UAE). Chui... est tout simplement génial. Il connait vraiment chaque recoin d'UAE et des Amiga, et il nous a aidé en particulier pour les premières étapes. Nous avons été très chanceux qu'il soit intéressé par le projet et qu'il nous aide dès le départ. Vous pouvez jeter un oeil sur sa page Web sur les émulateurs pour vous faire une idée de son bon travail. Il est aussi l'un des concepteurs du coeur processeur Fame 68k et de l'émulateur de Mega Drive GENS. Il travaille actuellement sur PierSolarHD. C'est également très facile de travailler avec lui, il trouve toujours du temps pour aider. De plus, il a été la clé pour nous lors du rassemblement RetroMadrid2014, où nous avons montré l'Armiga pour la première fois au public.
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