Suivez-nous sur X
|
|
|
0,
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H,
I,
J,
K,
L,
M,
N,
O,
P,
Q,
R,
S,
T,
U,
V,
W,
X,
Y,
Z,
ALL
|
|
0,
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H,
I,
J,
K,
L,
M,
N,
O,
P,
Q,
R,
S,
T,
U,
V,
W,
X,
Y,
Z
|
|
0,
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H,
I,
J,
K,
L,
M,
N,
O,
P,
Q,
R,
S,
T,
U,
V,
W,
X,
Y,
Z
|
|
A propos d'Obligement
|
|
David Brunet
|
|
|
|
Entrevue avec Michal Schulz
(Entrevue réalisée par Paul Beel et extraite d'AROS Show - novembre 2005)
|
|
Note : traduction par David Brunet.
Voici une entrevue avec Michal Schulz, développeur sur AROS. Je tiens à remercier Michal pour cette entrevue.
 Bonjour Michal,
pourriez-vous nous raconter comment vous vous êtes intéressé à l'Amiga et comment vous êtes arrivé sur AROS ?
Je me suis intéressé à l'Amiga aux environs de 1992. J'étais déjà un jeune maniaque de l'informatique (je possédais
un vieil Atari 65XE, qui est d'ailleurs toujours en activité) et j'essayais de faire quelque chose d'utile
avec mon ordinateur. J'avais entendu parler et lu au sujet de l'Amiga partout autour de moi. Ensuite, je l'ai
vu :-) un camarade de classe reçut un A500 en cadeau et avait besoin de l'aide d'un "spécialiste" en
informatique. Comme je n'avais que 13 ans, j'ai été attiré par les jeux. L'A500 surpassait tous les
ordinateurs que je connaissais et était tout simplement incroyable.
Les années suivantes, j'utilisais occasionnellement l'A500 de mon voisin et j'y apprenais le langage AMOS.
Et puis, en 1994, j'ai eu mon propre A1200. Enfin ! Il n'avait qu'une extension mémoire de 4 Mo.
Je fus surpris par sa vitesse et sa beauté. Je n'oublierai jamais l'impressionnant ressenti et les
performances exceptionnelles du système d'exploitation fonctionnant sur un processeur aussi lent.
Après une période relativement courte où je jouais beaucoup, je suis revenu à mon passe-temps
favori : la programmation.
Comme je travaillais toujours en langage bas niveau (sur Atari, j'écrivais de petits utilitaires
en assembleur 6502 ou en langage Action!), j'ai abandonné l'apprentissage d'AMOS (je le trouvais trop
éloigné du système) et j'ai jeté mon dévolu sur l'assembleur m68k.
En 1997, je suis passé au PC. La situation de l'Amiga n'était pas claire et il semblait que l'Amiga
allait disparaître pour de bon. Sur PC, je n'ai pas perdu mon temps avec les jeux. J'ai continué
avec la programmation, cette fois avec l'assembleur x86.
La même année, j'ai eu l'idée de mon propre système d'exploitation. Le projet Mephisto était né. Il
consistait en un chargeur de démarrage avec un secteur de démarrage et un petit noyau :
exec.library, utility.library et de petits morceaux d'autres bibliothèques. J'utilisais une ancienne
source AROS et j'ai réécrit ces bibliothèques en pur assembleur. Cela fonctionnait plutôt bien en multitâche.
Comme finaliser ce projet représentait un effort énorme pour un seul homme et comme AROS n'avait pas de
version native à cette époque, j'ai décidé de faire partie de l'équipe.
Depuis combien
de temps êtes-vous impliqué dans AROS ?
J'ai rejoint l'équipe d'AROS il y a plus de sept ans, au milieu de 1998. Au début, ce fut une période
très difficile pour moi. J'ai dû m'habituer au système de développement, j'essayais
de comprendre tous les mystères du code AROS et je me suis bagarré avec un but : la cible PC i386.
Quel Amiga
Classic possédiez-vous dans le passé ?
J'avais un Amiga 1200 avec 4 Mo de mémoire Fast supplémentaires. Plus tard, j'ai acheté un disque dur,
un lecteur de CD, un lecteur de disquette externe et j'ai connecté mon ordinateur à un moniteur SVGA
monochrome. À ce moment précis, j'ai commencé à détester tous les logiciels non respectueux du système.
Quelles choses
aimiez-vous faire sur Amiga Classic ?
Au tout début, je ne faisais que jouer. Bien qu'ils avaient l'air bien pires que les jeux que nous avons
actuellement sur PC, ces vieux jeux ont toujours eu cet esprit spécifique. C'était vraiment un plaisir
que de jouer sur Amiga.
J'appréciais également la programmation avec AsmOne, puis avec Devpac. Grâce à mon ami
Tomasz Cechowski, j'ai aussi un peu bidouillé avec des logiciels
de conception 3D.
Possédez-vous
toujours des Amiga ?
Malheureusement non. J'ai vendu mon Amiga afin de pouvoir acheter un moniteur CRT pour mon tout
nouveau PC (K6-2, 266 MHz). Dommage, vraiment, mais par contre, mon Amiga a trouvé un nouvel
utilisateur, ce qui est bien mieux que de prendre la poussière dans mon placard.
Quelles
sont les caractéristiques de vos ordinateurs ?
Je possède un PC ordinaire avec processeur Athlon XP 2000+ et 512 Mo de mémoire. La carte mère est basée
sur le jeu de puces nForce2 et une carte graphique ATI qui me permet de voir ce que je fais.
AROS démarre sur cette machine (toujours sans gestion des cartes graphiques ATI, mais je travaille dessus).
AROS démarre en natif (à partir de sa propre partition sur mon disque dur principal) et est en mode hôte.
Bientôt, je travaillerai sur une autre machine, offerte par Timothy Deters, une personne qui gravite également
autour d'AROS. C'est un système x86-64.
Utilisez-vous
AmigaOS 4 ou MorphOS ?
Pas vraiment. Depuis que je suis impliqué dans le portage d'AROS sur Pegasos, je dispose de cette
machine chez moi (c'est le Pegasos de l'AROS Team). Étant donné que mon projet était le portage
d'AROS sur cette machine, je n'ai jamais eu besoin d'utiliser MorphOS. Je l'ai essayé bien sûr pendant
une courte période, mais je l'ai retiré du disque dur. Et étant donné que je ne possède ni d'Amiga Classic
ni d'Amiga NG, je ne peux pas utiliser AmigaOS 4 du tout.
Avez-vous déjà
participé à des projets sur AmigaOS 4 ou MorphOS ?
Non, mon travail lié à l'Amiga est totalement consacré à AROS.
Quels travaux
avez-vous accomplis pour AROS jusqu'à présent ?
Commençons par le début. Quelques mois après avoir rejoint l'équipe AROS, j'avais fait démarrer
AROS en mode natif sur PC. Le système ne faisait pas grand-chose à ce moment-là, mais les
fonctionnalités ont été ajoutées plus tard par notre équipe. J'ai écrit le premier noyau (mode
superviseur uniquement) et le second noyau (superviseur + mode utilisateur) d'AROS en natif.
J'ai écrit la version initiale du trackdisk.device, qui a été corrigée (Dieu merci !) par Johan
Grip assez rapidement. J'ai aussi écrit notre première version de l'ide.device (qui fut corrigée plus
tard par Johan Grip). Cet ide.device était basé sur les sources assembleur fournies par Frédèric Requin.
En dehors de cela, j'ai écrit notre ancien pilote vidéo vga.hidd, le mouse.hidd, le keyboard.hidd et l'irq.hidd.
Plus tard, j'ai écrit le nouvel ensemble de classes PCI : notre pci.hidd
(cagnotte n°10), le pilote vidéo 2D
nVidia (cagnotte n°9), le
nouvel ata.device qui gère les transferts DMA BusMaster (cagnotte
n°11), le pilote audio AHI pour les jeux de puces Intel ICHx, au nom trompeur de "AC97"
(cagnotte n°13) et le
pilote réseau pour les cartes réseau à base de nForce
(cagnotte n°27).
Dans l'intervalle, j'ai écrit un utilitaire simple de capture d'écran, un utilitaire de gestion
du PCI (PCITool) et j'ai ajouté la gestion de UNIT_MICROHZ dans la version native du timer.device.
Sur quels
projets AROS travaillez-vous actuellement ?
Je travaille tout d'abord sur le pilote vidéo 2D pour les cartes graphiques ATI (j'en suis à la phase de
la programmation) et sur le portage sur x86-64 du noyau AROS (j'en suis à la phase de planification,
j'attends le matériel). Le premier projet devrait être achevé dans deux mois, le second
débutant officiellement au début de l'année prochaine, le jour de mon anniversaire.
Comme AROS
ne peut pas s'auto-compiler, quel environnement Linux préférez-vous pour le développement AROS ?
J'utilise SuSE Pro 9.3 avec l'environnement de bureau KDE 3.5. Jusqu'à présent, j'utilisais
vim (et/ou kvim) comme éditeur de texte, mais je suis passé au SDK Eclipse.
Je suis sûr
que les gens vous disent toujours ce qu'ils aimeraient avoir dans AROS. Actuellement, quelles sont les fonctions
et applications que vous pensez indispensables pour AROS ?
AROS a besoin d'un peu plus de pilotes pour être vraiment utilisable. Actuellement, AROS gère
les cartes nVidia en 2D. Nous espérons qu'il gérera bientôt les cartes ATI. Pour satisfaire les
possesseurs d'ordinateurs portables, AROS devrait également gérer des jeux de puces comme
ceux de VIA. Ensuite, nous avons définitivement besoin d'une gestion de l'USB, du moins pour les
claviers et les souris.
AROS a également besoin d'un système de fichiers rapide et efficace. Notre système AFFS devrait
être soit amélioré, soit complètement remplacé par un tout autre système de fichiers.
Je suis vraiment déprimé lorsque je vois mon disque dur en mode AROS natif fonctionner à 50 Mo/s,
alors que le système de fichiers gère 3 Mo/s dans le meilleur des cas.
Un utilisateur typique aurait sans doute besoin d'applications réseau. Nous avons une pile TCP/IP
disponible depuis un certain temps, mais nous n'avons toujours pas accès aux applications qui
l'utilisent. Les clients de courriels, de messages Usenet et de messageries instantanées sont des
applications incontournables.
Quel est
votre avis sur la progression actuelle d'AROS ?
Mieux que jamais ! AROS a été développé lentement pendant des années, mais il ne fut pas vraiment perturbé
par la situation des sociétés liées à l'Amiga. Depuis que nous attirons enfin de nouveaux développeurs,
le développement s'est récemment accéléré.
Je comprends que beaucoup de gens sont très inquiets à propos de notre système et ne s'attendent pas à
ce qu'AROS atteigne le stade de bêta (disons une compatibilité totale avec AmigaOS 3.1 ou 3.9)
d'ici quelques années. Ils doivent cependant se rappeler que la plupart d'entre nous développons
AROS durant notre temps libre, qui comprend également du temps pour la famille et d'autres activités non informatiques.
Selon vous,
quelles fonctionnalités aideront AROS à devenir un meilleur système d'exploitation ?
La documentation. Vraiment. AROS manque de bonne documentation pour le moment. Étant donné que nous
sommes un système d'exploitation compatible avec l'API AmigaOS, on peut supposer que la documentation
d'AmigaOS peut être utilisée. Mais cette hypothèse est totalement fausse. Un système mal documenté
n'est pas un système sérieux. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que tous les développeurs intéressés
par AROS recherchent la documentation d'AmigaOS sur Internet.
Ensuite, nous avons besoin d'une meilleure gestion du matériel. À l'heure actuelle, de nombreuses personnes
souhaitent essayer AROS, mais elles prennent peur en apprenant qu'il ne fonctionnera pas avec leurs
souris et claviers USB.
Enfin, nous devons fournir un ensemble complet d'outils de compilation pour la version native d'AROS.
Je sais que certaines personnes ne contribueront pas avec leurs programmes à AROS car elles ne veulent
pas installer Linux en premier et compiler depuis ce système.
Pensez-vous
que le projet AROS pourrait bénéficier d'une meilleure organisation ?
Eh bien, je trouve que l'organisation de notre projet est vraiment bonne. Nous avons peu de canaux de
communication et nous essayons toujours de maintenir un niveau de conversation décent. Si nous développons
lentement, alors ce n'est pas à cause d'une mauvaise organisation, mais à cause du très petit nombre de
développeurs actifs et de leur manque de temps en général.
Ce qui me manque parfois, ce sont les objectifs à long et à moyen terme d'AROS. Les personnes qui
observent AROS soupçonnent que nous ne faisons que tourner en rond sans véritable cible.
Où voyez-vous
AROS dans deux ans ?
Tout d'abord, je voudrais voir AROS fonctionner sur des machines intégrées, où le système d'exploitation
compatible POSIX avec une protection de mémoire complète n'est pas indispensable. Je pense qu'AROS pourrait
s'y adapter assez bien en tant que système d'exploitation rapide et compact avec de très faibles latences
causées par le système lui-même. L'approche modulaire du système peut constituer une fonctionnalité majeure
dans les environnements intégrés. Et être compatible au niveau de l'API avec le premier système AmigaOS, quel qu'il soit.
En dehors de cela, j'aimerais voir AROS fonctionner parfaitement sur du matériel x86 commun, avec une
gestion complète du matériel le plus typique et une meilleure performance du système de fichiers.
Y a-t-il
quelque chose que vous voudriez ajouter ?
À cet endroit, je voudrais remercier ma femme pour sa compréhension et son acceptation de mon temps passé
à programmer sur AROS. C'est très important pour moi puisque je le fais uniquement pendant mon temps libre,
un temps que je pourrais passer avec ma famille.
|
