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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Entrevue avec Bert Jahn
(Entrevue réalisée par Peter Topolnicki et extraite de Amiga Future - novembre 2006)
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Note : traduction par Stéphane Pitteloud.
Pourriez-vous
vous présenter pour les rares lecteurs qui ne vous connaissent pas ?
Alors, je m'appelle Bert Jahn, j'ai 34 ans, je suis né à Thüringen et je vis actuellement
à Zwickau dans la Saxe (une région de l'Allemagne) avec ma petite amie.
Après l'école, j'ai fait un apprentissage dans l'électronique, et j'ai travaillé dans ce
domaine encore environ une année. Ensuite, j'ai commencé à étudier l'informatique et j'ai
obtenu un diplôme d'informaticien. Professionnellement, je suis actuellement employé dans
le domaine de l'assistance et de la planification de projets par une grande société de services
informatiques.
Quand
êtes-vous arrivé sur Amiga ? Que faisiez-vous sur Amiga ? Utilisez-vous aussi d'autres systèmes ?
J'ai toujours été intéressé par tout ce qui est technique, et quand les ordinateurs personnels
sont arrivés, je voulais aussi en avoir un. En 1988/1989, j'ai eu mes premiers contacts avec
des ordinateurs conçus en ex-Allemagne de l'Est, comme le KC85. J'y ai principalement joué
et fais mes premiers pas en programmation avec le BASIC. J'ai aussi un peu joué avec le code
machine du Z80. Plus tard, ça devait être vers 1990, j'ai reçu comme cadeau d'une connaissance
un CBM 3032. En l'absence de logiciels pour cette machine, j'ai commencé à programmer quelques
petites choses, principalement des jeux, en langage machine. Voilà où ça en était en hiver 1991.
Quand mes ressources financières se sont améliorées, j'ai acheté mon Amiga 500.
C'était à cette époque un produit fantastique en termes de puissance de calcul, de graphisme,
etc. Plus tard, j'ai échangé mon Amiga 500 contre un Amiga 2000, qui est aujourd'hui
encore chez mes parents. Suite à l'introduction du jeu de composants AGA, j'ai acquis un
Amiga 4000. Ce dernier est encore aujourd'hui ma machine client, il a été monté dans un
boîtier tour et s'est vu adjoindre quelques extensions.
A côté des Amiga, j'ai trois stations SPARC et un vieux PC. J'utilise un SPARC comme
serveur et comme accès Internet. Le PC n'est utilisé que pour graver des CD. Professionnellement,
j'ai surtout affaire avec des machines Linux et Windows.
Vous
vous occupez constamment de WHDLoad, un installateur d'anciens jeux. Pouvez-vous
rapidement expliquer comment fonctionne WHDLoad ?
WHDLoad est comme un lien entre le système d'exploitation et un jeu ou une démo qui
n'utilise pas le système d'exploitation. Le but est d'exécuter un logiciel qui prend
totalement le contrôle du système, y compris le matériel, sans perdre le système
d'exploitation, ni son état au moment de lancer le logiciel. Pour cela, WHDLoad sauve
l'état du système, le coupe, exécute le logiciel installé, et restaure le système
d'exploitation après l'avoir quitté.
Pour exécuter un jeu ou une démo de cette manière, il doit être plus ou moins modifié.
Les jeux ne doivent plus être chargés depuis une disquette mais depuis le disque dur.
WHDLoad met à disposition une interface de programmation pour ces fonctions de chargement
et de sauvegarde, ainsi que pour d'autres opérations. Ces fonctions font les modifications
pour laisser un programme fonctionner sous WHDLoad le plus simplement possible.
De plus, WHDLoad met à disposition diverses fonctions, comparables à un débogueur,
afin de trouver les erreurs, les problèmes et les incompatibilités d'un programme.
Avec les anciens jeux, il faut gérer des problèmes plus grands encore, dus à un processeur
plus rapide ou à la présence des puces AGA. Le contournement de la lecture sur disquettes
ou la suppression de la protection contre la copie sont en règle générale les travaux les
plus simples.
La
création d'un environnement comme WHDLoad, qui est très proche du matériel, nécessite
des connaissances et une expérience maximum. Comment en êtes-vous arrivé à le programmer
et comment avez-vous obtenu ces connaissances ?
J'ai commencé à regarder les données avec un éditeur hexadécimal, car certains logiciels ne
fonctionnaient pas comme je le voulais. La curiosité et la volonté nécessaire sont à la
portée de tout à chacun, à condition d'avoir un but défini à atteindre. Je me suis ensuite
procuré une cartouche Action Replay. Avec elle, je pouvais très facilement regarder dans
un programme et en étudier les fonctions. On peut apprendre énormément du code fait par
quelqu'un d'autre. Contrairement à aujourd'hui, dans les premiers temps, je n'avais pratiquement
pas de documentation sur le matériel et sur la programmation. De nos jours, avec Internet,
on peut accéder très facilement à ces informations. Les codes sources de beaucoup de programmes
y sont aussi disponibles.
Ma formation dans l'informatique m'a aussi donné certaines connaissances de base,
ce qui est un avantage quand on veut développer un logiciel, bien que je n'aie pas eu recours
à un langage de programmation de haut niveau dans WHDLoad.
Quels
ont été les plus grands obstacles lors de la création de WHDLoad ?
D'un point de vue technique, la sauvegarde et la remise en fonction du système d'exploitation
ne sont pas si faciles. Cela a pris un peu de temps pour que cela
fonctionne de manière stable. La gestion des différents processeurs et l'implémentation de la
protection mémoire par l'utilisation du MMU étaient complexes.
La programmation en assembleur rend le tout plus difficile. On fait tout le temps des erreurs,
et l'assembleur ne les reporte que rarement. La recherche d'erreur est souvent compliquée
en raison de la proximité du matériel avec WHDLoad, car on ne peut pas simplement le
laisser tourner dans le débogueur. Pour certains problèmes, j'ai d'ailleurs eu besoin de
beaucoup de temps.
Au
début, il y avait une coexistence entre JST et WHDLoad. Pouvez-vous nous raconter
comment est-ce que cela a évolué vers une collaboration avec Jean-François Fabre pour
qu'il écrive à présent des installateurs pour WHDLoad ?
Ça, seul Jean-François peut le raconter. WHDLoad et JST ont été commencés pratiquement en même
temps. Pendant un certain temps, les deux systèmes ont existé en parallèle. Je pense que le
concept de la séparation de la partie principale (WHDLoad) et des fichiers d'installation
spécifiques (slaves) à des avantages essentiels. Ces deux parties étaient au début liées dans
JST. De mon point de vue, l'interface de programmation de WHDLoad est plus structurée et plus
logique que celle de JST.
Je ne peux pas dire exactement ce qui a poussé Jean-François à bifurquer sur WHDLoad. Je pense
que c'était un mélange entre le manque de motivation à continuer le développement de JST et
la vision que la concentration sur un seul outil est un avantage autant pour les concepteurs
que pour les utilisateurs. Finalement, il était clair que la création de fichiers d'installation
pour JST et WHDLoad avait mobilisé de précieuses ressources de développement. D'un autre côté,
la concurrence était aussi là. Peut-être que si JST avait continué à être développé, d'autres
nouvelles fonctions dans WHDLoad auraient été réalisées ?
A
quoi ressemble le futur de WHDLoad ?
D'un point de vue technique, WHDLoad possède toutes les choses nécessaires. Malgré cela, il
y a quelques fonctions que je souhaite implémenter et qui sont sur ma "liste des choses à faire"
depuis quelques années. Une fonctionnalité intéressante pour l'utilisateur serait la
prise en compte des CD audio pour divers titres CDTV et CD32. Les installations de ces jeux
ne prennent pour le moment pas en compte la reproduction de la musique directement depuis le
CD, car WHDLoad ne le propose pas. Le problème est que cela nécessite un accès au système
d'exploitation et donc une courte interruption du jeu, et aussi qu'AmigaOS ne propose pas
d'interface standard pour la lecture des CD.
Une autre fonctionnalité sur ma liste de souhaits
serait de pouvoir sauver complètement un programme en cours d'exécution pour pouvoir le
recharger plus tard. Ce serait comme faire un gel du programme, ce qui permettrait à l'utilisateur
de sauver l'état d'un jeu à n'importe quel moment et de reprendre plus tard exactement au même endroit.
Une version spéciale CD32 de WHDLoad est aussi planifiée. Elle devrait être élaguée de toutes
les fonctions inutiles afin de diminuer le besoin en mémoire. Ainsi, il sera possible de jouer
à beaucoup de jeux avec les 2 Mo de mémoire disponibles directement depuis le CD. La raison
pour laquelle l'introduction de ces nouvelles fonctions se fait attendre est la limite de
temps que je peux accorder à WHDLoad en tant que passe-temps. Beaucoup de ce temps sert aussi
à écrire des courriels, actualiser le site Web et à faire du soutien pour la création des
fichiers d'installation. C'est pourquoi cela ne va plus aussi vite qu'à l'époque où
j'étais encore étudiant. Cependant, il y a régulièrement, même si c'est parfois avec des intervalles
plus longs, des mises à jour de WHDLoad. Et j'espère pouvoir intégrer les fonctionnalités prévues
dans un futur proche.
Avez-vous
d'autres projets que WHDLoad de prévus ?
Comme je l'ai déjà écrit, il ne reste plus de temps pour d'autres projets. Parallèlement, je m'occupe
encore de quelques outils qui sont plus ou moins liés à WHDLoad. Il s'agit de WWarp
(un outil qui permet de sauver une disquette dans un fichier)
de la trackwarp.library (une bibliothèque qui permet de lire les formats de fichiers Warp
et à terme CAPS/SPS-IPF), et de RawDIC (l'outil standard des installations WHDLoad qui
crée des images de disquettes. Comme petit programme, il y a encore DIC, ITD, WDelta,
Wrip et xPackBest.
Comment
voyez-vous la situation actuelle de l'Amiga ?
Actuellement, je dirais que la situation est délicate. Pour moi et par rapport à WHDLoad,
c'est essentiellement la branche Classic 68k qui est intéressante. J'aurai pensé que
la carte ColdFire aurait donné une nouvelle impulsion. Malheureusement, on ne sait pas quand
elle va sortir. J'ai aussi installé MorphOS sur ma CyberStormPPC, mais je ne l'utilise
quasiment jamais. Je ne peux pas parler d'AmigaOS 4 car je ne l'ai pratiquement jamais vu.
Mais comme je l'ai dit, comme je passe 95% de mon temps sur Amiga avec WHDLoad, MorphOS et
AmigaOS 4 ne me sont pas très utiles. Avec UAE, il y a beaucoup de possibilités, mais plus
du côté de l'utilisateur, moins pour moi en tant que développeur.
Voudriez-vous
ajouter quelque chose pour nos lecteurs et pour la communauté Amiga ?
Avec WHDLoad, mon but a toujours été de préserver les logiciels de l'Amiga qui ont été
rendu possibles par ses possibilités matérielles. Il doit être possible encore aujourd'hui
et dans le futur de lancer des jeux, sur lesquels j'ai passé beaucoup de temps, sans gros
efforts ou sans avoir le matériel spécifique. Je me réjouis du projet CAPS/SPS, car
il fait beaucoup pour la sauvegarde des médias dans le futur.
J'aimerais saluer tous ceux qui m'ont aidé et soutenu pendant la création de WHDLoad,
particulièrement Achim, Bertrand, Czeslaw, Ian, John, Pavel, Jean-François,
Philippe, Sascha, Sven et Suzann.
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