Obligement - L'Amiga au maximum

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Entrevue avec David Boisset
(Entrevue réalisée par Lionel X - avril 2004)


David Boisset, alias Monsieur Belett, est un sage de l'Amiga. Il est le président de Triple A, association qui a récemment décidé d'arrêter la parution de son fanzine Boing Attack. Voici un entretien pour en savoir plus sur cet arrêt mais aussi sur ce personnage atypique.

David Boisset - Bonjour David, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs d'Obligement ?

Eh bien je suis Monsieur Belett, j'ai 32 ans, j'habite dans la région de Valence et je suis un membre actif de l'association Triple A.

- Comment avez-vous découvert l'Amiga ?

Un peu par hasard à vrai dire. Je me suis retrouvé en 1992 président du club informatique du lycée d'Altitude de Briançon. Dans le local, nous avions à disposition des Amstrad CPC 6128 et deux Amiga 2000. Ce n'était vraiment pas des foudres de guerre, ils étaient équipés ni de cartes accélératrices ou d'extensions mémoires, ni de disques durs. Autant vous dire que pour faire des applications professionnelles les pauvres 2000 étaient pour le moins limités.

S'ajoute à cela que le club informatique était jusqu'à cette période ni plus ni moins qu'une vulgaire salle de jeux et une plaque tournante de disquettes piratées. Suite à cela j'ai purement et simplement interdit les jeux pendant la semaine et demandé à ce que les utilisateurs payent leurs cotisations. Bizarrement, le nombre d'habitués s'est considérablement réduit, j'en ai conclu que la majorité des gens voulaient bien faire de l'informatique dans un but gratuit et ludique. Drôle de mentalité je m'étais dit.

Après cela le club était principalement axé sur la programmation Amiga et HP48, ainsi que sur la réalisation des rapports de stages. A noter que les A2000 étaient équipés de carte passerelle XT8088 (bonjour la vitesse :)), ce qui permettait de garder une certaine compatibilité avec les PC que nous avions en cours.

Même si à cette époque je n'étais par amigaïste mais plutôt attiré par le PC Multimédia je gardais toujours un oeil sur l'Amiga. J'étais très impressionné par la qualité des jeux et surtout par les démos. A la même époque, on m'a fait découvrir la CD32 avec Microcosm, j'avoue être tombé de très haut. Malgré tout, je trouvais que l'Amiga était une machine de joueur, que les logiciels de traitement de texte ou les tableurs était bien en dessous de ce qui se faisait sur PC. De plus, s'ajoutaient les prix importants des extensions ou périphériques.

C'est pour ces raisons que j'ai équipé le club Informatique d'un PC 386sx40, achat qui avait été motivé par le dépôt de bilan de Commodore. J'avais personnellement un PC Sinclair 8086 CGA, et mon rêve était donc de m'acheter un super PC Multimédia. Mais ce rêve était freiné par un manque cruel d'argent. J'ai donc fini mes études en me débrouillant avec les PC mis à disposition dans les établissements scolaires.

Et puis un beau jour j'ai touché mes premières payes et je pouvais donc enfin m'acheter un PC sauf que je ne l'ai jamais fait. Entre-temps, j'ai découvert Dream, le Virus Informatique et de fil en aiguille j'ai commencé à acheter Amiga News juste par curiosité. Là, j'ai vu que l'on pouvait faire un tas de choses avec un Amiga et qu'il régnait au sein de cette communauté un esprit rebelle qui m'attirait tout particulièrement. Et puis en décembre 1997 je tombe sur une publicité de l'association Triple A qui était parue dans Dream. Cette association était basée dans la région de Valence, j'ai donc tout de suite pris contact avec son président. Mon chemin venait de croiser celui d'Alexandre Rey. Suite à ce premier contact j'achète, avec mon frère, un A1200 de base le 26 décembre 1997. C'est à cette date-là que je suis vraiment devenu amigaïste, et petit à petit j'ai équipé mon A1200 et je me suis davantage rapproché de Triple A par le biais des Amiga-bouffes.

- Qu'avez-vous fait sur Amiga depuis, et quelle est votre configuration actuelle ?

Aujourd'hui, mon A1200 est équipé d'un AtéoBus avec une Blizzard 060 et 128 Mo de mémoire, et dernièrement j'ai acheté un disque dur de 80 Go avec une interface IDE to SCSI. Ce dernier permet de goûter aux joies du SCSI à prix modique. C'est bien simple, je ne reconnais plus mon Amiga tellement les temps d'accès et de transferts sont rapides.

Quant à l'utilisation de mon Amiga, c'est vraiment basique, je vais sur Internet, je fais de l'IRC, et il m'arrive d'écrire quelques articles sous Wordworth. Je passe aussi beaucoup de temps à récupérer des démos sur ada.planet-d.net et www.back2roots.org. Heureusement mon frère fait une utilisation beaucoup plus sérieuse de l'A1200, il travaille beaucoup avec TVPaint, et il réalise un site Internet consacré au Air Soft dont l'adresse est fantasyairsoft.free.fr. A côté de cela, il passe beaucoup de temps à personnaliser le Workbench d'AmigaOS 3.9 via MCP et les correctifs qui vont bien.

- Quelles sont les raisons qui font que vous faites encore partie de la communauté Amiga en 2004 ?

L'espoir :-D. En fait, si je reste sur Amiga en 2004 c'est toujours pour les mêmes raisons : nager à contre courant ! Être dans la contestation n'est pas toujours facile, surtout quand ma machine préférée présente des signes de faiblesse. C'est loin d'être évident de pouvoir utiliser tous les périphériques récents même s'il sort encore des cartes adaptatrices comme c'est le cas avec l'USB. Personnellement, j'évite ces correctifs matériels qui peuvent engendrer des incompatibilités ou des faux contacts. Je peste aussi contre les nouvelles normes que l'on nous impose sur le Net mettant par conséquent nos machines sur la touche. Nos navigateurs ne sont malheureusement pas "à la dernière mode".

C'est pour ces raisons qu'en 2001, j'ai réfléchi à Amithlon ou à UAE, mais j'étais dubitatif à l'idée de passer sur PC. Par facilité, je risquais de glisser de plus en plus du côté obscur et cela me gênait beaucoup. Si une solution sous Mac réellement efficace avait été possible alors je pense que j'aurais déjà croqué à pleines dents la pomme. Mais c'était sans compter avec l'arrivée des nouvelles machines, j'ai vu ce qui se fait du côté du Pegasos avec MorphOS et de l'AmigaOne avec AmigaOS 4.0 lors de démonstrations. Tout cela est fort encourageant et impose le respect vis-à-vis des développeurs et des sociétés travaillant sur ces projets.

J'attends la fin de l'année 2004 pour décider vers quelles solutions je me dirigerai.

- Pouvez-vous nous parler de Triple A ? Son histoire et son activité actuelle ?

Triple A a été créée en 1997 par les frères Rey, son nom est un clin d'oeil au jeu de composants graphiques de Commodore. Le but initial de l'Association des Accros de l'Amiga est de réunir et soutenir les fans d'Amiga dans la région de Valence par le biais d'un journal associatif et de manifestations. A noter que nous pouvons proposer des objets publicitaires (par exemple tee-shirts, stylo, etc.) grâce à la licence Amiga que nous avait accordé Petro Tyschtschenko. Le premier fanzine réalisé par l'association était Dynamigamite, environ une dizaine de numéro jusqu'au jour où son rédacteur en chef (Alexandre Rey) est parti sous les drapeaux.

C'est à son retour qu'est apparu Boing Attack dont le ton était pour le moins rebelle avec un accent de dérision. C'est avec celui-ci que l'association a pris un nouvel élan, nous faisions en sorte d'améliorer notre journal à chaque numéro (A3 plié, photocopie laser, couverture couleur et enfin le papier glacé).

Afin de nous faire connaître, nous faisions en sorte d'être présents dans de nombreuses manifestations ou coding party telles que les AGA The Blues, Amiga Fun, AmiParty, RTS, Ukonx, VIP, Slach, Sintep, WOA de Cologne, Equinoxe, Lamers Party, IGDRP, et j'en oublie. En cinq ans, nous avons touché toutes les régions de France, les DOM ainsi que la Suisse Romande. Tout cela nous a demandé beaucoup de notre temps libre, je tiens aussi à préciser que nous sommes bénévoles et que tous les frais liés aux déplacements n'ont jamais été payés par l'association ou par des subventions dont nous n'avons jamais bénéficié. Aujourd'hui, la principale activité de Triple A est consacrée à l'organisation de l'Alchimie qui est un grand rassemblement informatique. Si on compte aussi la Feri@ 2k, nous en sommes à notre cinquième coup d'essai. Organiser un rassemblement sur trois jours qui réuni en même temps, une Amiga-bouffe, un salon et une coding party demande un gros travail en amont qui nous prend beaucoup de temps.

- Pourquoi adhérer à Triple A ?

On adhère à Triple A quand on croit en quelque chose :-). C'est une manière d'adhérer à nos idées, de reconnaître notre travail et aussi de nous motiver à continuer.

Cette adhésion permet aussi de recevoir un fanzine comme c'était le cas avec Boing Attack, et de bénéficier de tarifs préférentiels sur nos activités.

- Pouvez-vous faire un bilan de l'Alchimie 3 ?

L'Alchimie 3 est en nette progression aussi bien quantitativement et qualitativement. Nous sommes très satisfaits du succès remporté par cette troisième édition qui a fait venir 200 participants de la scène alternative (Amiga, Atari, Mac, Linux) ainsi que des visiteurs de la région. Étalée pour la première fois sur trois jours, certains n'ont pas hésité pas à faire plus de 1000 km pour se rendre à Tain L'Hermitage.

Le salon était bien mieux organisé car nous avions de véritables stands pour accueillir Amont Informatique et APS. En parallèle, ont eu lieu des démonstrations de logiciels sur écran géant, on citera par exemple AmigaOS 4.0 et MorphOS.

La coding party fut prolifique, les productions sont maintenant disponibles sur www.scene.org (faire une recherche avec Alchimie). A ce propos, je tiens à féliciter la communauté Atari pour sa créativité. Quant à l'Amiga-bouffe, nous commençons à être rodés grâce à l'aide active de Kokinette et Bloudnette), et je vais vous laisser calculer le nombre de couverts à servir durant ces trois jours de fêtes. En matière d'infrastructure, la salle était équipée pour la première fois d'un réseau mis en place par les WoodTower qui avaient fait le voyage depuis Nancy. Aujourd'hui, nous préparons la suite avec l'Alchimie 4 qui se déroulera du 24 au 26 septembre 2004, nous comptons faire mieux que 2003 en continuant à faire rencontrer des gens d'horizons différents. C'est dans cette optique que j'ai pris contact avec des associations linuxiennes qui seraient intéressées par le développement réalisé sur les nouvelles machines "Amiga".

- Qu'en est-il de Boing Attack ?

Après une longue aventure de cinq ans, Boing Attack s'est arrêté avec le numéro 25. Aujourd'hui, il est très difficile de tenir le rythme d'un numéro tous les deux mois de par l'actualité qui tourne au ralenti. De plus, le nombre de lecteurs du fanzine avait tendance à s'éroder depuis 2003, il n'y a pas forcement beaucoup de monde qui est prêt à payer une information sur papier alors qu'elle est sans doute plus pertinente qu'Internet.

S'ajoute à ce point que nous avons beaucoup moins de temps à consacrer au journal de par nos vies familiales et professionnelles. Néanmoins, grâce au travail soutenu d'Alexandre Rey (le rédacteur en chef), un noyau dur s'est formé autour du journal participant ainsi au succès grandissant des Alchimies. Boing Attack est le catalyseur avec lequel tout à commencé. J'en profite pour remercier nos fidèles collaborateurs que sont Jean-Yves Auger, Arnaud Schwetta, Jérôme Chesnot, David Rey, Lionel X, Mickaël Pernot, Benoît Boisset, Anne Rose, Hugues Nouvel, Pascal Hardyn, Fabrice et tous ceux que j'ai oublié.

- Quelles ont été les réactions des amigaïstes à l'annonce de l'arrêt du fanzine ?

Nous avons eu de nombreux témoignages de soutien suite à l'annonce sur Amiga Impact. Nos adhérents ont été très compréhensifs vis-à-vis de notre décision. Ceci dit, tout n'est pas fini, car nous réfléchissons à un bulletin annuel afin de maintenir le lien entre les adhérents de Triple A.

- Auriez-vous des anecdotes affligeantes à nous raconter ? (surtout sur Alexandre :-))

Voici une question peu commune. En réfléchissant bien, je me rappelle d'une histoire où Alexandre a eu des démêlés avec son hamster qui avait tenté de se faire la belle en creusant un trou dans le mur de l'appartement. A part ça c'est tout, car sachez-le, Alexandre est un grand homme. :)

Quant à moi, j'en ai des tas à vous raconter, mais je pourrai vous citer, entre autres, celle où je me suis retrouvé dans un placard à balais suite à une entretien d'embauche ;-).

- Que pensez-vous du monde Amiga actuel ? Des machines à venir, et de la communauté ?

Depuis la faillite de Commodore nous vivons un moment historique, en effet nous avons à disposition de nouvelles machines PowerPC avec le système d'exploitation 100% PowerPC que nous attendions depuis si longtemps. L'AmigaOne et le Pegasos sont disponibles chez Amont Informatique ou APS, il ne faut pas hésiter devant ces solutions qui s'offrent à nous. Au lieu de cela, une partie de la communauté sombre dans l'obscurantisme et fait régner une guerre stérile qui a pour conséquence de décourager les développeurs. Ce manque cruel d'ouverture d'esprit est vraiment affligeant.

Cela dit, on trouve une majorité de gens motivés qui sont capables de porter des logiciels rendant nos machines moins exotiques. Il est aussi rassurant de constater que les Amiga-bouffes et coding party attirent toujours autant de monde et que de nombreuses initiatives voient le jour. Le mot "Amiga" est vraiment synonyme de communauté.

- Comment voyez-vous l'avenir ?

Je pense que le peu qui restent encore sur le navire doivent faire savoir autour d'eux qu'il existe une alternative à Windows et que les nouveaux Amiga sont une solution. Bien évidemment, nos machines peuvent paraître bien austères comparées aux PC de chez Auchan, mais embarquer sur un si beau navire est une expérience unique.

Je pense aussi que le futur de l'Amiga n'est pas uniquement chez les amigaïstes actuels qui ne sont plus très nombreux. A nous de trouver les arguments pour faire revenir ceux qui ont connu la machine du temps de l'époque glorieuse, ainsi que des jeunes qui seraient motivés pour assurer la relève. Il en va de notre avenir, car les années passent...

- Avez-vous un message pour nos lecteurs ?

Continuer à soutenir le fanzinat francophone, il faut encourager, ou mieux, participer à la continuité d'Obligement, d'Amigazette et d'Amiga Power. Un message de soutien cela ne coûte rien, et faire un article ce n'est pas très compliqué. Pour terminer je dirai qu'en 2004, il faut casser sa tirelire, arrêter d'attendre et être plus que jamais actif.


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