Obligement - L'Amiga au maximum

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Entrevue avec Frédéric Boisdron
(Entrevue réalisée par David Brunet - juin 2010)


- Bonjour Frédéric. Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Bonjour David. Je suis Frédéric Boisdron, je suis né il y a un peu plus de 36 ans. A l'origine, je suis développeur informatique même si j'ai surtout travaillé en tant que technicien d'exploitation sur HP 3000 (MPE/ix) puis Windows. Je m'intéresse bien sûr à l'informatique et à la robotique mais mes hobbys (comme Bilbo ^^) sont très variés. Je suis passionné par l'histoire (principalement la fin de la dernière glaciation), l'histoire des religions (principalement cette même période), l'astronautique (moins depuis la mort du projet Hermes) et les sports de montagne.

Frédéric Boisdron

- D'abord, d'où vient votre pseudonyme, "Screetch" ?

Cela remonte à très loin, c'était lors de la soirée de mes 17 ans. Jusque-là, mon pseudo était "The Cat" sur Amstrad CPC. Pour mon anniversaire, mes amis m'ont offert un caleçon "Fana de l'informatique", il a bien sûr fallu que je le porte devant tout le monde... Ma peau blanche et mes bras tout fins de l'époque ont rappelé le personnage de Screech Powers dans la série "Sauvés par le Gong" à mon amie d'enfance. Comme j'aimais bien ce personnage, c'est resté. J'ai juste fait une faute qui a ajouté un "t" dans le pseudo.

- Quand et comment avez-vous découvert l'informatique ? Et l'Amiga ?

J'ai toujours aimé le principe de l'ordinateur. Mais j'ai failli décrocher lorsque je suis entré en CM1 où j'ai adhéré à un club informatique. Je tâtais pour la première fois un ordinateur, un Thomson MO5. Le club était un cours de programmation en Basic. J'étais le plus jeune du club, les autres avaient en général au moins 5 à 10 ans de plus que moi. Je n'y comprenais rien, je n'en dormais plus de la nuit. Puis plus tard, mon neveu reçoit pour Noël un CPC 6128, je passais mes étés à programmer dessus. Mes parents me promirent un ordinateur quand j'aurais mon Brevet des Collèges. Mais ils ont juste attendu que je sois en troisième pour m'offrir un Amstrad CPC à Noël 1989. Mon premier dilemme, j'ai dû choisir entre un CPC 464 couleur ou un CPC 6128 avec écran vert. J'ai choisi la seconde option.

Deux ans plus tard, mon premier salaire en tant que mono dans un centre aéré ("big up" au CLSH Maine Pommier en Gironde) m'a permis de changer de machine. Second dilemme : je connaissais pas mal de monde sur Atari ST et cet ordinateur me plaisait énormément. Par contre, Joystick vantait les mérites de l'Amiga que je n'avais jamais vu tourner ailleurs qu'avec la présentation de la main du Kickstart dans les magasins. Finalement, j'ai suivi mon instinct et j'ai acheté un Amiga 500 avec un paquet contenant Kick Off avec une tenue de sport complète à l'effigie de Commodore. Depuis je suis resté sur ce support, en tant que machine principale la plupart du temps.

- Quel(s) ordinateur(s)/console(s) utilisez-vous actuellement, et pour quelle utilisation ?

En tant que fan de statistiques, depuis mon premier ordinateur, j'ai maintenu un tableau de mon taux d'utilisation de mes machines.

Frédéric Boisdron

Aujourd'hui, je bosse sur un iMac sous Snow Leopard dans ma boîte. J'avoue être un peu déçu de la réactivité de ce système d'exploitation que je pensais largement au-dessus de Windows. A côté de cela j'ai un portable sous Linux Ubuntu 9.04 pour mon utilisation personnelle et pour ma reprise récente de la programmation. Chez ma copine, je viens enfin de mettre à jour mon Pegasos II en MorphOS 2.5 afin de m'en servir de machine principale quand je suis chez elle. Je retape également le vieil Amiga 1260 de "Pixel Art" pour m'en faire une machine secondaire.

- En 1998, vous avez été embauché par Ubi Soft, grande société d'édition de jeux vidéo. Comment vous êtes-vous retrouvé là-bas ?

Je venais de rentrer de deux ans d'études aux Pays de Galles, je cherchais du boulot. L'ANPE ne me proposait rien, c'est une boîte de travail temporaire qui m'a trouvé cet emploi au siège de Guillemot/Ubi Soft à La Gascilly en Bretagne. On me promettait de monter une téléassistance technique sur les produits Guillemot et Ubi Soft au Canada, où je rêvais de partir vivre.

- Quel était votre rôle chez Ubi Soft ?

J'ai bossé deux ans là-bas, mais jamais au poste que je voulais. J'ai plusieurs fois fait des demandes pour passer au développement mais rien n'y a fait. J'ai bossé comme technicien de la téléassistance technique sur l'installation de jeux Ubi Soft sur PC, puis j'ai rejoint le SAV avant de m'occuper de la téléassistance Thrustmaster. Rien de bien excitant, je suis parti.

- Ubi Soft, de l'intérieur, c'est comment ?

Je n'ai connu que le siège. La société était divisée en autant de sociétés que de services, le tout avec moins de 15 salariés pour, entre autres, éviter la syndicalisation, d'où l'affaire "Ubi Free", le premier syndicat virtuel français. Sinon, j'ai participé à la conception du boîtier de la carte son "Game Theater" et j'ai testé les premiers tapis de danse pour PlayStation et je jouais avec la Dreamcast avant qu'elle ne sorte dans le commerce.

Frédéric Boisdron

Dans le grenier de la société, il y avait un véritable musée. Des dizaines de palettes de machines en tout genre mais j'ai surtout retenu les centaines de Nec PC Engine GT (Guillemot distribuait NEC sous le nom SOciété de DIstribution de la Pc Engine - SODIPENG) et les dizaines d'Amiga CDTV encore en boîte. A Guillemot, j'ai rencontré Yann "Thyphoon" Lebrun qui venait d'abandonner son projet de clone de Myst : Nothingness qu'il développait avec Walid Moghrabi. Comme je programmais en C++ à mes heures perdues, j'ai récupéré leurs sources en Blitz pour les convertir en C. Mais je n'ai jamais pris le temps de finir...

Frédéric Boisdron

- Vous n'êtes pas connu comme étant un programmeur, mais vous avez pourtant quelques débuts de projets à votre actif. Pourriez-vous nous les lister ?

Je ne suis malheureusement jamais allé jusqu'au bout de mes projets, suite à des problèmes de temps, de motivation, et d'arrivée continuelle d'autres projets... J'ai bien terminé quelques petites choses, comme un convertisseur de fichier AmigaGuide en pages HTML sous DOS ou un Pong pour Game Boy.

Pour mes plus gros projets non terminés, on peut citer Reconquest, un clone de Civilization dans un univers post-apocalyptique (Borland C++ sous DOS) que j'ai développé entre deux parties de Worms Director's Cut pendant mes études. Pour valider mon BSC (Licence), j'ai développé Star Directory, une interface graphique pour DOS (Borland C++) reprenant l'aspect du Workbench 3.0, incluant un gestionnaire de fichiers ressemblant à DOpus 4. Bien plus tard, avec AMOS, j'ai travaillé sur Blip!, une gestion commerciale sur le thème du jeu vidéo.

Puis, pour le boulot, j'ai dû développer une application Java, ce qui m'a dégoûté de la programmation. Ce n'est que très récemment que je me suis remis à programmer un petit moteur 3D, Towanda, en SDL Basic, que je porterais sur un langage un peu plus véloce. C'est parti d'une simple réflexion pendant que je conduisais. Mon moteur est très lent, mais il fonctionne. C'est en fait un défi que je me traînais depuis des années, voir si j'étais capable de créer mon propre moteur 3D !

- En mai 2007, vous avez ouvert le site dédié à la robotique : Robot Impact. Pourquoi en êtes-vous venu à créer un tel site ?

Je regardais un reportage sur la robotique au Japon sur Arte. Comme souvent, quand un sujet m'intéresse, je fouille sur le Net pour avoir plus d'informations. Je me suis mis à créer ce blog afin de répertorier mes trouvailles. Le site a engrangé beaucoup de visites très rapidement. Aldebaran Robotics m'a contacté pour me proposer une visite de leurs locaux dans le mois qui a suivi afin d'y présenter le premier prototype de NAO. Depuis, le site a pris une ampleur assez impressionnante. Malheureusement, avec le magazine, je n'ai plus trop le temps de le mettre à jour. Je cherche du monde pour l'alimenter.

- Qu'est-ce que la robotique aujourd'hui ? Quelle est son utilité ?

La robotique de laboratoire, en 2010, est déjà proche de la robotique que l'on s'imaginait il y a quelques décennies dans les romans de science-fiction. Certes, ils n'ont pas encore atteint l'équivalence des robots décrits par Asimov dans iRobot ou L'homme Bicentenaire, loin de là. Des robots comme Asimo de Honda, Partner de Toyota ou Hubo-2 de KAIST sont déjà capables de marcher, voir de monter des escaliers ou de courir. Le HRP-3 de Kawada pourra s'acquitter de certains travaux habituellement donnés à des humains dans des milieux dangereux (centrales nucléaires). Les Robonaut de la GM et la NASA ou le Toyota Partner vont très bientôt explorer la Lune, apportant une présence anthropomorphique sur l'astre de la nuit. Le problème de tous ces robots, c'est qu'ils ne sont pour le moment que des rats de laboratoire, l'idée est là mais on ne verra traîner un Asimo dans la rue que dans quelques années.

A la maison, les robots sont déjà là. Ils tondent la pelouse, ils aspirent la poussière, ils lavent le sol, ils nettoient la litière du chat, ils nettoient la piscine, ils surveillent la maison, ils vous procurent l'ubiquité, ils vous lisent votre messagerie, ils vous amusent. Chaque robot a sa fonction. Les robots multitâches sont encore loin d'arriver. On peut également citer les robots utilisés déjà dans la médecine comme les prothèses robotisées ou les robots chirurgicaux permettant une plus grande minutie dans les opérations importantes. Les automobiles s'équipent déjà de systèmes automatisés, descendant des recherches des constructeurs dans ce domaine.

Frédéric Boisdron
Présentation des robots aspirateurs et serpillières pour l'émission "C'est au programme" avec Aurélia Bloch.
Cette émission fut tournée chez Nicolas Gressard


Mais il faut voir également qu'aujourd'hui, nous ne sommes qu'à l'aube de l'histoire de la robotique. Si on compare avec l'histoire de l'informatique, nous sommes en 1977, où les calculateurs de poches et les Atari 2600 montrent le chemin sans entrer encore profondément dans l'activité humaine. Soudain l'Apple II pointe son nez...

- Quels sont les principaux acteurs économiques dans le secteur de la robotique ?

Si on regarde la robotique de recherche, on peut s'apercevoir que les entreprises ancrées dans l'automobile se préparent à un bond géant. Le marché robotique à la maison sera le même que le marché automobile actuellement. C'est pourquoi Nissan, Honda ou Toyota se sont engouffrés dans la recherche et le développement. Certains ont même annoncé un virage à 90° dans leur avenir, préférant s'occuper de ce futur marché au détriment de nouveaux modèles de voitures.

Actuellement, la société qui dégage le plus de bénéfices dans la robotique domestique est iRobot, dont j'ai rencontré le président Colin Angle pour une entrevue pour le premier numéro de "Planète Robots". Cette société a commencé en créant des robots démineurs pour l'armée et vend aujourd'hui des millions de robots aspirateurs dans le monde entier : le Roomba. Mais la concurrence, menée par des fabricants d'électronique grand public pointe le bout de son nez. Ce sont MSI, Asus, Philips, Samsung ou LG qui préparent l'assaut.

Au niveau des rassemblements, un peu comme aux débuts de l'informatique, des passionnés se réunissent pour montrer leur savoir-faire, via le Caprica, la Coupe de France Robotique (ancienne Coupe E=M6), etc. pour la France et Robo-One, RoboCup, etc. pour le reste du monde. Ces manifestations permettent de montrer les évolutions et poussent à l'innovation. Les manifestations à l'américaine où des robots se fracassent jusqu'à se détruire sont pilotés, ces robots n'ont donc pas d'intelligence artificielle et n'ont que très peu d'intérêts à mes yeux.

- Dans quel pays la robotique est-elle la plus active ? Quelle est sa situation en France ?

Comme tout le monde s'en doute, le Japon est en première place sur l'innovation, suivi de près par la Corée du Sud. Mais ils préparent la robotique de demain. L'Occident prépare et distribue déjà les robots d'aujourd'hui. La Chine récupère peu à peu le savoir-faire des autres pays vu que la fabrication des marques étrangères est souvent sous-traitée en Chine. Il faut s'attendre à ce que très bientôt, ce pays émergera également sur ce marché, et prendra très certainement une place stratégique.

La France n'est pas la dernière dans ce domaine, des robots comme le Nabaztag de Violet/Mindscape ou le Nao d'Aldebaran Robotics sont bel et bien de conception française et ce dernier, Nao, est pour moi l'Apple II cité plus haut. Nao devrait être le premier robot à tout faire, pas encore la panacée mais il donnera une bonne idée de ce qui nous attend dans quelques années. Toujours dans l'équivalence avec l'histoire de l'informatique, le Mac pourrait apparaître sous les traits de Romeo, le grand frère du Nao de 1m40 capable de s'occuper d'une personne âgée ou de vous apporter le couvert à la table. Vivement l'Amiga de la robotique. ^^

Frédéric Boisdron
Nao, le petit robot d'Aldebaran Robotics

- En février 2009, vous avez fondé Robootic.com, une boutique en ligne proposant divers robots. Quels produits ou genre de produits se vendent le mieux ?

Nous nous sommes mis à deux sur ce projet. Najet Ben Bassou, une commerciale qui sort de la filière de la téléphonie m'a rejoint, suite à la visite d'un mini salon de la robotique sur Paris où elle a pris conscience avec moi du potentiel de ce marché. Nous avons mis environ 1 an et demi à mettre en place toute la structure de notre entreprise qui a été créée en décembre 2008. Et en février 2009, la boutique Robootic.com est officiellement en ligne et accepte sa première commande, un robot aspirateur. Les produits les plus vendus sont les robots à usage domestique comme les robots aspirateurs et les litières automatiques (Litter Robot) mais également les peluches robotisées comme le Lion Cub. Celui-ci a créé un ramdam suite à la diffusion de l'émission "Le Juste Prix" sur TF1 avec qui nous avons été partenaires pendant quelques mois.

Frédéric Boisdron

- Robotique rime souvent avec intelligence artificielle. Certains robots-humains sont étonnants (parole, réactions, etc.). Croyez-vous qu'un jour le robot pourra remplacer l'homme ou le dépasser intellectuellement ?

Jusqu'à il y a quelques années, étant développeur de métier, et essayant de créer de petites IA grâce à des langages spécifiques, je me disais que l'on pourrait créer des intelligences singeant l'intelligence humaine, tout en ne l'atteignant pas. Suite à un débat auquel j'ai participé en "off" d'un plateau de télé des frères Bogdanoff il y a quelques années, où un responsable du CNRS était convié, j'ai pris conscience qu'il n'en était rien et que l'intelligence artificielle rejoindra un jour l'intelligence humaine. Je mise une grande part d'espoirs dans l'informatique quantique pour cela.

Quant à dépasser notre propre intelligence, j'en suis moins sûr. Le robot est construit et programmé par l'homme et je vois difficilement comment mettre au point une intelligence que l'on n'atteint pas nous-mêmes, nous n'avons pas les bases pour le faire. Je vois quand même une petite possibilité pour qu'elle nous dépasse, la création d'un processeur capable d'évoluer sur le principe du darwinisme, mettant au banc les chercheurs humains dans la conception. Par contre, la vitesse de l'accès aux banques de données de la mémoire seront incroyablement plus rapides que notre propre cerveau. Il devrait être capable de réfléchir comme nous, mais de façon exponentiellement plus rapide.

Je tiens à préciser que mes dires sont très loin d'être déjà en laboratoires, ce ne sont que des réflexions personnelles que nous ne connaitrons sûrement pas de notre vivant.

- Est-ce qu'un système d'exploitation apparenté Amiga pourrait, un jour, être au coeur d'un robot ?

J'y compte bien. C'est bien pour cela que l'Alchimie 2009 a servi d'expérimentation à l'alchimie des deux univers. J'aimerais lier mes deux passions. Si un jour Robootic a les reins assez solides pour créer ses propres robots et que l'Amiga a encore quelques soubresauts à ce moment-là, je pense que je ferais en sorte que l'Amiga soit implanté quelque part dans ce prototype. Les principes de l'Amiga donnent un système extrêmement rapide et celui-ci donnerait plus de place à la bonne marche du robot, laissant derrière lui la partie lourde de l'exploitation générale du système comme le ferait Windows ou Linux. Par contre, pour une utilisation grand publique ou industrielle, il faudrait renforcer le système d'exploitation afin d'éviter le moindre Guru Meditation à chaque instant. Une mémoire protégée est donc indispensable pour son évolution en robotique. Je vois mal un robot aspirateur planter à chaque fois qu'il a une exception dans son système. Le grand public veut quelque chose de fiable et je le comprends.

- Toujours dans la robotique, vous avez mis sur pied un magazine, Planète Robot. Pourriez-vous présenter l'histoire derrière ce magazine ?

Avec le petit succès remporté par mon blog RobotImpact.com, j'avais en tête de monter un fanzine sur la robotique. Avec Najet, nous imaginions un PDF gratuit contenant à peu près ce qui est présent dans "Planète Robots" afin de tester le concept. Puis si celui-ci démontrait que le projet était viable, nous aurions démarché pour éditer une version papier.

Mi-2009, Philippe Seban, ex-président de feu Loriciel, m'appelle car il veut lancer un magazine sur la robotique. Nous sautons le pas et le premier numéro sort en décembre 2009. Depuis, Cyril Drevet, ex-animateur d'émissions sur les jeux vidéo (Televisator 2 et la rubrique JV du Club Dorothée) nous a rejoints sur le projet. Depuis, nous formons une équipe, Robootic gère la rédaction et Philippe l'édition. La force du magazine tient dans le fait que les pigistes sont des passionnés et ont l'ambition d'écrire pour le plus grand nombre sans entrer dans des détails incompréhensibles pour madame Michu. Le magazine, malgré la crise de l'édition, démarre correctement et se voit vite distribué en Belgique, Suisse et maintenant Canada en plus de la France. Une version électronique a également été inaugurée pour le dernier numéro en date.

Frédéric Boisdron

- Réaliser un magazine papier coûte plus cher qu'un magazine en ligne. Pourquoi ne pas avoir fusionné Planète Robots avec Robot Impact ?

RobotImpact.com et "Planète Robots" restent deux entités bien distinctes. RobotImpact reste actuellement ma propriété et je compte bien le remettre en route dés que je trouve un peu de temps. Je ne veux pas que le blog disparaisse si le magazine venait à rendre l'âme (le plus tard possible. ^^).

- Au départ, quels étaient vos objectifs de ventes et à combien sont les ventes actuellement ?

Les chiffres exacts ne sont pour le moment pas encore complètement définis, mais les résultats que nous avons, sans être mirifiques, sont tout à fait honorables pour un tout jeune magazine.

- Avez-vous une idée du profil moyen de votre lectorat ? Qui lit Planète Robots ?

Le but de notre magazine est d'être le plus large possible. Nous voulons faire connaître la robotique à un public très disparate. Les robots ne doivent pas être élitistes, ils doivent être aussi communs que n'importe quel objet de la vie quotidienne. Nous avons toujours quelques pages un peu plus techniques comme les tutoriels mais avec un peu de recherches, il est toujours possible de les suivre. D'après les statistiques du compte Facebook "Planète Robots", un quart des lecteurs sont des lectrices, ce qui ne le cantonne pas aux "geeks" irréductibles. C'est une très bonne nouvelle, j'espère même que la tendance va aller à la dualité.

Frédéric Boisdron

- Dans un récent numéro, vous avez ouvert les portes de votre magazine à MorphOS. C'est très rare de voir un magazine en kiosque (donc à diffusion nationale) parler de l'Amiga ou de ses clones. Prévoyez-vous de renouveler l'expérience ?

Comme le magazine traite de la robotique et des nouvelles technologies du futur, il est possible que l'on puisse ouvrir une nouvelle fenêtre au monde de l'Amiga, pour la sortie de l'AmigaOne X1000 par exemple s'il apporte une réelle nouveauté. De toute façon, avec moi aux commandes, il y aura toujours au moins une allusion à l'Amiga quelque part. Dans le numéro 4, j'ai par exemple parlé de Majordome, un logiciel précurseur dans le dossier dédié à la domotique. De plus, Rémi "Clad" Legris étant lui également amigaïste, et étant un contributeur très prolifique au magazine, ne s'empêchera pas de faire un petit clin d'oeil à notre monde de temps à autre. De plus, Mickaël "Batteman" Pernot et Sébastien "Jedi" Jeudy ont déjà posé leur clavier sur le magazine.

- Avant Planète Robots, vous aviez tenté de lancer un magazine dédié à l'informatique alternative. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Voulant participer à l'aventure d'un magazine, comme l'équipe de Joystick me faisait rêver à ses jeunes heures, je me suis mis à vouloir créer un magazine sur l'Amiga au tout début de ce nouveau millénaire. Réfléchissant au faible potentiel du magazine, je me suis rabattu sur un concept plus proche de Dream, basé sur l'informatique alternative en général. Là, j'ai contacté ACBM, qui éditait "Le Virus Informatique" et "Les puces informatiques" entre autres, car j'aimais bien ce qu'ils faisaient. Olivier Aichelbaum m'avait répondu par la positive sur le principe d'éditer un magazine en kiosque d'une douzaine de pages en noir et blanc sur le sujet. J'ai donc mis en place une équipe de rédaction à mes heures perdues autour de l'Amiga, d'Atari et de RiscOS principalement.

Un numéro zéro était fin prêt. Afin de tester le marché, ACBM a sorti un numéro spécial des puces informatiques dédié à l'Amiga, qui n'a pas fait les chiffres escomptés... Du coup, Altern'Mag est resté à l'état de PDF. Suite à mes déménagements, je ne retrouve plus ce fichier. Si quelqu'un l'a dans ses dossiers, j'en veux bien une copie. ^^.

- Est-ce que ce projet de magazine sur l'informatique alternative est complètement abandonné ou avez-vous encore un petit espoir d'en lancer un, un jour ?

J'avoue que je n'y pensais même plus, mais pourquoi pas, si la société se montre viable et qu'elle peut prendre un risque dans ce domaine ou bien si l'Amiga reprend un peu du poil de la bête... Je ne dis pas non. ^^

- Vous êtes amigaïste depuis longtemps. Que pensez-vous de la situation actuelle de l'Amiga ?

Elle n'est pas aussi vivace que son potentiel pourrait lui permettre. Je suis persuadé qu'avec un peu de ramdam, de la relation avec des constructeurs de matériels électroniques tels que la téléphonie mobile, les tablettes, etc. il pourrait y avoir à nouveau un marché pour AmigaOS, AROS ou MorphOS grâce à ses nombreux atouts comme sa réactivité ou son faible encombrement. Mais pour cela, il faut des prototypes à présenter, des concepts fonctionnels et innovants, et donc de l'argent. Le monde de l'Amiga vit avec peu de moyens, c'est son plus grand problème...

- Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Tant qu'il y a une startup-sequence qui démarre quelque part, il y a de l'espoir. ^^


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