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Comme on dit en informatique, il y a le hardware, le software et le tout mélangé donne le foutware. L'utilisation d'une imprimante connectée à un ordinateur est une illustration presque parfaite de ce que signifie ce dicton. En général, le mode d'emploi des imprimantes ne brille pas par sa simplicité et ne fait qu'obscurcir l'idée qu'on se fait de son fonctionnement. François Dupin tente courageusement d'éclairer votre lanterne. Attention de ne pas vous brûler ! Une petite histoire Je vous demande de me dessiner un A. Suivant votre âge et votre culture, je n'obtiendrai probablement pas le même résultat. Si vous utilisez un stylo bille ou une plume Sergent Major, la forme ne sera pas la même. Il s'agit pourtant toujours d'un A. Quoique... ! Si je le prononce à l'anglaise "ei", et si vous n'êtes pas au courant de mes origines, il y a peu de chance que le résultat corresponde à mon attente. Une bonne partie des problèmes que l'on rencontre en branchant une imprimante sur un micro sont de ce type. D'ailleurs, je vais vous raconter une histoire. Ma fille qui n'a pas encore six ans me sert de répondeur. Elle ne sait pas encore écrire mais elle sait déjà compter. Je lui ai concocté un tableau. Dans chaque case du tableau, j'ai collé une lettre de l'alphabet (genre Letraset). On obtient 27 cases numérotées de 0 à 26 (0 correspond à un blanc). Ainsi, lorsque j'appelle à la maison et qu'elle répond au téléphone, je peux lui dicter des messages. La méthode est simple. Je lui donne un numéro et elle choisit dans les paquets de lettres une lettre semblable à celle qui est dans la case correspondant à ce numéro. Puis elle la colle sur une feuille. Elle n'a aucune idée de ce qu'elle écrit, mais ça marche. Mon histoire peut vous paraître stupide. Cependant, ce système certes peu évolué, est celui qu'utilisent généralement les micros pour faire fonctionner les imprimantes auxquelles ils sont reliés. Arrête de décoder Les problèmes que l'on peut rencontrer dans ce cas sont les mêmes que ceux que je rencontre avec ma fille. Par exemple : une fois, elle avait perdu la feuille. Avec son petit copain, ils ont décidé de la reconstituer en recopiant le clavier de l'ordinateur (pas bête, la guêpe). Hélas, ils l'ont recopié dans l'ordre du clavier. Vous imaginez la surprise - de ma femme lorsqu'elle a voulu relire le message en rentrant le soir à la maison. Au lieu de : "Chérie, je serai en retard ce soir. Nous avons une réunion au bar d'en face." il y avait : "Eikot pt Itkaotf ktmakr et lgok fgwl axgft mît ktwfogf aw zak r tf yaet." J'ai pu reformuler mon message en changeant la correspondance entre les lettres et les numéros. Ce principe s'appelle du codage d'information et la table de correspondance est un code. Une autre fois, elle avait perdu le paquet de lettres autocollantes. Alors elle s'est décidé à prendre mon message en recopiant chaque lettre à la dictée. Elle avait réinventé une sorte de mode graphique, beaucoup plus lent, il faut le reconnaître. Certaines imprimantes possèdent aussi le mode graphique que nous verrons plus tard. Mais revenons à nos codes. En fait, très peu d'ordinateurs utilisent mon code. La grande majorité des machines actuelles disposent d'une table basée sur le code "normalisé" ASCII (American Standard for Information Interchange - Code américain standard pour l'échange d'information). Hélas, trois fois hélas ! Cette norme date d'une époque où vous n'étiez probablement qu'une étincelle dans le regard de votre père. Ce code ne comprend que 128 cases dont 32 sont utilisées pour la cuisine interne - nous verrons plus tard. Cela nous laisse 96 caractères utilisables. Ce qui, compte tenu des majuscules, minuscules, des chiffres, des signes de ponctuation, symboles monétaires ou autres ne laisse pas beaucoup de place à la fantaisie et en particulier aux lettres accentuées chères à la langue française. ![]() Jeu de caractères ASCII ![]() Jeu de caractères ASCII (français) Les ordinateurs progressant de jour en jour, la table est passée de 128 à 256 cases (en informatique, c'est toujours quitte ou double). Ce qui permet d'utiliser davantage de caractères. A partir de là, chacun a fait un peu n'importe quoi : les fabricants d'ordinateurs d'un côté et ceux d'imprimantes de l'autre, chacun essayant de convaincre l'autre que son système est le meilleur. Ce qui explique en grande partie le "foutware" actuel. Des jeux et du cirque Entre nos machines préférées, chacun son jeu de caractères. L'IBM PC, à sa sortie, possède un jeu de caractères (table) relativement complet sur 256 cases. En plus des caractères dont nous avons besoin, il propose des caractères dits semi-graphiques (moins nombreux et variés que ceux du Commodore 64 il est vrai). Ces caractères permettent d'encadrer les tableaux. On trouve certaines variantes pour les caractères étrangers français, espagnols, danois... pas de chinois, c'est bizarre. Les versions plus récentes du DOS introduisent même la notion de "page de code" qui permettent d'alterner des jeux de caractères différents. Ce truc n'est a priori prévu que pour fonctionner avec les imprimantes IBM. Mais ce jeu de caractères tend à devenir le standard, au moins sur les micros. ![]() Jeu de caractères IBM ![]() Jeu de caractères Amiga Accents, grave !... Les lettres accentuées posent des problèmes car elles sont considérées comme la même lettre avec un appendice alors qu'en réalité, il s'agit d'un son différent, donc d'une lettre différente. Notre alphabet comprend donc bien plus de 26 lettres. Cette ambiguïté se confirme dans les classements par ordre alphabétique (appelés tris) : "é" est-il avant "è" ou "e" par ordre alphabétique ? Le dictionnaire ignore ces "détails" qui empoisonnent l'informatique. Méli-mélo dit Il m'arrive de dicter mon courrier au magnétophone. C'est assez pratique. Mais ma secrétaire qui n'a pas inventé l'eau chaude a tapé la première fois quelque chose dans ce genre-là : "Cher monsieur en italique. Je soussigné souligné...". Nous avons alors convenu d'un code spécial. Il me suffit de la prévenir en disant "Stop" avant toutes les informations concernant la présentation. Comme je le fais avec ma fille, le micro envoie des chiffres à l'imprimante. Ces chiffres correspondent à un caractère à dessiner, sauf si ce chiffre est inférieur à 32 (c'est comme ça). Les chiffres inférieurs à 32 correspondent aux ordres que ma secrétaire comprend grâce au "Stop". L'un de ces chiffres (le 27) a la même fonction que ce fameux "Stop" : son petit nom est "Escape", ce qui veut dire échappement. Dans ce cas, il porte bien son nom puisqu'il sert à s'évader de la routine qui consiste à "dessiner" bêtement les caractères correspondant aux chiffres reçus. Alors que fait l'imprimante quand elle rencontre le caractère "Escape" (noté Esc) ? Elle fait comme ma secrétaire, elle se dit "Tiens, il va falloir faire quelque chose !" Mais quoi ? Le chiffre suivant va lui indiquer la manoeuvre à exécuter : passer en italique, changer de style de caractère, aller faire le café (attention : cette option n'est pas disponible sur toutes les imprimantes...). Ce nouveau code définit des commandes. Il se peut même que la commande ait besoin de précisions supplémentaires : si on a la commande "aller chercher", il est nécessaire de préciser quoi. Un ou plusieurs chiffres suivront la commande selon les besoins. On voit que nous sommes en train de définir un véritable langage. Ce langage ne nous paraît pas clair car nous préférons les messages en "toutes lettres" mais l'ordinateur, lui, préfère les chiffres. Les imprimantes Une imprimante est un petit ordinateur sans clavier, ni écran. Le clavier est remplacé par l'ordinateur qui envoie les données par l'intermédiaire d'un câble relié à ce que l'on appelle des interfaces (voir plus loin). L'écran est remplacé par le système d'impression. Son "intelligence" est axée sur l'impression. Un langage, plus ou moins évolué, permet d'effectuer la mise en page. Une ou plusieurs tables de caractères sont stockées dans une mémoire permanente (sauf pour les imprimantes à marguerites où la table est la marguerite elle-même). Une mémoire accueille les caractères envoyés par l'ordinateur. Cette mémoire est appelée mémoire tampon (ou "buffer"). Voyons d'abord les systèmes d'impression. Il existe cinq systèmes différents : marguerite, aiguilles, thermique, jet d'encre ou laser. Les quatre premiers utilisent un chariot et un rouleau. Le rouleau permet d'avancer (éventuellement de reculer) le papier. Le chariot porte le système d'impression capable d'imprimer une ligne de texte en un passage. Les machines évoluées peuvent même écrire un coup à l'endroit un coup à l'envers. On évite ainsi de perdre le temps nécessaire pour faire revenir le chariot en début de ligne. On dit de ces imprimantes qu'elles sont bidirectionnelles. Quant à l'imprimante laser, elle stocke tout d'abord la page entière dans sa mémoire. L'impression est ensuite effectuée en une fois, ligne par ligne. Le grand R de Faust Les imprimantes à marguerites fonctionnent comme les machines à écrire électriques. Sur le chariot, les caractères sont gravés sur un support en forme de marguerite. Un caractère est gravé en relief sur chaque "pétale". La boule tourne, place le caractère à imprimer devant un marteau. Le marteau frappe le pétale qui écrase le ruban d'encre sur le papier marquant ainsi la forme du caractère. Le caractère étant gravé, il n'est pas composé de points. Si on veut changer de police, il suffit de changer la marguerite. Ce procédé à percussion est assez lent et bruyant mais d'une qualité irréprochable pour le courrier. En contrepartie, il est impossible de faire des graphismes. Le prix des imprimantes à marguerite baisse - ce peut être intéressant d'en utiliser une pour faire le très beau courrier. Les autres systèmes d'impression sont dit "bitmap", ce qui signifie que le texte sera une série de points blancs (pas d'encre) et de points noirs de taille constante. La qualité de l'impression dépend de la densité de points que l'on peut imprimer. Plus il y a de points par unité de surface, meilleur sera le résultat final. Des aiguilles sans pelote Une aiguille vient frapper le ruban encreur contre le papier. Elle marque ainsi un point. Les aiguilles sont disposées en une colonne (virtuellement pour les 24 aiguilles). Ce qui permet d'écrire une ligne de texte en un seul passage de la tête d'impression. Une ligne de texte peut utiliser toutes les aiguilles à la fois. La densité des points dépend de l'écartement des aiguilles dans le sens vertical et de la rapidité avec laquelle une aiguille peut effectuer des aller et retour successifs. Comme leur nom suggère, la tête d'écriture des imprimantes 9 aiguilles comporte 9 aiguilles rangées en colonne. Un passage de la tête d'impression permet d'imprimer 9 points en colonne. Le pas minimum de déplacement de la tête d'impression est de 1/240e de pouce. Mais les aiguilles ne sont pas assez rapides pour partir à chaque pas du moteur. Une aiguille ne sera donc lancée qu'un pas sur deux ce qui nous donne une densité de 120 PPP (points par pouce). Pour obtenir la densité maximale horizontale (240 PPP), il faudra donc repasser une fois, en décalant l'impression de 1/240e de pouce. Les aiguilles étant espacées de 1/72e de pouce, un passage des aiguilles donne une densité de 72 PPP. Si l'on décale l'impression verticalement entre deux aiguilles, Un autre passage décalé permettra de doubler le nombre de points verticalement - on obtient alors une densité de 144 PPP. Pour obtenir la définition maximum de 240x144 PPP, il faut donc quatre passages, donc quatre fois plus de temps. La qualité se paye. ![]() Impression avec une 9 aiguilles ![]() Résultat avec une 9 aiguilles Le pas du chariot est réduit à 1/360e de pouce mais, comme pour les imprimantes à 9 aiguilles, il faudra deux passes pour obtenir 360 PPP. La plupart des 24 aiguilles impriment donc en 360x360 suivant le même principe que précédemment. En ce qui concerne les imprimantes à jet d'encre, les aiguilles sont remplacées par des buses qui viennent "cracher" des gouttes d'encre sur le papier. Ces imprimantes sont assez silencieuses, ce qui n'est pas négligeable dans un bureau ou même la nuit. ![]() Impression avec une 24 aiguilles ![]() Résultat avec une 24 aiguilles ![]() Résultat avec une laser Pouce, je passe... Pouce, traduction du mot anglais "inch". Sa valeur est de 1/36e de yard qui lui-même vaut 0,914 m. Soit théoriquement 2,538888 mm. Pourquoi faire simple ? Une entente industrielle des pays anglo-saxons a attribué à cette mesure la valeur de 2,54 mm. Franche connexion Pour que l'imprimante fonctionne, il faut la relier à l'ordinateur. Il y a deux sortes de connexions possibles. Parallèle ou série. Le mode parallèle est le plus simple pour un particulier lorsqu'il est possible. Mais le mode série permet d'utiliser des câbles plus longs (pratiques pour mettre l'imprimante dans une autre pièce). Il permet aussi de connecter plusieurs ordinateurs à une même imprimante grâce à un boîtier adéquat. La connexion parallèle utilise un fil par bit. Les imprimantes travaillant en 8 bits, on en conclut que ce mode utilise au moins 8 fils. Cette connexion est souvent (pour ne pas dire toujours) normalisée Centronics. C'est dire qu'il n'y a pas de problème, la plupart des micros ayant une sortie de ce type (sauf le Mac qui utilise une sortie à lui). La connexion série est plutôt utilisée par des professionnels. Un certain nombre de normes différentes ont introduit un grand flou artistique sur ce mode qui est utilisé comme une ligne de communication. Nos machines utilisent en général des interfaces série dites RS232. Mais les câblages ne sont pas toujours les mêmes. Certaines machines exigent que toutes les broches soient connectées, d'autres ne fonctionnent pas si elles le sont. Avant de choisir le mode série, il vaut mieux être sûr que le commerçant qui vous vend le matériel sait effectuer correctement ce genre de connexion. Écrits et chuchotements Abordons maintenant ce que ces imprimantes sont capables de faire. Des exemples sont donnés avec une imprimante NEC P6 (24 aiguilles), et nous allons baigner dans la théorie. Si vous voulez mettre tout cela en application, il vous faudra étudier avec soin la notice de votre imprimante. Dans la plupart des cas, vous n'en aurez pas besoin car l'imprimante sera gérée par le logiciel qui, lui, connaît tout cela par coeur. Nous avons vu plus haut que les imprimantes peuvent travailler en mode texte ou en mode graphique. Voyons d'abord le mode texte. Sauf ordre contraire, l'imprimante est en mode texte. L'ordinateur envoie un code (8 bits) qui peut donc prendre une valeur de 0 à 255 (certains ordinateurs comme l'Amstrad CPC n'envoient les informations que sur 7 bits, les valeurs possibles vont alors de 0 à 127). ![]() Impression en mode texte Pour PC, il vaut mieux que l'imprimante soit en jeux de caractères IBM, faute de quoi on risque d'en perdre en route. Et, à moins de rencontrer des problèmes avec un logiciel bien particulier, laissez l'imprimante en jeu américain, vous aurez quand même les accents. Sur Atari, le jeu IBM, faute de mieux, marchera dans la plupart des cas. Quant à l'Amiga, tout dépend de ce que vous aurez déclaré dans les préférences Amiga n'envoie pas la même chose suivant les cas. Une imprimante sert à imprimer des caractères. Ces caractères forment des mots, qui forment des lignes et des phrases. Le tout permet de remplir des pages. Commençons donc par les caractères. Impression de caractères Nous avons vu que les formes des caractères sont stockées dans une mémoire. Ces caractères peuvent être imprimés en deux qualités d'impression : la qualité "listing" (appelée parfois "brouillon"), et la qualité "courrier" (LQ = latter quality), ou "quasi courrier" pour les imprimantes un peu moins bonnes (NLQ = near leiter quality). Ces différents modes ne sont pas là pour le plaisir de mal imprimer. Mais comme nous l'avons vu précédemment, il faut choisir entre la vitesse et la qualité. L'impression "brouillon" est plus rapide que l'autre, c'est sa seule raison d'être. Les caractères peuvent aussi être condensés, ou agrandis en largeur et en hauteur (indépendamment sur certaines imprimantes). Il ne s'agit pas à proprement dit de nouvelles polices de caractères mais c'est bien utile pour faire des titres lorsque l'on ne dispose que de ce procédé. En mode texte, seules les imprimantes laser peuvent utiliser des caractères de corps (taille) réellement variables. Pour les imprimantes à aiguilles la taille des caractères n'est pas paramètrable puisqu'ils ont, au maximum, la hauteur définie par les aiguilles de la tête d'impression. Les logiciels qui permettent d'utiliser des polices de taille variable utilisent souvent le point Pica. Cette unité de mesure de typographie vaut 1/72e de pouce. Tiens ! cela ne vous rappelle rien ? Vous trouvez ces chiffres bizarres - 360, 240, 180, 72 - mais cherchez des diviseurs communs, vous verrez c'est assez instructif. ![]() Corps de quelques polices A l'évidence, il faut moins de place pour écrire un "I" que pour écrire un "W" ou un "M". Or, ce n'est probablement pas le cas sur votre écran ou sur votre imprimante. La plupart des imprimantes écrivent d'office avec des caractères de même "largeur". C'est plus pratique à gérer (le programmeur n'a pas à tenir compte de la largeur différente de chaque caractère). Mais c'est beaucoup moins beau. Les blancs entre caractères (nommés "autobus" par les pros) rendent l'écriture peu esthétique et le texte forme des colonnes peu agréables. Donc, si vous pouvez, imprimez votre courrier en caractères proportionnels (Escp pour Epson, EscP pour IBM). ![]() Mode proportionnel Les jeux de caractères qui sont en permanence dans l'imprimante sont appelés polices résidentes. Certaines imprimantes proposent un jeu de polices optionnelles. Elles sont installées en ROM en usine. Il faut donc les commander à l'avance. Lisez bien la documentation et posez la question au vendeur. Certaines imprimantes permettent d'ajouter des polices à partir de cartouches enfichables semblables aux cartouches de consoles de jeux par exemple. On trouve cette facilité sur des imprimantes à aiguilles aussi bien que sur les laser. Quelques petits tests m'ont permis de constater que les vendeurs ne poussent pas à la consommation sur ce genre de produits, en particulier pour les imprimantes à aiguilles : ils en ignorent souvent le prix et la disponibilité. Dans les magasins, la réponse la plus courante est : "Nous n'en avons pas, mais si le client insiste, nous pouvons lui en procurer". Un autre moyen d'ajouter des polices de caractères dans l'imprimante est que l'ordinateur envoie la définition des caractères à l'imprimante avant de lancer le texte à imprimer. Ce procédé s'appelle téléchargement. Une partie de la mémoire de l'imprimante est alors utilisée pour stocker une table supplémentaire. Le nombre de polices chargeables simultanément dépend de la mémoire de l'imprimante (certaines imprimantes à aiguilles ne permettent qu'une seule police téléchargeable). Le téléchargement est particulièrement utile pour les imprimantes laser mais il semble que la pratique ne soit pas encore très répandue (sauf sur Macintosh). Le défaut de ce système est la lenteur de chargement d'une police alors que le chargement en cartouche est quasi instantané. Ce temps est d'autant plus long que la police est de grande taille. J'objecterai que ce temps n'est pas si long que cela dans la majorité des cas, et que c'est parfaitement supportable surtout si vous ne changez pas de polices sans arrêt. Sauf indication contraire ou si vous éteignez l'imprimante, les jeux de caractères restent chargés dans l'imprimante d'une fois sur l'autre. Il est bon de noter, à ce propos, que les polices téléchargeables sont beaucoup moins chères que les polices en cartouche. Le texte peut aussi être enrichi c'est-à-dire mis en gras, en italique, souligné, surligné, ombragé... Toutes les imprimantes ne fonctionnent pas de la même manière et n'ont pas toutes ces options. En général, sur les imprimantes à aiguilles le gras (EscE) est obtenu grâce à un deuxième passage décalé horizontalement. L'option "double passage" (EscG) correspond à un deuxième passage avec un décalage vertical (le papier est déplacé). Sur d'autres imprimantes (laser), le gras et l'italique correspondent à un jeu de caractères différents. Parfois, on ne peut pas utiliser l'italique (mode IBM). ![]() Texte enrichi ![]() Espace entre caractères ![]() Interlignage Le contrôle du déplacement vertical du papier est parfois possible sans effectuer de saut de ligne. Certaines imprimantes permettent même de remonter en arrière. Le contrôle vertical combiné au contrôle horizontal peut par exemple permettre de composer des formules mathématiques ou chimiques. Maintenant que l'on sait faire des lignes, et des phrases, nous allons voir que l'on peut contrôler le texte davantage encore. La plupart des imprimantes permettent de régler la taille de la page, la taille des marges du haut et du bas. En clair, même si vous vous contentez d'imprimer un fichier au kilomètre, vous pouvez régler les marges de manière à ce que l'impression saute les pliures du papier. Cette fonction est dénommée saut de perforation dans les manuels, ce qui est très clair, n'est-ce pas ? Le code FF (Form feed soit saut de page, Code 12) effectue un saut de page. De la même manière, on peut déclarer les marges gauche et droite. Ce réglage peut être effectué à volonté dans la page. Un "code de service" permet également d'aligner le texte à gauche, à droite et même, sur quelques imprimantes, à gauche et à droite en même temps (justifié). Comme la commande précédente, ceci peut être modifié pour chaque paragraphe (entre deux return). Au moins aussi fort. Ces imprimantes sont capables de gérer des taquets de tabulation. Ces taquets sont comme des marques que l'on pose à certaines colonnes et sur lesquelles le texte peut venir s'appuyer grâce à une tabulation (code 9 ou HT pour /horizontal tabulation/). Ce procédé permet, entre autres, de faire des tableaux pour lesquels les colonnes seront alignées sur ces taquets. Une modification de la position du taquet modifiera automatiquement la largeur de toute la colonne, ce qui ne serait pas le cas si nous avions créé la colonne avec des espaces - ce qui est difficile, voire impossible avec les caractères proportionnels. Certaines imprimantes autorisent même l'utilisation de plusieurs jeux de taquets par l'intermédiaire de ce qu'on appelle des canaux de tabulation. Le même principe est utilisé dans le sens vertical avec des canaux de tabulation verticaux. La combinaison de ces canaux permet de fabriquer plus facilement des formulaires par exemple. Maintenant que nous avons fait un peu le tour des possibilités des imprimantes en mode texte, nous nous tournons donc vers le fameux mode graphique. Le dessin de la lettre Nous avons déjà vu que l'on pouvait dessiner des images en bitmap (point par point). Le mode graphique n'est que l'utilisation directe de l'imprimante : un bit correspond à un point. En fait, il y a autant de modes graphiques que de possibilités pour l'imprimante de faire varier la densité de point. Une page fait 21 cm de largeur sur 29,7 cm de long. Pour remplir cette page avec une imprimante 9 aiguilles en basse définition (1/72e verticalement et 1/120e horizontalement), il faut envoyer plus de 800 000 points (bits). Les points étant groupés par 8 octets) cela nous met l'image à plus de 100 ko de données. Avec une imprimante laser à 300 PPP dans les deux sens cela nous ferait plus d'un million d'octets de données (je rappelle que l'imprimante laser stocke en mémoire la page entière avant de l'imprimer). Un "code de service" permet de signaler à l'imprimante que les "n" données suivantes doivent être "dessinées" point par point. Un zéro = pas de point, un un = un point noir. Le point noir justement c'est que l'imprimante attend les points en colonnes de 8 (laissons tomber la 9e aiguille qui nous encombre) ou en colonne de 24 points. Donc un octet servira dans le sens de la hauteur et non pas horizontalement comme on aurait pu l'espérer. Une imprimante 24 aiguilles aura besoin de 3 octets pour imprimer une colonne. Peut-être commencez-vous à comprendre pourquoi les impressions d'images sont parfois très longues. Certains logiciels utilisent toujours l'imprimante en mode graphique, même pour imprimer du texte. Or, pour remplir une page en mode texte, il suffit (en 10 PPP interligne 1/6) de 80x70= 5600 octets de données, sans compter les informations de style, etc. Alors vous vous demandez quel est l'intérêt de gérer du texte en mode graphique. Nous revenons au vieux principe compromis, chose due. C'est le Macintosh qui a lancé cette mode (merci Xerox) que l'on peut résumer en un mot WYSIWYG. Ce sigle mystérieux signifie littéralement "What you see is what you get", autrement dit ce que tu vois - à l'écran - est ce que tu obtiens - à l'imprimante. Disons qu'il y a deux manières de faire du WYSIWYG (avec quelques variantes) : gérer l'écran puis se débrouiller pour que l'impression corresponde le mieux possible à ce que l'on y voit ; faire une impression la plus belle possible (en fonction de l'imprimante) et essayer de faire que l'écran y ressemble le plus possible. En général, les imprimantes ont une meilleure définition (nombre de points au pouce) que les écrans. Dans le premier cas, l'impression a des chances d'être assez mauvaise. Dans le deuxième cas, l'écran ne représentera qu'assez imparfaitement l'impression. Mais c'est sûrement moins grave. De toute façon, le meilleur moyen pour que l'écran et l'impression se ressemblent (à défaut d'être semblables) est que le programme (éventuellement par l'intermédiaire du système d'exploitation) gère les deux. L'écran sera traité en graphique, l'imprimante aussi. Donc, et en général, les machines travaillant avec un système graphique souris (Window, GEM, Workbench...) auront une tendance naturelle à imprimer en graphique. Mais certains (sur PC) préfèreront mélanger le mode graphique avec le mode texte (pas seulement pour l'impression de graphiques au milieu d'un texte). C'est particulièrement le cas de certains programmes de PAO qui peuvent tracer des traits, cercles, rectangles, etc., mais utilisent les polices de l'imprimante pour les textes. ![]() Quelques trames Cette ROM contient un langage de mise en page appelé PostScript (Adobe). Ce langage attend d'office des instructions : quelque chose comme "imprime" (texte à imprimer) mais en anglais. Cette fois-ci, les instructions sont "plus claires" pour nous. Le langage assez évolué gère les polices, du graphisme, le positionnement du texte, des angles d'écriture... Le plus gros avantage de PostScript réside dans la description des caractères. Chaque caractère d'une police est défini par une description de sa forme et de ses caractères. Un "A", c'est une barre oblique qui monte, arrivé en haut, tu redescends en oblique, puis tu relies les deux barres au milieu, horizontalement... en fait, il s'agit de formules mathématiques. C'est ce que l'on appelle une description vectorielle. Avantage du procédé, cette description est valable quelle que soit la taille du caractère et la description ne dépend pas du procédé d'impression utilisé. L'imprimante gère l'impression au mieux de ses possibilités. D'autres imprimantes utilisent des langages différents. Par exemple Hewlett-Packard et son langage PCL fait un malheur dans le milieu PC. La plupart des logiciels actuels ont la possibilité de s'adapter aux performances de l'imprimante utilisée grâce à ce que l'on appelle un pilote. Ce pilote utilise une table des commandes possibles de l'imprimante ainsi que des caractéristiques des différentes polices utilisées. Une fois l'imprimante déclarée, le bon pilote sera utilisé. Il n'est pas rare de trouver plus de 200 pilotes fournis avec un seul logiciel. Malheureusement, ces pilotes sont souvent incompatibles d'un logiciel à l'autre. Si vous désirez construire votre propre pilote pour mettre en application vos nouvelles connaissances, vous devrez approfondir davantage les commandes des imprimantes. Nous venons seulement d'effectuer un survol du domaine des imprimantes avec ou sans pilote. Espérons pour vous que vous en aurez vu un peu plus que Lindberg lors de sa traversée de l'Atlantique. Spirit of Saint Louis n'avait aucune visibilité vers l'avant.
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