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Foundation, l'HyperCard sur Amiga Il y a plus de deux ans, j'avais présenté dans les pages d'Amiga News les tout premiers produits de type Hypermédia : CanDo, Thinker, UltraCard... Ce dernier, pourtant déjà très prometteur, véritable clone d'HyperCard sur Macintosh, souffrait de quelques défauts de jeunesse. Depuis ces deux années, le logiciel a été entièrement refait, et très largement amélioré pour devenir un tout autre produit, stable et puissant : Foundation. Fonctionnement Comme pour HyperCard sur Macintosh ou ToolBook sur PC, chaque application créée avec Foundation est construite autour d'une pile ("stack" en anglais). Une pile est composée d'un fond (background) sur lequel sont posés des objets (objects) simples : boutons, cartes (frames)... Sur les cartes, elles-mêmes, sont posés des objets. ![]() ![]() Une pile minimum est donc composée d'un fond qui peut contenir une image IFF et d'une carte. Le fond et la carte peuvent à leur tour contenir des objets. Les objets peuvent être de simples boutons sur lesquels on clique et qui exécutent alors des scripts permettant de montrer une image, d'écouter un son, de lire un texte, de naviguer à travers les cartes, comme des champs permettant à l'utilisateur de rentrer des informations, ou même un texte pourvu de propriétés hypertexte. Création d'une pile Foundation, comme CanDo, possède deux modes :
![]() Cet écran permet de préciser la définition du fond (taille et nombre de couleurs) et le type de fond ; en effet, une pile peut reposer sur un écran (background) ou sur une fenêtre (foreground) dont la taille et les attributs sont configurables. Seize piles peuvent s'exécuter simultanément. L'étape suivante consiste à créer ses objets sur le fond ou sur la carte et à définir le script de chacun de ces éléments. Création d'un objet Alors que dans CanDo, il nous faudra cliquer dans toute une série de boutons pour créer un objet et le configurer, Foundation, certes plus austère, moins "visuel", est en contrepartie beaucoup plus direct et rapide dans les opérations de développement. En choisissant la commande "New Object" du menu "Edit", il est possible de positionner et décrire un objet de même manière que l'on dessine un rectangle dans Deluxe Paint. A tout moment, d'un simple clic, il sera possible de le déplacer, de le retailler, et d'un simple double-clic d'accéder directement à son script. Ce type de fonctionnement est identique à HyperCard. A l'aide du menu "Tools", dont les fonctions ont été elles-mêmes créées dans le langage interne de Foundation, l'objet nouvellement créé pourra se changer en liste avec ascenseur, ou en champ de saisie. Le menu "Object" permet de paramétrer entièrement un objet dans son apparence : couleur de fond, contour, relief, ombre, polices, style, etc. Les commandes du langage Fast-Talk permettent également d'accéder aux différentes propriétés des objets à travers les scripts. Par exemple : ![]()
Tout objet (fond, carte, objets) possède un script. L'édition de ce script passe par le menu, un équivalent clavier ou un double-clic qui nous amène dans l'éditeur interne de Foundation ou l'éditeur de son choix (AZ de Jean-Michel Forgeas, par exemple...). Lorsqu'on entre dans le script d'un objet une liste d'événements spécifiques est déjà présente. Par exemple pour un objet : ![]() Il est alors à notre charge de poursuivre l'écriture du script pour l'événement qui nous intéresse. Par exemple : ![]() Autre exemple plus élaboré : le script du bouton "Appel Tel" de la pile FoundDex : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Considérons les 25 volumes de l'Encyclopédie Universalis. Dans une définition donnée, située par exemple dans la page 2015 du volume n°3, l'auteur renvoie aux termes X et Y situés respectivement dans les volumes 11 et 19. Il va donc me falloir ouvrir chacun à son tour ces volumes à la bonne page... Avec l'hypertexte, il m'aurait suffi simplement de cliquer sur les termes X ou Y pour instantanément me trouver dans le bon volume, à la bonne page, sur la bonne définition. Tout objet contenant du texte peut contenir ce type de propriété dans Foundation. En choisissant la commande "Object/Hypertexte/Edit...", il est possible d'identifier les mots "sensibles" et de leur affecter des actions aussi diverses que le permettent les plus de 300 commandes du langage Fast-Talk de Foundation. Des commandes telles que "HyperText.Color" et "HyperText.-Style" permettent de mettre visuellement en valeur les mots "sensibles". Effets visuels Lorsque l'on passe d'une pile ou d'une carte à l'autre, ou lors d'un diaporama d'images, Foundation permet d'utiliser 16 volets d'apparition. Ces volets peuvent aussi bien traiter des écrans entiers que des portions d'écran. Foundation et les autres... Il est possible depuis Foundation d'utiliser l'éditeur de texte de son choix en travaillant dans le répertoire "T:" et les fonctions copier/coller de Foundation. De même, pour l'édition de dessin avec Deluxe Paint par exemple, il suffit de sauver le dessin dans "T:" pour pouvoir le récupérer en une seule et simple opération dans la pile en cours de développement. ARexx Foundation est très ouvert vers ARexx, en tant que maître ou client, et tout le fonctionnement de Foundation, y compris l'éditeur peut être contrôlé via ARexx. Un environnement de développement évolutif Foundation dispose d'un éditeur de macro-commandes qui permet d'automatiser ses propres séquences de création d'objets et de les installer dans le menu "Tools" qui contient déjà plusieurs macro rééditables : jouer un son, afficher une image, lancer une application, lancer une pile, lancer une commande ARexx ou une animation, etc. La séquence ainsi réalisée génère alors le script correspondant dans l'éditeur. Ceci un peu dans l'esprit des outils de l'éditeur d'objets de CanDo, mais avec l'intérêt de pouvoir les modifier à loisir et d'enréer d'autres. Dans le même esprit, le tiroir "Libraries" contient des scripts qui sont externes aux piles mais utilisables, en externe, par plusieurs d'entre elles. Un grand apport en comparaison de CanDo est la possibilité de créer ses propres commandes. En effet, si vous ne trouvez pas satisfaction parmi les plus de 300 commandes, il vous sera possible de créer les vôtres en langage C. Cette possibilité est unique et a énormément contribué au succès d'HyperCard sur Macintosh. Une pile est donc prévue à cette intention : XCode.Builder. Exportation Foundation est livré avec deux environnements d'exécution (runtime) : FondBrowser et Fast.RT. Le premier, FondBrowser, ne contient que le mode "Browse" de Foundation, mais la pile qui l'accompagnera pourra être modifiée si l'on possède Foundation. Le second, Fast.RT, est plus intéressant si l'on souhaite commercialiser ses oeuvres ou tout au moins en protéger la substantifique moelle. En effet, il faudra préalablement passer la pile dans le Foundation Stack Commercializer qui la cryptera en vous demandant un mot de passe. A partir de cet instant, seul l'auteur, s'il n'a pas oublié son code secret, pourra relire et modifier la pile (je connais plus d'un "intégrateur" qui utilise actuellement AmigaVision pour ses bornes interactives et qui aimerait que ce dernier propose la même chose...). ![]() Les deux logiciels sont complets et présentent chacun des atouts séduisants. La présentation de CanDo est plus visuelle que Foundation. En contrepartie, CanDo est plus lent à mettre en oeuvre, voire parfois exaspérant à force de cliquer sans cesse sur ses jolis petits boutons. Incontestablement, Foundation est pour le développeur beaucoup plus maniable. La philosophie de Foundation, plus que CanDo, est identique à HyperCard ou ToolBook. Le manuel est épais, écrit un peu trop petit à mon goût, et manque un peu de pédagogie et d'illustrations. Il paraît que Impulse, l'éditeur, en prépare une nouvelle version... Le logiciel est livré sur trois disquettes archivées avec Lharc et un programme d'installation qui marche parfaitement. Le tout installé occupe 4,4 Mo. Le programme Foundation lui-même pèse 550 ko et la configuration minimum requise pour travailler sans peine est de 2 Mo voire 3 Mo de mémoire. Comme CanDo, il y a plus de deux ans (actuellement importé par Avancée), Foundation n'a pas d'importateur en France. Espérons que l'un d'entre eux aura le flair et l'intelligence de s'intéresser à ce produit majeur pour l'Amiga, qui depuis son origine est soutenu par Jay Miner, le créateur de l'Amiga.
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