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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Point de vue : La fiabilité du CD
(Article écrit par Pierre-Louis Mangeard et Éric Laffont et extrait d'Amiga News - septembre 1991)
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Le CD remis en question (par Pierre-Louis Mangeard)
Chers amis d'Amiga News,
Je constate que, depuis deux ou trois mois, ma presse préférée fait un battage autour d'un nouveau produit Commodore :
le CDTV. Tous les articles sur ce sujet ont été jusqu'alors tout à fait élogieux, mais aucun n'aborde un aspect
essentiel de la chose : celui du support lui-même, le CD-ROM. Amiga News a juste consacré quelques lignes, dans son numéro
de juin, quant à la perte d'informations possibles.
Il y a de cela moins d'une dizaine d'années, naissait le CD audio. Sans attendre davantage, tous les journalistes,
d'un commun accord, se perdirent en louanges sur ses qualités musicales mais aussi sur sa prétendue longévité.
Il fallut attendre de nombreuses années pour que le grand public puisse avoir vent d'une information contradictoire
concernant les menus défauts du CD audio. D'abord, quelques audiophiles en vue purent enfin percer le voile épais
de l'intox publicitaire fermement maintenue par les grands trusts producteurs de CD et lecteurs laser, et dénoncer
le réel manque de qualité du son CD par rapport au son vinyl, dès qu'on montait un tant soit peu dans la gamme des
matériels Hi-Fi.
Vers cette même époque, quelques techniciens versés dans le domaine du laser et des supports
numériques attiraient l'attention sur la fragilité du CD en tant qu'objet, mais surtout sur son autodégradabilité.
Non le CD n'est pas éternel comme le prétendaient les publicités. Il s'efface tout seul avec le temps. Les symptômes
de l'effacement se manifestent de deux façons :
1. Les trous d'aiguille : prenez un CD et placez-le entre vos yeux et une source lumineuse, face enregistrée
vers vous. On observe par ici, par là, de minuscules perforations dans l'alliage du CD, semblables aux piqûres
d'une aiguille à coudre. Ces trous n'influent pas sur la restitution du son car la perte d'information est négligeable
et les lecteurs sont en mesure de la compenser. Mais ils peuvent s'agrandir, tel un cancer, et je possède un CD
s'ornant d'un magnifique jour circulaire de 5 mm de diamètre sur son premier morceau près du centre. Au pire, ces
perforations commencent à apparaître trois mois après le pressage. Si en musique on supporte la perte de quelques
octets, en informatique, par contre, vous savez comme moi qu'un seul bit manque et tout est dépeuplé.
2. L'effacement : le CD s'efface tout seul. "La musique sans bruit", clamaient les pubs (et les journalistes)
d'alors, Jamais cela n'aura été si vrai. La galvanoplastie du CD se délie, à la manière d'une encre sympathique.
A preuve de mes dires, j'ai joint à cette lettre un CD à moitié effacé au travers duquel on peut voir le paysage.
La rédaction d'Amiga News est donc témoin de la véracité de ces affirmations. De plus, le CD supporte très mal
l'humidité, qui accélère ces phénomènes, et se dégrade bien plus vite en climats tropical et équatorial (comme
ici à La Réunion).
Je pense que le travail du journaliste, serait de faire une enquête sur la fiabilité du support, c'est-à-dire
de "titres" pour le CDTV : des améliorations ont-elles été apportées ? La galvanoplastie est-elle plus durable ?
Qui les fabrique ? Où ? Quelle est la tolérance aux rayures, chocs, taches ? Etc.
Ce ne sont pas les questions qui manquent pour alimenter une enquête approfondie. Si aujourd'hui les titres restent
à un prix abordable, lancement oblige, nous ne tarderons pas à en voir paraître de bien plus onéreux. D'ailleurs,
ce que je viens de dire est absurde : quel que soit le prix, il me déplairait infiniment de voir mon titre se
désintégrer après un laps de temps relativement court. En tant que consommateur, je tiens seulement à être rassuré afin
de ne pas avoir à subir de mauvaises surprises.
Ayant connu de fâcheux précédents, je me pose actuellement la question de savoir si l'on n'est pas en train de nous
tisser un beau tapis dans le but de cacher l'excrément du chat. J'espère me tromper et que tous ces problèmes ont
été résolus. J'aimerais qu'Amiga News fasse un article bien documenté là-dessus.
Réponse d'Éric Laffont
Visiblement, vous en voulez aux publicitaires et aux journalistes. Évidemment, si tous vos CD sont dans l'état
de celui que vous nous avez envoyé, je vous comprends. Je ne connais pas la boîte PDO qui a produit ce CD,
mais de toute évidence la couche d'aluminure a été largement insuffisante ou bien le liant collant les
différentes couches du CD est trop volatile ou a été "économisé". Ce problème arrive quelques fois dans les pressages
à bas coût ou dans certaines maisons qui pressent pour grandes surfaces.
J'ai personnellement eu un problème avec un disque de chez Loridisk sur lequel la peinture des titres avait
attaqué l'aluminure.
Pour ce qui est de la qualité du support en général et lors d'un stockage normal (évidemment si possible loin des
rayons solaires et avec une concentration d'humidité ambiante régulière et normale), un CD bien pressé a une durée
de vie bien suffisante. Avant d'avancer le chiffre officiel, je tiens à signaler que j'ai devant mes yeux un CD de
pressage 1979 de chez CBS (numéro DIDC 50012) qui est dans le même état que lors de son achat. Tous les symptômes
cités ne sont de plus jamais apparus sur mes CD musicaux, à part évidemment des trous d'aiguille dans la surface
aluminée. Ces trous étant pour la plupart invisibles lors de l'écoute et souvent plus petits que l'information elle-même.
Évidemment, dans des cas extrêmes : soleil, chaleur, humidité, graisse (des doigts), le support étant plastifié, collé,
peint, ceci causera au CD des lésions plus ou moins graves. Il faut mettre en garde les gens possédant un CD dans la
voiture, évitez de laisser vos CD exposés directement au soleil ou même à une température dépassant 65° à 75°
ce qui est souvent le cas clans une voiture l'été en plein soleil ; les symptômes énoncés plus haut se vérifieraient.
Pour ce qui est de la qualité musicale du CD, n'entrons pas à nouveau dans la polémique CD/vinyl, il restera toujours
des personnes s'accrochant au passé et d'autres croyant au futur. Le vinyl a 70 ans de développement, le CD en a 20,
laissons-lui le temps. En informatique, le combat serait plutôt CD contre support magnétique.
Comment marche un lecteur de CD (ROM ou musical) ?
Comme on le voit sur la première photo, le disque se présente sous forme d'une suite de trous plus ou moins espacés
qui vont constituer le message à lire. Ces "trous" ou alvéoles ont une longueur variant entre 1 à 3 microns
(millièmes de millimètre) et une largeur fixe de 115 microns. L'écart entre deux pistes étant fixe : 1,6 micron,
la profondeur de l'alvéole étant fixe : 0,1 micron. La distance entre deux alvéoles est, elle, variable mais avec
un minimum de 1 micron (Cf. Philips).
Contrairement au support magnétique, il n'y a jamais contact physique entre le disque et la tête de lecture, le rayon
lumineux (laser) faisant la liaison. Le rayon lumineux doit être réfléchi pour transporter l'information vers un circuit
qui décodera la longueur de signal et la transformera en 0 ou en 1, d'où
l'intérêt d'avoir une bonne surface réfléchissante derrière la couche contenant les "trous" pour bien renvoyer le
signal. C'est ici que l'on comprend la limitation de cette technologie et sa difficulté à écrire une information :
la figure 1 nous montre une coupe d'un CD.
On voit qu'il est très difficile de graver quelque chose (protection) et surtout d'effacer une information (comment boucher
les trous ?). Des solutions commencent à faire leur apparition et l'on s'oriente surtout vers une solution "magnétique"
pour une organisation de la surface du CD, ce qui le rendrait réinscriptible à volonté comme pour une disquette.
Cependant, l'intérêt du CD réside dans son énorme capacité de stockage des données (plus de 500 Mo pour un 12 centimètres
aux normes ISO 9660 ; norme adaptée par Commodore et Philips pour le CDTV et le CD-i). Le débit de l'information dans
cette norme peut atteindre 1,44 Mo/sec, ce qui est très bien. Mais le temps d'accès aux pistes est, lui, lamentable et
atteint presque la seconde dans certains cas. La moyenne étant de 0,5 à 0,6 sec, ce qui comparé à un bon disque dur
est risible (temps moyen d'accès sur un SCSI : 18 millisecondes voire 10 ms sur le Maxtor Lx200).
Le CDTV et ses enfants CD ne sont que des lecteurs et comme le signale notre ami, le prix des logiciels sera
à surveiller. Si effectivement tous les disques possèdent 500 Mo d'informations, espérons que le prix ne sera pas
calculé au ko.
L'inquiétude de Pierre-Louis Mangeard vient aussi de la perte d'information sur une surface possédant des imperfections
due à un pressage défectueux ou une usure temporelle. Pour ce qui est du CD (pour CDTV) que j'ai, il semble
identique en tout point â un CD musical normal, le pressage est identique, et pour le moment il fonctionne très bien.
Pour ce qui est du codage de l'information sur la surface (taille des alvéoles, espacement), ne possédant pas
d'informations vérifiées, on attendra pour plus de détails.
De toute façon, le bon stockage et une manipulation
normalement attentionnée du disque sera un gage de durée. Alors que l'informatique se dirige vers une plus grande
interactivité entre la machine et l'homme, les besoins de stockage se font de plus en plus grands et le CDTV et le
CD sont une alternative de plus pour accéder a d'autres types d'informations. Maintenant, il faut savoir sur quel
créneau le CDTV va se placer, si les CD ont réellement un avenir ou si l'on doit attendre les CD réinscriptibles,
ce qui j'espère ne saurait tarder.
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