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Escom et Amiga Technologies sont en faillite. Le 19 juillet, Bernhard Hembach, l'administrateur de liquidation, et Bill Buck, président de VIScorp, ont signé un contrat de vente qui donne à VIScorp jusqu'au 19 août pour finaliser son achat et devenir enfin propriétaire de l'Amiga. VIScorp travaille sur une carte 68060, et va continuer de vendre des machines existant, en attendant les décisions de son groupe de spécialistes qui va choisir les grandes lignes de l'architecture Amiga du futur. Message de Bill Buck à la communauté Amiga 1. Escom AG et Amiga Technologies GmbH sont en faillite et vont cesser d'exister. VIScorp a conclu un accord avec l'administrateur pour la liquidation de ces deux sociétés, et avec les créditeurs, pour l'achat de Amiga. Il y avait au moins 11 banques ou sociétés qui réclamaient les droits comme "propriétaires" de la technologie ou de l'inventaire. Escom avait des dettes de plus de 250 millions de dollars. Imaginez la confusion... 2. Les procédures que nous avons dû suivre depuis trois mois étaient laborieuses. Au fur et à mesure que la situation chez Escom s'est détériorée, nous étions obligés de continuellement renégocier notre contrat d'achat... La situation chez Escom et Amiga Technologies était extrêmement perturbée, due en partie aux problèmes de finances et gestion, mais aussi à cause des lacunes d'organisation par Commodore de sa propriété intellectuelle. La faillite de Commodore a créé de nombreux problèmes qui n'ont jamais été réparés. 3. Le contrat d'achat final (et dernier de trois) était signé le 19 juillet. Il ne peut pas être changé ; il a été exécuté. La propriété intellectuelle de l'ancien Commodore, et l'inventaire de l'ancien Amiga Technologies, seront finalement la propriété de VIScorp. Les dernières formalités seront terminées dans les 30 jours qui suivent. Pendant ce mois, une société VIScorp GmbH sera enregistrée et Amiga Technologies continuera à opérer provisoirement en faillite pour VIScorp. 4. Petro Tyschtschenko et son équipe continueront à opérer en Allemagne. Raquel Velasco et Petro Tyschtschenko seront les nouveaux directeurs généraux d'Amiga, qui prendra le nom VIScorp GmbH. Al Duncan, un ancien directeur général de Commodore, rejoindra VIScorp pour gérer les ventes et la distribution des produits VIScorp et Amiga en Amérique du Nord. Petro Tyschtschenko continuera à opérer depuis l'Allemagne et à gérer les activités actuelles. Raquel cherche quelqu'un de la communauté pour gérer la réorganisation de la vente et la distribution en Europe. Veuillez écrire à raquel@vistv.com si vous êtes la personne pour ce travail. 5. Les efforts d'ingénierie de l'ancien Amiga Technologies et l'actuelle ingénierie de VIScorp seront réunis et gérés professionnellement. Nous avons l'intention de commencer très bientôt à implémenter les projets que nous avons esquissés à Toulouse. 6. Veuillez excuser notre manque de communication avec la communauté ces derniers mois. Nous étions contraints à une restriction sévère concernant la communication de nos activités. Veuillez ré-envoyer vos courriers électroniques s'ils n'ont pas reçu de réponse par cette lettre. Il était simplement impossible de répondre à tous les courriers électroniques. 7. N'attendez pas de miracles de VIScorp. Attendez un progrès lent, mais certain. Merci pour votre soutien. Bill Buck Escom : frappé par la foudre Le prix de l'acquisition de l'Amiga n'a pas été dévoilé, mais dans une précédente annonce le 24 juin, VIScorp a déclaré avoir acheté le stock d'ordinateurs finis, les composants, et les droits intellectuels sauf la marque Commodore au prix de "approximativement de 40 millions de dollars américains en stock et argent". Les actions de VIScorp ont favorablement réagi, augmentant de 3/8 à 11 $ 1/8. Mais après l'inattendue faillite d'Escom et l'annonce d'un nouveau contrat avec l'administrateur, l'action était redescendue le 9 août à 9,37 $. La faillite du second assembleur et distributeur de PC européen est devenue inéluctable après le refus de ses banquiers et de ses actionnaires (dont Siemens Nixdorf et Quelle), d'injecter de nouveaux capitaux. En mars, ils avaient déjà apporté 100 millions de marks pour couvrir les pertes de 1995. L'unité hollandaise, Escom Netherlands, sera probablement vendue à ses dirigeants et à deux groupes d'investisseurs hollandais. La nouvelle société continuera à vendre des ordinateurs à travers son réseau de 34 magasins, mais 20% du personnel perdront leur travail. En Grande-Bretagne, aucun acheteur n'a été trouvé et la fermeture totale, avec perte de mille emplois, semblait la plus probable solution. Enfin, d'après l'agence de presse Reuters, l'agence allemande qui surveille les transactions boursières, a ouvert une enquête suite aux ventes massives d'actions Escom juste avant l'entrée en règlement judiciaire de la société. D'après l'agence, le volume des ventes était huit ou neuf fois plus élevé que les jours précédents. Erreurs de gestion... Escom a été brutalement sanctionné pour quelques erreurs de gestion : des inventaires trop élevés de Pentium 60, bogués, dont la valeur a plongé vertigineusement, mais aussi, une insuffisance de fonds pour financer sa croissance. Ces problèmes, associés à un ralentissement de croissance du marché domestique des PC, ont suffi à mettre à genoux une société qui, une année auparavant, au moment où elle rachetait l'Amiga, semblait un modèle de croissance et de dynamisme. Personne ne met en cause l'opération Amiga, ce qui semble indiquer que malgré des dépenses de 100 millions de DM sur l'Amiga, il y a eu quelques rentrées intéressantes sans compter le prix d'achat qui sera (si tout se déroule comme prévu !) apporté par VIScorp. On peut citer, par exemple, la vente à une société chinoise de certains droits Amiga par Escom (voir l'entrevue, plus bas, donnée à Montréal par David Rosen de VIScorp). Il y a eu également, des ventes non négligeables d'Amiga 1200 en Allemagne, même si les ventes en Grande-Bretagne et d'autres pays étaient décevantes pour ne pas dire catastrophiques. Pourquoi tant de... Dans un discours, le 3 août, à l'occasion de la Convention Amiga à Montréal, David Rosen, vice-président du développement commercial chez VIScorp, a encore exprimé son mépris pour les précédents propriétaires de l'Amiga. ![]() "Après l'accord d'une licence pour la technologie, il est très vite devenu évident qu'Escom n'avait pas d'argent et qu'il n'avait aucune idée sur ce qu'il allait faire de l'Amiga." AT avait fait un "très mauvais boulot". "Ils n'ont jamais parlé avec les gens en Grande-Bretagne, Italie, France, etc. Petro va probablement continuer car il connaît les réseaux commerciaux en Allemagne. Mais Petro a "donné" le Royaume-Uni. Nous voulons changer cela." À propos du Walker (le nouvel Amiga d'Amiga Technologies qui n'a jamais été commercialisé), David Rosen a été encore plus dur : "Le Walker n'était rien. Il n'y a jamais rien eu. Ça fonctionnait à peine et aurait demandé beaucoup plus de travail." "Notre but est d'avoir deux lignes de produits, dont le développement d'AmigaOS. Nous avons aussi l'UITI (un boîtier Internet pour téléviseurs) avec Emerson et l'ED (un boîtier permettant l'ajout d'Internet et de multiples autres fonctions à un téléviseur)." "Nous espérons que dans le mois qui suit, nous aurons d'autres contrats de licence que nous pourrions utiliser pour financer le côté ordinateur. Il y a un marché "niche" pour des ordinateurs de bas et haut de gamme. Le décodeur numérique peut soutenir financièrement le côté ordinateur, et le développement côté Amiga peut bénéficier du décodeur numérique." Une carte '060 "Pour l'Amiga, notre but à court terme est de sortir une carte accélératrice 68060. Nous organisons un groupe de conception architecturale. Nous voulons les meilleures personnes, et nous embaucherons d'autres ingénieurs la semaine prochaine." En réponse aux questions, David Rosen a déclaré que l'ED sera disponible en février. VIScorp cherche ses clients parmi les moins grandes sociétés de télévision câblées, car "les grosses exigent plus d'engagement que nous ne pouvons proposer". Une carte ED pour Amiga est "probable" ultérieurement. Le navigateur Web que VIScorp prépare pour ED tournera sur Amiga. Les développements sous processeur RISC ne tourneront probablement pas sur ED à cause de leur coût. Le prix "cible" est de 300 dollars. VIScorp a discuté du langage Java avec Sun, et a considéré l'idée d'inclure ce nouveau langage dans ses décodeurs numériques, mais a finalement décidé que cela serait "trop à la fois". Une fois l'achat terminé, VIScorp fera une action concrète concernant l'Amiga, dans environ un mois. En réponse à une question sur les centres d'intérêt de VIScorp, Rosen a répondu que jusque-là, VIScorp avait en mire le décodeur numérique, et, actuellement, "pour l'ordinateur Amiga, nous sommes encore en train de décider ce que nous allons en faire. Le travail du groupe de conception architecturale (ADG) sera de décider où nous pouvons aller avec la plate-forme, le système d'exploitation, la question de processeur, etc." VIScorp vendra des licences Amiga seulement quand les projets suivront les futurs standards décidés par l'ADG, et "une sensibilité envers les sujets historiques que les utilisateurs pourraient souhaiter." Les rivaux David Rosen a révélé que New Star, une société chinoise, a acheté à Escom les droits de distribution en Chine pour les Amiga 68020, 68030 et 68040. VIScorp est en discussion avec New Star et est "très optimiste" concernant le marché chinois. Il a aussi révélé qu'une société chinoise, et aussi PIOS, ont essayé d'acheter l'Amiga pendant la faillite d'Escom. D'après lui, les Chinois "ne savaient pas vraiment ni ce qu'était l'Amiga, ni ce qu'ils allaient en faire s'ils avaient réussi à l'acheter". Il n'a pas dit la même chose à propos de PIOS, qui compte les ex-employés de Commodore, Dave Haynie et Andy Finkel dans son équipe. La société allemande Eagle Computer Products, dirigée par Andreas Konjevic nous a informé début août qu'elle aussi a contacté l'administrateur de la faillite d'Escom pour proposer un achat de l'Amiga. ![]() Eagle a exprimé des doutes concernant la capacité de VIScorp à rassembler des fonds nécessaires pour conclure son achat.
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