Obligement - L'Amiga au maximum

Vendredi 06 juin 2025 - 13:25  

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Reportage : Enquêtes dans les boutiques pour le choix entre un Atari ST et un Amiga
(Article écrit par Éric Caberia, Jean-Loup Renault et Ivan Roux et extrait de Tilt Hors Série - mars 1988)


Commencée dans notre hors-série spécial PC, "enquête-boutiques" a de nouveau fait les délices des spécialistes de Tilt. Le principe est simple : trois vrais journalistes/faux clients, partent incognito visiter les points de vente micro, nantis d'un budget de 7000 FF et d'un arsenal de questions naïves et cruciales. Bien sûr, ils hésitent entre l'Atari ST et l'Amiga. Conseils pertinents, arguments massue, erreurs flagrantes, les vendeurs sont capables du pire comme du meilleur...

Acheter un micro-ordinateur aujourd'hui ressemble à un véritable acte de foi. En effet, ce sont le plus souvent les conseils et recommandations des vendeurs qui dirigent le choix des clients. Dans cette jungle de normes, de résolutions basses ou hautes, d'applications - sérieuses - ou ludiques, l'erreur n'est pas permise. C'est pour cette raison que trois vaillants journalistes de la rédaction de Tilt se sont parés des attributs de Candide avant de pénétrer dans certaines boutiques et de simuler l'achat d'un micro. Ils sont allés constater par eux-mêmes les dangers auxquels s'exposent les malheureux qui n'auraient pas la chance de lire cette enquête.

Le scénario est le suivant. Un faux Candide/vrai journaliste se présente dans une boutique, habité par une hésitation angoissante : Amiga ou ST ? Il dispose d'un budget d'environ 7000 FF et voudrait programmer, écrire et/ou jouer. Certaines visites dans les boutiques se sont faites à deux. Dans ce cas, l'un des journalistes se fait passer pour un néophyte dont l'intérêt est surtout porté vers l'écriture, l'autre se présente comme un déboussolé du jeu vidéo. Le budget, lui, ne varie pas : 7000 FF. Leurs aventures méritent qu'on s'y attarde...

Coconut

Dans la vitrine, un Atari 520ST cherche acquéreur. J'entre dans l'antre, déguisé en moustache-grosses lunettes. Après une petite ronde d'inspection au rayon des logiciels, je m'approche d'un vendeur. Motif : je désire acheter un Atari ST ou un Amiga. Dites monsieur, lequel choisir ? Il m'entraîne, l'air bonhomme, dans le fond du magasin où je découvre les deux ordinateurs. Un Amiga 500 et des ST 520 et 1040.

- C'est pour quoi faire ?
- Heu... jouer, programmer un peu, faire du traitement de texte.

C'est comme si je lui avais dit que je voulais tout faire. Sa langue claque dans sa bouche et la réponse arrive sans tarder : "Il y a beaucoup plus de choix de logiciels sur Atari ST mais l'Amiga est meilleur en graphisme", répond-il en balayant de sa main les vastes rayonnages de jeux et d'utilitaires pour ST.

Je lui demande si les deux marchent sur une télé. Oui, pas de problèmes avec une prise Péritel, mais il omet de préciser qu'il faut un câble spécial pour relier l'Amiga au téléviseur. Ensuite, il me récite la messe consacrée aux performances des machines sans une seule hésitation ni erreur. Le topo est complet. Il m'explique en détail que l'Atari 520ST est livré avec un lecteur double face.

Tout y passe : les résolutions d'écran, la couleur, les mémoires, le son, les imprimantes, etc. Étourdi par tant de mots, je reviens à la charge sur les logiciels. Là, sa réponse m'achève : "Prenez Lattice C, par exemple. Il coûte 1900 FF en version Amiga. Le même programme sur Atari ST coûte 900 FF. Mille francs d'écart."

Je tourne autour du moniteur Amiga et constate la présence des deux haut-parleurs latéraux. Question piège : serait-il stéréo ? "Non, il est mono. Mais vous pouvez brancher l'Amiga sur une chaîne Hi-Fi et vous aurez un son stéréo". Sa démonstration est un modèle d'impartialité. Je sors en ayant le sentiment de n'avoir pas encore d'intime conviction.

Conforama Rivoli

Je ne vous présente pas les lieux, vous connaissez. Pour ne pas déroger à la règle des grandes surfaces, la "boutique micro" est reléguée au second étage derrière le rayon des chaussettes. Quelques machines 8 bits fin-de-race attendent leur dernier soupir. Pas d'Amiga dans le secteur mais un Atari 520ST et un Mega ST2. Je tire le vendeur de sa somnolence (il bricolait vaguement un Amstrad).

Je lui raconte que j'aimerais échanger mon baril de C64 contre une machine plus puissante. Et, surprise, il me conseille un Amiga ou un Atari ST alors qu'il ne vend pas d'Amiga et me confie qu'il va sans doute en vendre car il commence à y avoir une demande.

Question technique, le quidam s'en sort bien. Quand je l'interroge sur la possibilité de gonfler la mémoire de l'Atari 520ST, il me répond d'abord qu'il n'y a aucun problème. Damned ! Puis il se reprend et avoue qu'il ne sait pas s'il faut souder la carte ou l'enficher. Sauvé de justesse.

Voyons les langages de programmation disponibles. Il me demande en quoi je veux programmer. En BASIC. "Le GFA est le plus répandu et il est puissant". Visiblement, il ne connaît pas STOS mais ce n'est pas une boutique spécialisée. Puis nous évoquons avec nostalgie les horribles Peek et Poke du BASIC C64. J'ai eu droit à une démo avec moniteur couleur et monochrome et je sais tout sur les capacités du ST. Faute de combattant, l'Amiga est resté sur la touche.

FNAC (Les Halles)

Il est 18 heures. L'espace consacré à la micro-informatique est vaste et bien achalandé. Et pour cause, des machines, des logiciels, des disquettes vierges, des imprimantes emplissent les rayons. Un long comptoir, derrière lequel deux pauvres vendeurs ne peuvent même pas se battre en duel, fait le tour de la pièce. S'en approcher est déjà un défi quasi insurmontable tant la foule est dense. Mais un journaliste de Tilt ne recule pas. Puisant du courage dans ma conscience professionnelle et songeant à la déception que ma reculade causera aux lecteurs impatients, je joue des coudes pour venir m'accrocher au comptoir.

Sur des étagères courant le long du mur, hors de portée, une ribambelle de micro-ordinateurs, où les compatibles PC se taillent la part du lion, s'offrent à mes regards. Un Atari 520ST est allumé. Le spectacle manque de variété, puisque l'écran affiche le très statique bureau GEM.

Mais où est donc Amiga ? Ah, le voilà. Dans un coin. Il a l'air sombre avec son moniteur éteint. Manifestement, on cherche plus à vendre des PC qu'autre chose dans cet endroit. Comme pour confirmer cette impression, l'éventuel acheteur qui a réussi à capter l'attention du vendeur le plus proche lui pose des questions à propos d'un portable Zenith.

Après une dizaine de minutes d'attente, profitant d'un trou dans leur conversation, je me hasarde à poser ma question fétiche sur l'intérêt comparé de l'Atari ST et de l'Amiga. La réponse, en forme de question, est courte mais très adaptée "c'est pour quoi faire ?". Conscient de la foule qui attend derrière moi, l'adopte le style télégraphique pour répondre à mon tour : "traitement de texte (stop). Jeu (stop)". Comme il fallait s'y attendre, c'est le nom d'Atari qui jaillit.

Désireux d'en savoir plus, je me fends d'un "pourquoi ?" bref et intense. Avec l'air impatient de celui qui s'adresse à un demeuré, le vendeur exécute Amiga en quelques phrases, arguant de sa pauvreté en logiciels, et se retourne vers l'acheteur de Zenith qui semble s'être enfin décidé, mettant fin à notre conversation. Frustré mais impuissant à faire plus, je ressors à l'air libre, d'autant que la file d'attente s'allonge derrière moi, me comprimant contre le comptoir.

C'est en pensant à tous ceux que le travail empêche d'aller visiter ce genre d'endroit pendant les heures creuses que je m'éloigne dans le soleil couchant...

General Video

A peine ai-je fini de formuler LA question que la sentence tombe comme un couperet : "N'achetez pas l'Amiga, ce n'est pas une machine fiable. Sur les dix vendues le mois dernier, huit sont revenues en dépannage. Nous les expédions chez Commodore qui les renvoie trois mois plus tard." Là, il exagère un peu. Il est vrai que ce n'est pas très agréable d'être privé de sa machine, surtout quand elle est neuve. Mais le délai moyen est d'un mois environ. Cela dit, "l'Amiga est peut-être meilleur que le ST mais les logiciels sont tellement rares. Sur Atari ST, vous trouvez tout, alors que sur Amiga..." Je sens que nous dévions vers le discours classique.

J'embraye sur les nouvelles ROM ST. "Il n'y a plus de problèmes maintenant. Les jeux sont compatibles avec les anciennes et les nouvelles." Non et non. Le bougre y va un peu fort. Oser me dire que tous les logiciels fonctionnent alors qu'en réalité, il y a beaucoup de cas d'incompatibilité.

Derrière le comptoir, deux moniteurs Atari interpellent mon oeil avec de magnifiques démos. L'Amiga 500 est bien silencieux dans son coin. On ne peut pas dire qu'il a la cote ici.

Illel Center (Magenta)

Chez Illel, on ne vend que des PC compatibles et du Macintosh. Tant pis, j'entre et demande (on ne sait jamais) aux deux vendeurs s'ils ont de l'Atari. Ils éclatent de rire et me jettent à la figure : "Atari ! Mais c'est quoi cette bécane de m...". Repli stratégique. Je repose la même question à propos de l'Amiga. La réaction est violente : "L'amigale avec des tentacules !". Voilà bien une attitude peu commerçante voire sectaire. Et je pèse mes mots !

Infomanie

De l'extérieur, la vitrine ne paie pas de mine. Vous risquez de passer devant sans remarquer que l'on y vend de l'Atari ST et de l'Amiga. En fait, la boutique se trouve au sous-sol. L'endroit dégage une impression de sérieux. Peu de clients mais des mordus. Les périphériques sophistiqués me font baver d'envie. Tablettes graphiques, numériseurs, etc. Côté parc d'ordinateurs, les ST ont la plus grosse part du gâteau. Un Amiga 2000 et un 500 contre cinq ST. En tout cas, ce n'est pas l'endroit pour poser des questions stupides sur les performances respectives des rivaux.

J'explique mon cas : je désire traiter des textes et programmer. L'index du vendeur pointe vers le ST. Musique ? L'index reste immobile. Graphisme ? Il se dirige vers l'Amiga. Le lecteur de disquette ? Le doigt oscille de l'un à l'autre. Fiabilité ? Ah, enfin une réponse parlée : "Nous vendons plus de ST que d'Amiga, alors il est impossible de juger. Mais, à vue de nez, les pannes s'équilibrent entre les deux." Imprimante ? Il me montre la laser et un exemple d'édition. Au passage, il ajoute qu'il faut un Mega ST pour utiliser cette imprimante. Au téléphone, un client demande une démonstration de Superbase. Il convient d'un rendez-vous avec un vendeur.

JBG

Nous pénétrons à deux dans la boutique. Elle est petite, propre, bien rangée, le décor est agréable et lumineux. Deux ordinateurs (Amiga 500 et Atari 520ST) font office de machines de démonstration. Des aficionados s'excitent, l'un avec Wizball sur Atari, l'autre avec un jeu indéterminé sur Amiga. Dans l'un des coins de la pièce, le vendeur les observe d'un air paisible. "Bonjour, nous cherchons chacun une machine, mais nous n'arrivons pas à nous décider entre un Amiga et un Atari... Si vous pouviez nous conseiller ?..."

Faisant montre d'une intelligente prudence, le vendeur s'enquiert de l'usage envisagé pour cette machine. Bon début. "Je suis particulièrement intéressé par l'écriture et je dispose d'un budget d'environ 7000 FF. Moi, c'est plutôt le domaine du jeu qui m'attire. Qu'avez-vous donc à me proposer ?"

JBG (d'un air compétent) : "Cela dépend effectivement de vos besoins. Pour les applications graphiques et les jeux, l'Amiga s'impose par la richesse de sa palette graphique (4096 couleurs). Malheureusement, pour les utilitaires, c'est plutôt le désert, surtout dans le domaine du traitement de texte. Ils sont tous en anglais." Notre vendeur se trompe visiblement puisque, bien que cela soit relativement récent, l'Amiga dispose désormais de plusieurs traitements de texte (plutôt bons) en français, tels Textcraft ou Vizawrite.

JBG se lance ensuite dans un long exposé d'où il ressort que le choix de l'Atari ST est celui du compromis car la machine dispose pour l'instant de la logithèque la plus dynamique. Les programmes utilitaires sont légion, du traitement de texte aux langages les plus connus. Les jeux constituent aussi une importante motivation d'achat : il en apparaît toujours de nouveaux et ils sont en constante amélioration.

"Je pensais que l'on pouvait aussi jouer avec l'Amiga ?" JBG : "Je n ai pas dit que l'Amiga ne disposait pas de jeux, mais que si la motivation d'achat est axée sur le jeu, le ST constitue alors un bon choix. Cependant, pour peu que la tendance au succès de l'Amiga 500 s'amplifie, cette machine pourra détrôner le ST dans le domaine des jeux grâce à ses meilleures performances graphiques et sonores."

Un client (ou un ami ou vendeur) intervient alors et affirme que l'Amiga donne surtout satisfaction aux créateurs graphiques, tout en restant dans des limites budgétaires acceptables. Le ST semble cependant demeurer, pour notre vendeur, la solution idéale de compromis. Il appuie sa conviction en affirmant vendre un Amiga pour cent ST (ce qui semble malgré tout quelque peu exagéré).

Les prix affichés sont normaux : Amiga 500 avec moniteur couleur à 7490 FF, seul à 4700 FF, Atari 520STF avec moniteur couleur à 5490 FF, l'unité centrale seule vaut 2990 FF. Une imprimante s'avère indispensable pour le traitement de texte. La boutique en propose deux : Star LC 10 et Epson LX 80 à 2500 FF. En cas d'achat groupé, machine et imprimante, un logiciel de traitement de texte est offert en prime. Une solution de paiement à crédit peut être étudiée, cela ne pose pas problèmes. Nous prenons alors congé, bien forcés d'admettre que le vendeur, aimable et urbain, n'a pas cherché à profiter de notre ignorance.

NASA (avenue du Général Leclerc)

Nous entrons dans le magasin, lequel s'avère beaucoup plus grand que le précédent. Il ne s'agit pas en l'occurrence d'un spécialiste de la micro. Les modèles les plus sophistiqués de téléviseurs ou de chaînes Hi-Fi exposent avec arrogance leurs diodes et autres attributs technologiques. Personne ne semble prendre garde à l'intrusion des deux créatures journalistiques.

Le rayon micro-informatique est au sous-sol. Durant le trajet, nous observons avec un certain effarement, sur un présentoir, une pile de vieux TO7/70 en solde (1400 FF). Le rayon micro étale un large éventail de machines, des ST aux compatibles PC (Amstrad et autres) en passant par l'Amiga 500, mais aussi Apple IIc et même un MSX II Philips. La concurrence ne semble pas inquiéter énormément les vendeurs de ce magasin, puisque, bien que les clients soient rares (un pelé et les deux tondus de journalistes), vingt minutes d'attente s'écoulent avant qu'un responsable daigne descendre au sous-sol. Comble de malheur, il semble pressé, son débit verbal est rapide et tout son comportement incite à se dépêcher. Après lui avoir transmis notre requête, nous écoutons avec attention.

NASA : "L'achat de l'une ou l'autre machine dépend de vos besoins. Mais si le traitement de texte est pour vous une nécessité, le ST fera parfaitement l'affaire. Ses jeux sont aussi très nombreux. La résolution graphique est cependant excellente sur les deux machines, surtout en comparaison des PC." (le vendeur désigne alors l'écran monochrome d'un PC 1512 d'Amstrad). Feignant de ne rien comprendre aux différents modes de résolution, nous demandons innocemment, en désignant du doigt l'écran monochrome (640x400 points) d'un Mega ST, ce qu'a de particulier ce mode d'affichage.

NASA : "C'est le plus haut mode de résolution que peut atteindre un Mega ST. Il faut savoir que le Mega ST, qui est le haut de gamme Atari, dispose de 10 Mo de mémoire et qu'il peut proposer ce type de résolution en couleurs." Suite à une demande de confirmation, il persiste et affirme qu'il s'agit bien, pour la couleur, d'une résolution de 640x400 points. "Les autres ST peuvent-ils se servir aussi de ce mode haute résolution ?". NASA : "En aucune façon, ce type d'affichage est l'exclusivité du Mega ST."

Il convient, cher lecteur, de faire une digression pour corriger quelque peu ces affirmations fantaisistes. La haute résolution en 640x400 points n'est pas le privilège du seul Mega ST. Toute la gamme ST (du 520STF au Mega ST4) en est capable, mais uniquement en monochrome. Quant à la couleur, la résolution maximale est de 640x200 points, quelle que soit la machine. Pas question donc d'espérer que votre Mega ST affiche 640x400 points en couleurs, cette résolution n'est utilisable qu'en monochrome. Et encore ! Pas avec n'importe quel moniteur ! Il en faut un spécial à grande vitesse de rafraîchissement (70 Hz), le moniteur Atari SM 125.

D'autre part, les Mega ST ne disposent, au maximum, que de 4 Mo de mémoire vive. En parlant des 10 Mo de mémoire vive du Mega ST, le vendeur semble être nettement en avance sur la gamme actuelle des produits Atari ! Incompétence et hâte manifeste du vendeur mettent rapidement fin à l'entrevue. Pour ne pas rester sur la sensation d'amertume que nous laisse cet épisode, nous décidons de tester un nouveau magasin NASA.

NASA (Les Halles)

Le magasin est vaste et, lui non plus, n'est pas spécialisé uniquement en micro-informatique. Dans une petite pièce en coin, tournent, bien en évidence, un Atari 1040STF et un Amiga. Après les politesses d'usage, la conversation s'engage à bâtons rompus. Elle est facilitée par le fait qu'un seul client, apparemment bien au fait des spécificités techniques, est présent. Le vendeur répond sans erreur et honnêtement à toutes les questions habituelles. Il a pourtant ses dadas et les enfourche sans qu'on ait besoin de l'y pousser.

NASA : "Pour la musique, le ST, c'est l'idéal, mais l'Amiga reprend l'avantage en termes de graphisme."
- "Qu'entendez-vous par musique ?"
- NASA : "Le ST dispose d'une prise MIDI, ce qui en fait un outil extraordinaire pour la création musicale quand on le couple à un synthétiseur, par exemple. D'autant plus qu'un grand nombre de logiciels ont été écrits pour satisfaire les musiciens professionnels. L'Amiga est cependant plus performant si l'on ne retient que les spécifications d'origine de la machine, grâce à son coprocesseur musical et à sa sortie quatre voies, contre trois pour le ST avec un coprocesseur musical moins performant.

Il a l'air de savoir de quoi il parle. Il s'étend longuement sur les techniques de numérisation sur micro-ordinateurs, démonstration à l'appui. On rêve un moment, puis on revient sur terre.

- "Y a-t-il une machine plus intéressante pour le traitement de texte ?"
- NASA : "Auparavant, le ST était le seul à s'imposer, mais actuellement l'Amiga dispose de plusieurs traitements de texte en français."
- "Et en ce qui concerne le jeu ?"
- NASA : "L'Atari est sans conteste le plus dynamique en ce domaine." Le vendeur paraît très sympathique et semble ne privilégier aucune machine. A tel point que, interrogé sur les prix, il "oublie" l'Atari 520ST et se contente de donner ceux de l'Atari 1040ST et de l'Amiga 500 avec moniteur, qui, hasard !?, sont exactement identiques.

Questionné ensuite sur le prix des imprimantes, il propose une modeste Citizen 120D à 1940 FF, câble compris, pour le ST. La même imprimante pour Amiga coûte 1790 FF, mais le câble n'est pas compris car, selon lui, l'Amiga en nécessite un spécial qu'il n'est pas en mesure de nous fournir. Erreur, seul l'Amiga 1000 exige cette connexion particulière, les A500 et A2000 acceptent les branchements parallèles habituels. Péché véniel, le vendeur paraît l'ignorer.

Les conditions de paiement sont très intéressantes puisqu'il est possible d'obtenir un crédit gratuit et de payer en quatre versements. Flèche du Parthe, pourtant, au dernier moment, le jeune homme si compétent qui a répondu avec honnêteté à toutes les questions assure qu'il est impossible d'acheter sans moniteur tant l'Atari ST que l'Amiga !

Conclusion

Il ressort de cette enquête auprès des boutiques qu'il n'y a pas de règle générale : le pire y côtoie le meilleur. Les vendeurs peuvent aussi bien être des ignares complets que des super techniciens. Notez cependant que, même dans ce cas, aucun n'est infaillible. S'ils connaissent parfaitement les capacités des machines, un détail leur échappe toujours ici ou là. Quant aux premiers, ils sont capables de raconter n'importe quoi. Et puis, ce sont des commerçants. Leur but est avant tout de vendre, pas de commenter les mérites respectifs des machines. Leurs conseils d'achat montrent cependant quelques points saillants. Atari est mieux considéré aujourd'hui que Commodore : s'il n'est pas systématiquement dénigré, l'Amiga est très rarement conseillé, même pour une utilisation uniquement ludique. Dès qu'il s'agit d'applications bureautiques, Amiga est automatiquement écarté au profit du ST.

A l'intérieur de la gamme ST, il semble que l'Atari 520ST ait mauvaise presse : les vendeurs favorisent le 1040. La marge de l'Atari 520ST serait-elle trop étroite ? En ce qui concerne les logiciels, les jeux exceptés (et pas toujours), il vaut mieux savoir à l'avance ce qu'ils sont capables de faire. Sauf quelques rares cas particuliers, les boutiques semblent ne pas les connaître. Quant à obtenir une démonstration...

Il convient aussi d'observer la boutique avant d'entrer. Certaines mettent des machines à la disposition des clients. Il est alors possible de s'essayer de manu à leur fonctionnement. D'autres font tourner des démos sur des étagères hors de portée. Vous êtes alors à la merci des affirmations plus ou moins exactes qui vous sont assénées. L'idéal est d'arriver en sachant déjà ce que l'on veut acheter, accompagné si possible d'un connaisseur, et de limiter la conversation aux délais de livraison, aux conditions de paiement, au service après-vente et à d'éventuels logiciels en prime. Un dernier conseil : évitez les boutiques aux heures d'affluence !


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