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Encore un mois surprenant pour l'Amiga. VIScorp semble encore assuré du rachat de l'Amiga, et, si tout se déroule normalement, la vente sera finalisée avant fin mai. En attendant, la société a annulé sa conférence de presse en Allemagne, organisé un "meeting" Amiga à Toulouse, annoncé la fin du projet Walker, et semble décidée à développer un Amiga à base de processeur Dec Alpha ! ![]() Fin avril, VIScorp a envoyé à tous les amigaïstes sur Internet (et à d'autres par fax et téléphone) une invitation à donner leur avis sur l'avenir de la machine. L'enquête était organisée par Éric Laffont, connu par nos lecteurs pour ses articles depuis plusieurs années, et qui a été nommé directeur du développement technique sur Amiga chez VIScorp. En même temps, Éric Laffont assisté par quelques enthousiastes Amiga toulousains, a organisé pour VIScorp une rencontre à Toulouse entre les dirigeants de la société et les amigaïstes. Tous les secteurs étaient invités : utilisateurs, revendeurs, développeurs, et la presse. Discours d'ouverture Voici quelques extraits du discours d'ouverture de M. Bill Buck, président de VIScorp : "Nous sommes là pour façonner un stratège pour vous, et ce que nous pensons que devrait être l'avenir de l'Amiga, et nous assurer que vous comprenez que nous avons besoin de vos idées, pour que vous puissiez participer dans cet avenir-là." ![]() Bill Buck "Je m'excuse aussi pour la confusion au sujet de cette conférence. Au World Of Amiga Show à Londres nous avons annoncé une conférence de presse en Allemagne, et puis nous avons eu tellement d'idées de votre part et de la communauté Amiga toute entière, que nous avons pensé qu'une conférence comme celle-ci, serait peut-être mieux. Nous voulions montrer aux gens et à la presse que nous ne faisions pas que parler de ce que nous allons faire, mais que nous étions déjà en train de faire ce dont nous parlions. Quelque part dans la dissémination de cette information nous sommes devenus un peu confus entre VIScorp et AT, et je voudrais m'excuser pour cela, surtout envers la communauté de développeurs en Allemagne qui ne doivent pas se sentir exclus." Poignée de main entre Bill et Helmut "Parlons d'abord de la transaction Amiga. Ok. Bill Buck et Helmut Jost ont conclu un accord. C'est basé sur la confiance, c'est basé sur une poignée de main, et ce sera sans doute basé sur un grand tas de papiers quand ce sera fini. Mais ce n'est pas encore finalisé ! Bill Buck et Helmut Jost ont conclu un accord, c'est acquis et VIScorp sera le propriétaire de l'Amiga." "La deuxième chose que je voudrais dire est que VIScorp s'engage envers l'avenir de l'ordinateur Amiga (applaudissements)." "Nous nous engageons pour l'ordinateur Amiga parce que nous pensons que l'Amiga est valable pour le marché. Nous pensons que cela peut être une affaire profitable. Il va falloir qu'on opère quelques changements. Nous allons utiliser les bonnes choses du passé et essayer de passer au-delà des choses sur lesquelles personne n'est d'accord." "Troisièmement, nous croyons au système d'exploitation. Nous avons déjà pris une licence en décembre parce que nous croyons au système d'exploitation. Le fait que nous ayons eu cette opportunité, suite aux difficultés d'Escom, n'a rien à voir avec notre croyance originale au système d'exploitation. Nous pensons qu'AmigaOS est encore le seul système d'exploitation multimédia et multitâche au monde. Mais, ce qui est peut-être le plus important, est que nous croyons en vous, en la communauté." ![]() Manfred Schmitt et Bill Buck "Le premier pas que nous allons faire pour vous sera d'être prêts à écouter." "Deuxièmement, nous voulons partager avec vous les résultats de notre enquête, et faire cela sur notre site Web. C'est comme ça que nous allons vous faire parvenir beaucoup d'informations dans l'avenir, y compris les documentations développeurs que sont demandées par beaucoup." "Nous avons une vision claire de ce que nous voudrions faire dans l'avenir et nous pensons que nous pouvons accomplir cette vision. Nous pensons qu'en 1997 il y aura davantage d'Amiga vendus qu'auparavant. La majorité seront nos produits. Dans les prochaines semaines, vous allez entendre une annonce de chez nous au sujet d'une grande société qui fabrique les téléviseurs, qui mettrait nos produits dans leurs appareils." Bill Buck a fait une démo avec vidéo projecteur de l'ancienne version d'ED, montrant une interface simple avec des rangées de grandes icônes, contrôlable par télécommande, pour différents services Internet, télévision et téléphonie. Ce boîtier noir d'environ la taille d'un CDTV, fonctionne avec un système personnalisé écrit par Carl Sassenrath. Il sera remplacé d'ici peu par l'ED version Amiga, dont Bill Buck a montré une carte mère fabriquée en France plusieurs jours auparavant. Cette dernière sera vendue en version simplifiée avant la fin de l'année comme une interface Internet pour téléviseur. En 1997, VIScorp livrera une version multi-usages, permettant de faire de l'Internet ou de jouer aux échecs, par exemple, dans une fenêtre incrustée sur l'image télévisé. Walker à vendre "De plus, si des choses ne seront pas faites, on vous le dira. Je peux vous dire, par exemple, que je ne pense pas qu'il y aura un Walker avant Noël. Il y a peut-être une autre société qui décidera si c'est une bonne idée. Ok. Nous n'aurons pas les cartes PowerPC avant Noël, il faut montrer aux gens qu'on bouge... C'est une très bonne idée. Si quelqu'un veut reprendre la balle au rebond, nous sommes prêts à le soutenir." "Il y avait des gens chez Amiga Technologies qui disaient que le Walker serait introduit cette année. Tout ce que je peux dire, c'est que cette personne ne travaille plus chez Amiga Technologies. OK. Il y a beaucoup de gens qui ne travaillent plus chez Amiga Technologies. Ceux qui peuvent ajouter des éléments à nos projets pour l'avenir sont encore là. Mais il faut mettre tout cela derrière nous : c'était juste un petit exemple." Alpha en point de mire "Maintenant, que va faire VIScorp pour l'Amiga ? La première chose est une nouvelle version du système d'exploitation pour le quatrième trimestre. S'il y a des sociétés (disons haut de gamme), qui ont un intérêt pour porter AmigaOS vers un autre processeur, nous serons heureux de les soutenir. Pas de problème." "Nous pensons qu'il y a une autre solution, et nous avons eu des consultations avec DEC au sujet des processeurs Alpha. Ils tournent déjà à 300 MHz, et nous pensons que ceci pourrait être un excellent moyen de doper la vidéo. Je crois que nous allons travailler sur cela, et vous pourrez voir quelque chose mi-1997." "Nous avons aussi en bas de gamme, nos produits. Nous pensons que nous pouvons les améliorer en ajoutant de nouvelles fonctions et davantage de vitesse à l'Amiga 1200." Toulouse or not to lose (point de vue de Jac Pourtant) La saucisse s'est muée en cassoulet. La conférence de presse de VIScorp planifiée pour Francfort s'est finalement déroulée à Toulouse. La communauté s'est déplacée en masse et près de 200 participants étaient présents. La journée a commencé à 8h30 en ce dimanche et l'organisation était très étudiée. Le gratin était constitué de Bill Buck, Raquel Velasco (excellente interprète trilingue (au moins) et meneuse de foule), Don Gilbreath, David Rosen, Carl Sassenrath, Petro Tyschtschenko, et bien sûr Éric Laffont. La conférence commença par un serment solennel de Bill Buck que l'Amiga continuerait et la promesse qu'on vendrait plus d'Amiga en 1997 que tout ce qui s'est vendu jusqu'à présent. Il y aura un décodeur numérique à base d'Amiga appelée ED qui devrait être prête en 1997. ![]() ![]() Ces points forts étant énoncés, les détails viendraient plus tard, on passa tout de suite au menu accessible sur le poste de télé de monsieur tout le monde. Six items majeurs, sous forme d'icônes :
Ceci est la base qui suffit en tant que décodeur numérique, mais en tant qu'Amiga il est bien évident qu'elle est extensible : modem, syntoniseur TV, liaison infra-rouge pour imprimante, disques durs, mémoire, CD, Numéris... Après une pause-café où les premières impressions purent s'échanger, Éric Laffont fit un compte rendu du grand sondage qu'il avait lancé sur l'Internet. Plus de 2000 réponses lui sont parvenues de tous les coins de la planète, y compris la Lithuanie, l'Australie et Toulouse. Les items les plus cités étaient : "Ne nous laissez pas tomber", "j'aime mon Amiga". Beaucoup d'utilisateurs sont prêts à investir des sommes importantes afin d'avoir un Amiga de qualité. Beaucoup de témoignages de détresse, peu de propositions concrètes. Rien de bien nouveau dans ce sondage, les désirs de la communauté Amiga sont unanimes et déjà connus. Cela fait deux ans au moins qu'on rame... Après le déjeuner, trois groupes de travail étaient organisés. Les développeurs, les revendeurs et les usagers. Chez les développeurs, un certain quiproquo régnait. Les experts de VIScorp (Carl, Don et David), voulaient des propositions de la part des développeurs. Les développeurs, eux, voulaient un système concret sur lequel ils puissent travailler. C'était sans issue, et c'est bien ainsi que s'est terminé l'échange, sur note de mutuelle incompréhension. C'est au point que le processeur n'est pas encore clairement défini. On a promis du PowerPC aux développeurs. VIScorp trouve que c'est trop lent et préférerait DEC Alpha. En tout cas, tout le monde est d'accord sur l'évidence qu'il faut un modèle haut de gamme pour programmer le modèle d'entrée. Après une pause boisson où le pessimisme s'installait un peu, une conférence de presse fut rapidement conclue par Bill Buck, qui répondit aux deux dernières questions "et le Walker ? - Le Walker, c'est fini, le Walker ka-put-to." "Et si le décodeur numérique ne marche pas commercialement, continuerez-vous à soutenir l'Amiga ?". Là, Bill Buck, très sardonique, s'avança sur le devant de la scène, comme le matin, et s'inclina "Je promets solennellement de continuer à soutenir l'Amiga". Sentant le moment adéquat, Raquel se leva vibrante et ralluma les passions en un tour de main et quelques évidences optimistes. Pourquoi seraient-ils tous venus de si loin s'ils ne voulaient offrir un futur en or à notre Amiga ? Et l'on s'en fut tous, rassérénés, vers le cocktail de fin du jamboree. Autres photos : photo 1, photo 2, photo 3, photo 4, photo 5, photo 6, photo 7, photo 8, photo 9.
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