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Commodore USA a présenté son nouveau site, le 14 décembre 2010, et y a révélé de nouveaux produits nommés "Amiga". Essayons de décrypter cette annonce. Commodore USA Commodore USA est une entreprise américaine née en avril 2010. Elle a été fondée par Barry Altman qui vit en Floride. Les deux personnes principales de la société sont Barry Altman (président et CEO) et Leo Nigro (directeur technique). Ils sont entourés d'un conseil d'administration comprenant Michael Kubin, Allen Steven Kay, Erika Altman-Lane et... Moochie, le chien de Barry Altman. ![]() ![]() Barry Altman et Leo Nigro ![]() Des PC Amiga Le 14 décembre 2010, Commodore USA a donc refait son site et en a profité pour présenter les modèles qu'il espère produire à l'avenir. Le Phoenix et le C64 avaient déjà été annoncés un peu plus tôt dans l'année. Mais, surprise, trois modèles ayant pour nom "Amiga" sont présents. Très peu d'informations ont été divulguées pour ces derniers, seuls les boîtiers sont disponibles et il semble que Commodore USA cherche encore à définir leurs spécifications exactes. Celles-ci seront communiquées juste avant le lancement des machines. Amiga 1000 Il s'agit d'un ordinateur de bureau logé dans un boîtier noir plat, de dimensions L:435 mm, H:57 mm, P:394 mm. Ce boîtier est compatible avec les cartes mères au format ITX et microATX, l'alimentation est SFTX ou Flex ATX. Il permettra de loger un périphérique 3,5" (par exemple un disque dur), un périphérique 5,25" (lecteur/graveur de CD/DVD/Blu-ray), aura un port FireWire, deux ports USB 2.0 et un lecteur de cartes mémoires multiformats. Amiga 2000 Ce modèle devrait être le plus extensible de la gamme. L'ordinateur est toujours dans un boîtier noir, mais celui-ci est plus haut : L:435 mm, H:156 mm, P:394 mm. L'Amiga 2000 est censé être dédié aux jeux ou toute activité demandant une grande ressource processeur ou graphique. Le boîtier accepte les cartes mères ATX, dispose de six emplacements 3,5", d'un emplacement 5,25", d'un port FireWire, de deux ports USB 2.0, et d'un lecteur de cartes mémoires multiformats. Amiga 3000 C'est un boîtier intermédiaire entre celui de l'Amiga 1000 et de l'Amiga 2000. Ces dimensions sont de L:435 mm, H:100 mm, P:394 mm. Il accepte les cartes mères microATX et une alimentation ATX. Il dispose de quatre emplacements 3,5", d'un emplacement 5,25", d'un port FireWire, de deux ports USB 2.0, et d'un lecteur de cartes mémoires multiformats. Ces modèles ne sont donc que des PC à base de processeur x86. Commodore USA n'a ni l'intention, ni les capacités techniques, de créer des Amiga Classic (avec jeu de composants spécialisés) ou de nouvelle génération (à base de PowerPC). La société se concentre sur du matériel x86, moins cher, plus performant mais aussi moins compliqué à réaliser. Cette vision est donc très éloignée du matériel et de l'esprit originels de l'Amiga. En outre, on peut observer, sur le site de Commodore USA, que la dénomination "Amiga 1000" qui est affichée sur les graphismes promotionnels, est reprise en "Amiga 1000x" dans le texte des spécifications (idem pour les autres modèles : 2000x et 3000x). Le nom de "Amiga 1000" et des autres modèles existent déjà et cela risque de provoquer une confusion si ces noms venaient à être officialisés. Il est clair que Commodore USA essaye de s'accaparer l'héritage de Commodore et d'Amiga en payant au prix fort des licences officielles et en tentant de commercialiser des machines qui n'ont rien à voir avec l'Amiga, mais dont le nom y fait grandement allusion. Commodore USA ne compte pas s'arrêter là puisqu'un modèle modernisé de l'Amiga 500 est en cours d'étude. Il devrait avoir la forme d'un ordinateur tout-en-un comme son ainé. Un portable est aussi prévu, tout comme divers accessoires comme des moniteurs, des projecteurs, des souris, des manettes de jeu, des télécommandes et des claviers avec et sans fil. Côté prix et disponibilité, on n'en sait rien. On peut juste imaginer que certaines de ces machines seront disponibles courant 2011. Mais à l'heure actuelle, tout cela semble fragile et on n'est pas à l'abri de nouveaux changements. Par exemple, le modèle "Amigo", annoncé au tout début, a disparu du site sans laisser de trace. Quant au Phoenix, il est disponible depuis des mois... mais on ne peut pas l'acheter. Et la page du C64 dispose d'un bouton pour acheter la machine mais il ne fonctionne pas non plus. En fait, tout cela est normal puisque les machines ne sont pas prêtes, ce ne sont que des annonces ou, au mieux, des prototypes pas encore fonctionnels, comme le montre cette page. Des partenaires Évidemment, Commodore USA n'a pas les moyens techniques de réaliser lui-même la conception et la production. La société n'est pour le moment qu'un groupe de gens motivés, relativement fortunés, qui souhaite relancer Commodore et l'Amiga. Il n'y a point d'ingénieurs et encore moins d'usines. Commodore USA va donc s'appuyer sur des entreprises tierces pour mener à bien ses projets. Sur la page de ses partenaires, on peut trouver les noms suivants :
Amiga Workbench 5 Commodore USA a aussi annoncé que ses machines seront disponibles avec un système d'exploitation préinstallé du nom d'Amiga Workbench 5.0. Selon, Commodore USA, ce système d'exploitation est "singulier, attractif, avancé et stable et il sera préinstallé avec un tas de logiciels récents en matière de productivité et de créativité, disponible dans le monde de l'Open Source". L'Amiga Workbench 5.0 sera également "compatible Commodore à 100% et capable de lancer les applications de l'ère Commodore 8, 16 et 32 bits via une émulation". Les jeux/applications pour PET, VIC-20, C16, C64, C128 et Amiga devraient être accessibles grâce à une interface graphique dédiée. Mais aucun lecteur de disquette n'est prévu et Commodore USA conseille donc, étonnamment, de reprendre ces jeux directement depuis des sites d'abandonware sur Internet (ce qui est illégal dans bon nombre de pays). Toutes les machines de Commodore pourront lancer Windows (et ses logiciels), soit via un menu de démarrage, ou soit de façon intégrée à l'Amiga Workbench 5.0. Cet intriguant système d'exploitation n'a pu, vraisemblablement, être réalisé de toute pièce par l'équipe de Commodore USA. Cela demanderait un temps de développement et une compétence technique considérables. De plus, comment sortir un "nouveau" système assimilé Amiga sans impliquer aucun des acteurs de la scène Amiga ? Alors qu'est-ce que cet Amiga Workbench 5.0 ? Deux solutions peuvent être envisagées :
Le choix du nom "Amiga Workbench 5.0" et pas "AmigaOS" pour ce système d'exploitation n'a rien d'anodin. AmigaOS est sous licence exclusive de Hyperion. Le nom s'est donc rabattu sur "Amiga" (grâce à la licence acquise auprès d'Amiga Inc.) et sur "Workbench" qui semble lui aussi appartenir à Amiga Inc. Quant à la version "5.0", c'est un acte purement commercial pour montrer une (fausse) continuité entre l'actuel système Amiga et celui que Commodore USA souhaite lancer. La confusion Amiga La situation de l'Amiga d'aujourd'hui est déjà compliquée et fragmentée avec notamment des groupes autour de l'Amiga Classic, de MorphOS, d'AmigaOS 4.x, d'AROS, du NatAmi, de WinUAE, de l'Amiga Anywhere et quelques autres encore plus obscurs. Maintenant, il faudra compter sur Commodore USA et ses nouvelles machines, officiellement nommées "Amiga" mais qui reposent sur des PC x86 et sur un système d'exploitation mystérieux et sûrement éloigné de l'API d'AmigaOS d'origine. Cependant, ces machines pourraient faire la joie des nostalgiques de Commodore et de l'Amiga, qui ont quitté ces plates-formes il y a longtemps, et qui veulent un PC capable de faire des tâches modernes et également lancer les vieux jeux de leur enfance. Ce nombre d'acheteurs potentiels est d'ailleurs plus important que l'ensemble de la communauté Amiga actuelle (toute tendance confondue). Mais rien ne dit que le succès sera au rendez-vous puisque tout ce que propose Commodore USA est déjà disponible ailleurs, et à un prix dérisoire.
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