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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Actualité : Commodore repose en paix - 1954-1994
(Article écrit par Tom R. Halfhill et extrait de Byte - août 1994)
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Un regard sur un pionnier de l'industrie informatique, dont les réalisations ont été largement oubliées.
Les carnets biographiques se concentrent généralement sur les réalisations du défunt, et non sur les détails
désagréables de sa mort. C'est d'autant plus vrai lorsque le décès laisse fortement présager une négligence
de soi équivalant à un suicide, et que personne ne peut trouver une lettre offrant une explication finale.
Il n'y aura pas de lettre de ce type de la part de Commodore, et il faudrait un livre pour expliquer pourquoi
cette entreprise d'informatique, autrefois formidable, gît froidement sur son lit de mort. Mais Commodore mérite
un éloge funèbre, car son rôle de pionnier de l'industrie a été largement oublié ou ignoré par les historiens
révisionnistes qui prétendent que tout a commencé avec Apple ou IBM. La disparition de Commodore rappelle
également une époque où la conformité aux normes n'était pas l'aune à laquelle toute innovation était mesurée.
Dans les années 1970 et au début des années 1980, lorsque Commodore a atteint son apogée en tant qu'entreprise
multimilliardaire, la jeune industrie informatique n'était pas dominée par des normes qui dictaient les paramètres
de conception. Les ingénieurs avaient beaucoup plus de latitude pour explorer de nouvelles directions. Les
utilisateurs étaient généralement des amateurs qui privilégiaient les technologies les plus récentes plutôt que
la compatibilité ascendante. En conséquence, le marché a toléré une prolifération sauvage d'ordinateurs basés
sur de nombreux processeurs, architectures et systèmes d'exploitation différents.
Commodore a été à l'avant-garde de cette révolution. En 1977, les trois premiers ordinateurs personnels prêts
à l'emploi sont apparus : l'Apple II, le Tandy TRS-80 et le Commodore PET (Personal Electronic Transactor).
Chuck Peddle, qui a conçu le PET, n'est pas aussi célèbre que Steve Wozniak et Steve Jobs, les fondateurs
d'Apple. Mais son ordinateur distinctif, doté d'un écran intégré, d'un lecteur de bande et d'un boîtier
trapézoïdal, était une véritable aubaine à 795 dollars. Il a permis à Commodore de s'imposer comme un acteur majeur.
L'âme de Commodore était Jack Tramiel, un survivant du camp d'Auschwitz qui a fondé la société en 1954 en tant
que service de réparation de machines à écrire. Jack Tramiel était un homme d'affaires agressif qui n'hésitait
pas à se lancer dans une guerre des prix avec des concurrents imprudents. Son slogan était "des ordinateurs pour
les masses, pas pour les classes".
Dans ce qui est peut-être l'héritage le plus durable de Commodore, Jack Tramiel a poussé ses ingénieurs à
fabriquer des ordinateurs accessibles à tous. C'était des années avant l'arrivée des clones de PC. Plus
que quiconque, Jack Tramiel est responsable de notre attente d'une technologie informatique toujours moins chère
et plus performante. Alors que les critiques à courte vue ne cessaient de demander à quoi servaient ces machines,
Commodore a initié des millions de personnes à l'informatique personnelle.
Aujourd'hui, je continue à rencontrer ces pionniers dans des entreprises technologiques de premier plan. Le
VIC-20 de Commodore, lancé en 1981, était le premier ordinateur couleur à coûter moins de 300 dollars. La
production du VIC-20 a atteint 9000 unités par jour, un rythme enviable aujourd'hui et phénoménal à l'époque.
Vint ensuite le Commodore 64 (1982), certainement le modèle d'ordinateur le plus vendu de tous les temps.
L'ancien ingénieur de Commodore, Andy Finkel, estime que les ventes ont atteint entre 17 et 22 millions d'unités.
C'est plus que tous les Mac réunis, et cela éclipse les systèmes les plus vendus d'IBM, le PC et l'AT.
Commodore a également apporté d'importantes contributions technologiques. Le C64 a été le premier ordinateur
doté d'une puce de synthèse audio (le Sound Interface Device, conçu par Bob Yannes). Le SX-64 (1983) était
le premier portable couleur, et le Plus/4 (1984) avait un logiciel intégré en ROM.
Mais le point culminant de Commodore fut l'Amiga 1000 (1985). L'Amiga était tellement en avance sur son temps
que presque personne, y compris le service commercial de Commodore, n'était capable d'exprimer clairement ce
dont il s'agissait. Aujourd'hui, il est évident que l'Amiga a été le premier ordinateur multimédia, mais à
l'époque, il était considéré comme une machine à jouer, car peu de gens comprenaient l'importance des graphismes,
du son et de la vidéo. Neuf ans plus tard, les fournisseurs s'efforcent toujours de fabriquer des systèmes
qui fonctionnent comme les Amiga de 1985.
À l'époque où les utilisateurs de PC pensaient que l'EGA 16 couleurs était une nouveauté, l'Amiga pouvait
afficher 4096 couleurs et disposait de puces spécialisésées pour la vidéo accélérée. Il disposait de
sorties vidéo intégrées pour les téléviseurs et les magnétoscopes, une option encore coûteuse sur la plupart
des systèmes d'aujourd'hui. Il disposait d'un son stéréo échantillonné à quatre voix et a été le premier
ordinateur à intégrer la synthèse vocale et la conversion texte-parole. C'est toujours le seul système capable
d'afficher plusieurs écrans à des résolutions différentes sur un seul moniteur.
Le système d'exploitation de l'Amiga, conçu notamment par Carl Sassenrath, était encore plus étonnant. Dès le départ,
il offrait un multitâche préemptif, un système de messages, des scripts, une interface graphique et
des consoles de ligne de commande multitâches. Aujourd'hui, les utilisateurs de Windows et de Mac attendent
toujours certaines de ces fonctionnalités. En outre, il fonctionnait sur une machine de 1200 dollars avec
seulement 256 ko de mémoire vive.
Il se peut que nous ne voyions jamais un autre ordinateur aussi révolutionnaire que l'Amiga. J'accorde
autant d'importance que quiconque à mon investissement dans les logiciels, mais je suis conscient que
cela a un prix. Les technologies qui rompent avec le passé sont de plus en plus rares, et les entreprises
rebelles comme Commodore, qui ont prospéré à l'époque des pionniers, ne semblent plus avoir leur place
aujourd'hui.
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