Obligement - L'Amiga au maximum

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Dossier : Classic Reflections - Qu'est-il arrivé à Digital Creations et Progressive Image Technology ?
(Article écrit par Trevor Dickinson et extrait de Amiga Future - juin 2014)


Note : traduction par David Brunet.

Qu'est-il arrivé à Digital Creations et Progressive Image Technology ?

Dans cet article de ma série Classic Reflections, je me suis focalisé sur deux petites sociétés indépendantes originaires de la région de Sacramento en Californie, aux États-Unis. Ils développèrent, presque par hasard, une relation symbiotique mutuellement bénéfique et devinrent l'un des chefs de fil du marché en évolution de la vidéo domestique sur Amiga. L'une de ces sociétés se concentra sur la conception de matériel, tandis que l'autre développa des logiciels et distribua leurs produits communs. Alors que l'Amiga sombra après la faillite de Commodore, ils s'associèrent avec une autre équipe de conception vidéo sur Amiga afin de créer une nouvelle société qui s'éloigna de la scène déclinante de l'Amiga. Ces deux sociétés furent Digital Creations et Progressive Image Technology et voici leur histoire.

Digital Creations

PIT

Les origines

Les origines de Digital Creations remontent à un groupe d'amis qui se rencontrèrent au collège. Il y avait notamment John Botteri, David Porter et Randy Jongens. Ils travaillaient initialement pour Solitare Group, développant des logiciels sur une base contractuelle pour les principales sociétés de jeux vidéo de l'époque, dont Electronic Arts.

Quelques années plus tard, ils décidèrent de créer leur propre entreprise, ce fut Digital Creations, lancée en 1985. Ils continuèrent cependant à effectuer quelques développements sous contrat pour le compte d'Electronic Arts, l'une des premières sociétés à soutenir le nouvel ordinateur Amiga. Ils réalisèrent deux des toutes premières conversions de jeux publiées sur Amiga qui furent éditées par Electronic Arts en 1985 : One on One, un jeu de basketball en 2D programmé par John Botteri, et Seven Cities Of Gold, un jeu d'aventure en 2D attribué à Randy Jongens et David Porter.

Seven Cities Of Gold

Seven Cities Of Gold
Seven Cities Of Gold

Cependant, ils furent vite lassés de travailler sur des conversions de jeux et souhaitèrent développer et distribuer leurs propres produits. Comme ils furent précocement exposé à l'Amiga, ils décidèrent, selon John Botteri, de "tenter notre chance sur ce nouvel ordinateur car nous avions sincèrement eu l'impression qu'il s'agissait, et de loin, de la meilleure machine du marché". Ce qui les attira également fut que le nouvel Amiga disposait de peu de logiciels et ils pensèrent pouvoir se développer parallèlement au marché Amiga.

Digital Creations
L'équipe de Digital Creations (1994)

Dans le même temps, et sur le même parc industriel, une autre société nommée Progressive Image Technology fabriquait ses propres matériels et produits vidéo pour le marché des ordinateurs IBM et Apple. Progressive Image Technology fut fondée en 1978 par Michael Moore et comprenait des talents de l'ancien Grass Valley Group comme Paul Greaves et d'autres. En raison de son association avec Electronic Arts, Digital Creations disposait d'un des premiers prototypes d'Amiga 1000. Cette machine fut montrée à Michael Moore et son équipe dans le but de les inciter à fabriquer une extension mémoire. Mais après avoir découvert les impressionnantes capacités graphiques et vidéo de l'Amiga, Progressive Image Technology eut des idées beaucoup plus ambitieuses et, en quelques mois, fabriqua un premier prototype de genlock. Ceci marqua le début d'une longue relation commerciale entre les deux sociétés.

Elles commencèrent à travailler ensemble sur des extensions matérielles pour ce nouvel ordinateur révolutionnaire. Digital Creations, tout en poursuivant le développement de ses logiciels, devint également le distributeur exclusif de tous les produits de Progressive Image Technology.

Points positifs

Alors que Progressive Image Technology s'attelait au développement du nouveau matériel, Digital Creations publia début 1986 son premier logiciel pour Amiga sous son propre nom. Ce fut Gizmoz Productivity Set (49,95 $), une collection de quinze utilitaires pour le Workbench exploitant pleinement les capacités multitâches de l'Amiga. Cette collection comprenait, entre autres, un calendrier, Rolodex, un bloc-notes, une calculatrice et un réveille-matin, ainsi qu'un compresseur de données, un logiciel de chiffrement et un terminal. L'un des utilitaires les plus inhabituels de la collection fut Announce, qui utilisait la synthèse vocale de l'Amiga. Commodore utilisa par la suite Announce comme base de son outil Say qui fut inclus dans les premières versions du système d'exploitation de l'Amiga. Fait intéressant, aucun des premiers logiciels de Digital Creations ne fut protégé contre la copie, chose que la société changea plus tard.

Announce
La collection Gizmoz et Announce

Gizmoz Productivity Set fut rapidement suivi par Digital Link, un émulateur de terminal et logiciel de communication (69,95 $). Ce logiciel permettait le transfert bidirectionnel de programmes, de données et de textes entre un Amiga et d'autres ordinateurs via un modem ou un câble spécial Null Modem, également disponible au prix de 19,95 $. Digital Link offrait une émulation complète de terminal pour la plupart des terminaux standard, ce qui permettait à l'Amiga de communiquer également avec les gros ordinateurs centraux, les mini-ordinateurs et d'autres PC avec une numérotation automatique complète pour tout type de modem et la gestion d'une vaste gamme de protocoles de transfert. Ce logiciel permit également à l'Amiga d'accéder à des bulletins électroniques et à des services informatiques en ligne tels que CompuServe, BIX ou Delphi et d'entrer dans le nouveau monde du courrier électronique, qui évoluait rapidement. Une nouvelle fois, ce logiciel tirait pleinement parti du système d'exploitation multitâche de l'Amiga et, malgré quelques inconvénients, constituait un émulateur de terminal très utile pour le transfert de fichiers, l'accès au réseau et les grandes communications entre systèmes.

D'Buddy
Publicités pour Digital Link et Gizmoz Digital Set

Digital Creations commença aussi à travailler sur un nouveau paquetage de création graphique comprenant un programme de dessin gérant les modes HAM de l'Amiga et, au milieu de l'année 1986, la société présenta une première version de son logiciel de dessin lors d'un salon Amiga aux États-Unis.

Vers la fin de 1986, Digital Creations annonça D'Buddy Creativity Set, un lot d'outils graphiques pour l'Amiga (79,95 $). Semblable à l'offre pour Gizmoz Productivity Set, ce lot incluait une sélection de dix outils de créativité (des "buddies"), permettant à l'Amiga de créer, obtenir, manipuler, organiser, afficher et imprimer des images IFF de manière rapide et intuitive. Plus important encore, ce lot comprenait Touch Up!, un mini-programme de dessin permettant de modifier des images d'une résolution jusqu'à 1000x1000 pixels dans n'importe quel mode de dessin, même en mode HAM et Extra Half-Brite. Ce dernier permettait même de créer plusieurs écrans en même temps, chacun avec une résolution différente.

D'Buddy
Publicité pour D'Buddy

Nous étions à l'époque où Deluxe Paint d'Electronic Arts, l'un des premiers programmes de dessin Amiga, ne savait pas gérer les modes HAM, du coup Touch Up! ne tarda pas à intéresser Electronic Arts. Ce dernier contacta Digital Creations, lui fit une offre qu'il ne put pas refuser, et acheta les droits de D'Buddy. Selon John Botteri, Electronic Arts "l'a rapidement enterré et l'a oublié". En fait, des parties de D'Buddy furent publiées par Electronic Arts en 1988 sous le nom de Deluxe Photo Lab, un programme qui ressemblait à l'original. Cependant, Digital Creations ne se plaignait pas vraiment, il utilisa l'argent reçu d'Electronic Arts pour financer le développement du genlock.

Digital Creations annonça également une mise à niveau de Gizmoz. La nouvelle version 2.0 (69,95 $) ajouta quatre outils supplémentaires au Workbench. Ceci incluait un accélérateur de souris, un créateur d'icônes et un moyen rapide de modifier les paramètres de préférence sans utiliser les outils de préférence. Les propriétaires de la version précédente pouvaient s'offrir Gizmoz 2.0 pour 15 $ en retournant la disquette de programme d'origine.

Ma (super) génération

Alors que Digital Creations était occupé à créer et publier ses logiciels pour l'Amiga, Progressive Image Technology n'était pas restée les bras croisés. Après avoir créé le prototype initial de son genlock, il fallut tout le reste de l'année 1986 pour que le développement puisse réellement progresser. Cela fut principalement causé par la réticence de Commodore à publier les spécifications pour "genlocker" un Amiga. Progressive Image Technology dut ainsi recourir à l'ingénierie inverse pour voir le fonctionnement du circuit de genlock de l'Amiga. Cependant, le manque de coopération avec Commodore fut peut-être une bénédiction car ceci permit à Progressive Image Technology de bien comprendre le circuit vidéo de l'Amiga, à tel point que son genlock était véritablement de qualité diffusion TV (broadcast), ce qui n'était pas le cas des produits genlock de Commodore. Digital Creations présenta son genlock au salon AmiExpo de New York en octobre 1987, mais il fallut encore longtemps avant qu'il ne soit disponible commercialement.

Digital Creations publia finalement son genlock externe, nommé SuperGen (749,95 $), au début de l'année 1988. C'était un genlock idéal pour la vidéo grand public sur Amiga et était très facile à installer et à utiliser. Une fois connecté, l'Amiga pouvait être synchronisé avec une source vidéo NTSC externe (magnétoscope ou caméscope), encodait la sortie RVB Amiga en vidéo NTSC, ce qui permettait de superposer l'affichage de l'Amiga sur une vidéo NTSC externe.

Digital Creations
Publicités pour SuperGen

SuperGen
SuperGen

Ce matériel comprenait une unité autonome externe dotée de deux curseurs permettant de contrôler manuellement les fondus d'images d'arrière-plan et des images superposées. Ce contrôle pouvaient également être réalisé via un logiciel ou avec une manette de jeu, afin d'obtenir des transitions vidéo fluides avec jusqu'à 64 niveaux de fondu. SuperGen incluait des ports d'entrée et de sortie RVB standard ainsi que des ports d'entrée vidéo et NTSC pour la surveillance et l'enregistrement du signal genlocké. Un commutateur de filtre coupe-bande fut intégré afin de supprimer les artefacts de couleur ou les scintillements. Il y avait aussi un port "Key Out" (incrustation) pour une utilisation avec un commutateur ou un générateur d'effets spéciaux et un port "Video Thru" pour la surveillance du signal vidéo externe. SuperGen proposa une solution vidéo grand public de qualité professionnelle et à un prix relativement bas. De plus, il ne faussait pas le signal vidéo et fut le premier genlock à produire une sortie vidéo de qualité diffusion TV conforme RS-170A. Ce fut un produit très réussi et Digital Creations/Progressive Image Technology publièrent plusieurs variantes au cours des années suivantes.

Digital Creations
La solution graphique de Digital Creations

La nouvelle génération

Electronic Arts sortit finalement Deluxe Photo Lab en 1988 et bien que Digital Creations fut crédité en tant que développeur, John Botteri fut déçu par le logiciel car il pensa que celui-ci était sorti un peu trop précipitamment et non promu comme il l'aurait souhaité.

Après s'être établi sur le marché naissant de la vidéo grand public avec SuperGen, Digital Creations et Progressive Image Technology décidèrent de concentrer leurs efforts sur ce secteur en pleine croissante. Digital Creations plaça une publicité pleine page dans le numéro de juin 1989 du magazine Amiga World pour annoncer trois nouveaux produits Amiga : VMachine (un "tueur de Video Toaster" qui comprenait un correcteur de base de temps et des effets vidéo en temps réel pour les professionnels de la vidéo), un SuperGen mis à niveau pour Amiga 2000 (avec gestion du Super VHS) ainsi que Living Color (un programme du type Quantel Paintbox pour l'Amiga selon Digital Creations). Ni VMachine ni Living Color ne virent le jour, du moins pas sous la forme décrite dans la publicité.

La mise à niveau de SuperGen fut cependant bien réelle. Ce nouveau modèle, baptisé SuperGen 2000 fut créé et nommé pour le nouvel Amiga 2000 et se démarquait de l'approche standard d'un genlock. Il se composait de trois parties : la carte vidéo principale, une boîte de dérivation vidéo et la console de contrôle du fondu. La carte vidéo s'insérait dans le port vidéo de l'Amiga 2000 et incluait deux ports pour se connecter à la boîte de dérivation vidéo et à la console de contrôle du fondu. La boîte de dérivation, reliée à l'arrière de l'A2000, abritait les différents connecteurs vidéo In et Out, tandis que le contrôleur de fondu disposait de deux curseurs permettant de superposer des vidéos avec l'affichage Amiga.

SuperGen 2000
SuperGen 2000

Digital Creations affirma que le SuperGen 2000 était le premier genlock compatible S-VHS pour le port vidéo de l'Amiga. Il conservait une sortie vidéo de qualité diffusion TV optimale et possédait toutes les fonctionnalités du SuperGen original. Il comprenait également un encodage et un transcodage Y/C séparés ainsi qu'un filtre intégré Proc Amp. Comme avec le modèle SuperGen précédent, chaque fonctionnalité était également contrôlable par logiciel. Le prix de lancement fut fixé à 1595 dollars, mais fut rapidement porté à 1995 dollars. Digital Creations annonça également le SuperGenSC en tant que carte genlock autonome pour l'A2000. Ce dernier incluait des ports d'entrée et de sortie vidéo et était vendu au prix de 599,95 $, mais il n'est pas certain que ces cartes aient été réellement produites.

Le futur est ici !

Les plans de la VMachine furent abandonnés mais Digital Creations présenta tout de même, en juin 1990 à l'AmiExpo de Chicago, un nouveau numériseur vidéo à balayage lent capable d'afficher et de manipuler des images composites et de jouer des animations numérisées en couleur à partir d'un disque dur à 25-30 images par seconde.

Digital Creations publia ensuite une publicité dans le numéro d'octobre 1990 d'AmigaWorld sous le titre "L'avenir est ici" afin d'annoncer son nouveau Digital Composite Television (DCTV). La société affirma que le nouveau système d'affichage et de numérisation vidéo révolutionnaire du DCTV, qui utilisait la mémoire Chip de l'Amiga comme mémoire tampon d'images, lui permettait d'afficher des images en couleurs 24 bits au format composite NTSC dans toutes les résolutions d'un téléviseur. Malgré une campagne publicitaire, le DCTV mit du temps à arriver sur le marché et il ne fut disponible dans le commerce qu'au début de 1991. Malgré ce retard, le succès du DCTV fut immédiat et Digital Creations atteignit son objectif de vente d'un an en seulement deux mois. Et il doubla son chiffre d'affaires au cours des trois mois suivants.

Le paquetage du DCTV, qui coûtait 495 $, comprenait un programme sophistiqué de dessin en True Color ainsi que des logiciels de numérisation et d'imagerie. Le DCTV fonctionnait également avec les programmes Amiga 3D existants, ce qui autorisait la création d'animations en couleur pouvant être jouées en temps réel. Un Amiga avec un minimum de 1 Mo de mémoire était requis mais une mémoire supplémentaire était recommandée.

Le matériel du DCTV était contenu dans une petite boîte noire de 4x5 pouces avec deux câbles reliés au port vidéo RVB et au port parallèle de l'Amiga. Le connecteur vidéo RVB incluait une passerelle permettant la connexion d'un moniteur RVB en même temps. Cependant, le câble/connecteur parallèle, qui était uniquement utilisé pour la numérisation, ne disposait pas de passerelle, et donc toute imprimante parallèle devait être déconnectée lors de l'utilisation de la fonction de numérisation du DCTV. Il incluait également deux connecteurs RCA qui fournissaient une entrée vidéo (pour le numériseur) et une sortie vidéo à partir de l'affichage DCTV composite, ainsi qu'une commande de réglage des pixels pour calibrer l'appareil et une commande de teinte réglée en usine. En outre, à moins d'utiliser un moniteur double RVB/composite, comme le Commodore 1084, deux moniteurs étaient nécessaires : un moniteur RVB pour la sortie Amiga normale et un moniteur composite pour la sortie DCTV, bien qu'un seul moniteur puisse être activé à la fois.

DCTV
Le DCTV

Le DCTV prenait le signal vidéo numérique du port RVB de l'Amiga et le convertissait en signal composite NTSC couleur. Il utilisait ensuite le port RVB pour délivrer un flux de données vidéo compressées qui était décompressées à la volée et converti en écrans vidéo NTSC jusqu'en 736x482. Le logiciel du DCTV composait en interne des images à partir de données d'affichage 24 bits, mais la sortie n'était, elle, pas comparable à un affichage RVB 24 bits. Il était plus exact de dire que les images produites ne se distinguaient pas des images de télévision couleur standard. Et comme le DCTV utilisait la mémoire vive de l'Amiga comme mémoire de trame, il était capable de produire un dessin ou une animation en True Color, car l'Amiga affichait simplement ce qu'il interprétait comme un affichage haute résolution normal. Avec des images ayant beaucoup de couleurs comme des photographies, l'image composite NTSC résultante était bien meilleure que l'affichage RVB normal de l'Amiga, mais cela n'était pas le cas avec des images contenant beaucoup de détails, comme du texte, qui pouvaient apparaître floues. De plus, bien qu'elle n'interférait pas avec les opérations normales de genlock, sa sortie ne pouvait pas être acheminée vers le genlock. C'est une chose que Digital Creations rectifia plus tard.

Le concept du DCTV était l'idée originale de John Botteri. Il souhaitait créer un produit qui donnait à l'utilisateur Amiga moyen la possibilité de créer des animations 3D impressionnantes avec plus de couleurs et un réalisme supérieur aux modes Amiga HAM. Cependant, ce fut l'expertise matérielle de Paul Greaves et de Michael Moore de Progressive Image Technology qui en fit une réalité technique.

16 millions de raisons

Le lot de logiciels fourni avec le DCTV comprenait des programmes de dessin, de numérisation et de conversion d'images DCTV. Les modules "Digitize" permettaient d'obtenir des images à partir de numérisations depuis un caméscope couleur, un appareil photo, un magnétoscope ou un lecteur de disque laser avec arrêt sur image. La capture d'une image numérisée prenait entre 6 et 10 secondes.

Le module "Paint" était une autre première pour Digital Creations et s'inspirait de son précédent programme Touch Up! du lot D'Buddy. Il offrait un système complet de dessin vidéo NTSC en True Color 16 millions de couleurs et de nombreux utilisateurs du DCTV affirmèrent qu'il s'agissait du meilleur programme de dessin Amiga qu'ils avaient utilisé jusque-là. Alors que Deluxe Paint était toujours la norme sur Amiga, DCTV Paint pouvait dessiner aussi facilement avec 16 millions de couleurs que Deluxe Paint avec 16 couleurs. Il comportait un certain nombre de fonctions innovantes et novatrices telles que la "Mixing Zone" (zone de mélange), qui permettait de créer de nouvelles couleurs en mélangeant des couleurs primaires comme sur la palette d'un artiste, et "Watercolor" (aquarelle), un mode dans lequel la brosse devenait plus claire à mesure que le pinceau "séchait".

DCTV Paint incluait également une grande variété d'outils de dessin standard, comme couper et coller, les pochoirs et les remplissages de différentes sortes, ainsi que de nombreuses améliorations. Celles-ci comprenaient des remplissages en dégradé (permettant 25 gammes de couleurs), un mode "Tint" (Teinte) qui modifiait uniquement les couleurs d'un objet et non ses détails de surface, et un mode "Filter" (Filtre) qui permettait de s'affranchir des fausses couleurs et des franges. Cependant, ce logiciel était loin d'être parfait. La structure du menu était très déroutante, il n'y avait pas de fonction "Annuler" et la gestion des fonctionnalités pour le texte était délicate. Enfin, le module "Convert" (Convertir) permettait de sauver les images DCTV en formats de fichier Amiga standard pour une utilisation avec d'autres logiciels Amiga.

Digital Creations publia à la fin de 1991 une mise à jour du logiciel du DCTV en version 1.1 (15 $ pour les utilisateurs enregistrés). Elle comprenait un certain nombre de corrections de bogues et d'améliorations, ainsi que l'ajout de la fonction "Annuler" pour DCTV Paint.

Une cuisine synchronisée !

Le matériel suivant de Digital Creations/Progressive Image Technology fut Kitchen Sync, une carte haute qualité et miniaturisée servant de correcteur de base de temps et de générateur de synchronisation, qui s'installait dans l'un des ports ISA/PC de l'Amiga. Vendue au prix de 1985 $, elle offrait des fonctionnalités, la qualité et une facilité d'utilisation jamais vues jusque-là. Un TBC (correcteur de base de temps) est un appareil qui conserve temporairement une partie d'un signal vidéo entrant et le renvoie de manière ordonnée tout en corrigeant le minutage et en nettoyant le signal. Le Kitchen Sync visait clairement le Video Toaster de NewTek, qui nécessitait des signaux d'entrée très stables, et qui était donc souvent utilisé avec un TBC de synchronisation vidéo séparé afin de stabiliser les sources vidéo. Ce matériel était également compatible avec un PC et constitua peut-être une indication sur la future direction commerciale de Digital Creations.

Digital Creations
Publicités pour Kitchen Sync et le DCTV

Le Kitchen Sync comprenait la carte TBC principale, celle-ci contenant deux fenêtres infinies pour la correction de base de temps qui pouvait synchroniser complètement deux sources vidéo indépendantes. Étaient également inclus un boîtier de connexion vidéo externe et une unité LCD à télécommande, tous deux connectés à l'arrière de la carte TBC. Digital Creations affirma que Kitchen Sync était la solution TBC au coût par canal le plus bas du marché, présentant un capacité de gel de trame absolument solide.

Kitchen Sync
Kitchen Sync

Même en faisant fi du battage publicitaire, la liste de spécifications était vraiment impressionnante. Le Kitchen Sync était une conception numérique entièrement contrôlée par un microprocesseur, sans aucun ajustement nécessaire. Il incluait un générateur de synchronisation d'une parfaite précision ainsi qu'un contrôleur Proc Amp intégré pour le réglage de la teinte, de la saturation, du contraste et de la luminosité. Il y avait aussi une sortie de synchronisation avancée, utilisable avec des magnétoscopes capables d'accepter une entrée de synchronisation avancée. Les entrées étaient compatibles S-VHS et Hi-8 et chaque canal pouvait accepter les signaux composites ou S-Video. Parmi les autres caractéristiques, on pouvait citer l'arrêt sur image sans gigue, le signal stroboscopique à débit variable, trois préréglages utilisateur et un réglage d'usine enregistré sur la carte TBC. Plusieurs Kitchen Sync pouvaient être installées sur une même machine afin de fournir encore plus de canaux, toujours en qualité diffusion TV.

Même s'il n'était pas parfait et comportait certaines limitations, le Kitchen Sync était un TBC à double canal de haute qualité qui convenait à la fois aux applications industrielles et de radiodiffusion et aux amateurs de la vidéo. Bien que ce matériel s'adressait aux professionnels de la vidéo, il convenait aussi pour les utilisateurs de magnétoscopes et de caméscopes grand public. Digital Creations commercialisa ensuite deux extensions pour le Kitchen Sync : l'option "Genlock" qui permettait à Kitchen Sync de se synchroniser avec une source de synchronisation externe (159 $) et l'option "S-VHS" qui autorisait les sorties S-Video (99 $).

Un éclat de brillance !

Les ventes du DCTV continuèrent à monter en flèche aux États-Unis et, en 1992, Digital Creations commercialisa une version PAL pour le marché européen. Au début, les ventes de la version PAL furent satisfaisantes mais elles s'estompèrent très vite, ce que Digital Creations expliqua par la difficulté à trouver des distributeurs appropriés capables de suivre n'importe quel type de plan de vente. Digital Creations lança également un convertisseur DCTV RVB d'une valeur de 225 $. Il convertissait la sortie vidéo composite du DCTV en une sortie vidéo RVB analogique permettant de la remélanger avec d'autres affichages Amiga sur des moniteurs RVB, tels que le Commodore 1084, en mode NTSC ou PAL. Cela autorisait également l'utilisation de genlocks externes tels que le SuperGen pour superposer l'image DCTV à une vidéo en direct.

Digital Creations acquit, depuis ses débuts, une expérience au niveau du développement de logiciels de dessin pour Amiga. La société avait fait ses armes avec Touch Up!, avait créé Deluxe Photo Lab pour Electronic Arts et avait repoussé les limites avec DCTV Paint. Ce ne fut donc pas une surprise que ses tentatives finissent par concurrencer Deluxe Paint pour le titre de logiciel graphique sur Amiga. Avec une équipe composée de Troy Gillette, Anthony Pabon et Stephen White, qui portèrent d'ailleurs Deluxe Paint sur Atari ST, ils décidèrent de créer le logiciel ultime de dessin et d'animation pour Amiga. Lors du salon World Of Commodore Amiga à Pasadena en septembre 1992, Commodore annonça le nouveau modèle Amiga 4000 ainsi que le système d'exploitation AmigaOS 3. Lors du même salon, Digital Creations présenta une version préliminaire de Brilliance, son nouveau logiciel de dessin et d'animation 24 bits pour Amiga, dont la sortie était prévue pour la fin du mois d'octobre (249 $).

Digital Creations
Publicités pour Brilliance et Video Slot Box

Les spécifications de Brilliance étaient très impressionnantes. Selon la publicité d'avant commercialisation, le logiciel savait gérer tous les modes graphiques Amiga, y compris les nouveaux modes 256 couleurs, HAM 8 bits et 24 bits True Color. Il incluait des fonctionnalités d'animation dynamique et un aérographe "réel", ainsi qu'un mode de dégradé permettant de définir huit plages de dégradés de 64 couleurs maximum, ainsi qu'une option d'interpolation permettant de choisir automatiquement les meilleures couleurs intermédiaires de la palette utilisée. Le logiciel incluait aussi plusieurs tampons mémoire pour les images et les animations, la gestion des brosses, des brosses animées et même de plusieurs niveaux d'annulation et de restauration. On raconta également que la plupart des opérations de Brilliance fonctionnaient plus rapidement sur un Amiga à base de 68000 que des programmes de dessin comparables sur un ordinateur à base de 68030.

Brilliance fut présenté dans un certain nombre de salons Amiga et Digital Creations plaça des publicités couleur pleine page dans AmigaWorld et d'autres magazines Amiga. Certaines des publicités présentaient une offre de réduction à moitié prix pour les propriétaires de logiciels de dessin ou d'animation Amiga concurrents. Lors du salon NAB à Las Vegas en avril 1993, Digital Creations présenta de nouveau la dernière version bêta de Brilliance, décrite par les critiques comme "très fragile mais très prometteuse".

Digital Creations présenta plusieurs de ses prototypes matériels, dont une version préliminaire de son nouveau modèle SuperGen SX, un genlock externe compatible S-Video et AGA, et sa nouvelle unité d'extension Video Slot Box, qui furent tous deux prévus pour la fin de 1993. Malgré toute cette publicité, il fallut attendre septembre 1993 pour voir débarquer la version commerciale de Brilliance, qui fut applaudi par des critiques élogieuses dans les médias Amiga. Il n'y avait pas un mais deux programmes : Brilliance pour travailler sur des images de 2 à 256 couleurs et True Brilliance qui fonctionnait en HAM et HAM8 (selon le jeu de puces Amiga) et avec des images en True Color 24 bits. Le logiciel pouvait aussi charger et enregistrer des images 15 et 24 bits sur des Amiga ECS. Mais bien que Brilliance innova, le logiciel restait très bogué. Ce fut également le premier logiciel vendu par Digital Creations, il proposait une protection contre la copie sous la forme d'une clé électronique devant se connecter au second port manette de l'Amiga avant de lancer le programme. Enfin, pour une meilleure publicité, le paquet Brilliance comprenait également des images du célèbre artiste Amiga Jim Sachs.

SuperGen SX
SuperGen SX

Génération X

À la fin de 1993, Digital Creations annonça son nouveau genlock nommé SuperGen SX (749 $). Le "S" signifiait S-Video et le "X" signifiait unité externe, comme le modèle original SuperGen. Cette nouvelle version, qui pouvait fonctionner aussi sur les Amiga 4000 et 1200, conservait les meilleures caractéristiques de ses prédécesseurs et restait compatible avec tous les modèles Amiga antérieurs.

SuperGen SX était fourni dans un petit boîtier en acier autonome alimenté par le port RVB de l'Amiga. Le boîtier comprenait les entrées/sorties S-Video, les entrées/sorties composites, ainsi qu'une commande de signal de sortie (Key Signal Out) et un connecteur passerelle pour un moniteur RVB. Il incluait également des commutateurs DIP pour autoriser les configurations matérielles personnalisées et un connecteur RJ11 pour le branchement en option d'un périphérique de contrôle à distance. Au-dessus de l'unité se trouvaient deux curseurs permettant de contrôler le fondu de l'arrière-plan et des graphismes, ainsi qu'un certain nombre de boutons et de voyants pour la sélection du S-Video, la désactivation du genlock, le fondu interprétatif et le filtre coupe-bande. A l'instar des modèles précédents, le SuperGen SX était entièrement contrôlable par logiciel et la présence du commutateur "Genlock Disable" signifiait que, contrairement à la plupart des autres genlocks, l'unité n'avait pas besoin d'être déconnectée pour utiliser les modes d'écran haute fréquence de l'Amiga comme le mode DblNTSC ou Productivité.

Des publicités commencèrent aussi à apparaître pour Video Slot Box. Cette unité, compatible avec tous les gros modèles d'Amiga, comprenait un châssis compact autonome avec quatre ports vidéo, trois ports ISA PC/AT, quatre baies (deux de 3,5" et deux de 5,25") et une alimentation de 230 W. La Video Slot Box comprenait également une carte d'interface vidéo (Video Slot Box Interface) qui se branchait au port vidéo d'un Amiga, et une carte de conversion vidéo (Video Slot Converter) qui transformait un port vidéo de la Video Slot Box en un port RVB à 23 broches ou un port parallèle à 25 broches. Ceci pouvait permettre de connecter des périphériques externes tels qu'un DCTV, un SuperGen SX ou un autre périphérique vidéo compatible. La Video Slot Box pouvait héberger plusieurs cartes vidéo maîtresses, telles qu'un Video Toaster, un SuperGen 2000, une Kitchen Sync, etc., même si une seule d'entre elles pouvait être active à la fois. Un sélectionneur en façade était présent pour choisir la carte qui contrôlait le port vidéo de l'Amiga. Les quatre ports vidéo pouvaient être désactivés, ce qui était utile avec les hautes fréquences de balayage des Amiga AGA, tandis que les appareils passifs, comme le DCTV ou un désentrelaceur, pouvaient rester actifs à tout moment. La Video Slot Box fut finalement publiée au milieu de l'année 1994 au prix de 995 dollars.

Plus de brillance !

Des rumeurs commencèrent à circuler en avril 1994, émanant de sources proches de Digital Creations, selon lesquelles la société développait à présent pour le PC. Le numéro de juillet du magazine Amiga Shopper proposa une entrevue franche avec John Botteri qui fit le point sur l'état actuel du marché Amiga. Et il n'était pas optimiste. Il se plaignait du fait que le piratage logiciel s'était ajouté aux problèmes déjà existants de l'Amiga et que c'était la raison principale pour laquelle ils avaient inclus une protection contre la copie avec Brilliance. Il espérait que cela réduirait les copies pirates de son logiciel et les aiderait à récupérer le temps et l'argent investis dans son développement.

John Botteri révéla aussi qu'ils avaient finalement terminé la VMachine, qu'il décrivit comme un système de montage vidéo et d'effets conçu pour les PC 486 et vendu à moins de 10 000 dollars. Il confirma aussi qu'une mise à jour de Brilliance devait être publiée, mais il ajouta : "Pour le moment, nous allons simplement attendre et voir comment les choses se passent et quel sera l'état de l'Amiga dans les prochains mois." Lorsqu'on lui demanda si l'avenir de Digital Creations incluait toujours l'Amiga, il répondit : "La question la plus importante est : l'Amiga a-t-il un avenir ? Si tel est le cas, nous ferons définitivement partie de ce futur."

Pendant ce temps, et dans le contexte de la faillite de Commodore, l'avenir de l'Amiga était tout sauf certain. Fidèle à sa parole, Digital Creations publia Brilliance 2.0 au prix considérablement réduit de 99 $ (et 49 $ pour les propriétaires de la version antérieure). Il s'agissait d'une mise à niveau parfaite pour les utilisateurs de Deluxe Paint. Il était tout aussi simple à utiliser, offrait des fonctionnalités plus nombreuses et de meilleure qualité, gérait le dessin en 24 bits True Color et permettait de dessiner en mode HAM en temps réel, alors que les images étaient traitées en interne en 24 bits. Hormis les corrections de bogues qui rendaient le programme beaucoup plus stable, la protection contre la copie fut supprimée. Avec ce nouveau prix réduit et à ses fonctionnalités supplémentaires, Brilliance 2.0 était désormais le meilleur logiciel graphique et d'animation sur Amiga. Malheureusement, ce fut le chant du cygne pour Digital Creations sur Amiga.

PIT
Publicité pour Brilliance 2.0

La trinité gagnante ?

En août 1994, on vit une annonce stipulant que Digital Creations et Progressive Image Technology avaient fusionné avec un groupe de huit anciens cadres de NewTek, dont l'ancien vice-président et cofondateur Paul Montgomery, afin de créer une super société de vidéo grand public. Cette nouvelle société fut baptisée Play Inc. et était dirigée par Michael Moore de Progressive Image Technology (président du conseil d'administration), John Botteri (PDG) et Paul Montgomery (président). Le groupe provenant de NewTek comprenait en son sein du personnel clé de l'équipe Video Toaster dont Kiki Stockhammer, la porte-parole la plus connue de l'industrie.

Play Inc.

John Botteri annonça avec optimisme que Digital Creations continuait à mettre à niveau et soutenir les produits destinés au marché Amiga : "Play Inc. nous permet de créer les technologies de l'avenir ainsi que de fournir des produits et de nouvelles orientations au marché en expansion de la vidéo". Cependant, malgré le fait que les deux tiers de la nouvelle société étaient d'anciens amigaïstes, les nouveaux produits vidéo étaient destinés au marché PC, signe indéniable de l'orientation future de la nouvelle entreprise. Au début de 1995, dans le but de vendre des produits et de générer des revenus, Digital Creations annonça la disponibilité du lot logiciel SuperGen SX Studio (799,95 £) en versions PAL et NTSC. Celui-ci était compatible avec tous les modèles Amiga et incluait le genlock SuperGen SX, Brilliance 2.0 et Broadcast Titler 2.0 d'InnoVision Technology.

Début avril 1995, Play Inc. sortit son premier produit pour Microsoft Windows : Snappy Video Snapshot (199 $). Il s'agissait d'une carte d'acquisition vidéo haute résolution pouvant enregistrer une entrée vidéo provenant d'un magnétoscope, d'un caméscope, d'un téléviseur ou de toute autre source vidéo connectée à un port parallèle. Il pouvait capturer des images haute qualité en True Color 24 bits à des résolutions allant jusqu'à 1500x1125. Snappy fut le premier appareil vidéo grand public pour PC sous Windows. Play Inc. vendit pour plus de 25 millions de dollars de produits au cours de la seule année 1995, et remporta le prix de l'excellence technique du magazine Byte la même année.

Grâce au lancement réussi de Snappy et à la mobilisation de fonds, Play Inc. put désormais se concentrer sur son développement principal. En avril 1995, à la veille du salon NAB de Las Vegas, Play Inc. tint une conférence de presse pour annoncer son nouveau système Trinity qui, selon la société, allait changer l'avenir de la télévision. Trinity était un système hybride de post-production vidéo grand public qui, selon Paul Montgomery, était le Video Toaster de nouvelle génération destiné à la plate-forme Windows. Trinity incluait un puissant commutateur vidéo multi-caméras, un éditeur, un générateur d'effets vidéo, un titreur, un magasin d'images et un logiciel de dessin, remplaçant ainsi plus de 100 000 $ d'équipement tout en coûtant moins de 10 000 $. C'était un produit révolutionnaire, mais il fallut plusieurs années avant qu'il soit disponible dans le commerce.

Play Inc.
Les produits de Play Inc.

Où sont-ils maintenant ?

Dans les années qui suivirent, Play Inc. lança plusieurs produits PC performants qui aboutirent au système Trinity, maintes fois primé. Ils produisirent même une version Windows de Gizmoz qui se vendit à des centaines de milliers d'exemplaires et qui fut nommée "Best of 1998" par PC Magazine. Play Inc. forma également le groupe Play Streaming Media Group (PSMG), une société distincte chargée de lancer PlayTV en tant que premier réseau de télévision en direct sur Internet au monde. Ce service, qui utilisait un système Trinity, présentait chaque jour 12 heures d'émissions en direct, diffusées depuis le siège de Play Inc. à San Francisco, et diffusées sur Internet avec Kiki Stockhammer en tant que présentatrice vedette.

PSMG

Trinity
Kiki Stockhammer devant le Trinity

Malheureusement, Paul Montgomery mourut d'une crise cardiaque en 1999 alors qu'il était en vacances avec sa famille. Play Inc. déclina et, étrangement, la société fut rachetée en 2001 par son ancienne filiale PSMG, qui fut scindée et renommée Globalstream, avec Michael Moore en tant que membre principal et administrateur de la société. Michael Moore remporta le prix NAB en 2000 pour le modèle d'entreprise le plus innovant avec PSMG/Globalstream et fut nommé par Television And Technology l'un des dix technologues les plus influents qui façonnaient Hollywood grâce à ses idées et ses technologies.

Global Streams

Note : John Botteri estima que Digital Creations avait vendu plusieurs dizaines de milliers de genlocks SuperGen, plus que tous les autres fabricants réunis, même Commodore.


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