Obligement - L'Amiga au maximum

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Reportage : Winter Consumer Electronics Show 1987
(Article écrit par Mathieu Brisou et extrait de Tilt - mars 1987)


L'Europe est loin. Dans l'enfer du jeu yankee, l'arrivée d'Amstrad passe inaperçue, les consoles soulèvent toujours l'enthousiasme et Atari explose en verrouillant tous les créneaux du marché. En vedette, Jack Tramiel qui crée l'événement en présentant contre toute attente un compatible PC. Véritable ville dans la ville, le salon accueille le monde de l'électronique pour une semaine d'effervescence au rythme des machines à sous. Au coeur de l'action, Mathieu Brisou a traqué pour vous les dernières nouveautés.

Les consoles

Comme d'habitude aux États-Unis, les consoles étaient là. Venus en force. Nintendo et Sega régnaient en maîtres incontestés. Atari tirait son épingle du jeu, mais les visiteurs ne profitaient pas moins de l'occasion pour jeter un oeil sur les consoles alors qu'ils venaient pour les PC et le Mega ST. Enfin, Intellivision désespérait de voir son stand désert. Il est vrai que la comparaison entre ce système déjà ancien et les Nintendo Entertainement System et Sega Master System n'est pas à l'avantage de la console américaine.

La plus grande originalité des consoles réside dans les méthodes utilisées par leurs fabricants pour générer du développement logiciel. Contrairement aux ordinateurs, les consoles sont complètement verrouillées. Il est impossible, pour un éditeur, de sortir un jeu destiné à l'une des consoles japonaises sans l'accord de son fabricant. Cela n'empêche pas les adaptations de "micro hits" sur consoles Nintendo et Sega achètent des licences aux éditeurs. Ainsi, 1942 et Ghost And Goblins sont disponibles sur Nintendo avec une qualité à faire pâlir les versions C64/C128 qui pourtant sont réputées. Il en est de même avec la version Sega de Space Harrier et les versions Atari 7800 de Choplifter, Summer Games...

Mais une question se pose : pourquoi limiter la création logicielle ? Officiellement, cela permet de sélectionner les programmes et donc de niveler, par le haut, la qualité globale des jeux. En fait, la réalité est assez différente... Afin de proposer leurs systèmes à des prix accessibles, les fabricants compressent au maximum les prix de revient et leurs marges. Et comment faire de gros bénéfices en vendant à marges réduites ? Simple : il suffit de contrôler la production des cartouches afin de faire le maximum de profit sur ces dernières... Ce principe est viable si le produit connaît une large diffusion. C'est le cas pour Nintendo environ dix millions d'unités au Japon et plus d'un million aux États-unis.

En revanche, la Sega Master System, malgré sa supériorité technique évidente, atteint difficilement les 50 000 unités vendues aux États-Unis. En position de force, Nintendo est de plus secondé par des marques proposant des périphériques. Ainsi, Bandai et son Family Fun Fitness. Relié à la console par la prise manette, et géré par le logiciel, ce tapis permet de faire du "sport en chambre". Le principe est le suivant : en sautillant sur des zones du tapis, le joueur fait avancer un petit bonhomme à l'écran. Course à pied, sauts de haies et autres sont déjà disponibles. Ce produit augure bien de la dynamique que risque d'engendrer la diffusion du Nintendo Entertainement System.

CES 1987
La Sega Master System

Ce n'est pas le cas de Sega qui est seul, pour le moment, à soutenir son système. Cela n'enlève rien à la qualité des périphériques tels que pistolet ou lunettes 3D. Similaires au LCS pour Atari ST, elles sont complétées par deux programmes. 3D Guner est un classique jeu d'arcade, sans commentaire. En revanche, Wall Ball jouit d'une plus grande originalité et met en scène une balle que l'on doit faire rebondir contre des pans de mur coulissants. Mais, direz-vous, pourquoi parler de nouveau des consoles alors qu'elles ne sont toujours pas disponibles chez nous ? C'est simple : le Nintendo Entertainement System sera commercialisé dès avril 1987 aux alentours de 1200 FF. De plus, Sega cherche un distributeur pour la France... En revanche, Atari est toujours dans l'expectative.

Atari : le concept de gamme est roi

Comme nous allons le voir, l'offensive Atari est tous azimuts. Ce constructeur proposera sous peu une gamme complète de systèmes capables de se nicher sur divers créneaux sans se chevaucher de façon exagérée. Atari est en passe de devenir un constructeur majeur, mais à la différence de beaucoup, sur ces deux marchés essentiels que sont l'Europe et les États-Unis. Seul Apple et Commodore ont eu une position aussi forte. Les restructurations chez Apple et les récentes difficultés de Commodore amènent à penser que cette situation risque de n'être que ponctuelle. C'est oublier le concept de gamme. Des sociétés comme Apple ou Commodore étaient vulnérables du fait d'un manque criant de diversification. Par la présentation de nouveaux produits, Atari évite cette situation difficile et prend une sérieuse assurance sur l'avenir.

De plus, ils n'hésitent pas à aller chercher les concurrents là où ils se trouvent : Amstrad en France, Commodore en Allemagne... Cette politique volontariste n'est cependant pas dénuée de risques. Imposer plusieurs machines différentes sur des marchés différents implique une politique globale qui respecte les spécificités culturelles propres aux marchés abordés, mais aussi des structures de distribution indépendantes. On imagine la difficulté de mise en oeuvre d'une telle politique. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cela à relativement bien marché jusqu'à présent...

Les nouveaux XE

Sortir un ordinateur 8 bits alors que l'on se nomme Atari peut sembler illogique. Le but avoué : rénover la gamme XE. Celle-ci a été mise à mal par les Amstrad en Europe et le marché américain est, en fait, moins ouvert aux petits systèmes qu'on ne le pense couramment en Europe. Ici, les ordinateurs bas de gamme sont utilisés comme consoles de jeux, ce n'est pas le cas aux États-Unis : là-bas, elles n'ont jamais réellement disparu. C'est ce qui explique l'existence des consoles 2600 et 7800 d'Atari et la présence de Nintendo et de Sega sur le marché américain. C'est aussi pour cette raison que les Japonais ont cessé tout effort de promotion du MSX (pas un seul modèle n'était présent sur le CES, même chez Philips et Sony).

Dans ce contexte donc, sortir une évolution du XE est bien risqué. D'autant plus que cet ordinateur n'est en fait qu'un 65 XE (c'est-à-dire un 800 XL) recarrossé. Plus ou moins présenté comme une console évoluée, il propose un nouvel aspect fort attrayant : clavier détachable, boîtier très plat, touches de fonction aux coloris pastel aisément accessibles... Mais, cela suffit-il pour convaincre un acheteur potentiel ? En Europe, ces machines seront durement concurrencées par les... ST, et aux États-unis elles devront affronter les consoles. Le succès de ce modèle semble donc plus qu'aléatoire, et même Atari ne paraît pas trop y croire puisque ni prix ni disponibilité n'ont été annoncés.

Les nouveaux ST

L'évolution des Atari 520ST et 1040ST se nomme Mega ST. La base reste identique (68000 cadencé à 8 MHz, TOS et GEM en ROM...) mais une capacité plus importante de mémoire est disponible. Celle-ci va de 1 à 4 mégaoctets. Ces machines proposent, de plus, une horloge/calendrier sauvegardée, un connecteur de bus (en plus du port cartouche des 520 et 1040), et inclinable. D'un aspect très sérieux, les Mega ST se présentent sous la forme d'un boîtier de faibles dimensions. Sur la face avant, nous trouvons un lecteur de disquette trois pouces et demi de 720 ko formatés. La sortie imprimante, le port série et le connecteur de bus sont, quant à eux, situés à l'arrière du boîtier. A noter qu'un nouveau disque dur a été présenté. Nommé SH 205, il ne diffère du SH 204 que par son boîtier.

CES 1987
Le Mega ST

Le marché visé est celui des applications professionnelles et de la Publication Assistée par Ordinateur. Les prix s'échelonneront probablement de 8500 à 12 000 FF. Ces machines devraient être disponibles aux États-Unis vers avril 1987.

Atari a aussi présenté une imprimante laser. D'une résolution de trois cents points par millimètre, elle imprime à la vitesse de huit pages par minute. Son prix très compétitif, aux environs de 10 000 FF, est possible grâce à une simplification de l'électronique de commande. Contrairement à ses concurrentes, l'imprimante laser Atari utilise la mémoire et le processeur de l'ordinateur hôte. Ceci explique son prix ultra-compétitif, mais cela limite son utilisation : il faut des machines possédant une grande capacité mémoire (d'où le Mega ST avec 4 mégaoctets). Elle ne sera disponible que vers avril 1987 sur le marché américain.

Les nouveaux logiciels pour ST

Parallèlement à la présentation des Mega ST, de nombreuses nouveautés logicielles étaient exposées. La première, mi-matériel mi-logiciel, est la version définitive du Liquid Crystal Shutter. Ces lunettes à cristaux liquides donnent un effet 3D spectaculaire : netteté des contours, effet de champ... Les lunettes de couleurs différentes font piètre figure face à ce système. Bien évidemment, le LCS nécessite des programmes dédiés exploitant au mieux les effets permis. La société Antic Software, qui distribue ce périphérique aux États-Unis, développe actuellement une version dédiée du célèbre CAD 3D. D'autres éditeurs travaillent aussi sur ce système : c'est le cas de Pyramide avec Wanderer. Enfin, sachez que les lunettes seront commercialisées en France d'ici quelques mois et que le prix sera inférieur à 1500 FF.

Moins révolutionnaire, la dernière production Infocom (Hollywood Hi Jink) possède toujours les traits caractéristiques propres à cet éditeur. A savoir : aventure textuelle en anglais seulement. Activision exposait fièrement trois produits de médiocre qualité : Football, Baseball et Basketbail. Bref, des programmes qui ne valent pas le déplacement. Ce n'est pas le cas de Midimaze. Édité par Xanth, ce programme est une sorte de Pac-Man 3D avec capacité de réseaux. L'animation est très rapide, les graphismes honorables et la rigolade assurée.

Dungeon Master de FTL est un jeu d'aventure entièrement graphique qui possède une convivialité exceptionnelle (tout est géré avec la souris). Le monde contenu ici est particulièrement riche et de nombreuses nuits blanches seront nécessaires pour venir à bout de multiples monstres présents. Moins original mais de grande qualité malgré tout, RPV et un jeu d'arcade 3D dans le genre Mercenary. Graphismes fils de fer, animation ultra-rapide et jeu à deux ordinateurs sont au rendez-vous. Pour les amateurs d'aventures, signalons Guild of Thieves de Rainbird. Ne reniant aucunement sa parenté avec The Pawn, il possède des fonctionnalités identiques à ce dernier.

Enfin, les stratèges en herbe ne seront pas déçus. Firebird a pensé à eux avec Univers of Military Simulation. Original à plus d'un titre, ce jeu de guerre propose une représentation tridimensionnelle du terrain des opérations et permet de simuler les campagnes napoléoniennes aussi bien que la bataille des Ardennes. Pour terminer, signalons deux produits de Publication Assistée par Ordinateur. Fleet Street Editor de Mirrorsoft et Publishing Partner de SoftLogik sont largement inspirés de Page Maker et permettent de faire un fanzine ou un prospectus à moindre coût. Ces deux programmes sont proposés à moins de 1500 FF (l'équivalent sur Mac est aux alentours de... 8000 FF) et devraient faire parler d'eux.

Le PC

Plus que les nouveaux ST ou l'imprimante laser, c'est l'Atari PC qui a fait l'effet d'une bombe. Son boîtier occupe la surface de l'écran et sa hauteur ne dépasse pas dix centimètres. Comparé aux colosses taïwanais ou à l'imposant PC 1512, le progrès est réel ! Hélas, ce PC nécessite un boîtier supplémentaire pour le branchement de cartes d'extension. Côté performances, il reste classique. Architecturé autour d'un 8088 cadencé à 4,77 MHz commutable 8 MHz, il possède 512 ko de mémoire en version de base. Il émule la carte CGA (320x200 en 4 couleurs, 640x200 en monochrome) et Hercules (720x348 points). Le mode EGA est aussi géré par l'Atari PC, mais contrairement à ses concurrents, ceci en version de base. Il culmine donc à 640x350 points en seize couleurs parmi soixante-quatre. Ces performances graphiques ont, de plus, l'avantage d'être standard (ce qui n'est le cas des PC 1512 ou X'Press 16).

CES 1987
Le PC d'Atari, concurrent direct du PC 1512 d'Amstrad

Les interfaces en version de base sont port série, sortie Centronics et interface manette/souris. A noter qu'il est livré en version de base avec une souris et GEM. L'Atari PC s'avère d'ores et déjà comme le plus compétitif du marché (prix annoncé : 499 dollars sans écran, soit environ 3500 FF). Comme les Mega ST et l'imprimante laser, il devrait être disponible vers avril 1987 aux États-Unis.

D'autres nouveautés seront présentées au CeBIT de Hanovre (au mois de mars) et que ces produits devraient être réellement disponibles en France cet été.

Les autres

Apple

Apple n'était pas présent sur le CES, cependant il était possible de voir deci-delà quelques Apple II GS sur les stands de développeurs. Les programmes se comptaient sur les doigts de la main et concernaient le Macintosh. Fidèle à la tradition, le nouveau jeu d'aventure de Mindscape propose des graphismes de qualité et une convivialité extraordinaire. Dans Shadowgate, vous devez détruire l'immonde Warlock tout en déjouant les pièges d'un château maléfique. Chez le même éditeur, et pour la même machine, un programme original nommé Comicworks. Ersatz de Page Maker, il permet la composition de pages en texte et graphisme puis de sortir le résultat sur imprimante.

Toujours pour Mac, l'adaptation du fameux The Pawn de Rainbird. Inconvénients du Mac : le manque de couleurs... A noter que ce programme existe aussi sur les Apple II, mais en version texte uniquement. Toujours chez Rainbird, l'adaptation prochaine de Tracker et de Starglider sur Mac.

Les autres nouveautés concernaient les professionnels ou l'éducatif, c'est-à-dire rien de bien passionnant.

Commodore

Le stand Commodore était relativement fréquenté, pourtant peu de nouveautés. A noter le positionnement du C128 en tant que machine sérieuse et semi-professionnelle. Il serait cependant étonnant que les acheteurs se laissent convaincre par des logiciels comme Word Writer 128 de Timeworks alors que les Atari ST possèdent des programmes plus performants et d'un coût identique.

Côté jeux, signalons Street Sport d'Epyx. Cette simulation de basketball s'avère assez décevante. Les graphismes sont moyens et l'animation correcte. Le plus gênant est son manque d'originalité. Signalons la venue prochaine de Talking Teacher. Ce jeu éducatif est annoncé par Firebird comme étant révolutionnaire. Destiné aux enfants de deux à huit ans, il se distingue par une syntèse vocale ne nécessitant aucune extension.

Suite au C64 ayant fait peau neuve, Commodore a décidé de rajeunir sa gamme de périphériques. Trois produits sont annoncés. Le nouveau lecteur de disquette (dénommé 1581) aura une capacité maximale de 808 ko. Utilisant le format trois pouces et demi, il sera trois fois plus rapide que le 1541. L'extension mémoire de 256 ko, référencée 1764, devrait bientôt arriver. Livrée avec deux utilitaires, elle se comporte en disque virtuel et est compatible GEOS.

Autre nouveauté, la souris 1351 sera utilisable selon deux modes. En tant que manette ou bien en tant que souris, dans ce cas de figure elle sera reconnue comme telle par GEOS (ce qui décuple l'efficacité de cet intégrateur graphique). La disponibilité de ces produits devrait intervenir vers le mois d'avril 1987.

L'Amiga, entouré de nombreux programmes sérieux, a réussi sa reconversion. Les professionnels de l'image ont à leur disposition de nombreux outils performants comme Aegis Image, Aegis Animator... Il y a même maintenant Deluxe Paint 2.0 d'Electronic Arts. Cela n'empêche pas la sortie de nouveaux jeux pour cette machine. SDI et Sinbad (les nouveaux Cinemaware) seront prochainement disponibles. Le premier est une adaptation d'un programme récemment proposé sur Atari ST. Le transfert d'une machine à l'autre est réussi puisque musique, graphisme et animation sont de meilleure qualité que sur Atari ST. Sinbad est un jeu d'aventure entièrement graphique qui propose un monde particulièrement riche. Personnages nombreux, situations diverses et savant mélange d'arcade et d'aventure le rendent encore plus attrayant que Defender Of The Crown.

Commodore reprend du poil de la bête. Pour la seconde fois consécutive, un exercice trimestriel s'est révélé bénéficiaire de juillet à septembre 1986, les bénéfices se sont élevés à 3,7 millions de dollars.

Amstrad

Depuis sa percée en informatique, Amstrad a toujours essayé de prendre pied aux États-Unis. Rappelons qu'à la base, le CPC 6128 était destiné à ce marché. Le faible succès de cette machine aux États-Unis est explicable par un réseau de distribution peu convaincant (il en est de même pour les PCW). C'est pourquoi un nouvel importateur a été choisi. Il s'agit de Vidco. Cette firme espère imposer le PC 1512. Cela semble assez aléatoire. Pour réussir aux États-Unis, il faut proposer un produit compétitif et avoir des stocks de relative importance. Ce n'est pas le cas de Vidco : deux mille machines sont en stock, avec lesquelles il faut tenir jusqu'à mars...

Deux cas de figure sont envisageables. Si le PC 1512 convainc les acheteurs américains, Vidco sera en rupture de stock. Si Amstrad prélève sur ses stocks européens pour satisfaire la demande du marché américain, les acheteurs européens risquent d'être mécontents et de se tourner vers les concurrents. Seconde hypothèse : Amstrad ne prélève pas sur ses stocks mais augmente les cadences de production. Cela signifierait faire attendre l'acheteur américain, en effet, il faudra satisfaire les demandes émanant d'Europe et des États-Unis. Il n'est pas certain que les Américains soient aussi patients qu'ici...

L'effet serait désastreux pour Amstrad : cela se traduirait par la perte pure et simple du marché américain. Dans le second cas de figure, le PC 1512 n'a pas le succès escompté. Plusieurs éléments penchent en faveur de cette hypothèse. Débutant à 799 dollars, le PC 1512 est beaucoup moins compétitif qu'en Europe. Il est possible aux États-Unis de trouver de nombreux compatibles moins chers et aussi performants (sans écran, il est vrai). Amstrad n'a pas encore conquis le marché américain !

Conclusion

Ce salon est riche d'enseignements. Il prouve tout d'abord l'existence de deux marchés bien distincts : les consoles et les ordinateurs. Les premières, destinées à toute la famille, se placent en tant que périphériques du téléviseur (comme un magnétoscope ou un vidéodisque). En revanche, l'ordinateur vise un marché plus restreint. Chez soi il reste un hobby, au bureau c'est un outil. Autre phénomène intéressant : le marché du PC se cherche. Bien que relativement répandu, les PC souffrent d'un manque chronique de nouveautés jeux. Une percée importante dans les foyers pourrait rétablir cette situation, mais aux États-Unis, où elle est déjà effective, les efforts des éditeurs semblent très limités...

Autre élément d'importance : la disparition des MSX. Est-ce le signe avant-coureur de l'abandon de ce qui aurait dû être le standard de la micro familiale ou bien la préparation des assauts d'un standard rénové à coup de CD-i ? L'avenir nous le dira ! La seule chose certaine est que ce CES a confirmé le boum Atari et que Commodore peut enfin espérer voir la fin du tunnel. Cela nous réserve de beaux affrontements pour demain, preuve que les microloisirs ont encore un bel avenir, n'en déplaise à certains !


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