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ArtEffect 2.5, le Photoshop amiganisé Que devient ArtEffect ? Beaucoup de lecteurs me l'ont souvent demandé ces derniers mois, avec la question annexe "Pourquoi n'y a-t-il pas de test de la nouvelle version 2.5 dans Amiga News ?". Ce n'est pas de la mauvaise volonté de notre part. Lorsque l'on demande une version de test chez Haage & Partner, on nous répond de nous adresser au distributeur français, mais la version française n'est toujours pas prête. Heureusement pour nous, il y a Relec, notre sympathique distributeur suisse qui nous dépanne comme d'habitude en nous fournissant cette version 2.5 pour test. Remercions-le tous et profitons-en pour rappeler son existence en tant que revendeur. Background D'abord et avant tout, comme d'habitude, je vous renverrai au dernier essai, fait par mes soins, de la version 1.0. Cela commence à dater puisqu'on le trouve dans le numéro 94 d'octobre 1996, page 20. Permettez-moi de rappeler ce que j'en disais à l'époque. Ce que j'avais aimé : Tout. Il n'y a rien que je n'aie pas aimé (juste un petit bogue insignifiant avec les brosses à gauche de l'image, mais pas vraiment gênant). Il y a des possibilités qui manquent mais qui ne manqueront pas de venir dans les versions futures pour peu que nous, utilisateurs, le demandions. La vitesse d'exécution est supérieure à ses concurrents sans perte de qualité pour cela. L'interface graphique est très bien conçue, très claire, sans s'encombrer d'innombrables fenêtres de réglages de base (genre Xi-Paint où on n'a plus la place de voir l'image). Les fenêtres d'effets sont parfaites. La diversité des effets est surprenante, et comme tout est prévu pour des modules "Plug-in" (greffon), elle va encore augmenter. Vraiment, je suis conquis. Ce que j'aurais aimé : Puisque le programme est orienté impression, j'aurais bien voulu avoir des fonctions de composition de plusieurs images à la ADPro et la possibilité d'utiliser la zone autour de l'image pour y travailler en brouillon (à la PAO). Le raytracer simple de Xi-Paint 4.0 serait un petit plus. Une fonction vectorielle et très précise de détourage serait la bienvenue. La fonction texte devrait pouvoir utiliser des polices vectorielles plus sophistiquées. Une fonction Défaire/Refaire multiple ne ferait pas de mal non plus, mais puisqu'elle est également prévue dans la version 2.0... Quant aux calques (layers) multiples à la TVPaint qui m'auraient enchantées, pas de panique, puisqu'elles sont également prévues pour la version 2.0. Génial, non ? Nous allons voir si mes souhaits ont été exaucés. Commençons par les nouveautés. Les nouveautés Les calques Sur Amiga, pas beaucoup de calques jusqu'à maintenant. Seul TVPaint en possédait trois dans sa dernière version Amiga et ImageFX 3.0 les promet aussi. Que sont-ils ? Ce sont différents calques superposables sur lesquels on peut "peindre" ou disposer des éléments et qui sont ou qu'on peut rendre transparents pour laisser voir ce qu'il y a sur la ou les calques suivants. C'est un gros atout, car on peut traiter chaque élément séparément aussi longtemps qu'on le veut sans en détériorer un autre. Comment cela se passe-t-il dans ArtEffect ? Curieusement le nombre de calques maximal est également de trois. Je suis un peu déçu, j'aurais espéré illimité. Faisons un essai. Je charge une image normale, elle n'a donc qu'un seul calque (fig. 1). ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() La gomme (eraser) C'est une fonction d'effaçage qui était jusqu'alors inutile et qui ne prend son sens qu'avec les calques. Je n'en dirai pas plus que ce que je viens d'évoquer dans les calques. Il suffit de sélectionner une brosse et de s'en servir pour affaiblir ou effacer le contenu d'un calque et donc voir le calque sous-jacent ou le fond par transparence. Barbouillage et Peinture avec les doigts (Rhhaaa, lovely) Smudge et FingerPaint, en anglais dans le texte, sont devenus des fonctions à part entière puisqu'elles ont acquis une icône propre. Éclaircissement et obscurcissement Pas bête, la façon dont ces deux outils sont dorénavant gérés. L'éclaircissement rapproche la zone concernée de la couleur actuelle, tandis qu'obscurcissement rapproche de la couleur de fond. Il suffit pour obtenir les effets traditionnels de mettre les deux couleurs à blanc absolu et noir absolu, mais en choisissant d'autres réglages, la fonctionnalité est grandement et intelligemment accrue. C'est ce qui est écrit, car si je l'ai bien constaté pour l'éclaircissement, cela n'a pas fonctionné pour l'obscurcissement. ARexx Un vocabulaire pas trop fourni a été attribué et la documentation laconique annonce dès le début que "malgré les courtes descriptions, il est très difficile de décrire ce que certaines fonctions accomplissent, le mieux étant d'essayer en jouant avec les paramètres" (voir la liste des instructions sur la figure suivante). Je trouve pourtant malgré tout que les fonctions sont bien documentées. ![]() Dans chaque fenêtre d'image, un gadget se situe à la croisée des réglets juste sous le gadget "Close". Il ouvre un petit menu pourvu des cinq items suivants (fig. 9) : ![]()
Elle est gérée en interne, ce qui n'est peut-être pas la meilleure solution, car elle me semble particulièrement lente, mais on n'a jamais fait de courses de vitesse avec la mémoire virtuelle. Elle n'est là que pour pallier à une insuffisance de mémoire vive. La gestion est pourtant intelligente puisqu'elle permet de travailler sur des parties de très grandes images. Il faut signaler qu'il y a peut-être moyen d'accélérer la mémoire virtuelle interne en dédiant une partition de travail à cette mémoire et en mettant la taille des blocs à 16384. Je n'ai pas essayé. Les nouvelles préférences Il y a quatre curseurs pour régler le minimum de mémoire à allouer à ArtEffect, le minimum de mémoire à laisser libre, le minimum et le maximum de taille pour le fichier "Swap" de mémoire virtuelle. Pour les deux premiers, je n'aime pas trop cela, ça me rappelle ADPro. C'est plutôt embêtant parce qu'on est obligé de changer ces réglages de temps en temps, c'est inutile et ça cadre mal avec la philosophie de l'Amiga. On peut aussi décider des priorités de tâches d'ArtEffect et de ses greffons, et de la manière dont le logiciel va se débarrasser des tampons de la fonction "Défaire" au cas où elle deviendrait embouteillée, ce qui arrive plus vite qu'on ne le croit si on laisse un "Défaire" illimité. Enfin, une autre fenêtre de requête permet de définir l'anticrénelage, des options pour le "brush-display", etc. La sortie de secours Cette sécurité permet de sauvegarder toutes les opérations en cours et les images au cas où une erreur se glisserait dans la manoeuvre. "Kildiz", car j'ai quand même eu un plantage en bonne et dûe forme sans gilet de sauvetage. Undo/Redo (Défaire/Refaire) illimité Ça manquait cruellement, c'est là. On peut choisir grâce à un curseur la quantité de pas en arrière (ou en avant avec "refaire") et le dernier degré du cursseur est illimité. J'ai essayé, ça marche vraiment. Si, si ! Même pour les redimensionnements ou les recadrages d'images. D'autres petites améliorations ont vu le jour, que je ne détaillerai pas ici. Les nouveaux greffons ColorManip Là on atteint le summum dans la manipulation de couleurs, puisqu'on peut changer la couleur pure (hue) la saturation et la luminosité de chaque composante rouge, verte, bleue mais aussi jaune, cyan et magenta. Tout cela avec encore un réglage "Range" pour contrôler la différence maximale qu'un pixel peut prendre. Difficile à imaginer, mais extrêmement puissant. ![]() Un flou irradiant à partir d'un point, avec une distance minimale d'application. Ça donne un peu l'effet d'un "mouvement de travelling". ![]() Mêmes caractéristiques que le précédent sauf que ça rappelle plutôt les aberrations optiques d'une loupe vers son pourtour. ![]() Un des plus complets que je connaisse, puisqu'il tient compte de l'angle et de la distance, ce qui semble normal, mais peut également choisir entre une vitesse constante et une accélération. ![]() Ceux-ci réjouiront tous les experts de textures sans joints (seamless joins) puisque à l'aide du second, on peut faire une sorte de flou calculé sur chaque côté opposé et, à l'aide du premier, remplir une surface avec la brosse ainsi obtenue. Regardez la figure "Tile et MakeTile". Dans le premier cas, j'ai écrit Blur=0, mais en fait, je n'ai pas appliqué l'effet. Dans les suivants, j'ai appliqué arbitrairement des flous de 32, 64 et 128, mais j'aurais tout aussi bien pu prendre 17 ou 93. Les nombres correspondent à la distance du bord prise en compte par l'effet, calculée en pixels, bien entendu. ![]() Si peu de nouveautés sont véritablement apparues, pour un saut de 1.0 à 2.5, il n'en reste pas moins que le programme possède dorénavant des richesses que les autres n'ont pas. C'est vraiment un genre de Photoshop (assez inspiré, jusqu'aux raccourcis clavier), avec certains effets en plus, d'autres en moins. Les souhaits que j'avais formulés n'ont pas été tous exhaucés, mais c'est normal, les Anglais et les Allemands ne comprennent pas les articles français, et ils ne lisent pas spécialement Amiga News non plus, même s'ils le reçoivent, je l'ai déjà constaté. En tout cas, les calques sont là, même s'ils ne sont que trois et pas aussi pratiques que dans TVPaint, à mon avis. Attention à la concurrence, ImageFX 3.0 arrive avec une interface très conviviale et aussi avec ses calques. Moi, je suis tellement amoureux d'ImageFX que c'est le programme que j'utilise le plus souvent, mais pour certaines fonctions comme la baguette magique, je viens avec plaisir faire un tour sur ArtEffect. Et puis, pour les heureux possesseurs d'une carte PowerPC, il y a la vitesse des "Power Plugins" qui relègue pour l'instant tous les concurrents au rang de tortues. La conception est différente de celle des autres programmes de dessin et de retouche sur Amiga, il faut s'y habituer et travailler souvent dessus, c'est de toute façon un des incontournables dans son domaine.
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