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Après de nombreuses années d'attente, l'Amiga nouvelle génération est enfin disponible. Successeur des Amiga 1200 et 4000, l'AmigaOne, micro-ordinateur à base de processeur PowerPC, fonctionne aujourd'hui sous AmigaOS 4.0. Bien que ce dernier soit toujours en développement, il peut aujourd'hui se prévaloir d'offrir à l'utilisateur, depuis sa dernière version publique parue en octobre dernier, un véritable système fiable, rapide et convivial. Vous avez bien lu, AmigaOS 4.0 est aujourd'hui vendu sur AmigaOne, que ce soit dans sa version XE, MicroA1-C (commercial) ou MicroA1-I (industriel). Dans l'article qui suit, nous essaierons d'identifier ses points forts et ses lacunes afin de déterminer comment peut se positionner AmigaOS face aux autres systèmes d'exploitation... L'AmigaOne : un matériel plus récent Bien qu'AmigaOS 4.0 semble également fonctionner sur les Amiga 1200 et 4000 équipés d'une carte accélératrice PowerPC, l'AmigaOne se présente actuellement comme le meilleur choix. Outre sa variété de modèles (XE, MicroA1-C, MicroA1-I), son architecture, plus récente et moins "monsieur bricolage", permet enfin de s'affranchir complètement de l'architecture propriétaire des Commodore Amiga, si puissante il y a quelques années mais terriblement dépassée aujourd'hui. Il permet également d'utiliser du matériel standard et (plus) récent : cartes graphiques, cartes son, cartes réseau, disques durs, graveurs, claviers, souris, etc. sont autant de périphériques que vous pourrez trouver en grande surface, dans des enseignes spécialisées ou bien sûr chez nos revendeurs Amiga. :o) Processeur PowerPC Le micro-ordinateur AmigaOne se présente donc comme une évolution majeure de la gamme Amiga, que ce soit en terme de rapidité ou d'évolutivité. Malgré les cartes accélératrices PowerPC qui permettaient auparavant de pousser les Amiga jusqu'à une vitesse de 200-300 MHz, les processeurs G3 et G4 permettent de gagner en vélocité et d'atteindre des vitesses allant de 600 à 933 MHz voire 1,1 GHz (on parle même de 1,3/1,4 GHz pour début 2005). Si on étudie le marché Intel/Windows, il est difficile de comparer, étant donné que les familles de processeurs sont différentes : on évalue aujourd'hui qu'un PowerPC de même fréquence d'horloge qu'un x86 développe une puissance de calcul près de deux fois supérieure : un AmigaOne à 1,1 GHz équivaudrait donc (notez le conditionnel) à un PC cadencé à 2,2 GHz, à rapprocher du fait que les PC vendus aujourd'hui ont en général des processeurs au moins cadencés à 2,8 GHz. Si on compare avec le marché des Mac qui utilisent la même famille de processeurs que l'Amiga, l'écart de puissance semble finalement assez réduit ou assez énorme selon le processeur : certains G4 sont un peu plus rapides (1,25, 1,5 GHz) mais bien sûr les G5 (de 1,8 GHz à 2,5 GHz) sont beaucoup plus véloces... Mais, on peut s'attendre à une gestion plus ou moins rapide de ces processeurs affiliés, que ce soit pour les G4 ou G5. De plus, le coeur d'AmigaOS 4.0 est devenu beaucoup plus portable que les précédentes versions du système grâce à son HAL (Hardware Abstraction Layer) qui rend le noyau indépendant de la machine, ce qui permet d'envisager une ouverture plus facile vers d'autres familles de processeurs. Finie la dépendance matérielle :o). Il existe quand même un secteur où l'Amiga pourrait avoir beaucoup de retard, il s'agit de la gestion de plusieurs processeurs dans une même machine, même si le noyau, en version finale, doit gérer le SMP (Symmetric Multi-Processing), la gestion de multiples processeurs. A Noter que les G5 nécessitent une architecture de bus complètement différente, donc il ne sera jamais possible de mettre un module processeur G5 sur une carte mère d'AmigaOne. Un module G5 nécessite une carte mère complètement repensée. La mémoire Mais il est vrai que la puissance seule du processeur n'est pas non plus suffisante pour évaluer la vitesse réelle d'un ordinateur. Outre le système d'exploitation (nous y reviendrons plus tard :o), les bus, coprocesseurs et autres composants de la carte mère ont tous une influence non négligeable sur les temps de réponse d'une machine. Prenons par exemple la mémoire vive (RAM), l'Amiga a refait son retard au niveau de la capacité de stockage (jusqu'à 2 Go) : la plupart des machines "grand-public" Mac ou PC sont en effet aujourd'hui vendues avec 256 ou 512 Mo de mémoire et les machines "professionnelles" avec 1 Go ou plus. Cependant, la vitesse d'accès à la mémoire est moindre sur AmigaOne : on utilise en effet de la SDRAM à 133 MHz alors que sur les PC ou Mac, la SDRAM-DDR permet au minimum de doubler la fréquence d'accès à la mémoire (266 MHz voire 400 MHz). Difficile de mesurer l'impact réel sur l'utilisation quotidienne de la machine mais il est possible que certains types d'utilisation soient ainsi limités (montage vidéo par exemple). L'IDE Concernant la gestion des unités comme le disque dur, l'Amiga s'en sort honorablement en gérant des capacités allant jusqu'à plusieurs centaines de Go, tout comme sur le marché Mac/PC grand public. L'accès est également rapide grâce aux contrôleurs disque ATA100 voire ATA133. PCI et AGP L'AmigaOne dispose également, selon les modèles, de ports d'extension PCI 2.1 32 bits (33 MHz/66 MHz) ou AGP (x2) qui permettent de profiter de cartes graphiques anciennes (Voodoo3 ou 4), récentes (ATI Radeon 9200) voire très récentes (ATI Radeon 9600, 9700 ou 9800). Vous l'aurez compris, les cartes graphiques Nvidia (Geforce) sont donc pour l'instant réservées aux Mac et aux PC. Le son Côté son, des cartes son récentes (famille Sound Blaster ou compatibles) peuvent être utilisées. Au départ, un jeu de composants sonore AC97 Sigmatel était intégré mais il n'a jamais pu fonctionner correctement : il n'est d'ailleurs plus présent dans les derniers modèles XE et un nouveau jeu de composants fonctionnel (AC97 CMI) est utilisé pour les modèles MicroA1. L'Ethernet Avec l'avènement d'Internet et des réseaux en général, le contrôleur Ethernet prend une place de plus en plus importante et l'AmigaOne n'est pas ridicule avec son contrôleur Ethernet 3COM 10/100 Mb (modèles XE et MicroA1-C) et même compétitif avec son contrôleur RTL8110 1Go/100/10 (modèle MicroA1-I). L'USB Côté USB, l'AmigaOne a une génération de retard et ne gère aujourd'hui que l'USB 1.1 alors que la plupart des ordinateurs Mac ou PC gère l'USB 2.0 : la vitesse est moindre (théoriquement près de 40 fois plus lent) mais permet quand même d'utiliser les périphériques, pour peu qu'on ait le pilote approprié. En résumé L'AmigaOne n'est donc pas conçu avec tout le matériel dernier cri disponible aujourd'hui. Il est encore en retard sur certains points, notamment en ce qui concerne la vitesse brute (processeur, bus mémoire) mais c'est néanmoins un "pas de géant" si l'on se réfère aux vieillissants Amiga 1200 et Amiga 4000. De plus, son prix n'est pas, contrairement à ce qui a été dit, prohibitif vu le nombre d'unités produites. Rappelez-vous que l'Amiga 500 coûtait environ 1200 euros à sa sortie en 1987 (avec écran). Le prix d'un AmigaOne XE G4 varie entre 1200 et 1500 euros TTC. Celui d'un MicroA1-C est aux alentours de 900 euros. Si on compare le XE à un Power Mac G4, le prix est sensiblement le même. Par contre, acheter un PC est toujours moins cher aujourd'hui (qui s'en étonnera ?) avec des prix allant de 800 à 1100 euros TTC pour une configuration équivalente mais le nombre d'unités vendues n'est pas le même :o). L'Amiga redevient donc peu à peu attrayant au niveau du matériel. Reste à savoir ce que devient AmigaOS... Les pilotes et les périphériques Nous l'avons vu, l'architecture de l'AmigaOne permet en théorie d'utiliser de nombreux périphériques récents. Mais en pratique, que gère-t-il réellement pour l'instant ? Pouvoir brancher un périphérique, c'est bien, l'utiliser, c'est quand même mieux :o). Les pilotes sont des programmes "bas-niveau" qui permettent au système d'exploitation de communiquer avec les périphériques (claviers, scanners, imprimantes, etc.). Le nombre de pilotes disponibles pour un ordinateur est donc très important : plus les pilotes gérés sont nombreux, plus attirante est la plate-forme car elle permettra à l'utilisateur d'utiliser au maximum le matériel dont il dispose avant d'acheter la machine. De plus, il pourra acheter du nouveau matériel sans craindre que celui-ci ne fonctionne pas. Les pilotes permettent également d'optimiser l'utilisation de périphériques. Par exemple, un pilote pour une imprimante HP permettra d'utiliser au mieux ses capacités, beaucoup mieux qu'un pilote générique. L'un des points forts des systèmes comme Windows ou même Mac OS est que les constructeurs de périphériques livrent souvent eux-mêmes les pilotes adéquats. Vu la taille du marché représenté par ces micro-ordinateurs populaires, il est dans leur intérêt de passer du temps, donc de dépenser de l'argent, pour faciliter au maximum l'utilisation de leurs matériels sous ces systèmes d'exploitation. Le résultat est sans appel : Windows dispose toujours des pilotes les plus récents de la quasi-totalité des périphériques disponibles. Il est ainsi difficile de rivaliser pour un petit marché comme l'Amiga : difficile de convaincre un constructeur de dépenser de l'argent pour un nombre "négligeable", selon eux, d'utilisateurs. Au mieux, ils font des pilotes dont le code source est ouvert, plus faciles à porter sur les systèmes alternatifs. Au pire, ils conservent secrètement leurs programmes et demandent des sommes prohibitives pour y avoir accès. C'est donc avec ces contraintes non négligeables qu'a du composer l'équipe de développement d'AmigaOS 4.0. Heureusement, beaucoup de pilotes avaient déjà été créés sous Linux, ce qui facilite grandemement la création de tels pilotes sur Amiga. Les périphériques classiques comme les écrans, les claviers et souris PS/2 fonctionnent bien sûr sans problèmes. Pilotes des cartes graphiques et cartes son Les cartes graphiques telles que les Voodoo3/4 et ATI Radeon 7xxx/9xxx sont gérées en 2D et bientôt en 3D. La gestion 2D sera d'ailleurs étendue à de nombreuses autres cartes (dont les Matrox) dans la version finale grâce aux pilotes SNAP de SciTech (en cours d'intégration). Les pilotes 3D ne sont pas aujourd'hui disponibles : les pilotes 3D des cartes Voodoo et Radeon (7xxx) sont actuellement dans les mains des bêta-testeurs et seront intégrés dans la version finale. Les pilotes 3D 9xxx devraient normalement être disponibles (au moins pour la série 9200) mais rien n'a été testé pour le moment. Côté son, AHI permet d'utiliser de nombreuses cartes dont les très répandues Sound Blaster. Pilotes IDE Le contrôleur de disque interne VIA permet d'utiliser les disques durs IDE selon le mode PIO ou même l'UDMA, beaucoup plus rapide et moins consommateur de ressources. L'UDMA est aujourd'hui correctement géré sur MicroA1 et XE et permet d'atteindre, selon l'auteur, la vitesse maximale de 50 Mo/s. Notons cependant quelques problèmes sur les modèles XE lors d'une utilisation simultanée du VIA et du contrôleur Ethernet. Ce problème, qui peut être contourné aujourd'hui par l'utilisation d'un contrôleur externe de type SiI0680 U-ATA ou Si3112 SATA, ne sera pas, a priori, résolu par une solution logicielle dans la version finale. Beaucoup de lecteurs de CD, de DVD, graveurs ou autres combos fonctionnent. D'autres non, semble-t-il. La grande majorité des imprimantes se branchant sur le port parallèle fonctionnent, même s'il n'existe pas toujours un pilote spécifique et optimisé pour celles-ci. Pilotes Ethernet et Internet Concernant les périphériques Internet, pas de problèmes particuliers : modems 56K se branchant sur le port série, modems ADSL Ethernet, routeurs modem Ethernet et même Freebox fonctionnent sans soucis. Pilotes USB La limitation la plus importante aujourd'hui est sans doute la gestion minimale des périphériques USB : vous ne pourrez pour l'instant utiliser que les souris et claviers. Les autres périphériques (scanners, imprimantes, clés, etc.), quoique détectés, ne seront pas gérés, faute de pilote. En résumé AmigaOS 4.0, malgré son jeune âge (sorti officiellement en avril 2004), gère déjà beaucoup de périphériques. Vous pouvez trouver une liste plus détaillée sur l'excellent site anglophone IntuitionBase, véritable bible de l'AmigaOne/AmigaOS 4.0. N'oubliez pas que la version finale complètera encore cette liste, surtout en périphériques USB (plus d'informations sur le site officiel os.amiga.com/os4/OS4FeatureSet.php. Le démarrage : U-Boot L'AmigaOne utilise le micrologiciel U-Boot 1.1.1, une sorte de BIOS PC en plus complet. Basé sur le projet à code source ouvert du même nom (u-boot.sourceforge.net), l'équipe de développement d'AmigaOS 4.0 l'a notablement amélioré. U-Boot est utilisable à partir de commandes en ligne (plus d'une trentaine) et d'un menu en mode graphique, qui permet d'effectuer les actions les plus courantes (choix de l'unité de démarrage, contrôle état périphériques, etc.). Ce micrologiciel permet, après l'initialisation du matériel, de lancer le démarrage du système d'exploitation (qui peut être Linux ou AmigaOS 4.0) : il détecte l'unité de démarrage (disque dur en général), lit son RDB pour y trouver le SLB (Second Level Booter) qui va scruter les différentes partitions afin de lancer celle d'amorçage. Les modules du Kickstart, le noyau puis la startup-sequence sont alors lancés. On peut même accéder lors du démarrage à la early-startup, comme au bon vieux temps... Le Workbench apparaît en général après une vingtaine de secondes et moins de 10 secondes après un redémarrage, ce qui le place favorablement face à des systèmes comme Linux. Concernant Windows, les temps de démarrage sont plutôt variés (en général de 20 à 50 secondes). L'Amiga s'en sort donc plutôt honorablement. Cependant, Windows fait la différence avec un "mode veille" qui permet de réveiller l'ordinateur en moins de 5 secondes. Le système AmigaOS 4.0 est le résultat de plus de trois ans d'efforts : l'équipe de développement, qui compte environ 30 personnes, nous offre sans doute ce qui est l'une des mises à jour les plus importantes, en tout cas la plus attendue de l'histoire mouvementée de l'Amiga. Outre le portage du système en code PowerPC, ils ont su retirer les nombreuses dépendances matérielles pour en faire un système plus ouvert et plus portable. AmigaOS 4.0 "pèse" aujourd'hui moins de 50 Mo et est donc toujours beaucoup plus compact que ses principaux concurrents que sont Windows, Mac OS ou même Linux. L'AltiVec est même géré au niveau du noyau et permet donc au système de commencer à profiter des qualités du G4. ExecSG apporte plusieurs améliorations notables : outre son HAL, la gestion de multiples processeurs, de multiples fils d'exécution, la virtualisation de la mémoire sont quelques-unes des fonctionnalités qui sont (ou seront) disponibles. ![]() Sitôt le Workbench affiché, l'utilisateur retrouve un système familier : AmigaOS. A n'en pas douter, l'équipe de développement a veillé à ne pas dénaturer le Workbench de façon à ce qu'il soit immédiatement identifié comme un Amiga. Le plan de travail a cependant bien évolué visuellement. Le plus frappant est sans doute le thème par défaut qui passe d'un mélange hasardeux gris foncé/bleu à un joli bleu sur fond blanc, tout en ajoutant quelques touches de gris clair et violet bienvenues. Ajoutez à cela une nouvelle police beaucoup plus agréable à lire, des dégradés possibles dans les barres de titres, dans les fenêtres ou dans les gadgets, des menus translucides aux bords arrondis, de jolies icônes et vous aurez une idée plus précise du nouveau Workbench. Nouvelle GUI L'interface a elle également été améliorée : beaucoup plus homogène, elle repose maintenant uniquement sur le moteur graphique Reaction qui a, pour l'occasion, été fortement optimisé et étendu. La notion de styles a également fait son apparition : vous choisissez le thème 3D, XEN ou Flat et la GUI est (partiellement pour l'instant) mise à jour en conséquence. L'un des points forts de cette nouvelle version est que la GUI est totalement paramétrable : du bord d'une fenêtre à l'apparence d'un ascenseur en passant par le dégradé de la barre de titre, tout est configurable. Des petits plus visuels D'autres améliorations visuelles sont également disponibles : par exemple, l'icône des fichiers sans icône (justement :o)) apparaît plus pâle, légèrement transparente, ce qui permet de les identifier immédiatement. On peut également modifier ce qui est indiqué dans la barre de titre du Workbench (nom du processeur, mémoire libre, etc.) et les fenêtres, dont celle du Workbench, peuvent comporter une icône dans leur barre de titre. AmiDock, la barre d'icônes a également changé d'aspect et gère maintenant la transparence. L'aspect visuel d'AmigaOS a donc bien évolué, il semble plus moderne et n'est pas ridicule face à des systèmes comme Windows XP ou même Mac OS, même si cela reste une histoire de goût. Meilleure ergonomie L'ergonomie du système a elle aussi été perfectionnée. Beaucoup de fonctionnalités apportées autrefois par des logiciels tiers ont été intégrées au système, ce qui limite le recours trop systématique aux correctifs divers et variés. Par exemple, on peut maintenant figer les menus ; on n'est plus obligé de maintenir le bouton droit pour aller sélectionner une option. Les menus peuvent être appelés de n'importe où, quelle que soit la position du pointeur de souris. On peut également rendre les menus transparents, effet garanti :o). Les raccourcis clavier ont été repensés et sont bien plus intuitifs ([Amiga]+[A] pour sélectionner le contenu d'une fenêtre, [Amiga]+[Z] pour annuler la sélection par exemple). On peut toujours sélectionner une icône en tapant au clavier sa première lettre mais maintenant, elle clignote brièvement (fréquence paramétrable) pour mieux l'identifier. Les fenêtres ASL qui permettent de naviguer dans l'architecture fichier du système conservent leur menu contextuel permettant de renommer, supprimer, etc. un fichier ou de choisir un ordre de tri, le tout étant bien sûr activable par des raccourcis clavier, les mêmes que sous le Workbench, bien sûr. :o) Malgré la taille importante des résolutions, il peut être utile de se "débarrasser" d'une fenêtre sans toutefois la fermer : il est maintenant possible de la faire sortir en la faisant simplement glisser hors de l'écran du Workbench. Autre nouveauté, lorsqu'on demande l'information d'une icône, sa position en pixels est maintenant affichée. Dans le cas d'un répertoire, on peut même choisir le champ de vision ("seulement icônes", "tous les fichiers", etc.) ou le mode de visualisation ("icône", "nom fichier", etc.). Vous pouvez même maintenant indiquer que vous souhaitez reprendre les caractéristiques de la fenêtre parente. Toutefois, si la fenêtre est déjà ouverte, vous devrez la fermer et la réouvrir pour que les nouveaux réglages soient pris en compte. Lorsque vous sélectionnez une ou plusieurs icônes, la sélection se fait immédiatement, sans attendre que le bouton de la souris soit relâché. Si vous sélectionnez plusieurs icônes, elles sont également rangées par colonne tant quelles sont déplacées, très fonctionnel. Bien sûr, tout cela est paramétrable dans les préférences. Lorsqu'on sort une icône pour la déposer sur le Workbench, il existe maintenant une option "Open Parent" dans le menu "Icon" qui permet d'ouvrir la fenêtre parente afin de pouvoir l'y placer à nouveau. Les opérations de transfert/copie/suppression sont elles agrémentées de fenêtres contenant une barre de progression indiquant la progression du traitement : pratique. Il est vrai que cela existait déjà mais seulement pour les copies, semble-t-il. Un autre vrai plus ergonomique est la nouvelle version d'Amidock qui n'a plus rien à voir avec la version précédente, tant elle a été améliorée ! La nouvelle barre d'icônes est sensationnelle, jugez plutôt : les icônes ou dockies peuvent être réactualisées régulièrement, ce qui permet d'avoir une pendule ou un état d'occupation du processeur qui évolue en temps réel, vraiment excellent et très pratique. On peut également, d'un clic droit sur une icône, effectuer divers actions comme la retirer de la barre ou ouvrir sa fenêtre parente sur le Workbench, ce qui n'était pas possible avant. Mais encore plus génial, ce menu est contextuel, c'est-à-dire qu'il varie selon le dockie ! On peut quasiment tout paramétrer, ce qui est toujours facilité par AmiDock qui réactualise immédiatement sa barre en fonction de vos choix. On peut régler le degré de transparence de la barre, la cacher, créer des raccourcis clavier, utiliser des images de fond, créer de sous-répertoires de dockies, etc. Bref, tout plein d'améliorations plus ou moins visibles qui rendent l'Amiga très compétitif voire plus par rapport aux autres systèmes d'exploitation dans ce domaine. Excellente réactivité Outre l'ergonomie, la réactivité était aussi l'un des points forts d'AmigaOS. Cependant, les années passant et le système n'évoluant pas ou peu, elle avait quelque peu perdu de sa superbe... Mais, la nouvelle version du système est tout simplement bluffante. Tout est ultra-rapide voire le plus souvent immédiat :o). Par exemple, l'affichage de la partition système "AmigaOS" sur le Workbench qui prenait 5 à 6 secondes sur mon Amiga 1200 avec 68030 et AmigaOS 3.9, est maintenant instantané sur mon AmigaOne (à taille équivalente bien sûr ;o)). Ça vous donne une idée du gain de réactivité :o). La gestion des fenêtres sous le Workbench est tout simplement ultra-rapide : ouverture, fermeture, affichage du contenu, tri du contenu, déplacement, redimensionnement, tout fonctionne avec souplesse et fluidité. Le déplacement ou redimensionnement d'une fenêtre se fait réellement : on voit évoluer la position ou la taille de la fenêtre immédiatement sans avoir besoin de relâcher le bouton de la souris comme avant. Seul petit bémol quand même, sur les fenêtres d'applications contenant des gadgets (boutons, zones, etc.), on a un clignotement significatif lors d'un redimensionnement... C'est vraiment la seule faiblesse que j'ai décelé pour l'instant. Un autre exemple du gain substantiel de performance sur la réactualisation graphique est le rafraichissement de la barre AmiDock : après avoir ajouté une nouvelle catégorie, la barre mettait cinq secondes à se réactualiser sur le Workbench de mon A1200. C'est maintenant instantané. La vitesse générale des applications natives est très bonne, mis à part bien sûr des émulateurs comme UAE ;o). L'émulation 68k n'est pas en reste et offre un bon taux de compatibilité et une rapidité certaine : Personal Paint 7.1, Wordworth 7, MakeCD, Frying Pan et AmiNetRadio sont des exemples de programmes fonctionnant parfaitement. Certains programmes comme IBrowse 2.3 ou SongPlayer fonctionnent bien en général mais il leur arrive de planter : quand je dis "planter", l'Amiga n'est pas bloqué mais GrimReaper apparaît, vous demandant de tuer la tâche en question. Vous pouvez ensuite continuer à utiliser votre machine. Certains programmes comme HippoPlayer ne fonctionnent pas du tout. Retrouvez une liste plus complète mais pas exhaustive sur le site de Boing attitude :o). Revenons un instant sur Wordworth pour une nouvelle preuve de la réactivité retrouvée sous AmigaOS 4.0 : sur mon A1200, il mettait huit secondes à démarrer ; maintenant, il met 2 secondes. L'émulation dont je vous parle est l'émulation classique "interprétée" : elle utilise cependant les bibliothèques natives du système lorsque le programme leur fait référence. Par exemple, une application qui utilise les datatypes utilisera bien sûr leur version native, beaucoup plus rapide. Par rapport à un 68060, on constate généralement un gain de vitesse de facteur 4 : oui, vous avez bien lu, les applications émulées s'exécuteront au minimum quatre fois plus rapidement que sur votre ancien Amiga 68k. De plus, l'émulateur JIT, plus rapide, est en cours de test et sera intégré dans la version finale. Là encore, AmigaOS a fortement progressé et redevient à nouveau compétitif et dépassant même Mac OS ou Windows au niveau de la réactivité générale du système. L'arborescence système L'architecture de la partition système a légèrement évolué mais on retrouve tous ces répertoires qui ont fait et font l'Amiga : les répertoires C, Devs, L, S, Classes, Tools et les autres sont toujours là, bien sûr. On notera quand même l'apparition de quelques nouveaux répertoires : Kickstart, Internet et MUI. Le répertoire Kickstart contient ce qui était auparavant en ROM, ce qu'on appelle les modules de Kickstart, en fait les bibliothèques de base, comme ExecSG ou DOS, nécessaires au démarrage du système. Il devient donc aisé de faire évoluer le Kickstart : alors qu'avant, il fallait changer physiquement de ROM (fixée sur la carte mère), maintenant, il suffit d'une simple copie de fichiers. Le répertoire Internet contient tout ce qu'il faut pour se connecter, y compris le nouvel assistant (wizard) de création d'une connexion. Le répertoire MUI contient la version 3.9 native AmigaOS 4.0 de la célèbre GUI afin d'assurer la compatibilité de toutes les applications 68k y faisant appel, c'est une version non enregistrée donc. À propos, la GUI Triton est également gérée sous AmigaOS 4.0. Mais la GUI officielle reste bien Reaction. ![]() Un nouveau système de gestion de fichiers est utilisé pour naviguer dans l'arborescence: FFS2, qui est une réimplémentation PowerPC de FFS, mais propose d'autres choses bien sûr. Il gère par exemple les noms longs pour les fichiers ou répertoires (jusqu'à 107 caractères). La vitesse est sensiblement améliorée grâce à un cache de données. Son architecture multiprocessu renforce le multitâche du système en autorisant plusieurs opérations de lecture/écriture simultanément. Il gère les unités de stockage de plus de 4 Go (ouf !) et les unités amovibles comme les lecteurs Zip, Jaz, etc. AmigaOS 4.0 gère également les systèmes FFS et SFS et bien sûr les CD via le CDFileSystem. Les performances d'accès aux unités IDE ont donc été améliorées : le mode PIO d'accès au disque permet déjà de sensiblement diminuer les temps d'accès. L'UDMA promet de gagner encore plus de temps. Je rappelle que, faute de contrôleur externe, je n'ai pas pu tester les gains occasionnés par l'UDMA. Par exemple, dans les mêmes conditions (même dossier, surcharge machine, taille de blocs, nombre de caches, etc.), le calcul de la taille d'un dossier de 94 Mo prend 1 min 4 sec sur mon A1200 et seulement sur 2 secondes sur l'AmigaOne. Autre exemple, la copie via le Workbench d'une partition de 94 Mo prend 22 min 30 sec sur mon A1200 et 10 min 30 sec sur mon AmigaOne (NDLR : le mode PIO est donc vraiment lent, vive l'UDMA :-)). On peut encore améliorer un peu la vitesse de transfert via les préférences du Workbench grâce à une nouvelle option qui permet de définir la taille du cache mémoire de copie : en le passant de 64 ko à 4096 ko, on obtient un gain de vitesse de 6 à 7%, c'est toujours ça :o). Des gains substantiels de vitesse donc par rapport à l'ancienne génération d'Amiga mais qui, sans l'UDMA, sollicitent beaucoup (trop) le processeur. Si par exemple, je supprime mon dossier de 94 Mo et que j'essaie d'ouvrir mon fameux Wordworth, il ne met plus deux secondes mais huit secondes pour se lancer. De plus, si l'on compare avec Windows et Mac OS dont la vitesse de transfert est souvent supérieure à 50 Mo/s, il semble bien que sur ce terrain, AmigaOS est en retard et doit encore progresser... Les préférences Abordons enfin le paramétrage du système, symbolisé par les célèbres "Préférences" dont le nombre à augmenté. Il y a maintenant 26 préférences disponibles ! Elles ont quasiment toutes été réaménagées avec Reaction, ce qui leur donne un aspect très homogène et cohérent. Certaines affichent également des bulles d'aide sur certaines zones. Après avoir comparé une à une toutes les préférences d'AmigaOS 3.9 avec celles de la version 4.0, il semble bien qu'elles aient pratiquement toutes été améliorées, voire fusionnées pour certaines comme "IControl" qui a été intégrée dans la nouvelle préférence "GUI", sans doute celle que vous utiliserez le plus. Elle permet comme son nom l'indique de régler les paramètres de l'interface. Quand je dis "les paramètres", je devrais dire "tous les paramètres" car vous pouvez absolument tout régler : l'affectation des couleurs, le positionnement et l'apparence des fenêtres, l'apparence des gadgets (boutons, liste, ascenseur, etc.), les menus, le style de l'interface, les options de visualisation et bien d'autres choses. Le résultat est que chacun peut définir l'apparence de son Workbench. Parmi les fonctionnalités intéressantes, on a la possibilité de définir des dégradés, que ce soit dans le choix des couleur, l'intensité ou même l'orientation et cela pour les boutons, les barres de titre, les menus, etc. Picasso96 et AHI faisant maintenant partie du système, le premier réellement intégré et le second en tant que contribution, deux nouvelles préférences ont logiquement vu le jour et n'ont d'ailleurs pas encore adopté l'aspect de Reaction. "AHI" permet notamment de jouer un son de test, pratique lors de l'installation pour vérifier que sa carte son est bien reconnue. "Picasso96Mode" permet de définir les différentes résolutions que l'on peut utiliser ; enfin tout est fait automatiquement à l'installation et vous n'aurez normalement pas à y toucher. ;o) La préférence ScreenMode, légèrement retravaillée, permet toujours de sélectionner la résolution que vous souhaitez utiliser pour le Workbench. AmigaInput permet de configurer les souris, manettes et autres périphériques de jeu : il permettra notamment de réadapter l'utilisation de certains boutons. Son principe est d'offrir le reroutage des appels de la lowlevel.library (API utilisée par la plupart des jeux et orientée initialement vers les ports souris/manette de l'Amiga Classic) vers de nouveaux périphériques tels que les manettes USB. DefIcons qui permet de lier un type de fichier à un logiciel a également été ajouté. Cela permet par exemple, de charger automatiquement une page Web dans IBrowse si on double-clique sur un fichier HTML. DOS est une nouvelle préférence qui permet de définir différents paramètres liés à la gestion de fichiers/processus (taille de la pile, utilisation de l'astérisque, etc.). La préférence Font, légèrement modifiée, permet de gagner quand même l'anticrénelage et la possibilité de mettre en cache certaines polices de caractères (comme celles de Wordworth par exemple). La préférence Input, elle aussi restructurée, permet maintenant de préciser, en plus du type, un libellé complémentaire pour chaque clavier disponible. L'utilisateur pourra également y indiquer s'il utilise un clavier Amiga. Internet est une nouvelle préférence qui permet de gérer tout ce qui concerne Internet et les réseaux en général : DNS, routes, serveurs, etc. On peut aussi définir des services par port. La préférence Locale, bien plus lisible, a également été restructurée avec un jeu d'onglets. C'est également l'occasion de préciser que la localisation française ne sera livrée que lors de la sortie de la version finale du système. La préférence Palette a intégré de nouvelles fonctionnalités comme la possibilité d'échanger ou de copier des couleurs, de créer des dégradés ou même de restaurer les couleurs par défaut. Une nouvelle préférence nommée PopupMenu permet notamment de définir les menus contextuels : effet d'apparition, espacement, style sont quelques-uns des paramètres disponibles. La préférence Screens, nouvelle elle aussi, permet de paramétrer l'apparence d'écrans publics autres que le Workbench : dimensions, apparence, GUI, palette, etc. ; tout peut être redéfini. La préférence Time dispose d'une nouvelle fonctionnalité intéressante : la possibilité de télécharger l'heure à partir d'un serveur situé sur le Web. USB est la nouvelle préférence permettant de configurer tout ce qui concerne... l'USB bien sûr ! Terminons enfin par la préférence Workbench qui a elle aussi été réorganisée. Elle permet dorénavant de déterminer, outre la taille du cache mémoire de copie, d'autres paramètres concernant le tirer/déposer possible sur les icônes : degré de transparence de l'icône sélectionnée, libellé tiré avec l'icône, etc. Les préférences ASL, Overscan, Pointer, Printer, PrinterGfx, PrinterPS, Sound et WBPattern n'ont, quant à elles, pas de nouvelles fonctionnalités. Le haut niveau de paramétrage, qui est une des grandes qualités du système, ne se dément pas avec AmigaOS 4.0. Bien au contraire, le concept est encore plus exploité pour notre plus grand plaisir. L'Amiga se révèle plus compétitif que jamais dans ce domaine face à des systèmes comme Linux ou Windows. Outils AmigaOS 4.0 est bien sûr livré avec son lot d'outils qui permet de le gérer au mieux, jour après jour. On retrouve les classiques "System", "Tools" et "Utilities". Concernant les outils du système, on trouve là aussi de nouveaux programmes bien utiles. FormatCDRW Commençons par "FormatCDRW" qui permet de formater les CDRW et de les utiliser comme de vulgaires disquettes :o). Toutes les opérations classiques sont disponibles : renommage, copie, suppression, etc. Le système FFS2 est utilisé, ce qui veut dire que les CD sont utilisables d'un AmigaOS 4.0 à un autre. Par contre, le CD n'est pas lisible sous les autres systèmes, sauf s'ils gèrent le FFS2. Très pratique pour passer des données d'un AmigaOne à un autre, même si pour l'instant, lors d'opérations entre le disque et le CDRW, le système ralentit notablement. GrimReaper, ARexx, Shell et USB On y trouve GrimReaper que je nomme affectueusement le "maîtriseur de plantes" : c'est en effet lui qui apparaît lorsqu'un plantage va survenir : il permet la plupart du temps de circonscrire les effets indésirables de cette erreur d'exécution. Un petit mot sur l'ARexx qui est toujours là mais qui n'a pas connu d'améliorations, faute de posséder les droits. IBM a récemment annoncé que le code source de REXX allait être ouvert : c'est peut-être l'espoir de voir ARexx reprendre son évolution. Le Shell a également été amélioré avec enfin la complétion automatique sur les noms de fichiers. Terminons par deux programmes, "USBStart" et "USBStop" qui permettent respectivement d'activer et de désactiver la pile USB. Parmi les "Tools", on trouve également quelques nouveaux programmes bien pratiques comme "USBInspector" qui référence toutes les unités USB reconnues tout en indiquant des informations concernant chaque unité. On y recense également les commodités, toujours présentes (Exchange, FKey, AutoPoint, etc.) et les nouveaux (et nombreux) Dockies (clock, online, etc.) pour AmiDock. ![]() HDToolBox n'est plus de ce monde : après avoir versé une p'tite larme quand même :o), son successeur, Media Toolbox, reprend le flambeau. Digne héritier, il surpasse son modèle dans beaucoup de domaines. On peut par exemple choisir le mode d'intervention (expert ou standard) et certaines actions sont ainsi interdites si on n'est pas "expert". Petit plus sans grande utilité à mon avis, on peut éjecter/injecter les CD d'unités amovibles comme les graveurs. Sympa quand même :o). Des fonctions supplémentaires, nommées "SCSI Utilities", permettent de tester du matériel SCSI ou même d'obtenir des renseignements comme la température par exemple, sans doute destiné aux A1200 PowerPC et A4000 PowerPC. La gestion du RDB des disques semble beaucoup plus complète, tout comme celle des partitions. La gestion des disques est d'ailleurs complétée par un nouvel outil "PartitionWizard" qui permet de vérifier, réparer, analyser ou optimiser des partitions. Vous pouvez même annuler des suppressions de fichiers. NotePad On retrouve enfin dans le répertoire "Utilities" l'outil "NotePad", le sucesseur de "EditPad", qui est plutôt convaincant : je l'utilise d'ailleurs pour mes développements. L'ultra-célèbre "Multiview" est bien là, toujours présent quand on a besoin de lui et on trouve AmiGS et AmiPDF qui permettent de visionner et d'imprimer des fichiers PDF (1.4). En résumé Bref, ces outils complémentaires permettent de maintenir efficacement son système. On regrette cependant, en les comparant à ceux de Windows ou Linux par exemple, qu'il n'y ait pas encore d'outils intégrés qui permettent d'indiquer des informations concernant le processeur (température, pourcentage d'occupation, etc.). Développement Le SDK Le SDK livré avec AmigaOS 4.0 permet de programmer en C, C++ voire assembleur : les compilateurs GCC 3.4.2 et vbcc 0.8 sont livrés. Gdb, l'outil permettant de déboguer au niveau de sources, est également présent. Couplé à GrimReaper, il permet au développeur, lorsqu'un programme plante, de voir la ligne du source en erreur : appréciable. Il permet aussi à l'utilisateur d'indiquer en cas de plantage au codeur plusieurs informations comme le nom du module qui a déclenché l'erreur, ce qui facilite le bêta-test. Des contributions intéressantes comme les bibliothèques LibSDL et STLPort ont également été intégrées. Le SDK contient également des documentations concernant le système, les autodocs mises à jour et quelques exemples de programmation, trop rares cependant à mon goût. Heureusement, les précédents SDK apportent toujours beaucoup d'aide et d'exemples. Pensez également à parcourir les groupes de discussions Usenet de Google ou le site Guru-Meditation, un site de développement francophone 100% Amiga. Pas d'environnement de programmation Il n'existe pas pour l'instant d'environnement de programmation digne de ce nom : j'utilise personnellement NotePad et un Shell, on ne peut pas faire plus minimaliste :o). Il existe cependant GoldEd qui fonctionne très bien en émulation et qui apporte un confort appréciable. Il n'existe pas pour l'instant d'outils plus sophistiqués comme un générateur d'interface ou un IDE. Quelques nouvelles bibliothèques Ceux qui développaient déjà sous AmigaOS ne seront pas dépaysés : on retrouve la plupart des bibliothèques de fonction habituelles ("Dos", "Exec", etc.). Le son est géré via l'API "AHI" et les graphismes via les API "graphics" et "picasso96". L'utilisation de ces bibliothèques a cependant évolué puisqu'on passe maintenant par des interfaces pour pouvoir utiliser leurs fonctions. Quelques autres nouveautés sont quand même présentes, la bibliothèque "application" permet de gérer les interactions entre les programmes en cours d'exécution. Déclarer un programme au système permet notamment de se faire connaître auprès des autres applications, de communiquer avec elles, de leur passer des ordres, etc. Par exemple, un lecteur vidéo peut demander à un économiseur d'écran de ne pas se déclencher pendant le visionnage d'un film. Cette bibliothèque définit également un système homogène de préférences défini en XML. AmigaInput permet de gérer de façon transparente les interactions de l'utilisateur avec l'ordinateur : le programmeur qui utilise cette API permet à son programme d'être compatible non seulement avec tous les claviers, souris et manettes de jeu qui existent aujourd'hui mais également avec tous ceux qui seront créés dans le futur et qui disposeront d'un pilote sous AmigaInput. Un bon moyen de rendre ses programmes évolutifs. :o) Reaction et Intuition Les bibliothèques Reaction et Intuition ont été grandement optimisées et améliorées avec plus de 50 nouvelles fonctions. De gros manques sont maintenant comblés, par exemple la possibilité de créer des bulles d'aide. Concernant le développement 3D, Mesa 5.0 (OpenGL) sera normalement porté pour la version finale, mais rien n'a été confirmé pour le moment... Le SDL fonctionne très bien sous AmigaOS 4.0 et d'ailleurs de nombreux jeux ont déjà été portés. En résumé AmigaOS 4.0, malgré quelques avancées, est toujours à la traine en ce qui concerne les environnements de développement et c'est un gros désavantage par rapport à des plates-formes comme Windows ou Mac OS où l'on trouve ce genre de programmes à foison. Peut-être verra-t-on une nouvelle version de StormC mais pour l'instant, rien n'est moins sûr. Il reste quand même l'énorme amusement à développer sur Amiga, bien sûr. :o) Logiciels De plus en plus de logiciels natifs sont disponibles sous AmigaOS 4.0, le site OS4Depot en recense déjà 179, qui sont gratuiciels. Bien sûr, cela va du petit outil qu'on utilise à partir d'un Shell à des applications plus complexes comme le jeu PowerManga. Depuis quelques semaines, le premier logiciel commercial est même disponible : il s'agit de Audio Evolution, qui permet de concevoir, mixer ou éditer des effets sonores. Mais, comparativement aux systèmes concurrents comme Windows, Mac OS ou même Linux, AmigaOS dispose de beaucoup moins de programmes, quel que soit le domaine et surtout de moins de professionnels de l'édition. Mais ils ne sont pas tous partis et il reste des sociétés, groupes ou individus talentueux qui travaillent toujours : découvrons leurs principaux logiciels disponibles aujourd'hui. Graphismes Dans le domaine de l'image, de nombreux programmes sont déjà disponibles : on trouve quelques bons visualiseurs comme PicShow (natif), Visio (natif) ou le toujours plus rapide Multiview (natif). Côté dessin 2D, peu de programmes à se mettre sous la dent : Personal Paint 7.1 (émulé) est heureusement là ; un portage est d'ailleurs en cours. La retouche d'images est pour l'instant limitée à des programmes émulés (Photogenics 5) mais deux logiciels natifs seront normalement disponibles courant 2005 : Candy Factory 2 et ArtEffect. Aucun programme n'est disponible aujourd'hui, à ma connaissance, pour dessiner ou créer des dessins/scènes 3D (NDLR : un portage de Real3D par Hyperion est aanoncé). Vidéo Concernant la vidéo, on est plutôt bien servi : AMP 1.05 (natif) permet de visionner des animations MPEG ou AVI, même s'il manque encore quelques codecs. Il peut également lire les DVD non protégés : vous devez cependant aller sélectionner manuellement les fichiers VOB. Le rendu est pour l'instant plutôt saccadé à partir du lecteur de DVD, à cause de l'utilisation du mode PIO mais le mode UDMA devrait arrangé tout cela. J'ai également testé DvPlayer (natif) et Moovid (natif) qui seront intégrés à la version finale du système : DvPlayer se rapproche d'AMP mais il semble plus ergonomique. Il joue également les DVD non protégés, de la même façon, c'est-à-dire avec une sélection manuelle des fichiers et avec un rendu plutôt saccadé. Moovid, qui permet de jouer les animations au format AVI et MOV, ne semble être pour l'instant qu'un simple portage en PowerPC. Il existe également des outils intéressants concernant le MPEG. Par exemple, Mpgtx 1.3 (natif) permet de scinder, joindre, manipuler des animations de ce type. ![]() Dans le domaine du son, de nombreux programmes sont déjà disponibles. SongPlayer 1.62 (émulé) et TKPlayer 1.3 (émulé) permettent de jouer de nombreux de musiques : MP3, AIFF, IFF, Wav, etc. Amplifier 2.21 (émulé) et AmigaAMP 2.12 (émulé) permettent de jouer du MP3. ProPlayer 1.3 (natif) permet de jouer les modules Protracker et Soundtracker. AmiNetRadio (émulé) permet lui d'écouter des radios émises sur Internet. Nous l'avons vu, Audio Evolution, premier logiciel commercial d'AmigaOS 4.0, permet de créer/mixer des sons. Sample Manager 1.3 (émulé) permet enfin de charger, jouer et convertir des sons dans les formats les plus usités. Vous pouvez bien sûr écouter des CD via PlayCD ou tout simplement par le Workbench : le datatype "AIFF" a en effet fait son apparition. Il permet donc de jouer directement un CD musical sans passer par un outil supplémentaire. Bureautique Le domaine bureautique est sans doute l'un des moins fourni en applications natives. On trouve cependant l'éditeur Notepad 50.19, plutôt efficace, livré avec le système. Bien sûr, la plupart des éditeurs de texte 68k de l'Amiga, dont le fameux GoldEd, fonctionnent correctement en émulation. Les traitements de texte Wordworth 7, AmigaWriter 2.2 et Final Writer, tous émulés, permettent de satisfaire pas mal de besoins en matière de documentation : rédaction de mémoires, CV, cartes de visite, etc. ; tout cela est possible. OpenOffice ou Abiword, deux logiciels du monde Linux, pourraient être portés mais sans doute pas avant longtemps car cela représente un travail colossal. On peut d'ailleurs s'interroger : ne vaut-il pas mieux améliorer un logiciel existant et optimisé pour l'Amiga plutôt que de porter de tels "monstres" provenant d'autres systèmes ? Le débat est lancé... PageStream 4 (émulé) permet aussi aux adorateurs de la PAO de concevoir leurs journaux ou autres fanzines. Ce fabuleux logiciel peut notamment charger/générer des documents au format PDF. D'après les auteurs, une version native est prévue. Sans oublier Papyrus, déjà disponible pour MorphOS et dont la version 68k devrait tourner sur AmigaOS 4 en émulation. AmiPDF, intégré au système, permet de visualiser très rapidement les documents PDF (v1.4). APDF 1.3 (émulé) fonctionne lui aussi mais la qualité du rendu est moindre. Un seul tableur, d'ailleurs émulé, est disponible aujourd'hui : TurboCalc. La gestion de bases de données est également possible avec Quickfile 3 (émulé) ou MUIbase (émulé). La gestion de comptes bancaires est également possible grâce à HomeBank (émulé). Terminons en parlant un peu de l'impression : le moteur d'impression du système reste le même pour l'instant mais fonctionne correctement et donne d'excellents résultats avec par exemple, l'impression sous AmiPDF. On est cependant loin encore de pouvoir sortir des images de qualité photo. TurboPrint (émulé) fonctionne semble-t-il sans problèmes. Je vous rappelle que seules les imprimantes branchées sur le port parallèle fonctionnent pour le moment. Internet L'Internet, domaine important s'il en est, est plutôt bien géré. L'accès à Internet et aux réseaux est assuré par l'excellent Roadshow, la pile TCP/IP intégrée au système. La mise en réseau est également facilitée grâce au logiciel Samba 2.0.7 (émulé). La navigation sur Internet est sans doute le gros point faible de l'Amiga. Trois navigateurs ont survécu à l'avènement de la nouvelle génération : IBrowse, AWeb et Voyager. IBrowse 2.3 (émulé) fonctionne plutôt bien et permet la gestion de sites sécurisés grâce à AmiSSL (émulé). AWeb, dont le code source a été ouvert, évolue également bien et est devenu natif depuis peu. Voyager (émulé) fonctionne quant à lui beaucoup moins bien. Malgré tout, ces navigateurs ont pas mal de retard. Ils ne gèrent pas le CSS, le Flash, Java et plus ou moins bien le JavaScript. C'est pourquoi, beaucoup attendent avec impatience Amizilla, le portage Amiga de Mozilla, qui a d'ailleurs connu sa première publication récemment, sans toutefois être pour l'instant utilisable. Et on se repose à nouveau la question : vaut-il mieux un "monstre" ou un logiciel optimisé 100% Amiga ? Il existe cependant SWFPlayer, un logiciel natif, qui permet la visualisation de fichiers Flash. L'auteur travaille d'ailleurs actuellement sur une bibliothèque Flash, qui pourrait ainsi être utilisée par nos navigateurs. La gestion des courriers électroniques est possible grâce à deux logiciels natifs : le légendaire YAM 2.4 et le nouveau SimpleMail 0.21. Les transferts FTP sont également possibles grâce à SimpleFTP, AmiTradeCenter ou AmiFTP, tous émulés. Le tchat en ligne est rendu possible grâce à Jabberwocky (émulé), WookieChat, un client IRC natif, ou bien d'autres encore. Jeux Le domaine du jeu n'est pas délaissé. Hyperion Entertainment vient même d'offrir à ceux qui avaient acheté Freespace The Great War, la version native AmigaOS 4.0 (rendu logiciel pour l'instant). Belle initiative. On recense déjà plus de 30 jeux natifs dont de nombreux portages SDL. Xrick, un clone de Rick Dangerous, est vraiment excellent. Un clone de Super Mario est également disponible. Là encore, ça vaut le coup d'oeil :o). De nombreux jeux de tir sont disponibles. Beaucoup de jeux émulés sont également jouables. ScummVM permet de jouer aux jeux d'aventure provenant de Windows comme le drôlissime Sam & Max. UAE permet, quant à lui, de jouer aux jeux AGA et ECS écrits pour les anciennes générations d'Amiga. J'ai pu jouer par exemple à l'excellent Croisière Pour Un Cadavre. D'autres jeux natifs sont prévus pour 2005, notamment de la part d'Hyperion (le jeu d'action Sin ou la course automobile Midnight Racing). N'oublions pas, c'est l'heure de l'autopromo, le prometteur Word Me Up ;o), jeu créé à l'origine sur AmigaDE (boing.attitude.online.fr/produits/wordmeup.html). Bilan L'Amiga nouvelle génération a encore, malgré sa nouvelle génération, de grosses lacunes. En effet, son manque de puissance brute (processeur, bus mémoire, etc.), son manque de pilotes (USB) et son retard concernant certains logiciels clé (navigateur, suite bureautique, etc.). Il est clair qu'il ne faut pas espérer convaincre d'utilisateurs de Windows s'ils ne peuvent pas au moins lire leurs documents Word, Excel ou PowerPoint. Cependant, l'Amiga a refait une partie de son retard et possède de nombreux atouts par rapport aux autres systèmes : réactivité, ergonomie et surtout amusement en sont quelques exemples. Après tant d'années de galères, 2004 restera dans l'histoire comme la plus importante depuis le dépôt de bilan de Commodore en 1994. Depuis avril 2004, les fans peuvent enfin profiter de la nouvelle génération d'Amiga. La communauté retrouve le sourire et l'espoir. Mais, pour que cet espoir se transforme en renouveau durant 2005, la base d'utilisateurs actifs doit massivement migrer vers la nouvelle génération. Aujourd'hui, on compte déjà près de 2000 utilisateurs. C'est bien mais ce n'est pas suffisant pour réellement relancer la machine. Il est tout à fait clair qu'AmigaOS 4.0/AmigaOne est destiné à ceux qui ont un jour utilisé l'Amiga. Je pense d'ailleurs sincèrement qu'ils ne regretteront pas leur achat. Il n'est nullement question d'aller concurrencer Windows ou même Mac OS mais simplement, pour l'instant, de reconstruire une base minimale d'utilisateurs fidèles. 20 000 amigaonïstes fin 2005 serait un premier pas prometteur. Depuis quelques mois, je ressens au travers de questions, demandes de démos, un véritable engouement pour l'AmigaOne et notamment le modèle MicroA1. A nous de montrer fièrement notre nouvel Amiga, de l'exposer afin de convaincre toujours plus d'indécis... Merci à David Brunet pour sa patience, à Nicolas Gressard pour tous ses conseils, qu'ils soient d'ordre matériels ou autres, à la liste de diffusion AmigaOne francophone et aux membres d'Amigaworld.net pour leurs informations précieuses. Les tests ont été réalisés sous AmigaOS 4.0 Pre-Release Update #1 sur un AmigaOne XE G4 à 800 MHz.
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