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Note : traduction par Hervé Dupont. Qu'est-ce qu'AmigaOS 4.0 ? AmigaOS 4.0, un petit pas pour l'informatique, un pas de géant pour les amigaïstes Depuis de nombreuses années, tous les amigaïstes ont vu leur système bien-aimé être laissé à la traîne par les trois grands systèmes d'exploitation (Windows, Mac OS, Linux). Ceux-ci faisaient beaucoup de choses qu'AmigaOS de pouvait pas. L'écart entre eux et nous grandissait encore plus chaque année. Il y avait tellement de différences que de nombreux amigaïstes ont quitté notre plate-forme et cela devenait de plus en plus difficile de garder l'espoir d'un avenir AmigaOS serein. Notre matériel Amiga était dépassé, notre système d'exploitation était dépassé. Il *fallait* changer ! Aujourd'hui la ligne de produit AmigaOne nous permet d'utiliser de nombreux MHz de puissance, plusieurs centaines de mégaoctets de mémoire, de nombreux gigaoctets d'espace disque et beaucoup de cartes d'extension standard pour des graphismes de qualité et du son haute fidélité. AmigaOS devait être adapté à l'utilisation de ce nouveau matériel et *en même temps*, de nombreuses fonctionnalités devaient être ajoutées pour réduire l'écart entre notre système et tous les autres. En constatant l'énorme travail fourni pour mettre AmigaOS au goût du jour, chaque amigaïste devrait considérer que le système a été complètement réécrit. Il contient de nombreuses améliorations qui étaient nécessaires pour préparer le système à faire le prochain pas : AmigaOS 4.1. Évidemment, AmigaOS 4 n'est pas encore un système d'exploitation qui peut rivaliser avec les trois grands OS existant. Mais vous y trouverez bien assez de fonctionnalités vous permettant à nouveau de montrer fièrement votre système à vos amis PCistes. AmigaOS 4.0 rendra tous les amigaïstes heureux ! Qui a fait AmigaOS 4 ? AmigaOS 4.0 est fait à 100% par Hyperion Entertainment et des développeurs indépendants. Vous trouverez donc dans l'équipe AmigaOS 4, des personnes bien connues du monde Amiga : Olaf Barthel, Stephan Rupprecht, Stefan Burstroem, Alexander Kneer et bien d'autres. Vous trouverez une liste complète des personnes ayant participé au projet sur le CD de la version finale AmigaOS 4. Un immense travail a été fait par David Rey, Richard Drummond (M. UAE) et Martin Steigerwald. Ils gèrent les bêta-testeurs AmigaOS 4, les mises à jour régulières d'AmigaOS 4 qui leur sont envoyées et bien sûr, ils ont réalisés le CD Pre-Release avec lequel vous être en train de jouer. Plus de 150 bêta-testeurs testent AmigaOS 4 jours et nuits :-) sur différentes configurations matérielles construites autour des trois plates-formes cibles : AmigaOne/MicroA1, A4000 et A1200. Quelques chiffres Le projet AmigaOS 4 a débuté il y a plus de deux ans et demi. Aujourd'hui, environ 30 développeurs ont sorti environ 5000 mises à jour de leurs programmes, de la plus petite modification (un fichier de définition de clavier) jusqu'à la plus importante (noyau AmigaOS 4, dos.library...). À titre d'exemple, la dos.library a été mise à jour plus de 76 fois depuis octobre 2002. Chaque mise à jour, apportant bien sûr de nouvelles possibilités autant que des corrections de bogues. Son code source est maintenant de 1 Mo alors qu'il n'était que de 200 ko dans la ROM 3.1 ! Une partition système AmigaOS 4 fait environ 25 Mo. La ROM est composée maintenant de 3,7 Mo de fichiers binaires PowerPC à comparer avec les 512 ko de la ROM 3.1 (évidemment, un exécutable PowerPC est plus gros qu'un exécutable 68k étant donné l'architecture RISC). Comment se structure un système AmigaOS 4 ? U-Boot : le "démarreur de second niveau" (Second Level Booter), la partition système. La structure de la partition système (S, C, Devs...) est presque identique à un AmigaOS 3.9. Le plus important des nouveaux répertoires est celui appelé "Kickstart". Afin de comprendre son rôle, il est nécessaire d'étudier comment AmigaOS 4 démarre sur un AmigaOne et quelles sont les différences entre AmigaOS 3.x et AmigaOS 4.0. Sur un Amiga Classic, il y avait la ROM, un composant qui contient toutes les bibliothèques de base : Exec, Dos, Intuition... Sur AmigaOne, la ROM est constituée de U-Boot. Son rôle est d'initialiser le matériel et de lancer le processus de démarrage d'un système d'exploitation : AmigaOS ou Linux. U-Boot ne contient pas ces modules (ExecSG, FFS2...), ils sont maintenant stockés sur disque comme tous les autres fichiers. Ces composants appelés "modules de Kickstart" doivent être stockés dans le dossier SYS:Kickstart. C'est à partir de là qu'ils seront chargés en mémoire et exécutés. Ensuite, comme d'habitude, le reste du système sera chargé à partir du fichier startup-sequence. Sur AmigaOne, le processus de démarrage se déroule comme suit. U-Boot lit le disque sur lequel vous voulez démarrer (lecteur de CD, disque dur...), il y trouve le fichier SLB (Second Level Booter) que vous aurez installé dans le RDB du disque lors de l'installation d'AmigaOS 4. Le SLB vérifie toutes les partitions amorçables du disque et choisi la partition à démarrer en fonction des propriétés d'amorçage définies. Dans le cas d'AmigaOS, le SLB chargera les modules stockés dans SYS:Kickstart. Ceux-ci seront exécutés, le noyau est démarré et la startup-sequence est exécutée par la dos.library. Donc pour résumer, le processus de démarrage effectue U-Boot => SLB => modules de Kickstart => startup-sequence. Le SLB est un exécutable qui doit être écrit dans les RDB de votre disque à l'aide de Media Toolbox. Le code de reconnaissance des partitions se trouve dans ce SLB car ainsi, il est plus facilement modifiable. S'il était dans U-Boot, il vous faudrait mettre à jour la mémoire flash de l'AmigaOne pour corriger/améliorer le code de chargement des systèmes d'exploitation. Répertoire Kickstart et ses modules Le nom de ce dossier Kickstart ne peut pas être modifier car le SLB y cherchera la configuration que vous voulez charger. En effet, il lira le fichier appelé "Kicklayout" que vous pouvez modifier avec un simple éditeur de texte. Il décrit les différentes configurations de modules Kickstart qui seront utilisables. Dans ce fichier kicklayout vous pouvez définir, par exemple, une configuration avec la version debug du noyau et une avec la version normale, ou une configuration avec une version du FastFileSystem et une avec une autre version de même module. Cela vous permet de tester différentes configurations ou d'installer de nouvelles versions de modules Kickstart tout en gardant une configuration de secours que vous pouvez démarrer si une erreur survient lors de la mise à jour. Ce nouveau système de chargement des modules rend presque obsolète la commande SetPatch. Vous pouvez maintenant mettre à jour votre OS simplement en copiant quelques fichiers dans le répertoire Kickstart. Structure de répertoires améliorée Les répertoires et fichiers nécessaires à un système AmigaOS 4 sont pratiquement les mêmes que pour AmigaOS 3.x. Il y a toujours un répertoire C pour les commandes, un répertoire Libs pour les bibliothèques, etc. À part le répertoire Kickstart déjà évoqué, les principales différences sont les suivantes : Le système MUI étant maintenant distribué avec le système d'exploitation, il existe un répertoire SYS:MUI où sont placés tous les fichiers nécessaires à MUI. Le contenu du répertoire Rexxc a été déplacé dans C. Ceci afin d'uniformiser le contenu des répertoires. En effet, Rexxc contenait que des commandes de type Shell. Il était donc plus logique qu'elles soient déplacées dans C. Un répertoire SYS:Internet est nouveau. Vous y trouverez le programme de connexion Internet qui sera utilisé pour démarrer une connexion à un réseau grâce à un modem série, un modem ADSL, un réseau local (LAN), un routeur. Un répertoire SYS:L/CharSets a été ajouté pour permettre à le système d'exploitation de lire des caractères définis dans une autre page de codes que US-ASCII. Dans Libs/AmigaInput sont stockés les fichiers nécessaires à la gestion des périphériques d'entrée gérés par le nouveau système AmigaInput. Dans les versions précédentes du système d'exploitation, le répertoire S contenait un mélange de scripts de plusieurs types (et malheureusement beaucoup d'autres fichiers qui n'ont rien à voir avec les scripts). Avec AmigaOS 4, chaque type de script (ARexx ou Shell) a son répertoire dédié. Évidemment, il est facile d'exécuter ces scripts car leur répertoire est ajouté au chemin de recherche du système. Ainsi, il suffit de taper le nom d'un script dans un Shell ou dans la requête du Workbench "Exécuter une commande" et il sera exécuté. Le contenu du répertoire Tools/Dockies est utilisé par Amidock, la barre d'icônes d'AmigaOS. Dans Utilities, vous trouverez les répertoires AmigaGS, AmiPDF et Ghostscripts. Ces programmes vous serviront pour lire les fichiers PostScript (.PS) et Adobe PDF. Exécuter des applications 68k Le noyau AmigaOS 4 contient un émulateur 68k intégré qui exécute les instructions pour processeurs 680x0. Ainsi, quand vous exécutez un programme de type "Classic" dans AmigaOS 4, l'exécutable sera reconnu comme étant un fichier 68k et il sera exécuté à l'intérieur de l'émulation 68k. Bien sûr, seules les applications qui n'utilisent pas les circuits spécifiques des Amiga Classic fonctionneront dans AmigaOS 4. Les programmes qui utilisent directement le jeu de composants AGA comme les démos ou les vieux jeux ne fonctionneront pas directement dans le système. Vous devrez utiliser UAE pour les exécuter. Toutes les applications qui utilisent la graphics.library, intuition.library et les systèmes graphiques Picasso96/CyberGraphX, fonctionneront immédiatement et sans modification. Quand vous exécutez un programme 68k, il utilisera directement les composants PowerPC du système comme il utilisait les versions 68k de ces mêmes composants sur les précédents systèmes. Ils fonctionneront donc plus vite que sur un Amiga Classic. Mon G4 semble exécuter des applications 68k environ 3 fois plus vite que mon Amiga Classic avec un 68060 ! Workbench amélioré Le code source de la workbench.library est le plus difficile à mettre à jour. Massimo Tantignone a fait un super travail pour améliorer le Workbench et l'icon.library pour AmigaOS 4. Même s'il est bien connu que le Workbench doit être complètement réécrit pour AmigaOS 4.1, de nouvelles fonctionnalités ont été ajoutées dans cette version. Chacune d'elles peut, bien sûr, être activée/désactivée grâce au programme de préférences du Workbench. Sur le Workbench 3.9, il était possible de sélectionner une icône en tapant les premières lettres de son nom. Pourtant si le répertoire en cours était rempli de beaucoup d'icônes, il était difficile de voir quelle icône vous aviez sélectionné. Avec AmigaOS 4, l'icône dont le nom correspondra aux lettres tapées clignotera un bref instant, vous permettant de la localiser facilement. Le clignotement est bien sûr paramétrable. Le titre de l'écran du Workbench a toujours montré la quantité de mémoire disponible. Maintenant, vous pouvez y afficher tout type d'information, comme la quantité de mémoire bien sûr, le nom du processeur qui équipe votre ordinateur, la version du Workbench, le contenu de variables d'environnement, etc. Vous pouvez également définir la taille du tampon de copie que le Workbench utilisera lors de la copie de données. Sous 3.9, lors de la sélection d'icônes avec la souris, celles-ci passaient en mode sélectionné quand le bouton de la souris était relâché. Maintenant elles sont sélectionnées/désélectionnées en temps réel quand vous déplacez le rectangle de sélection au-dessus des icônes. Lors du déplacement d'un groupe d'icônes, vous déplacez en fait une image représentant les fichiers sélectionnés. Maintenant, cette image peut avoir la forme d'une colonne d'icônes (les unes au-dessous des autres). Le Workbench est toujours en cours d'évolution autant que possible. C'est-à-dire sans perdre en stabilité. Et la version finale distribuée avec AmigaOS 4 aura encore de nouvelles fonctionnalités. Nouvelle bibliothèque DOS et nouvelles possibilités Le travail le plus important effectué sur la dos.library était de supprimer tout le code BCPL. Mais en même temps, Colin Wenzel a ajouté de nombreuses fonctionnalités. Beaucoup d'entre elles seront évidentes uniquement pour les programmeurs, comme les fonctions de "resource tracking" (pistage de ressource) qui aident le système à rester stable même si des programmes mal écrits sont exécutés. Vous pouvez quand même avoir une idée de ces possibilités en exécutant un programme contenant des erreurs. La dos.library reconnaîtra que le programme effectue des opérations incorrectes. Elle ouvrira alors une boîte de requête informant l'utilisateur que le programme exécuté a réalisé des appels illégaux aux fonctions du système d'exploitation. Le texte affiché est principalement utile aux programmeurs qui sauront immédiatement quelle erreur leur programme a généré. Les utilisateurs finaux pourront aussi informer l'auteur du programme qu'une erreur a été trouvée. Si ce mauvais programme n'est plus développé, l'utilisateur veut probablement continuer à l'utiliser sans être dérangé par les avertissements de la dos.library. Dans ce cas, il/elle pourra éditer le fichier texte Devs:application.dos pour indiquer à DOS de ne plus prévenir quand ce programme est exécuté. ![]() Les bibliothèques Intuition, Layers et Graphics ont été améliorées pour ajouter de nouvelles possibilités au système. Beaucoup d'amigaïstes voulaient avoir la possibilité de modifier autant que possible l'interface graphique : ajouter plus de couleurs, ajouter des images un peu partout. AmigaOS 4 leur permet cela. Même si la graphics.library sur le CD Pre-Release est toujours à moitié en 68k, on sent déjà le gain de vitesse due à l'utilisation de cartes graphiques modernes sur l'AmigaOne. De nombreux éléments de l'interface graphique sont maintenant configurables. Il serait impossible de décrire chacune des possibilités. Alors voici une copie d'écran qui montre quelques-unes des possibilités de personnalisation du fond des fenêtres du système d'exploitation, notamment le dégradé dont vous pouvez modifier la direction (je sais, les couleurs sont mal choisies mais ça vous donne une idée. :-) ![]() AmigaOS a enfin sa propre pile TCP/IP qui cette fois, ne sera plus remplacée par une solution indépendante. Roadshow peut être configuré comme Miami. Vous pouvez définir votre adresse IP (statique ou dynamique), les passerelles, les noms des serveurs DNS, etc. Le réseau est automatiquement démarré par la startup-sequence et vous pouvez le gérer à l'aide de commandes Shell. Bien sûr, les fameuses commandes réseau sont disponibles : ping, traceroute ainsi que d'autres commandes pour contrôler/vérifier l'état du réseau. Les utilisateurs avancés trouveront la fonction de filtrage d'adresses IP. Ils pourront ainsi mettre en place un pare-feu pour protéger leur système. Si vous vous connectez à Internet par un modem, vous utiliserez le programme de connexion Internet. Un assistant vous aidera à créer votre nouvelle connexion en quelques clics. ![]() Il serait bien sûr très ennuyant de donner une liste complète des nouveautés d'AmigaOS 4. Ce serait une longue liste avec des descriptions et beaucoup de copies d'écran. Vous devrez les trouver tout seul ou en lisant les nombreux articles sur AmigaOS 4 qui ne manqueront pas d'apparaître de ci de là. Et il y a beaucoup de surprises que vous découvrirez au fur et à mesure. À titre d'exemple, depuis la Pre-Release, une des nouveautés est particulièrement intéressante : la gestion de l'AltiVec. Il fera s'envoler votre Amiga. :-)
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