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Il n'y a pas si longtemps, l'Australie était l'un des plus forts bastions de l'Amiga, avec une part enviable du marché national des ordinateurs, notamment dans les médias et l'éducation. Bien sûr, c'était avant que le moteur ne cale : Commodore Australie fit faillite plusieurs mois avant Commodore International. Aujourd'hui, les utilisateurs d'Amiga en Australie sont peu nombreux et dispersés. Les effectifs continuent à diminuer rapidement. Pourtant, malgré cela, il y a toujours un noyau dur d'amigaïstes : un noyau de défenseurs de la machine qui ont attendu désespérément un signe montrant que les choses n'allaient pas aussi mal qu'on pouvait nous le faire croire. Pour moi, ce signe est arrivé le week-end du 21 et 22 août 1999 à Canberra. Amiga Down Under Show 99 L'Amiga Down Under Show 99 fut organisé par les membres de la Canberra Amiga User Society (CAUSe), dont notamment Steve "Crash" Kennedy, Blaz "Bladez" Segavac, Kresimir "Krash" Rogic, Douglas "Dalziel" Alexander, et le coordinateur de l'événement, James McPhee. Situé à l'Heritage Hotel à Narrabundah, une banlieue de Canberra, ce fut le premier rassemblement Amiga en Australie de cette taille depuis un nombre immémorial d'années. Ce n'était pas un événement officiel de CAUSe, mais une aventure personnelle pour ce petit groupe : tout a été financé de leur poche. Je dois admettre que j'ai dû réfléchir avant d'y aller. J'habite sur la côte sud de Victoria, soit à 1000 km de là. Pour me rendre au salon, j'ai dû prendre deux jours de congés (15 heures de route pour l'aller, 15 heures pour le retour). J'ai déjà fait ce genre de trajet pour des salons à Sydney il n'y a pas si longtemps, et je tenais à m'assurer que je n'étais pas le seul amigaïste d'Australie : j'y suis donc allé, plein de volonté, et avec mon thermos rempli de café. La première chose qui m'a frappé fut la taille de la salle. J'avais l'habitude des anciens World Of Amiga qui se tenaient au Darling Harbour Convention Centre de Sydney, mais c'était en 1991-1993, quand l'Amiga était en haut de l'affiche. L'Heritage Hotel, bien que très confortable et accueillant, est bien plus petit. C'est plus comme une salle de réception pour mariage. Les World Of Amiga à Sydney se targuaient d'avoir des dizaines de revendeurs et des milliers de visiteurs. Mais aujourd'hui, en 1999, ce n'est plus le cas : le choix de cette salle est donc finalement bien adapté. Quelques stands Il y avait donc quelques revendeurs de présent, et ils méritent d'être félicités pour : A. Rester sur la plate-forme en dépit de la situation économique. B. Faire l'effort de quitter leur entreprise pour quelques jours afin d'être présent. Le premier stand à l'entrée était celui de ComputaMagic. Je connais Vince Morton depuis des années, il est ma principale source de matériels et logiciels Amiga à Melbourne. Il est une mine d'information, un passionné de l'Amiga, et un importateur actif de nombreux produits Amiga. Il vendait beaucoup de logiciels Amiga, des disques durs, des manettes et d'autres périphériques, et proposait de très bonnes affaires. Il avait aussi tout un tas de produits d'occasion : je lui ai acheté un A4000 pour une bouchée de pain. Le stand suivant, le long du mur, était celui de Philip Eastham d'Amiga Genius à Newcastle. Il avait beaucoup de vieux jeux à vendre pour pas cher, et quelques bonnes occasion du côté du matériel, notamment des lecteurs de CD et des disques durs. J'ai pris quelques articles de Philip, mais une fois rentré chez moi, j'ai remarqué que son alimentation pour mon A2000 ne fonctionnait pas. Un petit coup de fil et Philip m'a proposé de l'échanger... et il a pris en charge les frais d'expédition ! Essayez de faire ça dans un salon PC... Unitech Electronics avait aussi un large stock, à la hauteur de l'engagement de son patron, Jeff Rose, envers la plate-forme. Il est un défenseur féroce de l'Amiga depuis le premier jour, et a même développé des mises à niveau matérielles. Jeff et moi, nous nous connaissons depuis des années, et nous faisons maintenant partie, tous les deux, de l'Amiga Advisory Council : nous sommes les deux seuls Australiens de ce conseil réunissant une trentaine de personnes. Jeff avait beaucoup de choses à proposer, dont des jeux d'occasion pas chers, pas mal de matériels, de périphériques et surtout les seules machines neuves du salon : des A1200 donnés par Petro. Leurs prix d'origine n'était que de 600 $ au début du salon, et ils ont fini à seulement 450 $ ! En face d'Amiga Genius, on pouvait rencontrer Greg Perry de GPSoftware. Il avait Opus Magellan II à vendre, et quelques très beaux T-shirts "Opus". Leur logiciel était en démonstration sur un grand écran et, plus tard, Greg a réalisé une démonstration d'Opus Magellan II à un public médusé. Son stand était toujours bondé, et il semble qu'il ait fait de bonnes affaires. Directory Opus doit être l'un des rares produits Amiga australiens à succès, et aussi l'un des rares à avoir duré aussi longtemps. Il y avait d'autres exposants ce week-end comme Vaporware (nous avons discuté au sujet des enregistrements d'AmIRC et Voyager), Desktop Utilities (l'unique société Amiga de Canberra) et RMF (société qui a construit l'une des seules solutions Ethernet stables, la carte Quicknet). Des groupes d'utilisateurs étaient aussi présents. La Canberra Amiga User Society (CAUSe) était bien représentée. D'ailleurs, il était même facile de les répérer : ils étaient tous habillés avec un T-shirt bleu foncé "Amiga Down Under 99". Aussi présent, le Melbourne Amiga User Group (MAUG, que j'ai rejoint), le tout nouveau Australian Amiga Users Group (ADUG, que j'ai aussi rejoint) et l'Australian Amiga Developers Association (AADA, que j'aurais dû rejoindre). Le collectif Amiga Eduction Network était aussi représenté. ADUG a en fait été créé durant ce salon. Son président, Steve Kennedy, et son secrétaire, Basil Flinter, exposèrent les objectifs du groupe et incitèrent les gens à adhérer. Ils ont donné à Petro Tyschtschenko un certificat à transmettre à Jim Collas lui reconnaissant le parrainage du groupe. Deux personnalités Cela m'amène à deux faits importants de ce salon : la présence de Petro Tyschtschenko et celle de Juergen Haage. Petro devrait être bien connu de la plupart des amigaïstes, il a aidé à diriger le navire Amiga dans les pires tempêtes, dont la banqueroute de Commodore, celle d'Escom et le rachat par Gateway. Il demeure un fervent partisan de la plate-forme et, en tant que directeur général d'Amiga International, sans doute son meilleur vendeur. Il avait emmené un lot entier de bonnes choses à donner (pas de nouveaux Amiga, hélas), il était plein d'enthousiasme, et n'était pas avare d'encouragements. Il était présent non seulement pour l'ouverture de ce salon, mais aussi pour lancer officiellement AmigaOS 3.5, la première mise à jour du système d'exploitation depuis cinq ans. Juergen Haage est le directeur générale de la société allemande Haage & Partner, auteur de logiciels Amiga de qualité comme StormC et ArtEffect. Il était là pour assister le lancement d'AmigaOS 3.5 et en faire une démonstration devant une foule impatiente (environ 250 personnes). Ce que nous avons vu a été nommé "Australian prerelease version". Apparemment, cette version n'était pas encore prête pour une démonstration, mais ils espèrent pouvoir la commercialiser pour septembre, pour un prix de 99 DM (ou 95 $ australiens). Avec Petro et Juergen venant d'Allemagne et ayant fait le long voyage jusqu'au salon, je me suis senti un peu honteux de me plaindre pour un trajet de 1000 km... Deux cadeaux ont été donnés par Amiga International. D'abord des Amiga 1200 Magic Pack tout neuf, un le samedi durant le salon et un autre le dimanche. Un troisième a été décerné le samedi soir au cours du repas, et un quatrième à un chanceux membre de l'ADUG. Il y eut ensuite vingt veinards qui ont pu recevoir des exemplaires d'AmigaOS 3.5 dans une version préliminaire (et le droit à la version finale quand elle sera disponible). Ce fut la plus grande déception du salon : je n'ai pas réussi à en avoir un. :-) Il y a beaucoup de choses qui nous ont impressionné dans AmigaOS 3.5 : suppression de la barrière des 4 Go pour les disques durs, contrôle total du Workbench avec le clavier, amélioration des préférences, intégration de la gestion d'Internet (AWeb et Miami), belles icônes GlowIcons, et bien plus. Le système sera fourni sur CD. Dedans, on trouvera une documentation en HTML et aussi la version 3.1 d'AmigaOS. Le script d'installation crée également une disquette de sécurité qui vous permet de démarrer sur disquette et de refaire l'installation à partir du CD. J'ai utilisé la machine de démonstration pendant un petit moment, après que Juergen l'a laissée libre, et je n'ai pas réussi à la faire planter. Discussion IRC Un autre fait intéressant selon moi : après avoir vu pour la première fois la vidéo "Deathbed Vigil", j'ai convaincu Petro de s'asseoir devant un ordinateur et de discuter une heure via un canal IRC. Peut-être que le mot "convaincre" est un peu fort : tout ce que j'ai fait était simplement de lui demander. Mais malgré son emploi du temps chargé, malgré les incessantes demandes des visiteurs, malgré le décalage horaire, malgré les nombreuses bouteille de vin du dîner la veille, Petro était toujours prêt à faire ce qu'on lui proposait. Être en mesure d'aider les utilisateurs Amiga australiens sur le canal IRC AmigaZone, qui n'ont pas pu être présents au salon, est un autre bel exemple de son dévouement et de son engagement à l'Amiga. Je tire mon chapeau à Petro, il mérite toute notre reconnaissance. À propos d'IRC, ce salon fut une grande opportunité pour moi de rencontrer pour la première fois, et en vrai, les gens du canal AmigaZone avec lesquels je discute régulièrement. Salutations à Cyberwolf, Asp, Bladez, Krash, Crash, Bean, Blitzwing et sans oublier Blizette. Si vous vous connectez au canal IRC AmigaZone (ou Undernet), n'oubliez pas saluez Skystomp, c'est moi :-). Et pour ceux qui ne le croît toujours pas, oui, c'était bien avec Petro que vous discutiez sur IRC ! Conclusion Qu'est-ce que c'était bon. Ce fut en grande partie due à l'enthousiasme et l'attitude positive de Petro, à la démonstration d'AmigaOS 3.5 par Juergen Haage, et d'Opus Magellan par Greg Perry, et aux centaines de participants qui ont montré - malgré l'ancienneté de la technologie - que l'Amiga est encore capable de tenir tête face à la concurrence. Il y a encore des produits de qualité développés sur Amiga, malgré l'absence de nouvelles technologies depuis 1992. Ma participation à l'Amiga Down Under Show 99 m'a aidé à ressentir la vague Amiga, qui fut longtemps à marée basse, mais qui maintenant se redéploie à nouveau. Je tiens à remercier tous les organisateurs pour les efforts qu'ils ont fourni pour mettre en place ce salon, notamment au niveau financier (je crois même qu'ils ne sont pas rentrés dans leur frais). L'événement a fait honneur aux organisateurs, et il aidera à faire progresser les choses en Australie.
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