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L'Amiga Developers Conference de Washington (fin avril) a été un rendez-vous exceptionnel de tous les points de vue : quantité et qualité des participants, valeur du contenu technique, abondance du matériel mis à disposition, multitude des arguments abordés, atmosphère "amigale" à tous niveaux et toutes circonstances, bref : une expérience unique. Une multitude de développeurs Il y avait des développeurs qui venaient de tous les coins du globe ; États-Unis bien sûr, mais aussi Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Suisse, Italie, Angleterre, Turquie et autres pays encore que je ne suis pas arriver à noter. En effet, tout de suite après le discours d'introduction, les différents participants ont été invités, soit individuellement, soit par groupes, à se faire reconnaître ; Gail Wellington (directeur responsable de l'assistance technique et développeurs, surnommée "mother-software") a appelé et invité à se lever ensemble les groupes de chaque pays et à chaque fois tous les autres applaudissaient. Le moment venu pour la France et Monaco, je me suis retrouvé tout seul face a plus de 350 développeurs. Oui mes cher(e)s amigàdos, j'étais le seul développeur présent à soutenir le drapeau français et monégasque. En effet, par respect envers mes lecteurs, j'ai décidé de représenter en même temps la France et la Principauté de Monaco ; mais je ne m'attendais pas à être le seul. Il n'y avait absolument personne de Commodore-France ! C'est vraiment l'ironie des circonstances qui fait que l'interlocuteur pour le marché français était moi-même et moi seulement ! Surtout vu l'attitude de Commodore-France envers moi ! En revanche, la présence de dirigeants et développeurs d'autre pays européens m'a permis de faire le point sur l'avenir commercial de l'Amiga en Europe. Spécialement enrichissante, la rencontre avec les directeurs allemands, car c'est bien l'Allemagne qui nous "gouverne". Disponibilité des produits Une des choses les plus importantes est la prise de conscience par tous les programmeurs qu'il faut tenir compte des différences entre les machines américaines et celles "internationales" ; notamment en ce qui concerne l'affichage (PAL/NTSC) et les différents types de claviers et alphabets. A l'avenir donc, nous pouvons nous attendre à voir sortir des logiciels qui fonctionneront correctement quel que soit le modèle d'Amiga employé. Commodore a promis que tous les efforts seront faits pour assurer presque au même moment les nouveaux produits dans tous les pays avec un décalage d'un pays à l'autre non supérieur à un mois. Ceci évidemment pour les produits d'origine Commodore. Pour éviter aussi une confusion sur le marché, la nouvelle politique consiste à annoncer les nouveaux produits seulement s'ils sont effectivement livrables dans le mois qui suit l'annonce. Il s'agit d'une politique sérieuse que je partage et respecte. Rien n'empêche qu'il sera toujours possible de parler des "bruits" et des produits futurs, mais cela sans le problème pour l'utilisateur de croire qu'il s'agit d'un produit "presque" disponible avec des attentes inutiles. J'entends déjà les plus curieux (c'est-à-dire tous !) demander : "Que verrons-nous sortir alors ?!"; réponse : sauf le 1.3, rien du tout. Oh ! (déception générale !) pas de nouveautés, donc ?! Mais non, bien sûr qu'il y en a, mais pas pour le mois qui suit. Tout ce qui a été annoncé dans A-News n°3 sera disponible entre septembre et la fin de l'année. Tout simplement Commodore, en fonction de sa nouvelle politique d'annonce de presse, se réserve d'indiquer une date plus précise au moment où la date de commercialisation pourra être assurée d'une façon sérieuse. D'un certain point de vue, il est beaucoup plus intéressant d'analyser ce que nous ne verrons pas sortir et pourquoi, car cela va avoir une influence directe sur nos décisions d'achat. Imprimantes laser Aucun projet de commercialisation ; il s'agit d'après moi d'une sage décision car les prix sont en train de baisser et les nouvelles machines sont de plus en plus performantes. Une imprimante laser économique et performante selon le standard actuel du marché risquerait d'être vite dépassée par de nouveaux modèles moins chers. J'estime que le marché des imprimantes lasers ne sera pas stabilisé avant le premier semestre 1989. Amiga portable (laptop) Pas prévue ; marché trop limité. Il paraît tout de même que des maisons indépendantes songent à la chose... on verra. Mémoire "Parity-check" et compactage/automatique ; ces deux fonctions ne seront pas installées (la réponse formelle a été : "never"). L'explication de cette décision est fort simple : le contrôle de parité de la mémoire dans une machine a du sens si on peut intervenir pour corriger l'erreur ; il s'agit d'une procédure très sophistiquée non utilisée sur les ordinateurs personnels qui, tel que "Big Blue", se contentent de constater qu'une erreur s'est produite et ils bloquent la machine. Cette technique employée sur une machine multitâche telle que l'Amiga aurait des conséquences plus graves que le mal à soigner. L'autre problème, la fragmentation de la mémoire, ne peut pas être résolu sans gêner le multitâche et sans ralentir la machine. Personnellement, je suis seulement partiellement d'accord avec ces décisions et explications relatives mais je les comprend et je les justifie. Amiga 3000 Pas un mot, même pas évoqué l'argument. Il est donc raisonnable de conclure quel que soit son avenir, on en parlera seulement l'année prochaine (ma prévision "pas avant six mois" semblerait donc correcte ; espérons que mon autre "pas après 18 mois" le soit aussi !). Développeurs Si maintenant nous revenons aux développeurs et maisons de développement qui étaient présentes, nous pouvons affiner nos prévisions : WordPerfect va élargir sa gamme de produits pour Amiga et d'autres éditeurs du même calibre songent à sortir des programmes professionnels qui ont fait le succès d'autres machines. Electronics Arts joue la carte Amiga et prépare de nouveaux produits qui devraient être disponibles dès la rentrée. Microsoft est en train de préparer la version ameliorée et étendue de l'AmigaBasic actuel ; ceci n'est pas une nouveauté car cela fait environ deux ans qu'une nouvelle version est attendue ; mon sentiment est que si Microsoft est en train de s'occuper à nouveau de l'Amiga, peut-être que d'autres produits professionnels sont en train d'être transportés sur l'Amiga ; Word et Excel peut-être ? Revenons maintenant à cette réunion développeurs ; j'ai plein de choses à vous dire. Il n'y a pas ici la place pour faire la liste de toutes les personnes que j'ai rencontrées et que vous connaissez d'une façon indirecte car ils ont créé un programnme à succès ou bien vous utilisez un ou plusieurs de leurs programmes contribués au domaine public. Je ne peux quand même pas m'empêcher de vous parler de John Faust que tous les lecteurs de Amazing Computing doivent sûrement connaître ; c'est à lui que vous devez la série de disquettes "Amicus" ; nous nous connaissions déjà par courrier depuis plus de deux ans et nous nous sommes embrassés car enfin nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Je remercie de sa part tous ceux qui ont apprécié la qualité de ses disquettes et de ses articles. Et pourrais-je ne pas parler de Fred Fish ?! Oui, lui ! Celui à qui vous devez cette collection fabuleuse universellement connue tel que "les disquettes Fish". Un vrai passionné de l'Amiga qui fouille tous les serveurs et autres sources disponibles pour mettre à notre disposition les programmes du domaine public que la plupart d'entre nous a appris à apprécier. Et Leo Schwab ne vous dit rien ? Le créateur des animations fabuleuses telles que Berserk (Fish 132) et des "hacks" tel que Viacom (Fish 112). Évidemment la rencontre avec Fred Fish et John Faust était pour moi plein de signification car, en effet, je suis pour vous leur homologue ; des deux en même temps. John a été surnommé officiellement "le père du journalisme de l'Amiga" et Fred a été publiquement reconnu, lui aussi, en tant que VIP (very important person) pour son travail de diffusion du domaine public. Vu que j'étais le premier, il y a plus de deux ans, à publier une lettre d'information en français pour Amiga en diffusant les disquettes PDS, je remplis pour vous le rôle de ces deux amigafans. La plupart de ce que j'ai pu mettre à votre disposition, je le dois, directement ou indirectement à eux. Merci Fred, merci John. Une autre personne qui mérite notre gratitude est Richard Ramella, éditeur de JumpDisk, la première (et meilleure) magazette ("magazine on diskette") pour Amiga. Personne d'une courtoisie exquise, depuis plus de deux ans lui aussi m'a offert une assistance précieuse. Souvent, c'est bien à lui que je dois l'envoi rapide de disquettes et démos intéressantes. De sa part un chaleureux "Bonjour !" à tous les amigafans francophones. Bonne atmosphère Mais au-delà des rencontres intéressantes que j'ai faites, ce que je désire le plus est de vous "transmettre" le climat qui régnait là-bas : tous les intervenants étaient tous des amis ; des gens qui ne se connaissaient même pas étaient prêts à s'aider l'un l'autre, échanger un conseil, donner un avis, solliciter une critique (!) pour pouvoir améliorer leur produit ou service ; un climat de fraternité tout à fait approprié à l'Amiga ! Ajoutez à tout cela l'extrême disponibilité de tous les dirigeants Commodore qui étaient présents ; infatiguables à répondre à nos questions, à essayer de nous rendre service en toutes circonstances pour rendre agréable et constructif notre séjour. Plus les responsables étaient haut-placés, plus ils étaient humbles et prêts à s'occuper de nous. Quel programmeur ne connaît pas Carolyn Scheppner ? Eh bien, c'était elle qui s'occupait de nos badges, de nos classeurs développeurs, des disquettes. Lauren Braun, responsable de l'assistance développeurs et de toute l'organisation, travaillait même plus de 14 heures par jour, aidée par Nancy toujours en train de nous préparer nos docs. Une atmosphère "galvanisante" qui durait 24h sur 24 ; une salle équipée avec une trentaine d'Amiga était en permanence à notre disposition pour tester les logiciels, dupliquer les disquettes, organiser des démos. Pendant deux matins, je me suis levé à quatre heures afin de pouvoir trouver une Amiga disponible ! Et j'étais loin d'être le seul ! Combien de fois j'ai pensé à vous en me disant : "ah, si mes amigàdos pouvaient voir tout cela !". Et depuis j'ai un rêve : organiser ici en France une réunion à laquelle tous les utilisateurs, les revendeurs et les développeurs puissent se rencontrer et enfin voir sous un même et seul toit tout ce que notre machine est véritablement capable des faire. Et cela, en face de non 300, même pas 3000, mais au moins 30 000 personnes et avec des panneaux partout pour informer tout le monde, en lettres capitales, que "l'Amiga est notre déesse et Cupertino est son prophète..." Viva Amiga !
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